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Les commentaires de Fredon



  • Fredon 12 mai 2010 17:49

    Attention aux amalgames !

    Si je partage, en gros, la critique de l’auteur, je voudrais tout de même lui faire remarquer qu’il y a du monde à gauche pour ne pas partager l’optimisme ambiant, contrairement à ce qu’il dit..
    Ne serait-ce que le journal l’Humanité -qui fait toujours partie de la presse quotidienne- qui titrait hier ceci, sur toute sa Une : « l’addition est présentée aux peuples » et en gros sur toute la page : l’UE met le paquet pour les banques«  ;
    Suivent plusieurs pages sur la critique du »plan de secours de l’Europe ou des marchés ?" (p.2) qui ne laisse aucun doute sur le contenu de ces pages. Et cela dure depuis plusieurs jours ! D’ailleurs l’Huma a initié une grande pétition qui dépasse nos frontières.
    Côtés partis politiques, vous semblez ne pas connaître les positions du PCF, du Front de Gauche, du NPA ? D’accord l’opposition résolument anti-libérale n’est guère invitée sur les plateaux mais de là à ignorer qu’elle existe et qu’elle est solidaire du peuple grec, il y a une marge.
    Pour le reste je vous renvoie à ce que j’ai écrit hier sur ce site en rubrique politique et il y a encore beaucoup à dire (Le révélateur grec).
    René Fredon



  • Fredon 25 mars 2010 08:35

    @jesuisunhommelibre
    Et moi aussi...Juste pour vous dire que mes chiffres ne peuvent être faux, je n’en ai pas donné !
    Je n’ai jamais parlé non plus de progression en voix -et pour cause-vous enfoncez des portes ouvertes.
    Je souligne au contraire « l’énorme abstention » et le fait que « la gauche est confirmée à la tête des régions ».
    Mon propos, si vous prenez le temps de le lire, était de relativiser, un peu comme Nico qui écrit « gare aux lendemains qui déchantent » mais sans bouder la claque reçue par la droite qui en remet une couche, encore plus à droite !
    Et de souligner que sans s’attaquer aux féodalités financières, aux profits, aux licenciements, aux privatisations...sans remettre en cause le libéralisme -ce que le Front de Gauche et le NPA ont développé dans leur campagne- le PS comme les Verts auront du mal à répondre aux urgences sociales.
    De ce point de vue, le plus dur reste à faire.
    Comme je ne suis pas, par nature, ni pessimiste ni défaitiste, je trouve dans ces élections un exemple de situation riche de perspectives : c’est ce qui s’est passé dans « mon » Limousin natal. Une région très à gauche, dominée par le PS depuis une trentaine d’années.
    Le Front de Gauche a fait, au premier tour 36 634 voix et 13,13% des suffrages exprimés. le PS 38,05 et les Verts 9,74%, la droite culminant à 24,16 et le FN à 7,76 avec une abstention de 46,21 (France 53,67).
    Au second tour le PS a bien voulu des Verts mais pas du NPA, partie prenante du Front de Gauche ! Il y a donc eu triangulaire : le score du Front de Gauche s’est accru de plus de 50%, passant à 56 092, soit un pourcentage des inscrits de 19,10% (+6) : pas mal non, la réponse des électeurs limousins à l’ostracisme du PS. Du coup il y aura 6 élus du Front de Gauche dont 3 PCF, 2 NPA, un PG. L’abstention est descendue à 42,77 (France 48,79), beaucoup trop bien sûr, ce qui interroge tous les partis et singulièrement ceux de gauche car l’abstention est beaucoup plus forte dans les quartiers populaires qu’à Neuilly  !
    D’accord, le Limousin compte peu en terme de population mais au plan politique il y a quelques leçons à tirer de ce qui vient de s’y passer.

    René Fredon



  • Fredon 3 mars 2010 08:54

    Nécessaire et excellente mise au point de Salim Lamrani qui revient sur la découverte macabre récente en Colombie qui, elle non plus, n’intéresse guère les « grands » médias, à de trop rares exceptions. Imaginons qu’un tel charnier -par pure hypothèse- ait été découvert à Cuba ou au Vénézuela ?...
    René Fredon



  • Fredon 2 mars 2010 11:37

    Une bonne nouvelle...

          La Cour constitutionnelle colombienne a rendu le 26 février 2010 un avis défavorable au référendum qui aurait permis à Uribe de se présenter une troisième fois le 30 mai 2010.

    Uribe avait fait voter une loi en septembre 2009 que 7 des 9 magistrats de la Cour constitutionnelle ont jugé non valable dans sa globalité, évoquant des vices de forme qualifiés de « graves violations des principes de base d’un système démocratique ».

    Des violations portant notamment sur le financement de la campagne du référendum projeté et sur la procédure qui avait permis le vote de cette loi par le congrès.

    Que va-t-il se passer ? Il est trop tôt pour le savoir mais cette décision peut ouvrir une phase nouvelle, espérons-le favorable à une expression populaire en faveur de l’ouverture d’un dialogue débouchant sur la paix civile et donc la fin des combats.

    Elle peut aussi déboucher sur un durcissement du pouvoir actuel s’autoproclamant légitime pour conduire la « politique de sécurité » dont on voit ce qu’elle signifie, jusqu’à différer l’élection présidentielle de mai ?

    @Darkfox que je n’ai pas l’intention de convaincre, je veux dire qu’il n’est pas nécessaire d’avoir connu La Joconde pour en parler, ni la civilisation Inca etc...

