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Doit-on sacrifier nos élèves scientifiques sur l’autel de l’égalité ?

Pour accueillir tout le monde en filière scientifique, on l’a dénaturée et l’on a transformé ce cursus en un long tronc commun généraliste. Le principe d’égalité devant tous les savoirs a détruit la filière scientifique, et l’une des conséquences immédiates a été de donner le BAC S à des non scientifiques.

 Un collègue qui enseigne en collège m’a récemment fait savoir que la philosophie sous-jacente à mes prises de positions le révulsait car sous-entendait qu’il fallait revenir à une certaine sélection à un moment de la scolarité. De fait, certains imaginent qu’il est souhaitable que tous les élèves de collège qui le souhaitent puissent passer en filière S du lycée, ceci afin de satisfaire au principe d’égalité des chances pour tous.

Je pense qu’il faut rester mesuré, et choisir une voie médiane en aidant tous les élèves du mieux possible pour que chacun puisse acquérir un bagage minimum, mais en réservant certains enseignements qui demandent des prérequis à ceux qui seront capables de les suivre. S’il est louable d’ouvrir les connaissances à tous sans exception, il est indispensable de ne pas bloquer des élèves qui progressent régulièrement et « normalement ».

Travailler au quotidien pour qu’aucun élève « ne reste au bord de la route » doit constituer un objectif prioritaire pour tout enseignant. Il faut motiver nos élèves, partir de ce qu’ils savent et les faire progresser. Il faut utiliser tous les leviers qui leur permettront de se lancer et de disposer des savoirs basiques qui les armeront tout au long de leur vie.

J’ajoute que l’on doit toujours être bienveillant, que l’on ne doit pas « placer la barre trop haut », et qu’il ne s’agit pas de décourager de nombreux élèves en leur demandant des choses impossibles. Il faut rester progressif et permettre un dialogue « facile » entre l’apprenant et le formateur. Un enseignant est au côté de ses élèves et travaille avec eux, non contre eux. On devient enseignant non par appât du gain (vous avez vu les salaires ?) mais parce que l’on veut servir la société et transmettre les connaissances aux générations qui feront la société de demain. Enseigner, c’est jouer le rôle de trait d’union, de pont entre l’ici et maintenant, et ce qui existera demain.

On m’a reproché la violence de la phrase : « Sous prétexte qu’il existe des aveugles et des borgnes, doit-on crever les yeux à tous les citoyens pour assurer un traitement égal à tous ? », mais celle-ci décrit ce que je ressens quand je vois des programmes mathématiques infirmes proposés à nos élèves de lycée, avec des horaires et des instructions qui les rendent encore moins applicables.

En section S dite « scientifique » du lycée, pense-t-on qu’il soit normal de ne plus étudier les propriétés fondamentales des nombres réels, de ne plus donner de définitions rigoureuses des limites, de la continuité et de la dérivabilité des fonctions (ce qui empêche de comprendre et de démontrer quoi que ce soit par la suite, et donc d’admettre « presque tout » en habituant l’élève à « croire sur parole » au lieu de démontrer), de ne plus donner la technique de l’intégration par parties, de ne plus étudier le produit vectoriel, de ne plus parler d’équations différentielles linéaires du premier ou du second degré, de ne plus étudier des courbes paramétrées simples, de ne plus donner de définition correcte d’une probabilité, de ne plus faire de dénombrements, d’oublier d’étudier les ellipses et les hyperboles, de ne plus introduire quelques éléments de logique (qui servirait au citoyen et pas seulement aux matheux) dès la seconde, de ne plus savoir ce qu’est une rotation dans le plan ou dans l’espace ?

Pourquoi estime-t-on que plus aucun élève entre 16 et 18 ans ne peut commencer à « faire des mathématiques » à cet âge et doit continuer à utiliser des béquilles en se contentant d’observations, de résultats admis et de quelques raisonnements sur mesure ? Que prépare un tel curriculum ? Sur quoi pourra-t-on s’appuyer à l’entrée en fac de sciences ?

Je parle ici évidemment des élèves qui désirent travailler dans des domaines scientifiques, et plus particulièrement des élèves du lycée qui désirent suivre un enseignement scientifique qui les prépare à leurs futurs métiers.

Bien sûr que l’on doit faire réussir tout le monde, mais je continue à penser que cela ne doit pas être au détriment de ceux qui peuvent progresser correctement au lycée. Ces derniers ne devraient pas être obligés d’attendre leurs camarades qui ne sont pas intéressés par les sciences et se retrouvent en section scientifique-généraliste par défaut, simplement parce qu’on leur a répété que c’était la « meilleure » section, celle qui offre le plus de débouchés, quitte à détruire les autres sections et d’autres voies qui existent pourtant, et où des élèves réussissent aussi.

Cette logique a conduit à la destruction de la filière scientifique du lycée. Dans cette filière, on se heurte maintenant au mur du temps : « celui nécessaire pour apprendre, celui nécessaire pour assimiler, celui nécessaire pour créer » (Mercier, 2012). Avec les réformes qui se sont déchaînées depuis 1994, il n'y a plus de temps suffisant pour atteindre les objectifs minimums en mathématiques, alors même que l'on constate une désaffection croissante des élèves pour l'enseignement des sciences, et que l'on affiche la volonté d’aider l'élève à s'approprier les savoirs.

Un élève de première S reçoit seulement 36% d’enseignements scientifiques : la classe de première devient indifférenciée comme celle de seconde. Les deux tiers de son temps de présence au lycée concernent les cours de français, d’histoire-géographie, de langues vivantes, de sport, et j’en passe (Mercier, 2012).

 

 

Toutes les classes de première de la voie générale du lycée ont maintenant à peu près le même programme de mathématiques sur au plus quatre heures hebdomadaires : après la seconde indifférenciée, nous voilà avec une première indifférenciée. La terminale S, quant à elle, propose environ 59% de matières scientifiques, mais pour combien de temps ?

