Il ne peut y avoir de culpabilité que pénale. La culpabilité « civile » n’a en effet aucun sens juridique. On peut seulement être responsable civilement.
Un internement d’office dans un hôpital ne peut être ordonné que s’il existe une « dangerosité » « du fait » d’une « maladie mentale » : il faut bien ces 2 notions de la dangerosité présente (et non pas potentielle), une maladie mentale et un lien entre les deux.
Il y a beaucoup d’individus dangereux. Il y a des malades. Il n’y a pas beaucoup d’individus dangereux du fait de leur maladie.
Les obligations et autres injonctions ne doivent certes pas être négligées car elles peuvent avoir quelques résultats, toujours bons à prendre. Mais pour être tout à fait clair il faut savoir que l’on est loin de savoir tout soigner, surtout si les supposés patients ne demandent rien. Il faut le dire et le redire pour ne pas alimenter la tartufferie.
Les mesures en projet vont donner bonne conscience à tous ceux qui ne veulent pas savoir.Les individus qui ne sont pas « malades » n’ont aucune raison d’être hospitalisés, ils n’ont plus de raison d’être détenus, la peine étant purgée : alors ils vont être « retenus » sur des avis d’experts réunis en commissions dans des « centres » d’un nouveau genre... C’est la porte ouverte à toutes les dérives.
le droit des victimes ? Il doit s’agir du droit tout court, de tous, tel qu’il est écrit, tel qu’il doit être dit, sans crainte et sans haine.
Une condamnation ne peut être prononcée que publiquement et contradictoirement. Seul une cour de justice peut condamner à une peine ; la peine purgée le condamné est quitte, par définition.
S’il faut condamner, pour X raisons à une peine de détention à vie, que le tribunal ose le dire si le code le permet. S’en remettre à des commissions d’experts post pénales pour une rétention supplémentaire est hypocrite et totalitaire.
Quitte à paraître réac et facho, je pense qu’un service obligatoire de 6 mois, rémunéré, pour une cause collective civile ou militaire selon les desiderata des intéressés pouvant aller de l’animation sportive à la médiation sociale voire la police de proximité ou le plan vigipirate, serait un symbole fort de cohésion sociale. Ce qui a tué le service militaire, au delà des pbs techniques de la haute spécialisation des troupes, c’est pour la plupart des appelés l’inutilité et l’inepsie des tâches qui leur étaient demandées.
Cet article est intéressant. Il a le mérite de bien dérouler les problèmes. La rétention de sureté est quelque chose de fondamentalement nouveau dans notre démocratie. Il y avait les hôpitaux (pour les malades) les prisons (pour les condamnés en audience publique et contradictoire), il y aurait désormais des retenus, à la dangerosité potentielle. Personne ne peut dire de quiconque qu’il n’est pas potentiellement dangereux. Dans l’absolu nous le sommes tous. C’est la perception sociale à un instant donné qui crée la limite de la dangerosité « acceptable ». Un professionnel qui fait une erreur grave peut être dangereux. Un chauffard qui tue 4 personnes dans la voiture d’en face est dangereux. Un harangueur de foule qui incite à la haine est dangereux. Un gangster amateur est sans doute plus dangereux qu’un professionnel. Un mari qui assassine son épouse par jalousie a été dangereux, l’est il encore ? On se focalise aujourd’hui sur les violeurs criminels mais il y a bien d’autres situations objectivement dangereuses qui ne sont pas vécues comme telles au quotidien. Il est impossible de prédire une non dangerosité. On imagine donc très bien ceux qui aujourd’hui seront « retenus » au delà de leur peine, et tous les individus dangereux à qui la loi d’exception ne s’appliquera pas. Comme vient de le dire Badinter, notre société, instrumentalisée à partir d’odieux faits divers qui suscitent la haine et la révolte, abandonne une logique de responsabilité et de liberté, fondement de notre démocratie héritée des Lumières pour une logique de sureté. Les américains qui emprisonnent environ 10 fois plus que nous ont une des sociétés les plus dangereuses qui soit. Y a-t-il aujourd’hui plus de crimes odieux qu’autrefois ? Pourquoi alors avons nous besoin d’écrire en hâte des lois qui ne protègeront pas davantage mais risqueront de devenir un outil de contrôle social majeur (puis politique ?) dans les mains un jour d’un pouvoir totalitaire. Le risque me parait sans commune mesure avec le bénéfice attendu.