    Que ces révélations le mettent mal à l’aise, on peut le comprendre, qu’il essaie de s’en sortir par des pirouettes du genre « milices=FARC=dictature » et « Uribe= démocratie » relève de la politique de l’autruche et d’une méconnaissance de l’histoire contemporaine et de l’actualité de la Colombie.

    Un ouvrage récent de Hernando Calvo Ospina, préfacé par Ignacio Ramonet : Colombie : derrière le rideau de fumée, histoire du terrorisme d’Etat, aux Editions le Temps des Cerises...est de nature à combler quelques lacunes.

    http://www.france24.com/fr/20100227-colombie-cour-constitutionnelle-empeche-uribe-postuler-troisieme-mandat-referendum


    René Fredon

     



  • Fredon 8 février 2010 08:15

    @oncle archibald
    Le propos de madame Sampéré n’est pas de considérer que tout est blanc dans les écoles publiques et noir dans les écoles privées, catholiques ou pas.
    Pas plus que de brocarder une religion en particulier.
    Mais d’attirer l’attention sur une réalité qui porte préjudice à la qualité de l’enseignement public et par conséquent aux enfants, en premier lieu des milieux populaires, le sous-financement de l’Education nationale qui se traduit par la suppression de postes donc la surcharge des classes et de mauvaises conditions d’enseignement et la possibilité pour d’autres de bénéficier d’un enseignement privé sous contrat, confessionnel ou non, financé par les deniers publics, indépendamment de toute carte scolaire et pas nécessairement meilleur d’ailleurs !
    Cette dualité organisée par la droite se trouve encore renforcée par la volonté de Sarkozy de favoriser l’enseignement privé au détriment de l’école publique, pour des raisons économiques et idéologiques.
    Il ne s’agit nullement de remettre en question la liberté de conscience qui implique entre autre, le droit de pratiquer la religion de son choix.
    C’est la laïcité qui est bafouée, elle repose sur la séparation des Eglises et de l’Etat, l’Etat ayant l’obligation d’assurer à tous les enfants jusqu’à 16 ans un enseignement gratuit et obligatoire, le même pour tous, sous son seul contrôle. Donc sans qu’il soit soumis à l’influence d’une religion ou d’une quelconque idéologie.
    La liberté pour des parents de créer des écoles parallèles ne pouvant se concevoir, pour un laïque, que hors de tout financement public.
    Telle n’est pas la situation en France, cinquante ans après la la loi Debré qui légalisait le financement public des écoles privées sous contrat d’association sur les mêmes bases que les écoles publiques.
    La loi Carle du 10/12/08 va encore plus loin : elle instaure la parité de financement pour les écoles privées accueillant des élèves hors de leur commune de résidence par le biais d’un chèque éducation imposé aux communes de résidence !
    Une semaine plus tard, la République française et le Vatican signaient un accord sur l’enseignement supérieur, entré en vigueur le 1er mars 2009, qui prévoit « la reconnaissance mutuelle des périodes d’études, des grades et des diplômes de l’enseignement supérieur délivrés sous l’autorité compétente de l’une des parties. »
    Que devient l’indépendance de l’Etat ? Et l’indépendance des religions par rapport à l’Etat ?
    Que devient la laïcité ?
    Madame Sampéré a rappelé l’article 1 de la loi de 1905 :« La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » On en est assez loin. En revanche on se rapproche de la loi Falloux de 1850 !
    Un recours en Conseil d’Etat a été engagé par de nombreuses associations laïques qui demandent l’abrogation des lois Debré, Carle et de l’accord Vatican-Kouchner.
    Faudrait-il laisser faire et ne pas affronter cette réalité ?
    René Fredon



  • Fredon 27 janvier 2010 11:55

    @Demesure
    Je ne vous suis pas : j’ai lu, comme tout le monde, de nombreuses informations concordantes dans la presse et sur internet faisant état de la mise au point du président du GIEC, Rajendra Pachauri reconnaissant « la regrettable erreur » qui avait été commise sur la probabilité de la disparition des glaciers de l’Himalaya à l’horizon 2035 ainsi que sur la division par 5 des glaciers de montagne dans le monde. Sans que le GIEC remette en cause les conclusions générales du 4è rapport de 2007. Il ne précise plus de date quant à une éventuelle disparition des glaciers himalayens mais souligne que les pertes massives et généralisées des glaciers devraient s’accentuer au cours du 21è siècle.
    Selon le Sunday Times, le glaciologue autrichien Georges Kaser chercheur à Innsbrück qui avait relu le document en question, dit l’avoir fait remarquer sans que les auteurs ne réagissent.
    Le ministre indien de l’environnement, Jairan Ramelst déclarait, le 19 janvier que « la politique alarmiste du GIEC n’était pas fondée sur une once de preuves scientifiques ».
    Je vous avoue ne pas avoir vérifié l’authenticité de toutes ces informations, ni la fiabilité des traductions ? D’autant que le GIEC les confirmait en ordonnant une enquête et en les regrettant. Je ne crois pas avoir inventé les glaciers de montagne.
    Je n’avais pas signalé, dans un premier temps, l’information selon laquelle le laboratoire crée par R. Pachauri aurait reçu 2,5 millions d’euros de subventions européennes plus un fonds américain parce que n’ayant pas, là encore, le moyen de le vérifier et parce que je considère que le problème posé dépasse ce genre de polémique.
    L’objet de mon papier était justement de montrer qu’on pouvait être manipulé donc en toute bonne foi lorsque des informations contradictoires circulent qu’on n’est pas en situation de vérifier quand on n’est pas spécialiste d’une science. Cela n’empêche pas de se poser des questions. D’autant qu’il n’y a rien, à priori, que de plus normal que les chercheurs confrontent leurs travaux...en toute indépendance. Là est la question.
    RF