Pour accueillir tout le monde en filière scientifique, on l’a dénaturée et l’on a transformé ce cursus en un long tronc commun généraliste. Le principe d’égalité devant tous les savoirs a détruit la filière scientifique, et l’une des conséquences immédiates a été de donner le BAC S à des non scientifiques.

J’ai pris la peine d’additionner tous les coefficients du BAC S en distinguant les matières scientifiques des autres, en supposant que l’on se trouvait en terminale S, spécialité maths, et que l’on suivait deux épreuves facultatives : une langue vivante régionale (LVR) et un enseignement EPS complémentaire comptée avec le coefficient 2 en CCF (contrôle en cours de formation). J’ai obtenu les résultats suivants (Mercier, 2012 p. 217) :

Coefficients des épreuves scientifiques :

 9 + 6 + 6 = 21.

Coefficients des épreuves de culture générale :

2 + 2 + 2 + 3 + 3 + 2 + 3 + 2 + 2 = 21.

Et j’en ai conclu que « les résultats au BAC dépendent pour moitié d’épreuves non scientifiques », et donc que montrer son BAC scientifique à un employeur n’a désormais aucun sens : il s’agissait bel et bien d’un BAC généraliste.

 

 

Que dire aussi de la dévalorisation des mentions au BAC, quand on apprend que 25,9% des mentions « très bien » obtenues par les bacheliers S, 35% de celles obtenues par les bacheliers ES, et 40,2% de celles obtenues par les bacheliers L, n’auraient pas été attribuées sans les épreuves facultatives (Buchaillat, et al., 2011 p. 15) ? Il s’agit de statistiques officielles regroupées dans le tableau suivant où les pourcentages indiqués correspondent à la part des candidats qui ont obtenu le rattrapage, la mention passable, assez bien, bien ou très bien, uniquement à l’aide des épreuves facultatives.

Obtenir une mention au BAC S ne signifie donc pas que l’on possède un bon niveau dans les matières scientifiques. Ce n’est pas normal.

Entre nous, des collègues qui participaient aux jurys de BAC S à la mi-juillet 2012 m’ont confié, sous couvert d’anonymat, qu’ils avaient vu des admis aux oraux de rattrapage avec des notes de 5, et 4, et même 3 sur 20 à l’écrit de mathématiques. Si l’on ajoute que les jurys sont parfois descendus à 7,75/20 pour proposer un rattrapage, au lieu du seuil officiel de 8/20, on comprend que du côté des notes et des réussites au « prestigieux » BAC S, personne n’a vraiment de soucis à se faire. Les statistiques ne pourront qu’augmenter au gré des choix politiques qui seront imposés, ce qui finalement satisfait la majorité des citoyens.

Voilà encore le principe d’égalité qui détruit nos repères et empêche quiconque de comprendre où il est : l’élève bardé d’un diplôme scientifique dont on attend qu’il s’inscrive en fac de sciences ou de médecine pour poursuivre une formation désirée mais qui n’a pas pipé mot en maths depuis trois ans, et le parent qui estime que son fils a réussi un bel exploit en réussissant ce BAC réputé difficile malgré son niveau depuis le collège et des efforts bien sporadiques.

Si cela existe et perdure, c’est que tout le monde est gagnant à court terme : le candidat, la famille, et l’homme politique qui peut s’appuyer sur le principe républicain de l’égalité des chances et sur les bons résultats obtenus au BAC S pour tenir jusqu’aux prochaines élections où, s’il est élu, il n’aura qu’à initier de nouvelles réformes structurelles qui iront forcément dans « le bon sens ». Le hic, car il y en a un, c’est qu’il s’agit de gagnants à court terme, alors que notre société est censée durer et assurer le meilleur avenir possible à nos enfants. Les profits immédiats motivent et calment les esprits.

Parallèlement, on réduit les horaires des sciences. Le tableau suivant, tiré de mon livre (Mercier, 2012), compare les horaires hebdomadaires de mathématiques de la sixième à la terminale S entre 1992 et 2012 :

 

 

Ce qui m’a fait écrire :

« Durant ses études secondaires de la 6e à la terminale, un élève scientifique de 1992 bénéficiait au final de 5h de plus par semaine par rapport à son homologue de 2012. En comptant 36 semaines de cours, cela signifie qu’il bénéficiait de 36 x 5 = 180h de plus que son homologue de 2012.

En vingt ans, tout se passe comme si on avait supprimé une année entière d’enseignement des mathématiques (soit cinq heures par semaine) prise sur les sept années du secondaire.

Comment peut-on espérer mieux comprendre ce que l’on fait en mathématiques en supprimant une année entière d’enseignement ? Comment imagine-t-on que l’on va motiver des élèves à choisir la voie scientifique en leur demandant de travailler seuls sans accompagnement pour combler les lacunes qu’ils accumuleront inévitablement avec un horaire d’enseignement aussi ridicule ? Avec de tels choix, de nouvelles vocations pour les sciences ne sont pas prêtes à se manifester. » (Mercier, 2012 p. 238)

 

En supprimant pour tous une année de formation en mathématiques dans l’ensemble du cursus de la sixième à la terminale, en enlevant tant de substance au programme de mathématiques du lycée, en répétant en seconde ce que l’on a dit en troisième, pour dégouter ceux qui ont déjà assimilé ce cours, et en transformant les mathématiques en science expérimentale sans donner de définitions précises mais en s’appuyant sur des expériences louches sur ordinateurs, on formate, on aligne, on fait attendre. Bref, on transforme l’élève moyen en borgne : quel être doué de raison pourrait cautionner un tel objectif ?