1) La retraite par répartition est un élément de solidarité indispensable dans une démocratie sociale, quel que soit son mode de financement. 2) Plus la mutualisation est large et plus l’effort de solidarité diminue. 3) La répartition c’est bien plus vaste que les retraites : c’est sur un plan macroéconomique, assurer un revenu aux inactifs, quel que soit l’âge de la vie et le motif de l’inactivité. 4) Le revenu minimum devrait au moins permettre un hébergement dans une maison de retraite publique. 5) enfin, sur un plan non plus humain et democratique, mais sous un angle purement économique, inciter à la capitalisation est un objectif à courte vue pour alimenter les produits financiers. Il aboutit à réduire la consommation des ménages.
Je partage vos craintes : l’évolution récente prépare le terrain à une ouverture aux assurances privées du marché de la santé, sur le modèle des USA lequel a pourtant fait la preuve de son coût, et des inégalités criantes qu’il génére, pour des indicateurs de santé pas meilleurs voire plus médiocres qu’ailleurs. Les franchises médicales sont un scandale conceptuel en contradiction flagrante avec les principes de solidarité de 1945, pourtant époque où la France était réellement ruinée. Il faut repenser l’organisation des soins en terme de prévention, d’accès, de liens ville /hôpital, de modes de rémunération. Chiche Mr Larcher !
Ce constat est tout à fait intéressant : sans doute allons nous avoir une suite ?
Je suis d’accord au fond avec toutes vos remarques. Je reviendrai juste sur le 1er point.Le médecin doit d’abord, principe hippocratique veiller à la santé de son patient avant d’avoir à le soigner, ce qui est en quelque sorte l’échec de sa tentative de la garder en bonne santé. Cet objectif est bien entendu utopique mais reste éthique. Les rémunérations basées seulement sur l’acte ou l’activité favorisent les soins de la maladie et n’encouragent pas les efforts de santé. Il faut distinguer le paiement à l’acte des médecins et le paiement à l’activité des hpx, même s’ils ont des points communs. Dans de nombreux pays il existe un « mix » entre paiement à l’acte plafonné en volume et rémunération forfaitaire pour des activités preneuses de temps (consultations longues, investissement médico social, synthèses, coordintion de réseaux,...etc) : c’est sans doute un juste milieu qu’il faut arriver à définir. Dans les hpx, le paiement à l’activité favorise la réalisation des actes techniques bien tarifés, c’est à dire coûteux pour la collectivité. Cela me parait aberrant. C’est là la logique concurrentielle sur un marché du soin dont vous parlez.
Les médecins, même « salariés par la sécu » ont une profession libérale, juridiquement parlant car non hiérarchisée et auto organisée dans un ordre professionnel. Cet exercice garantit l’indépendance professionnelle dans tous les pays dans l’intérêt du patient. Ceci dit depuis au moins Hippocrate ils ont une mission de santé publique, tout à fait d’accord. Le contribuable assujeti paie les mêmes cotisations à Nice qu’à Béthune et doit pouvoir prétendre à la même qualité d’accès aux soins : enfin des citoyens qui se réveillent !
1) le caractère libéral d’une profession se définit juridiquement sur l’indépendance professionnelle dans son exercice, sans hiérarchie, et l’auto organisation parun Ordre professionnel par exemple. Une professionnel libéral peut avoir un exercice salarié public ou privé. La liberté d’installation ou le paiement à l’acte n’ont jamais été un critère juridique : ex les pharmaciens qui régulent depuis longtemps leur installation.
2) l’auteur a complètement raison quant à son analyse projective de ce qui se dessine :l’ouverture aux assurances du « marché » de la santé.
3) le paiement à l’acte remboursé par la collectivité est une hérésie. Il est démontré que c’est inflationiste, le médecin, même « honnête », ayant tendance naturellement à multiplier ses actes si son pouvoir d’achat diminue. Il en va de même du paiement à l’activité dans les hpx.
4) si la liberté d’installation peut être un droit, il peut être légitime que la collectivité rembourse mieux les médecins, ou bien leur donne des avantages là où il en manque ! C’est le B-A-BA d’une politique de santé et l’intérêt du contribuable citoyen !
5) il est toujours frustrant et source de sentiment d’injustice de changer la règle sans possibilité de choix, en cours de route : il en va des médecins comme des régimes spéciaux. Si l’on veut changer la règle qu’on le fasse pour les entrants mais pas pour ceux qui ont déjà contracté !