  • Fredon 12 janvier 2010 18:32

    @ddacoudre

    En relatant le succès du premier meeting du Front de Gauche et ses objectifs : ancrer la gauche bien à gauche à l’occasion des Régionales de mars, j’ai tout à fait conscience que cela ne plaise pas à tout le monde. A droite, cela va de soi, à l’extrême droite, plus encore mais aussi à gauche, que ce soit celle qui a gouverné et suscité tant de déceptions au point d’être absente du second tour de la présidentielle en 2002 parce que trop de concessions ont été faites au capital au détriment du monde du travail...pour faire court.
    Mais aussi à l’extrême gauche repliée dans une protestation qui se veut radicale mais demeure inopérante car renvoyant tous les autres partis dans le camp de la « collaboration de classes », et drapée dans une sorte de pureté révolutionnaire qui la voue à l’isolement.
    La démarche du Front de Gauche est, en ce sens, innovante puisqu’elle propose un rassemblement des forces qui, issues des courants traditionnels de la gauche mais ayant tiré les leçons des échecs récents des expériences négatives de ces dernières années, entend non pas se contenter d’une alternance qui ne change rien au fond des politiques qu’elles soient impulsées par la gauche ou par la droite (privatisations, déréglementations, acquis sociaux laminés...en un mot soumission aux critères libéraux).
    Mais une démarche sur un contenu en rupture avec ces critères, qui mette l’économie au service des hommes et non l’inverse qui se traduit, avec le libéralisme, par la privatisation des fruits du travail et la socialisation des pertes.
    C’est plus facile à dire qu’à faire vu l’état des consciences, comme le rappelle Christian Delarue et la méfiance légitime qui s’exprime chez ceux qui sont de plus en plus nombreux à ne pas pouvoir boucler les fins de mois et à ne pas croire en un avenir meilleur.
    Et ce n’est pas le moment de leur dire qu’on va « raser gratis » ! Telle est l’équation à résoudre : il n’y a d’issue à la crise du système capitaliste qu’en étant convaincu qu’on n’est pas condamné à subir un système aussi inégalitaire et qu’on peut en sortir si on décide de s’unir et de lutter pour que la dignité de tous les hommes soit prise en compte.
    C’est du moins le sens que je donne à ce qui pourrait n’apparaître que comme un slogan quelque peu archaïque : « une gauche de combat et de rassemblement ».



  • Fredon 7 janvier 2010 13:49

    « Nous les sceptiques » : réponse à Jean-Michel Bélouve

     

    Je fais partie de celles et ceux qui ont trouvé suspect le matraquage autour des certitudes énoncées par le GIEC sur le réchauffement climatique anthropique entraînant en France un courant incluant pratiquement toute la classe politique autour de cette pensée unique de « l’urgence à sauver la planète » sous peine de catastrophes irréversibles.

     

    Et je me suis étonné de voir que « tous » les scientifiques étaient convoqués pour confirmer cette pseudo évidence sous peine d’apparaître comme de fieffés conservateurs voire des négationnistes pour ceux qui tentaient de faire entendre un autre son de cloche.

     

    Là-dessus nous sommes d’accord, il y a convergence et je pourrais souscrire à une partie du constat que vous faites, notamment concernant les gesticulations de qui l’on sait converti à la nouvelle religion verte qui nous promet, moyennant quelques sacrifices dont seraient épargnés les plus gros pollueurs, de devenir les maîtres du climat.

     

    Cependant, à y regarder de plus près, nous divergeons fortement sur l’analyse et sur les motivations politiques qui la sous-tendent. Rien d’étonnant.

     

    Je crains que votre défense de l’Etat de droit et votre souci de l’égalité entre les citoyens, comme votre hostilité à toute mesure contraignante vis-à-vis des pollueurs historiques -qui découlent de l’appropriation privée des ressources de la planète depuis des siècles et du système de production, le capitalisme-, ne cachent votre volonté de faire durer le plaisir même s’il faut bien, au moins dans les mots, concéder quelques dispositions de nature à prendre en compte les problèmes d’environnement qui ont pris une dimension gravissime.

     

    Pour dire cela, je m’appuie sur le fait que vous êtes un membre très actif d’un think tank célèbre, l’institut Hayek dont votre fils, Vincent Benard est le directeur. Ce qui est, bien entendu, tout à fait votre droit et n’a rien de choquant.

     

    Comme il est du mien de considérer que ce groupe d’influence mondialement organisé ne professe pas des intentions que je qualifierais de progressistes, bien au contraire. Puisque, dans le prolongement du programme développé dans « la constitution de la liberté » de Friedrich von Hayek, édité en 1960, on y trouve un plaidoyer ardent pour les déréglementations, les privatisations, les réductions des aides au chômage, aux subventions pour le logement social, pas de contrôle des loyers, pas de sécurité sociale solidaire, pas de redistribution par la fiscalité…le moins d’Etat possible, juste pour veiller à la défense du droit sacré de propriété (celui d’exploiter surtout).