Je préfèrerais sauver tout le monde, et ne faire perdre de temps à personne. J’imagine qu’un système parfait n’existe pas, mais il y a des limites à ne pas franchir, sous peine d’être rapidement ramenés à la réalité par dame nature.

Plus effrayant encore, c’est qu’avec un horaire réduit et un programme allégé on doive quand même passer du temps en activités chronophages : l’algorithmique et l’utilisation de l’ordinateur à tout propos. J’imagine alors le scénario dessiné dans la figure ci-dessous.

 

 

Quand on me rétorque que l’on croit à l’éducabilité de tous, et que l’on n’a pas l’impression que ce soit mon cas, je réponds que je pense pourtant que tout le monde peut faire des progrès dans n’importe quel domaine, que tout le monde peut trouver à s’épanouir, mais que je ne crois pas que tout le monde progresse de la même façon ni soit intéressé par les mêmes domaines. Cela explique pourquoi il faut avancer progressivement, suffisamment lentement pour permettre au plus grand nombre d’atteindre certains résultats et de choisir, ce qui est normal, et encore plus normal quand il s’agit d’enfants de moins de 16 ans, mais on ne doit pas ensuite passer trois années supplémentaires à attendre des vocations comme on attend des miracles, car ceux-ci ont peu de chance de se produire.

Les collègues de l’université le diront tous : le niveau n’est pas en train de s’améliorer malgré toutes les réformes entreprises (je le dis gentiment). Et pour moi ce n’est pas la faute des étudiants ! Et cela ne va pas s’arranger dans les années à venir où l’on ne parle que d’obliger à augmenter les taux de réussite aux trois années de licence, mécaniquement, sans lien avec le réel, rien qu’en donnant des notes « correctes » au bon moment et en diluant les savoirs.

La première année de faculté commence en perdant six mois pour parler de méthodologie et chercher où l’on s’orientera ! Six mois, c’est lourd dans une formation de trois ans. Puis ensuite il y aura la mise à niveau à partir de programmes secondaires déficients, des stages en entreprises qui enlèveront encore un mois en troisième année de licence (suivant l’organisation de chaque université), et le saucissonnage des matières en petits éléments de connaissances (EC), ce qui ne va pas sans poser des problèmes dont on ne parle jamais puisque ce saucissonnage est imposé et présenté comme une marque inéluctable de modernité. Voilà pourquoi je vois arriver des étudiants en master qui n’ont pratiquement jamais fait d’arithmétique (peut-être 24 ou 48 heures en trois ans pour certains, mais pas ceux qui ont choisi des EC différentes). Ce n’est pas leur faute.

On me reproche d’écrire que l’on « choisit avec entrain d’utiliser pour tous des méthodes et des progressions construites pour des élèves en difficulté ». C’est pourtant la sensation que j’ai quand je lis les programmes de lycée et ouvre un manuel récent. Comment pourrais-je dire cela autrement sans être hypocrite ?

On ne donne plus de cours magistral depuis belle lurette parce que « c’est mal », on évite de donner des définitions indispensables à la bonne compréhension des objets avec lesquels on doit travailler parce que l’on estime que personne ne les comprendra, et l’on évite tout raisonnement qui dépasse trois lignes. On propose des activités de découverte pour aborder n’importe quelle notion, on torture souvent ces activités pour justifier l’emploi d’une machine en imaginant naïvement qu’un tableur, Algobox ou une calculatrice auront facilement la saveur d’un argument d’autorité « pour celui qui raisonne moins », et l’on fait perdre un temps incroyable à tous les élèves pour qu’ils rédigent un mémoire (TER, TPE et consorts) en cherchant des banalités sur internet (je suis excessif en disant cela : les travaux de ce style sont intéressants et formateurs, mais seulement quand on du temps à revendre et que cela ne supprime pas des acquisitions fondamentales qui, elles, sont indispensables pour ne pas rester toujours au même niveau au raz des pâquerettes).

Que fait-on ainsi si ce n’est choisir des méthodes censées fonctionner avec des élèves en difficulté, et les appliquer à tous en faisant comme s’il s’agissait d’une panacée ?

Le pire, c’est que l’on pense que cela va attirer des étudiants vers les facultés de sciences. Je n’y crois pas. L’algorithmique va faire peur, les statistiques et le tableur inciteront les élèves à travailler dans la finance, ce qui peut tout de même rapporter « plus gros » que tous ces savoirs « inutiles » que l’on utilise quand on est professeur, ingénieur ou chercheur, et l’utilisation irraisonnée de la calculatrice va effrayer et rebuter les quelques élèves capables d’abstraction qui ne verront dans les maths qu’un tissu de drôleries qui se vérifient « à la calculatrice ».

Je me limite bien sûr aux mathématiques du lycée parce que je me contente de parler de ce que je pense connaître le mieux, mais nos collègues de sciences physiques et de SVT devraient prendre la parole : on ne les entend pas assez, et pourtant j’en entends des drôles...

J’ai par contre appris que la méthode globale de lecture s’adressait au départ à des « enfants de familles riches, en adaptant son rythme à chaque enfant, et en ne travaillant qu'avec un enfant à la fois ». J’ai aussi appris qu’Ovide Decroly l’appliquait au début du XXe siècle dans le cadre de l’éducation nouvelle, ayant travaillé lui-même à « l’Institut des aliénés mentaux », pour ensuite créer des « fermes-écoles » et devenir inspecteur au « ministère de la Justice pour les enfants délinquants » (Wiki).

Je trouve que c’est bien d’arriver à aider ainsi son prochain. Mais de là à en faire un crédo pour tous, et apprendre à tous à lire comme on le fait en Chine en reconnaissant des milliers d’idéogrammes, c’est-à-dire en associant des dessins à des idées, il y a un pas que je ne franchis décidément pas.