Je trouve cet article très dense mais intéressant. Sur la première partie (l’emploi) la présentation officielle du mal français qui viendrait du fait que l’on ne travaille pas assez, est également très bien recadrée par l’analyse internationale de Brieuc Bougnoux, économiste pros.orange.fr/reverdy.associes/travaillerplus.pdf dont l’auteur a donné au Monde du 6 juin 07 une version courte. Il démontre bien que en Europe, les pays qui marchent et où les gens gagnent plus, ne sont pas ceux où quelques uns travaillent beaucoup, mais où le plus grand nombre travaille mieux. A méditer.
L’Etat a le devoir d’organiser un accès aux soins sur son territoire selon les principes de la République. Il a aussi ;le devoir de respecter ses engagements 1) la convention avec la SS est renégociable périodiquement, aux partenaires de négocierà terme. 2) les règles de l’exercice médical sont de la compétence de l’Etat : néanmoins il est toujours fâcheux, y compris pour les régimes spéciaux, de changer la règle en cours de route. 1 régime pour les anciens, 1 régime pour les nouveaux, le choix pour ceux qui sont engagés : ceci éviterait bien des conflits !
Mon fils qui était en terminale S d’un lycée de centre ville d’une grande ville de province n’a reçu aucune aide d’aucun prof pour une orientation en prépa. Il a fait tout seul son dossier pour une prépa parisienne qu’il a obtenue. Est ce favoriser l’accès démocratique ?
2 principes doivent « borner cette réflexion » :
- le droit d’asile de personnes persécutées dans leur pays pour non respect des droits de l’Homme
- l’intégration : pourquoi expulser des personnes intégrées ? l’intégration devrait précisément être un critère de non expulsion et d’atribution de carte de séjour. A ce sujet pourquoi interdire de travailler à un immigré non légalisé ? En principe tout salarié est soumis à cotisations sociales et à impôt, alors ?
Et cessons de colporter les ragots de l’extrème droite : bien sûr qu’un sans papiers n’a par définition, droit à aucune prestation sociale !
Enfin, seul un droit européen Shengen peut espérer réguler le pb.
« du passé faisons table rase » nouveau slogan de la droite. Une droite révolutionnaire en quelque sorte ? Une révolution nationale ? Le mot a déjà été pris il y a 67 ans. Alors quoi ? Une révolution au sens littéral qui serait dans sa phase réactionnaire (de retour au point de départ) ? Toute cette pseudo agitation est curieuse, car seul le président, « élu pour être le patron », comme il dit mais peut être 1er malentendu, s’agite ! Seul contre tous ! Seul contre son administration (plutôt bon signe ?) ; seul contre ses députés ( qui eux ne sont pas nés et n’ont pas été élus pour faire la Révolution) ; seul contre ses ministres (qui n’y comprennent rien) ; seul avec le garde de Sceaux contre les Juges ( ce qui est plus grave pour la République dont il n’est pas le « patron » mais seulement le président. Que la France ait besoin d’être un peu « réveillée », très bien : pas que les salariés d’ailleurs, mais aussi les patrons, les vrais, petits et grands ! C’est bien pour çà sans doute que certains « esprits libres » ou qui se disent tels, venus de la gauche, sont séduits, quasi fascinés par le personnage qui peut faire penser à un camelot sur un marché, tellement il a la capacité de faire gober n’importe quoi. Mais si l’on faire bouger durablement ( sans annoncer de changer la loi tous les 15 jours) il faut entrainer certes, maisaussi avoir le souci du plus grand nombre, le respect des procédures institutionnelles, le respect des citoyens, la confiance délibérément accordée « en conscience » et non en état d’hypnose ! Il n’y a donc, à mon sens, que 2 voies possibles. Soit un réveil des Citoyens, mais aussi du Président sorti de son rêve, pour un retour vers une République sociale et représentative, soit une fuite en avant vers le dspotisme fût il éclairé par quelques uns.
La Tribune du Monde à laquelle vous faites allusion, sauf erreur de ma part, est signée Eric Le Boucher, ardent thuriféraire de la pensée unique néo-libérale : il sera très certainement surpris de vos critiques. Ceci dit, je partage tout à fait l’opinion exprimée dans le titre : on ne dit certainement pas tout ! Des économistes de plus en plus nombreux, dont tout récemment Patrick Arthus, s’interrogent sur la politique des banquiers centraux. Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie va même plus loin dans la critique de l’application idéologique d’une pensée unique par les organismes internationaux dont le FMI. L’idéologie néo conservatrice vient de montrer une nouvelle fois ses limites : après ses échecs politiques, et ses échecs sociaux, voici un nouvel échec sur le terrain même de l’économie.
Tout à fait d’accord avec cet article.
L’école n’est pas un jardin d’enfants ni une garderie, c’est mépriser les enseignants et gaspiller leurs compétences que de le penser ou de leur faire parfois jouer ce rôle.