     

    Je résume bien sûr mais je ne crois pas trahir la démarche d’ensemble qui a eu de prestigieux adeptes parmi les gouvernements ultra conservateurs des Etats-Unis, d’Angleterre, au Chili, en France et ailleurs. Pas moins de sept prix Nobel, dont Milton Friedman, Maurice Allais et Hayek lui-même. Tachtcher, Reegan entre autres s’en réclamaient. Chez nous Raymond Aron, Alain Madelin incarnent les valeurs issues des théories d’Adam Smith et sans cesse actualisées.

     

    Il s’agit d’un courant de pensée largement influent depuis près d’un demi siècle avec lequel il est intéressant de se confronter aujourd’hui, compte tenu des expériences faites, de l’état du monde et de la planète, des causes de la plus grande crise économique et financière contemporaine qui a tout de même quelque rapport avec le mode de production dominant.

     

    J’ajoute que le gouvernement de Sarkozy est très inspiré par cette doctrine, de toute évidence, mais il semble qu’il ne va pas encore assez vite et assez loin ?

     

    Quand je lis, dans votre dernier commentaire qu’il s’agit « d’une stratégie qui consiste à démanteler l’industrie occidentale au profit de l’industrialisation du tiers-monde », pour déplorer le montant des aides revendiquées par les pays les plus pauvres qui ne leur seront d’ailleurs pas fournies, je me dis que « la haine de l’occident » (titre d’un livre de Jean Ziegler) n’est pas prête de s’atténuer.

     

    Il ne s’agit pas d’ailleurs de démanteler l’industrie occidentale, il s’agit d’économiser les ressources, de prendre en considération l’environnement et pour cela, je le pense, de changer de mode de production pour produire propre, pour partager les ressources et les connaissances  en respectant le droit de tous les peuples au développement. Ce qui suppose notamment, la maîtrise publique du crédit, la définition des biens communs de l’humanité qui ne doivent pas entrer dans les rapports marchands. La dictature du tout marché a fait son temps et suffisamment de ravages.

     

    Il faudra écorner le droit de propriété –sans tomber dans l’étatisme, encore moins dans le totalitarisme- beaucoup plus réglementer et contrôler les mouvements de capitaux, le crédit, faire entrer la démocratie dans les entreprises,  organiser les solidarités, les complémentarités plutôt que la concurrence…Et bien d’autres choses encore. Tous les modèles ont échoué : un autre monde est à inventer.

     

    Le débat n’est pas clos, je souhaite qu’il ait lieu à visage découvert.

     

    René Fredon



  • Fredon 31 décembre 2009 12:44

    @Jean-Michel Belouve

    Je ne sais pas si le conseil constitutionnel a pris une décision strictement juridique : le non respect du droit à propos d’une taxe à ce point inégalitaire ou s’il a pris en compte le contexte politique plus général de l’inefficacité d’une telle mesure, donc de son impopularité ?
    Je penche pour la deuxième hypothèse tout en sachant que les membres du conseil constitutionnel diront qu’ils ne se placent que sur le plan juridique.
    Le bouclier fiscal qui permet des dégrèvements scandaleux aux plus riches ferait-il partie des dispositions « égalitaires » ? La fiscalisation des indemnités de sécurité sociale versées aux accidentés du travail n’est-elle pas aussi choquante parce que particulièrement inégalitaire ? L’Etat reprend d’une main une partie des compensations sociales perçues alors que ces personnes ont un gros manque à gagner qui peut durer longtemps !
    On pourrait multiplier à l’infini ou presque les exemples d’atteintes à l’équité sociale, à la dignité des personnes « du bas de l’échelle sociale », de plus en plus nombreuses avec de moins en moins de revenus.
    Pour revenir à la taxe carbon..isée, je constate que les formations, outre l’UMP, qui en avaient défendu le principe tout en critiquant les modalités : le MODEM et les Verts, en rajouteraient même une couche en suggérant au gouvernement de généraliser la taxe et d’en doubler le montant, en y incluant la consommation d’électricité ! Le PS qui avait saisi le conseil constitutionnel revendiquait « un dispositif juste et efficace ».
    Seuls le PCF et le PG, représentés au parlement, sont hostiles à toute taxe carbone supplémentaire. Cette taxe doit surtout être payée par les consommateurs de carburants qui n’ont le plus souvent pas le choix. Or la TIPP (2/3 du prix de l’essence) payés par eux, est encaissée par l’Etat et ne sert que très peu à la réduction des pollutions émises par les véhicules, elle n’a guère eu d’incidence dissuasive sur la demande de carburant.
    On ne réussira pas, de mon point de vue, à concilier gestion sociale et développement écologiquement compatible avec le système capitaliste, pollueur historique, ou tout autre système productiviste.
    De même il va bien falloir se résoudre à reconsidérer la question de l’incidence du CO2 émis par l’homme sur le climat, sur laquelle il n’y a aucun consensus scientifique malgré l’éteignoir qu’une certaine pensée unique a tenté de mettre sur le sujet.
    Cela n’affaiblit en rien la nécessité de s’attaquer à toutes les pollutions qui envahissent notre quotidien, menacent les espèces vivantes et la santé publique.
    Autrement dit repenser les conditions de la production, la finalité de l’économie, la place des hommes et leurs droits dans les entreprises, la définition des biens communs non marchands, la maîtrise publique du crédit et des banques...parmi bien d’autres problématiques.
    Il y a beaucoup de grain à moudre pour le débat citoyen.