La méthode globale a évidemment été adaptée, puis semblant ne pas fonctionner encore, a été adaptée à nouveau, puis encore et encore… Je ne sais pas si cela a servi à quelque chose pour la grande majorité des élèves actuels vu leurs résultats en lecture. Mais je suis mal placé pour parler de ce sujet, et ne peux que recommander l’excellent livre de Marc Le Bris : Et vos enfants ne sauront pas lire, ni compter (Bris, 2004), ou une certaine page web de Michel Delors qui fait le point sur la question (Delord, 2012).

On peut aussi citer :

« Le dernier classement international PIRLS vient de tomber. Les résultats des élèves français en lecture sont catastrophiques. Notre pays recule encore, passant de la 27e à la 29e place. Pendant ce temps nos voisins anglais remontent dans le classement, ils gagnent huit places et sont maintenant 11e.

« C’est normal, depuis 2006, les écoles anglaises préfèrent utiliser des méthodes syllabiques en lecture et en écriture. Et elles sont en train d’engranger les bénéfices de ce choix. En France, on ne regarde pas l’efficacité des méthodes, on en reste aux querelles ! Le pragmatisme anglais est en train de sauver des centaines de milliers d’enfants qui, jusque-là, étaient condamnés à sortir du système sans savoir ni lire ni écrire correctement » souligne Olivia Millioz, porte-parole de SOS Éducation. « Qu’est-ce qu’on attend pour changer nos méthodes ? ».

La dernière étude menée en Angleterre comparant les méthodes d’apprentissage en lecture et en écriture a été menée sur plus de 300 élèves pendant 7 ans. Elle a conclu que les élèves bénéficiant de méthodes syllabiques ont une large avance sur les élèves apprenant avec des méthodes mixtes.

Les élèves qui tirent le plus grand bénéfice de ce changement de méthodes sont les élèves issus des populations les plus fragiles. » (BSE, 2012), (Millioz, 2012).

 

On me dit : « Croyez-moi, tout est bien calibré pour que les méthodes et les progressions soient faites pour les meilleurs élèves, en faisant attendre les autres… non pardon, en les faisant échouer, en les décrochant et en ne leur offrant pas le bagage commun nécessaire. Nos résultats aux enquêtes internationales sont frappants : une élite très performante et un gros groupe d’élèves décrochés. Et devinez quoi ? C’est la reproduction sociale qui prévaut. »

Je n’y crois pas ! Les méthodes ne sont pas calibrées pour les meilleurs élèves, et l’enquête PIRLS 2011 sur la lecture en CM1 menée en 2011 (PIRLS, 2012), montre que des élèves jusque-là soi-disant « protégés » voient leurs résultats décroître. Ainsi : « Les résultats français se dégradent. Entre 2001 et 2011 notre score est passé de 525 à 520. Le pourcentage d'élèves les plus avancés a régressé passant de 7 à 5%. » (Jarraud, 2012)

Quant à la « reproduction sociale », on l’invoque chaque fois pour détruire un petit peu plus le système. Pour lutter pour la mixité sociale et contre la méchante et effroyable abstraction mathématique imposée aux élèves du lycée de la section scientifique-généraliste (comme par exemple la notation n !, dite « factorielle n », qui représente le produit n x (n-1) x…x 2 x1 des n premiers nombres entiers naturels, une abstraction considérée comme étant hors de portée de tout jeune homme de 18 ans, et donc interdite), ira-t-on jusqu’à agiter le drôle d’article paru dans le Figaro-étudiant où l’on cite une étude de l’université de Chicago qui prouverait que les exercices de maths provoquent des migraines (Maad, 2012) ? En invoquant le principe de précaution sanitaire, je propose d’aller plus loin, sans rire, et de ne laisser que quelques heures de mathématiques au collège pour savoir compter (en utilisant une calculatrice), et de supprimer cette discipline sectaire du lycée pour permettre à tous d’être enfin au même niveau ! Allons-y carrément, et il n’y aura plus de problème d’égalité devant le savoir. Ceux qui, par hasard ou atavisme, seront encore intéressés par les sciences devront attendre la fin du premier semestre de la première année de faculté, donc après les six mois de méthodologie et de réflexion renouvelée sur le choix du parcours, pour débuter enfin. En attendant un peu plus, on pourra même demander de choisir sa maison de retraite en même temps que les études que l’on veut mener.

On me dit : « D’autant que vous parlez du lycée… Sachez que dans mon établissement, moins de 30 % des élèves accèdent au lycée général et moins de 3 % dans la prestigieuse filière S. C’est le lot des collèges dit « difficiles ». Les élèves dont vous parlez (…) ont déjà largement été filtrés par la grande machine à sélectionner qu’est l’éducation nationale française. » 

On a raison : le filtre a déjà joué, mais doit-on absolument placer TOUS les élèves de collège en lycée ? Est-il raisonnable de croire que tout le monde peut faire la même chose au même moment ? Peut-on imaginer un instant vouloir que 100 % d’une classe d’âge accède à la connaissance de la Théorie de Galois à BAC+5 sous prétexte que c’est prestigieux et formateur ? Qui plus est, je ne savais pas que travailler les mathématiques était si prestigieux et désirable compte tenu de la baisse des vocations en sciences que l’on observe année après année.

Le problème étant de savoir qui fera quoi, à quel moment, et dans quel but, on n’est pas sorti de l’auberge. La question est difficile, mais pourquoi irait-on pénaliser ceux qui n’ont pas de problèmes et savent à peu près ce qu’ils veulent faire dans la vie ?

J’ai eu le malheur d’écrire un jour qu’il y aura toujours des élèves en difficulté, et qu’il convient de leur proposer des voies adaptées dans lesquelles ils pourront progresser et s’épanouir, et l’on m’a répondu en assénant des clichés : « Le retour des vieilles lunes… ou comment se donner bonne conscience en invoquant l’épanouissement d’élèves dans des filières différentes, des voies adaptées… Blablabla ! C’est du tri, de la sélection, de la ségrégation sociale organisée. »

Voilà donc qu’effectuer un tri nous renvoie forcément à l’époque de Drancy… Et d’en déduire que l’on doit s’interdire de choisir entre ceux qui peuvent suivre un enseignement et ceux qui ne le peuvent pas. La sélection effraie moins en sport.