Le coeur de métier de l’école est d’enseigner les enfants. Je ne discuterai pas ici de l’intérêt d’une discipline plus que d’une autre ( je ne suis pas sûr de l’utilité à ce stade de l’économie que les Nobel eux mêmes ne définissent pas toujours très bien entre eux).
Je distinguerai 3 niveaux en terme d’objectifs :
- la fin du CM2 : les enfants doivent pouvoir comprendre ce qu’ils lisent, écrire ce qu’ils pensent, utiliser quelques outils bien utiles comme un minimum de calcul mental (ce qui va plus vite que la calculette elle aussi bien utile)et avoir un début de réflexion personnelle et critique. Si ces acquis ne sont pas présents ils ne le seront plus !
- la fin de la scolarité obligatoire (3e) : avoir donné aux jeunes un esprit critique pour ne pas « gober » tous les messages dont nous sommes abreuvés. Nous ne sommes donc plus dans des connaissances accadémiques par disciplines mouvantes, mais dans l’apprentissage de l’utilisation des medias pour acquérir ces connaissances et les critiquer. Commentaires critique d’un article de presse, d’un reportage, d’un JT, crédibilité d’une info sur le Web...etc. C’est l’objectif final essentiel et majeur pour être citoyen (Condorcet), sans quoi le suffrage universel est une horrible imposture et un véritable danger qui ouvre des boulevards aux démagogues.
- le lycée : préparer le jeune à l’enseignement supérieur c’est à dire apprendre à apprendre, à travailler seul et en groupe.
Ensuite la questions des méthodes est celle du comment arriver à ces résultats. On passe de la dimension politique (les objectifs) à une question technique de pédagogie (la mise en oeuvre). On doit imaginer des méthodes adaptées aux publics, mais à résultats égaux, on choisira la plus économe en moyens, tellement ces enseignants devront être d’excellents pédagogues, donc excellemment formés et payés.
La carte vitale pourrait être un formidable support au service du patient et de la collectivité. Point besoin de l’usine à gaz du Dossier Médical Personnel informatisé , hébergé par des privés, exposé aux fraudeurs du secret médical. Point besoin des débats sans fin sur ce que doit contenir, peut ne pas contenir, peut être effacé, peut être non communiqué, point besoin du diagnostic. Simplement l’inscription sur la carte des médicaments en cours de délivrance dans le mois dans l’une ou l’autre des pharmacies de France éviterait et aux médecins des erreurs dans les associations, des redondances dans les prescriptions, et aux pharmaciens de faire une vraie analyse pharmaceutique des prescriptions en cours. Ces données sont potentiellement disponibles au service médical des caisses, pourquoi pas aux professionnels des soins ? Un bon début sans réinventer le fil à couper le beurre...
La Franchise est une attaque supplémentaire du système de solidarité mis en place en 45. Faire payer les malades (la taxe sur les boites) pour financer l’Alzheimer (et pourquoi seulement cette maladie ?) est une injustice flagrante, et une hypocrisie compassionnelle rarement osée ( la pauvre grand’mère malade). Si c’est pour lutter contre les abus, les médecins conseils de la Sécu, qui connaissent et les médecins complaisants, et les patients hyper consommateurs, peuvent tout à fait convoquer les assurés ou faire des observations aux médecins. Pourquoi ne le font ils pas ? Le parcours de soin comme en Allemagne ou en GB, ou au Canada est plutôt une bonne chose en soi. Cela n’a rien d’une mesure « communiste » comme on a voulu le faire croire ! Un médecin traitant coordonne les soins et évite des dépenses et des examens inutiles, c’est réintroduire le médecin généraliste en amont des spécialités d’organe. Mais il faut aller jusqu’au bout : rémunérer correctement le généraliste pour ce faire et ne pas laisser le choix au patient sous peine de très mauvais remboursements dissuasifs et trouver un système simple et non paperassier. Laisser coexister les 2 systèmes, sans rémunération du généraliste, est vouer l’idée à l’échec. Rémunérer toujours plus à l’acte, et rémunérer désormais les hpx à l’activité pousse à la dépense : cela a été démontré, alors pourquoi poursuivre sinon pour enrichir quelques uns, mais pas pour faire des économies ! Faire reposer le financement sur la main d’oeuvre alors que les entreprises de main d’oeuvre diminuent et que les sociétés sans main d’oeuvre font de larges profits, est aujourd’hui une correction nécessaire par rapport à la situation de 1945 : qui le fera ?
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