    René Fredon



  • Fredon 28 décembre 2009 19:08

    D’accord avec toutes les réserves émises sur cette « info » ici reprise comme si les Farc étaient les seuls accusés possibles et sans évoquer le contexte de terreur qu’Uribe et les paramilitaires font régner sur le pays.
    Le texte de Sedille affirme comme beaucoup de journaux. Quelques-uns, plus prudents, prennent la peine de dire « attribué par Uribe aux Farc ».
    Il faut savoir que le 11/12 Uribe avait réaffirmé son refus de dialoguer avec les Farc, le 17/12 selon Romandie.news, un commandant des Farc, Ruben Garcia et neuf de ses hommes ont péri suite à un raid aérien de l’armée colombienne dans le Nord-Ouest, le 23/12 le cardinal Dario Castrillon qui réside au Vatican, aurait proposé d’ouvrir un dialogue avec les Farc, en Europe <http://www.la-croix.com/afp.static/pages/091225170359.9wjwda6hhtm&gt ;Il attendait la réponse. Info confirmée sur Radio Canada.
    Seconde série d’interrogations, l’Unasur.fr, une ambiguïté avec le même sigle qui correspond à la création en 2008 d’une entité économique des 12 grands pays d’Amérique latine pour échapper à la tutelle des USA...
    Il s’agit d’une association d’anciens de l’école de guerre économique -qui a vu le jour en 1997 pour former des spécialistes en intelligence économique-, étroitement liée à la délégation aux affaires stratégiques du ministère de la Défense. Autrement dit renseignements économiques et stratégiques. Pas de quoi se cacher mais autant le savoir.
    Sauf erreur, je ne crois pas que l’unasur.fr participe à la campagne européenne pour la libération des prisonniers politiques en Colombie, estimés à quelques 7 500 victimes de la chasse à l’homme impitoyable que livre Uribe, à travers son « plan Colombie », sans compter les dizaines de milliers de familles déplacées chaque année pour faire place aux intérêts privés « protégés » par les paramilitaires, formés, armés, financés, comme le gouvernement par les Etats-Unis qui tardent beaucoup à changer de politique sud-américaine.
    Les Farc ne sont pas la cause mais la conséquence d’une répression qui tourne le dos à un processus de paix civile dont la Colombie aurait grand besoin.
    Il ne s’agit pas d’approuver ou de désapprouver telle ou telle forme d’action de cette résistance armée de 40 ans. Mais d’essayer de comprendre le contexte colombien que le livre de Hernando Calvo Espina « Colombie : derrière le rideau de fumée, le terrorisme d’Etat » contribue à éclairer.

    René Fredon
    On peut lire utilement le rapport 2009 d’Amnesty international



  • Fredon 23 décembre 2009 21:22

    Je viens de tomber sur le lien suivant <http://www.france24.com/fr/20091207-satellites-cia-climat-espionnage&gt ; qui en dit long sur les enjeux stratégiques du climat tels que les appréhendent les Etats-Unis. Un document à méditer.
    René Fredon



  • Fredon 22 décembre 2009 20:36

    Précision

    Ce texte avait été donné le 7 décembre. Je n’ai pas su pourquoi un tel décalage, si ce n’est une abondance de matière à traiter ?
    J’aurais souhaité l’actualiser bien que les résultats de ce sommet ne contredisent en rien le contenu. Les pays les plus riches ne reconnaissent pas leur responsabilité historique dans l’état de la planète et veulent imposer au Sud des normes que le plus puissant pollueur américain n’a jamais accepté et, en plus, ils avancent des engagements financiers ridicules, ce qui ne peut qu’entraver le développement des pays les plus pauvres et donc accentuer encore les inégalités et les pollutions.
    Cela parce que l’on veut faire croire que le mode de production capitaliste peut assurer la mutation économique, sociale et écologique qu’appelle la fuite en avant dans un productivisme suicidaire pour les hommes comme pour l’environnement.
    La question du climat tombe à point pour éviter que ne soit posée la question politique essentielle qui a traversé ce sommet : est-ce le climat ou le système politique de domination du monde qu’il faut changer ? « Changeons le système, pas le climat » a-t-on entendu dans les rues de Copenhague. Partageons les richesses et produisons « propre », vaste programme à propos duquel Hugo Chavez, entre autre, a fait une intervention très remarquée

    (http://www.comite-valmy.org/spip.php?article451)

    @MarcDS
    Je comprends que vous fassiez confiance aux scientifiques. Ce n’est pas pour autant que le débat est clos. N’étant pas non plus un scientifique, j’ai été frappé de constater à quel point ceux qui défendaient un autre point de vue que celui du GIEC , qui contestaient ses décisions, ses « certitudes à 90% », ses méthodes et les campagnes catastrophiques qu’il suscitait, sa représentativité même, étaient vite catalogués de suppôts des lobbies du pétrole et des grands industriels parmi les plus pollueurs.Il a fallu attendre les dernières semaines pour avoir quelques débats contradictoires mais si peu. Pourquoi si l’on était aussi sûr de détenir la vérité ? L’Académie des Sciences n’a pas tranché la question. Mais il ne fallait à aucun prix écorner le consensus ambiant si fortement mis en scène. Je ne crois pas faire partie des conservateurs, des ultralibéraux qui ne supportent pas la moindre règle pour poursuivre leur pillage, leur spoliation des richesses des autres qui remonte à 5 siècles, pour qui les biens communs n’existent pas, tout est privatisable, on en sait quelque chose.
    Ne serait-ce pas ça qui rend aussi hypothétique l’avenir immédiat mais qu’il faut remettre sur le métier ?
    René Fredon