En s’interdisant d’effectuer un tri à quelque niveau que ce soit (donc en attendant le découragement et le désintérêt de la part de l’apprenant, ce qui n’est pas beau), on interdit à beaucoup d’apprendre et de devenir « bons dans un domaine », sans parler de ceux qui pourraient devenir « très bons » et faire avancer l’humanité. On les raye d’un trait de crayon, plus d’avenir, plus d’espoir : ils devront aller dans le privé ou attendre dix ans pour commencer leurs études, et continuer longtemps leurs études avant de se trouver sur le marché du travail, s’ils en ont les moyens et encore l’envie.

Supprimer les notes et accepter tout le monde dans n’importe quelle filière est un non-sens, mais c’est vers quoi on semble se diriger. C’est idéologique : c’est « mal » de faire le tri. En lisant des réponses comme celles qu’on m’a faites, je comprends mieux pourquoi l’éducation a évolué dans ce sens : une majorité de personnes œuvre pour qu’il en soit ainsi.

On m’a aussi dit que parler comme je le fais, c’est « (se) dédouaner d’une vraie réflexion sur la pédagogie. Pourquoi l’école perd ces élèves fragiles ? Parce que tout est calibré pour les bons. Parce que le cours « magistral » ou « descendant », uniforme, s’adresse aux meilleurs. Jamais, ou si peu, les questions de différenciation, de diversification ou de coopération ne sont posées. »

En fait le cours magistral n’existe plus depuis belle lurette, l’enseignement est maintenant assez bien déstructuré, spiralé à souhait, et l’on fait des efforts conséquents pour le différencier en proposant des aides personnalisées à tout crin dont on peut prédire qu’elles seront de plus en plus nécessaires compte tenu des difficultés de compréhension que l’on crée artificiellement. Les inventions pédagogiques sympathiques sur le papier (mais désastreuses dans les faits) vont bon train pour sauver « tous les élèves », comme les célèbres « Accompagnements personnalisés » de la réforme du lycée 2010 dont j’ai expliqué l’efficacité dans mon livre (Mercier, 2012 p. 139).

Je suis d’accord avec ceux qui me disent : « Il faut aussi penser que l’école est là pour former les futurs citoyens et non uniquement faire ingurgiter des masses de savoirs savants qui servent à la poursuite d’étude et surtout à la sélection ». Le savoir savant, c’est une façon pompeuse de parler du savoir, une façon de le réserver aux « savants » peut-être. Mais c’est vrai : on ne va pas au collège seulement pour apprendre, mais pour savoir se comporter et devenir un citoyen responsable. C’est l’un des objectifs de l’enseignement à l’école, au collège, au lycée, et après.

Par contre je ne crois pas que la réussite consiste à « décrocher une place aux concours des grandes écoles ». Il y a tant de façon de réussir une vie ! On peut être berger, libre dans sa tête et réussir sa vie. On peut se faire moine dans un grotte et la réussir beaucoup plus que ce que l’on peut imaginer a priori. Ce que je demande seulement, c’est que l’on arrête de s’acharner sur les savoirs scientifiques enseignés car je pense qu’on aura encore besoin de scientifiques dans notre pays dans les années à venir. C’est tout.

On m’a enfin dit que j’étais un contre-exemple vivant qui prouve que l’IUFM (donc les futurs ESPE puisqu’on réforme encore une fois la formation des enseignants – il devient interdit de parler de maîtres - après la réforme globale d’il y a à peine trois ans : réformite aigüe, subite, imparable, dont on ne se soigne pas !) ne délivre pas une pensée unique.

Suis-je le contre-exemple qui confirme la règle ? J’ai été recruté comme enseignant-chercheur de mathématiques et mon rôle est d’aider mes étudiants de mathématiques à acquérir et approfondir des savoirs disciplinaires en lien avec leur future profession, qui garantiront aussi leur niveau master. Il nous faut des enseignants qui raisonnent juste, qui s’expriment bien, qui sont attentifs à leurs élèves, qui sont capables de rédiger, qui connaissent leur matière suffisamment bien pour pouvoir adapter leur discours au niveau des élèves qui leur seront confiés sans le dénaturer. On veut des spécialistes des mathématiques pour garantir un bon enseignement dans tous les collèges et tous les lycées. C’est beau !

Je ne pense pas être le seul.

 

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INFORMATION : cet article est une réponse au commentaire posté par <gcarondk> à la suite de l'article Délires de didacticiens : les nouveaux programmes du lycée à l’épreuve des faits publié sur Agoravox.

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BIBLIOGRAPHIE :

(Buchaillat, et al., 2011 p. 15) Buchaillat, Laurent, et al. 2011. Propositions pour une évolution du baccalauréat. s.l. : Education Nationale, 2011.
 
(Bris, 2004) Bris, Marc le. 2004. Et vos enfants ne sauront pas lire... ni compter ! s.l. : Stock, 2004. ISBN-13 : 978-2234056756.
 
(BSE, 2012) BSE. 2012. Lecture : attention danger - Communiqué de presse. Blog de SOS Education. [En ligne] 11 décembre 2012. http://www.soseducation.org/_sites_annexes/blog/?p=4302.
 
(Delord, 2012) Delord, Michel. 2012. A propos des ''méthodes de lecture''. Site personnel de Michel Delord. [En ligne] 2012. [Citation : 21 décembre 2012.] http://michel.delord.free.fr/lecture.html.
 