  • Fredon 12 novembre 2009 08:11

    @epapel

    Vous avez lu « rapidement », dîtes-vous le texte de Marcel Leroux et vous avez, tout aussi rapidement, décelé « un paquet d’arguments fallacieux ».
    Vous avez aussitôt corrigé les erreurs de ce pauvre climatologue, taxé de « réducteur, de mépris pour les météorologues et le public, d’incomplet, de malhonnête, de niais... » au gré des paragraphes.
    Bref, un sommet d’incompétence et de mauvaise foi à vos yeux ; Qui croyez-vous avoir ridiculisé ?
    Si vous estimez avoir la compétence pour trancher toutes les questions en débat, libre à vous de le croire et, bien entendu, de défendre vos idées.
    J’observe simplement que les chercheurs qui confortent les thèses développées par Leroux sont de plus en plus nombreux et que ça commence à se savoir.
    C’est plus sain pour la démocratie que« le consensus de tous les scientifiques » que le GIEC était sensé représenter, décrétant la fin du débat et le passage à l’action.
    L’avenir tranchera.

    René Fredon



  • Fredon 11 novembre 2009 09:23

    @epapel

    Merci de votre intérêt pour le débat suscité par l’article.
    Evènement hier soir, sur la 2, au 20 heures, on a pu entendre quelques secondes, Jean Jouzel (Vice-président du GIEC) et Vincent Courtillot (directeur de l’institut de physique du globe de Paris), répondre séparément aux questions du journaliste. Serait-ce l’amorce d’un débat ? Evidemment en 2 minutes, on a seulement retenu qu’il y avait débat. Et c’est, pour moi en tout cas, un évènement.
    Le présentateur avait ouvert en déclarant que selon des scientifiques, le temps était resté stable ces dix dernières années, la température s’étant élevé de 0,6° en 100 ans.
    Soulignant ainsi que la thèse officielle ne faisait pas consensus. C’est un progrès.
    En second lieu, pour répondre à toute une série de vos arguments, pourquoi dire qu’il y a des opposants à l’effet de serre ?
    Si vous avez eu le temps de lire l’article de Marcel Leroux (décédé en 2008),
    http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/2/32/25/79/Leroux.pdf, vous y trouverez ce passage : « l’effet de serre est une réalité...Un effet de serre additionnel ou »renforcé« d’origine anthropique (provenant du CO2 et des autres g.e.s) est susceptible d’élever la température. On sait cela depuis longtemps. Fourier l’avait déjà pressenti depuis 1824... »
    Je pense que vous conviendrez, après lecture, de la rigueur et de la richesse de son argumentation qui n’a rien de manichéen, ni de dogmatique.
    Autre source : un rapport de chercheurs japonais de 2009, révélé récemment, met en cause les conclusions du GIEC sur le réchauffement planétaire continu et sur son origine attribuée principalement à l’homme. (lien :http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=WAT20090302&articleId=12511)
    Mais cela ne saurait conduire à baisser la garde -nous en sommes bien d’accord- avec la nécessité d’aboutir à des réductions de grande ampleur et urgentes de toutes les pollutions (CO2 compris), ce qui revient à renoncer aux politiques économiques productivistes qui les produisent. Le grand défi est là. C’était l’objet de mon article.

    René Fredon



  • Fredon 10 novembre 2009 09:12

    @ Grasyop (suite)

    ...40% du réchauffement climatique et qu’il doit reconsidérer d’autres g.e.s aux effets plus importants qu’il ne le pensait , ce qui complique, reconnaît-il, ses efforts pour obtenir le consensus autour de la limitation du CO2, il apporte de l’eau aux moulins des sceptiques, nonobstant ses intérêts dans cette affaire !
    Lorsque le directeur de Greenpace, Gerd Leipold, interwiewé par Stéphen Sackur de la BBC doit reconnaître que son organisation a publié de fausses informations concernant les glaces de l’arctique qui disparaîtrait d’ici 2030...il faudrait fermer les yeux et renoncer à se poser des questions ? http://www.planetenonviolence.org/Rechauffement-Climatique-Le-Directeur-De-Greenpeace-Admet-Qu-ils-Ont-Diffuse-Des-Informations-Bidon_a1995.html
    On pourrait allonger la liste des informations, pas toujours innocentes, et celles qui sont occultées parce que dérangeant les idées dominantes.
    Je voudrais rassurer epapel, je n’ai pas l’intention de publier dans des revues scientifiques. Cela m’interdirait-il de penser et de livrer mon sentiment sur un sujet qui me concerne et sur lequel je me documente beaucoup et je réfléchis un peu ?
    Ce qui reviendrait à confier aux seuls experts le soin de décider ce qui est vrai et ce qui est bon pour nous qui ne savons pas grand chose...Des experts par ailleurs partagés !
    Encore un beau sujet de débat.