(Jarraud, 2012) Jarraud, François. 2012. PIRLS 2011 : La France déclassée en lecture . Le café pédagogique. [En ligne] 12 décembre 2012. http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/12/12122012Article634908925374200003.aspx.
 
(Maad, 2012) Maad, Assma. 2012. Les mathématiques provoquent le mal de crâne. Le Figaro.fr. [En ligne] 7 novembre 2012. http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/les-mathematiques-provoquent-le-mal-de-crane-380/.
 
(Mercier, 2012) Mercier, Dany-Jack. 2012. Délires et tendances dans l'Education nationale - Filères scientifiques en péril. s.l. : Publibook, collection sciences humaines et sociales, 2012. ISBN 9782748393439.
 
(Millioz, 2012) Millioz, Olivia. 2012. Les débats de l'éducation, des écoles anglaises au top, n°2. [En ligne] octobre 2012. http://www.soseducation.org/docs/telecharge.php?pdf=les_debats_de_leducation_n2_resume.pdf.
 
(PIRLS, 2012) PIRLS. 2012. PIRLS 2011 - Etude internationale sur la lecture des élèves au CM1. Note d'information du Ministère de l'éducation nationale. [En ligne] 21 décembre 2012. http://cache.media.education.gouv.fr/file/2012/68/0/DEPP-NI-2012-21-PIRLS-2011-Etude-internationale-lecture-eleves-CM1_236680.pdf.
 
(Wiki) Wikipédia à l’entrée « Méthode globale, liens vers Nicolas Adams et Ovide Decroly.

 


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77 réactions à cet article    


  • Holyheart 26 décembre 2012 13:13

    Je rajouterai que si la scolarité des jeunes Français part en vrille, l’éducation parentale aussi, ce qui n’arrange rien.

    Un exemple rapide : les téléphones portables. Pourquoi en offrir à un gamin de moins de 15-16 ans, si ce n’est lui donner une chance supplémentaire d’échouer. Les collégiens et lycéens reçoivent des SMS inaudibles de la part des professeurs et, bien évidemment, n’écoutent plus les cours. On pourrait également parler du langage SMS...

    Ou des parents qui considèrent que leur progéniture est formidable. Si elle est échoue, c’est de la faute des professeurs !


    • easy easy 26 décembre 2012 14:10

      Vous me semblez sérieux, vraiment préoccupé.

      Si vous observez ce qui s’est passé au XIXème siècle avec géo-recul, vous constaterez qu’en même temps qu’on enterrait les Alfas posés par le Livre on s’est fortement agité pour en refixer de nouveaux. Tout a été renommé, requalifié, retracé, recréé.

      Cette Redéfinition du Monde, de la place de l’Homme sur Terre, (Où le Blanc se retrouvait soudain avec la charge de décider de tout pour tous les autres) a également redéfini ce que devait être l’enseignement.
      Comme on vomissait les superstitieux, on a imposé aux élèves de n’être que scientifiques, pas intuitifs, surtout pas instinctifs. 

      Il n’était plus question de pêcher au pif, il fallait pêcher en sachant tout d’avance, météo comprise. Radars, sonars, satellites, GPS, radio, gonio, frigo, chalut de 40 km, le poisson peut être vendu avant d’être pêché.

      Le résultat, sur la Terre et sur l’Humanité, 150 ans après, est consternant. 

      Nous nous grattons la tête en nous demandant pourquoi nous avons fait tant de dégâts en dépit de nos super calculateurs. 

      C’est que le biais réflexif enseigné depuis les XIXème siècle nous oblige à consacrer plus de temps de réflexion sur une pointe cognitive que sur l’ensemble cognitif à notre dispostion dans notre tête. Nous nous concentrons. Nous concentrons notre attention, nos efforts, notre pensée, notre regard. Cette focalisation nous fait oeillères.


      Je passe sur les fusils de sniper
      Nous pratiquons encore l’arc. Le très vieil arc. Mais alors qu’on l’avait toujours utilisé en tirant à l’instinct nous ne tirons plus qu’avec un bazar de viseurs, collimateurs et autres poulies. 


      Je vous soumets le problème suivant (vous pourrez appeler vos collègues en renfort) 

      Une roue de voiture comme vous en avez chez vous, comme nous en avons quasiment tous. 
      Elle est normalement gonflée.
      On va considérer que sa bande roulante est cylindrique
      Le rayon hors tout de cette roue, donc de la bande roulante, est R

      On met la roue en charge sur son moyeu (On aurait donc pu considérer une des 4 roues très normalement en place sur une voiture, ça aurait été pareil) 
      Le pneu s’écrase sous l’effet de la charge M. 
      L’axe de la roue descend vers le sol plat et horizontal de 1 cm, sa distance au sol est r (J’aurais pu dire 2 cm)

      On démarre le moteur et on roule droit devant. 
      De combien l’axe de la roue avance-t-il par tour ?


      Sauf erreur de ma part, il n’y a pas de piège d’énoncé et je le prouve en posant la question autrement :
      Est-ce que le gonflage, surgonflage, sous gonflage, qui fait donc monter ou descendre l’axe d’une roue de voiture (restons ici dans une fourchette de + ou - 2 cm par exemple) influe sur l’indication du compteur de vitesse si ce compteur se fie à la vitesse angulaire de cette roue ?

      Ou, troisième manière de poser la question :
      A nombre de tours de roues égaux (même affichage au compteur), vais-je plus vite avec des roues surgonflées qu’avec des roues dégonflées (On restera dans une fourchette de sur et de sous gonflage raisonnable, produisant des variations de r + - 2 cm)

      On laisse tomber les glissements différentiels sur le sol. On considérera un contact pneu-route sans glissement. On laisse tomber la résistance à l’air et on pose vitesse V et g = 10

      Vous pouvez ajouter des paramètres vous semblant utiles



      Cette question est à se poser car un Oui ou un Non à cette question impacte nos problèmes de points de permis

      Même si vous n’allez pas jusqu’au bout de votre démontration veuillez indiquer au moins les grandes lignes réflexives que vous proposer d’emprunter pour résoudre ce problème
       
       


      • HELIOS HELIOS 26 décembre 2012 22:01

        .... le bon sens me dit que la reponse est la suivante :

        La roue fait avancer la voiture de son perimetre a chaque tour.