    René Fredon



  • Fredon 10 novembre 2009 08:46

    @ Grasyop

    Vous dîtes que « l’influence des variations du soleil, à l’échelle d’une vie humaine, est négligeable devant celle des g.e.s émis par l’humain. »
    Renvoyer le soleil au rang d’accessoire des variations climatiques contemporaines, me paraît un peu aléatoire. N’étant pas un scientifique mais un simple citoyen qui cherche à comprendre, je n’ai pas la prétention de trancher ce débat. Voici un lien autorisé qui fait le tour de la question : http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/2/32/25/79/Leroux.pdf
    Je réagis simplement à la manière dont ce sujet, fort important, est présenté à l’opinion, en occultant le débat considéré comme clos avant qu’il ait été ouvert, le GIEC étant sensé parler au nom de tous les scientifiques du monde !
    Or le GIEC n’est pas une institution scientifique même si des scientifiques en font majoritairement partie pour synthétiser l’état de la recherche. C’est la raison pour laquelle un certain nombre d’entre eux l’ont quitté, considérant que cet organisme répondait trop souvent à des critères plus politiques que scientifiques.
    C’est ce qui renforce, à mes yeux, le scepticisme ambiant. Je trouve suspect et franchement anti-démocratique que les chercheurs qui proposent d’autres causes aux variations climatiques que le CO2 anthropique, présenté comme déterminant, soient assimilés à des urluberlus peu dignes d’intérêt se permettant de troubler « l’ordre » établi par un organisme officiel qui, seul, détiendrait La vérité.
    Lorsque le précédent directeur de la NASA (voir un précédent papier) dit qu’il ne pense pas qu’il soit opportun de lutter contre les changements climatiques, sous-entendant qu’il ne pense pas que l’origine humaine en soit la principale cause, il est sommé de démentir.
    Lorsqu’Al Gore -qui a fait beaucoup pour accréditer la pensée dominante actuelle- (voir le lien dans ce papier) dit qu’il a évolué au point de considérer que le CO2 émis par l’homme ne représente p)lus, à ses yeux, que 40%



  • Fredon 4 novembre 2009 09:34

    A civis1,

    Je comprends : le parallèle est tentant, vu l’actualité. On peut parler de faillite politique.
    Mais le sujet : la fin du système soviétique, ne peut pas se traiter en quelques lignes.
    Cet effondrement est-il le résultat du « communisme », confondu avec stalinisme ? Où d’un ensemble de causes internes et externes que je n’ai pas la prétention de synthétiser, ni même de maîtriser.
    Je sais seulement à quoi j’aspire : à une démocratie à une seule vitesse, politique et économique, à l’extension des libertés...pas l’inverse.
    Je ne suis donc pas un adepte des « murs », même si je n’ai pas toujours dit ça, dans les circonstances de la guerre froide, divisant le monde en deux blocs.
    J’observe que 20 ans après, il s’en érige d’autres, à l’initiative des occupants de la Palestine ou à la frontière mexicaine qui ne soulèvent pas du tout la même indignation. Ils n’ont pas la même portée symbolique et historique, certes. Ils n’annoncent pas la fin de l’histoire (?), ils s’inscrivent dans la marche en avant du capitalisme triomphant...au bord du gouffre et qui nous y entraîne.
    C’est qu’il reste encore un mur, un énorme...à abattre et pas que symbolique : le mur de l’argent qui n’a pas encore fini d’obscurcir l’horizon d’un autre monde à construire, à portée de mains, même si ce n’est pas pour demain !
    Je continue d’apporter, ô paradoxe, ma...pierre -plutôt mon grain de sable- à sa disparition.

    René Fredon



  • Fredon 2 novembre 2009 07:10

    Beaucoup de convergences...
    Et d’intérêt pour cette note d’Artus, révélatrice des divergences sur le plan stratégique au sein des milieux d’affaires et de leurs fondés de pouvoir politique que sont les gouvernements.
    Le discours réaliste d’Artus n’en fait pas un visionnaire, encore moins un opposant au système et un partisan des solutions radicales qu’appelle la sortie de cette crise, justement parce qu’elle est structurelle, inhérente au système lui-même et non pas seulement à quelques imperfections qu’il suffirait de corriger.
    A droite, on lui reprochera sans doute de briser le moral du peuple que nos gouvernants s’efforcent de rassurer et même de lui faire partager la nécessité de nouveaux sacrifices « pour le bien de tous » !
    A propos du transfet de capital, la logique capitaliste : la recherche du plus haut taux de profit à court terme, conduit les entreprises à investir là où le faible coût du travail permet de réaliser un profit maximum et comme la demande intérieure faiblit, y compris la demande de crédit, la tendance est à la réduction des investissements, des salaires, de l’emploi, de la commande publique...et aux déplacements de capitaux, notamment vers les pays émergents à forte croissance, sans parler de la spéculation, repartie de plus belle.

    Faut-il « attendre le crash final », considérer que l’objectif est hors de portée ? C’est aussi ce qu’ils cherchent à mettre dans les têtes.
    Que les conditions politiques ne soient pas encore réunies, malgré des avancées à la gauche du PS, serait-ce une raison pour laisser le terrain à ceux qui nous mènent à la ruine ?
    Le salut ne viendra évidemment pas des banques, ni d’un haut cadre « éclairé », mais de l’essor du mouvement social pour refuser d’aller plus loin dans cette spirale infernale et de la crédibilité d’une alternative politique à vocation majoritaire qui n’hésite pas à se prononcer pour la maîtrise publique du crédit, donc celle des mouvements de capitaux, pour des pouvoirs réels des salariés au sein de leurs entreprises...pour m’en tenir à ce chapitre fondamental de la finance aux mains du seul pouvoir actionnarial.

    René Fredon




















     



  • Fredon 17 septembre 2009 11:13

    Où est le problème ?

    Après Mme Bruna-Biagi, je voudrais dire à mmarvin qui ne voit aucun mal à cette opération qui doit créer plus d’emplois qu’elle n’en supprimera, selon son point de vue comme celui des promoteurs, de la mairie et de TPM, que ce n’est pas tout à fait le problème, surtout à ce stade de la procédure.
    En effet, 85% de la ZAE soit 22 ha sont la propriété des deux promoteurs privés, Géant Casino et M. et Mme Lecour pour Leclerc. L’aménagement se fera, les familles Bruna-Biagi ne se font plus aucune illusion.
    Elles ne cherchent pas non plus à faire monter les enchères : elles ne veulent pas vendre mais continuer d’exploiter les deux petites parcelles qu’elles possèdent, d’autant que leur propriété n’empêche pas l’essentiel du programme de se réaliser. Elles vont même jusqu’à donner -gratuitement- du terrain pour que se réalise une voie secondaire pour desservir la zone.
    On ne peut pas être plus conciliant. Mais TPM -l’agglomération toulonnaise incluant Hyères- en accord avec le nouveau maire, veut tout maîtriser ! Là est le problème.
    Pas de compromis, il faut partir.
    Quel joli cadeau à ces deux groupes de la grande distribution qui vont pouvoir s’agrandir et réaliser une opération spéculative d’assez grande ampleur, avec un prix d’achat autour de 20 euros le m2, alors que le m2 aménagé vaudra plusieurs dizaines de fois plus ! A Hyères, à deux pas du centre-ville. Essayez de négocier un terrain dans une zone constructible au même endroit où même ailleurs.
    Tout cela au nom de « l’intérêt public » ? Allons donc. Encore heureux que sur 27 ha et deux grandes surfaces, il y ait des emplois de crées mais il y en aurait autant sans toucher aux deux exploitations horticoles. Regardez le plan du site.
    Enfin, et c’est à mes yeux très important, on est dans l’engrenage de la liquidation de notre agriculture, tous secteurs confondus.
    Savez-vous que tous les 10 ans l’équivalent d’un département est soustrait à l’agriculture, que la réduction des surfaces agricoles s’accélère au profit de l’urbanisation et de la spéculation qui l’accompagne.
    A moins de faire partie de ceux qui se résignent à la disparition de nos agriculteurs -en majorité dans des exploitations de moins de 5 ha- on ne peut pas cautionner , que, sous la pression foncière, une seule exploitation soit l’objet d’une expropriation. Il est déjà assez difficile de la pérenniser sans qu’on en précipite la disparition.
    Et cela relève, pour partie, de la volonté des élus locaux de décider de conserver ou non leurs agriculteurs, de les soutenir et, pour le moins de ne pas porter atteinte à leur outil de travail.
    Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’à Hyères et à Toulon, les élus de droite ne vont pas dans ce sens. Ne déclaraient-ils pas, dès les années 80, qu’ils voulaient « faire du Var la Californie de l’Europe » ? Tandis que le Var perdait ses industries et nombre de ses agriculteurs. Mais il s’est construit une vingtaine de golfs, prétexte à programmes immobiliers haut de gamme. Tout un symbole.

    René Fredon



  • Fredon 13 septembre 2009 08:51

    Merci à Chria d’avoir corrigé la date concernant l’objectif fixé par le GIEC d’une limite de l’élévation des températures de +2° en 2050 (et non en 2020).
    Ce qui suppose de diviser par trois nos émissions de g.e.s d’ici cette échéance et, pour cela, nos émissions doivent décroître dès 2015, toujours selon le GIEC.
    Sur le fond, la question demeure bien de savoir si le réchauffement sur un siècle que le GIEC évalue entre 0,4 et 0,8° -que personne ne nie mais qui n’est pas linéaire- est essentiellement d’origine anthropique ou pas. Ce qui n’est pas du tout la même chose mais ne conduit pas à sous-estimer la nécessité de réduire considérablement les pollutions notamment par l’utilisation d’énergies propres, obligation d’autant plus urgente que les réserves s’épuisent. Cela sans que les pays en développement se voient contraint d’y renoncer !
    D’ailleurs Borloo lui-même, dans une interwiew à terra-économica, en compagnie de Jean Jouzel, V-P du GIEC, amorce une explication qui ne manque pas de sel : « D’où vient cette problématique du changement climatique ? D’un fondement économique qui a lui-même un fondement énergétique qui n’est pas indispensable, ni vital... » 
    http://www.terra-economica.info/article4652,4652.html
    Je l’interprète comme une sorte d’aveu indirect que cette campagne catastrophiste sert de paravent à la nécessaire mutation qui attend le monde -et plus encore les pays riches- d’avoir à partager autrement les richesses que la nature met à notre disposition et à changer de mode de production, fondé aujourd’hui sur la propriété privée de ces richesses et de leur transformation en biens matériels (et immatériels dans le processus de production et les services), à partir de l’idée que l’air, l’eau, la terre, le sous-sol, le soleil, le vent, les marées...sont des biens communs à partager, pas des marchandises à posséder.
    De même, la santé, l’éducation, la culture, le logement...doivent devenir des droits garantis à chacun, partout.
    Je crois que la protection de la nature prendrait une autre dimension...mais sans doute suis-je beaucoup trop utopiste ?
    Les autres contributions m’ont paru très proches de cette démarche en tout cas, encourageant.

    René Fredon