        Il n’y a pas de glissement, le pneu n’etant pas extensible (dans un sens ou dans l’autre et pour de faibles variations ne permettant pas au pneu de se deformer suffisament par des plis) ... donc le gonflage (ou la charge)de la roue n’a aucune importance.

        Si ce n’etait pas le cas, j’attends qu’on me dise ce que sont devenus, pendant la rotation de la roue, les quelques centimetres de bande de roulement qui n’ont pas participé a l’avancement....


        lol



      • HELIOS HELIOS 27 décembre 2012 00:07

        ... comme une explication est moins comprehensible qu’un dessin... je ne peux faire de dessin.. mais...

        Imaginons la route comme une grande cremaillere.... et la roue de la voiture comme une roue dentée...

        La cremaillere est indeformable (supposons là en fer vissée sur la route)

        Imaginons la roue comme une roue en plastique deformable, mais pas en diametre (pas etirable).. c’est a dire que la roue, puisse passer d’une forme ronde a une forme ovale... ce qui ne change en aucun cas le nombre de dents qu’elle possede

        Sans charge, la roue est ronde et a chaque tour le vehicule va avancer du nombre de dents de la roue... hein ? on est d’accord ?

        On charge le vehicule, la roue se deforme... A chaque tour de roue de combien va-t-il avancer ? du nombre exact de dents que la roue possede. L’explication mathematique de la chose pourrait etre faite de la facon suivante : la deformation de la roue due a la charge et au gonflage est en principe proportionnel ce qui implique un agrandissement d’autant du pneu dans sa partie la moins chargée... deplaçant ainsi le centre virtuel de rotation et conservant aunsi un perimetre compatible avec le calcul.

        Selon les premisces etablis, faible deformation de la roue, contact permanent, aucun glissement font que la vitesse de la voiture a regime moteur et demultiplication identique n’est pas impactée par sa charge et le gonflage des roues

        PS : ne pas confondre avec les engins a chenilles dont le diametre de la roue (la chenille developpée) n’est pas la roue... le perimetre peut etre considéré comme infini et ne rentre pas en ligne de compte. seul le pas de la chenille et la vitesse de la roue compte dans la vitesse de l’engin




      • easy easy 27 décembre 2012 10:12


        Helios,
        j’ai répondu plus bas 


      • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 26 décembre 2012 14:42

        Quel rapport avec l’article ?

        Je dirais 2Pi.r-2Pi.(r-1)=2Pi cm parcourus de plus par tour de l’axe s’il n’y avait pas le poids du véhicule. Les autres calculs sont du même gabarit. Bof ? On peut se contenter d’une approximation de la distance parcourue telle que lue sur le compteur car cela n’influera pas sur l’énergie dépensée. Sauf à tenir compte de l’adhérence qui fera perdre de l’énergie si elle est trop importante.


        • easy easy 26 décembre 2012 15:37


          Vous avez répondu de la même manière que les Français que j’ai interrogés depuis 5 ans sur les fora sachant que je n’ai interrogé que des gens se posant en pointures de maths, de physique ou d’automobile.
          Vous l’aurez fait plutôt plus rapidement que les autres, je vous en remercie.

          Vous aurez donc considéré un principe de « petite roue » que certains appellent « roue utile » de rayon r (selon l’écrasement)
          Et que la roue avance donc 2Pi r (r étant plus ou moins grand, mettons de 1 cm, selon gonflage)

          Ainsi, si r fait 29 cm, la roue avance de 58 Pi soit 182 cm par tour
          et si r fait 28 cm du fait d’un sous glonflage, elle avance de 56 Pi soit 175 cm

          Soit 7 cm de différence

          7 / 182 = 3,8%

          On pourrait croire qu’on roule à 100 km/h alors qu’on roulerait vraiment à 103,8 km/h. (Incidence significative sur les contrôles radars)


          Voilà donc à quoi conduit la réponse qu’on me propose depuis cinq ans 


          Mais où passent alors les 7 cm (un coup en plus, un coup en moins) de la bande roulante ?
          Ou
          La longueur de la bande roulante d’un pneu varie-t-elle selon le gonflage ? 
          Ou
          Avez-vous déjà vu un pneu libre (non installé sur une voiture) changer de géométrie selon son gonflage ?


        • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 26 décembre 2012 19:24

          C’est pour cela qu’on a une meilleur approximation de sa vitesse réelle en voiture si on utilise un GPS. C’est pratique pour être à la vitesse limite sans se faire flasher :))


        • easy easy 26 décembre 2012 19:44

          Dany,

          Vous n’avez pas répondu à mes questions

          Vous avez commencé sur un ton sérieux, professoral, dramatique, abrahamique, et ne sachant comment répondre à la question que vous pose sur ce vieux pneu que vous utilisez pourtant tous les jours depuis des années, en voiture ou en vélo, vous passez à la badinerie

          Mon intention n’est pas de me moquer de qui que ce soit.

          Alors dites-moi honnêtement s’il vous semble logique qu’avec tant de connaissances de type dit scientifique, mathématique, physique, que ni vous ni Rémi ni aucune personne que j’ai interrogée jusque là, ne sachiez répondre de manière magistrale ?

          Si vous convenez que c’est effectivement étrange ou surprenant, nous pourrons passez plus précisément au thème de votre papier, au thème de votre combat



          Il reste encore des IUFM en activité ? J’avais entendu dire que l’Etat les supprimait mais ce ne serait alors qu’un projet ?


        • epicure 26 décembre 2012 20:31

          c’est bien joli sauf que les compteurs de vitesse sont en général « surcalibrés », ils affichent des vitesses supérieures à la vitesse réelle.
          Donc ça permet notamment de compenser le genre de problème tel que tu l’as posé.


        • easy easy 26 décembre 2012 20:52

          Le surcalibrage des compteurs est un mythe insensé.

          Mais le problème que je pose, adressé à des physiciens et matheux qui ont l’air de croire qu’ils peuvent répondre à tous les problèmes, en tous cas d’allure simple, n’est pas focalisé sur ces problèmes de vitesse affichée ou de points de permis. Je les ai évoqués en accessoire et uniquement pour montrer une des incidences possibles.

          Le coeur de la question que je leur pose est : une variation de l’écrasement d’un pneu de voiture influe-t-elle la distance parcourue par tour ?

          Et ils répondent tous comme l’auteur et avec belle assurance 
          Mais quand je les confronte à ce qui résulte de leur réponse, ils s’évaporent


        • HELIOS HELIOS 26 décembre 2012 22:37

          A Easy... oups, désolé, j’ai repondu a votre question sans avoir lu les commentaires qui ne lui etaeint pas liés.

          Par contre, la surevaluation de la vitesse des compteurs est bien réele et varie de 3 a 5km/h selon la variation (acceleration ou freinage) et la vitesse.
          Ce n’est pas un mythe, c’est une valeur fixée dans les parametres du calculateur de bord de la voiture ?
          Je le sais, non pas par les fabriquants de voitures, mais par les programmes et les cartographies qui sont dans ces calculateurs.... Et comme la cinematique entre le moteur et la roue (donc la vitesse) ne souffre d’aucun glissement, il ya surevaluation volontaire.


        • easy easy 26 décembre 2012 23:13

           Pas grave Helios

          (Ramené à mon problème posé, un calibrage décalé sera de toutes manières sur faussé si Dany avait raison) 

          Sinon, en ne parlant plus que du calibrage, les ingés de Valéo et du Technocentre Renault m’ont dit qu’ils faisaient leur maximum pour que l’indication colle avec la réalité et qu’il n’existait pas l’once d’un intérêt à le décaler volontairement 


        • niblabla 26 décembre 2012 16:33

          Les maths sont une méthode de sélection pour les grandes écoles et bon nombres d’autre école supérieure.
          Pourtant, est-ce que tous ces étudiants calculeront des intégrales et des dérivés ne serait-ce qu’une fois dans leur vie, passé le tamis de l’école ? Peut-on faire médecine sans être bon en math ?

          La filière scientifique n’a plus rien de scientifique. C’est la filière qu’il faut suivre pour maximiser ses chances pour obtenir des dossiers dans les écoles supérieures et rien d’autre.

          Pourquoi l’état, ou plutôt l’éducation nationale cautionne ? elle veut probablement qu’il n’y ait pas de sélection par idéal égalitaire. Tout le monde à BAC + 5 est peut-être devenu le nouveau crédo. (Et on voit de plus en plus d’ingénieur (ou niveau équivalent) sommes toute, assez médiocre)

           La sélection fini par avoir lieu, mais naturellement. Si cette sélection a de moins en moins lieu à l’école, elle aura de plus en plus lieu directement dans le monde du travail. Laissant sur le carreau ceux qui aurait pu avoir un parcours correcte dans des filières moins nobles.


          • Rémi André 26 décembre 2012 18:10

            Mon dieu que votre article fait plaisir à lire...Moi qui suis enseignant en sciences physiques je ne vous raconte pas les difficultés que je rencontre avec mes élèves pour leur faire comprendre la mécanique de Newton (enfin ce qu’il reste de la mécanique de Newton.....) sans les équations différentielles, les forces de Laplace sans le produit vectoriel...etc etc... Les sciences physiques ont un squelette mathématique. Enlevez le squelette et il reste un blob informe de recettes décousues..

             Les nouveautés du programme de terminale S en sciences physiques s’annoncent délirantes : relativité restreinte (ils savent à peine ce qu’est un produit scalaire...), transformées de Fourier pour le traitement du signal...

            Et le pompon vous le connaissez : plus un gramme d’électricité pendant tout le lycée, plus rien (ou si peu : quelques relations de 3ème revues pêle-mêle). Finies les lois des mailles, loi de Pouillet, Loi de Lenz, rien sur les oscillateurs RLC, plus rien sur le condensateur, la bobine, les résistances.....C’est effrayant !

            Je n’ai, quant à moi aucun doute sur le danger que représente ces réformes pour ceux et celles qui se destinent à devenir des chercheurs/ingénieurs.

            Quant à la volonté de rendre la filière S accessible à tous c’est de la c# !*erie pure et simple. De la démagogie dans tout son cynisme et sa stupidité....Quelle tristesse ! Nous, les Français, qui pouvions nous targuer de notre modèle d’école et de la qualité de nos scientifiques....À ce train là, nous serons bientôt aussi productifs en brevets que les pays sous-développés.
             


            • easy easy 26 décembre 2012 18:57

              Bonsoir Rémi,

              En tant que professeur de physique, voulez-vous bien prêter renfort à l’auteur sur la question que je lui ai posée plus haut ?


            • lulupipistrelle 26 décembre 2012 19:02

              Pardon je n’avais pas lu votre commentaire... Merci , je vais le recopier. 


            • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 26 décembre 2012 19:47
              @ Rémi André

              Oui ! Nos collègues physiciens doivent être dans des difficultés inouïes depuis que l’on sabote tous les enseignements de fond en mathématiques pour ne laisser que des fantaisies. On ne peut décemment plus étudier les sciences physiques au lycée sans les outils qui habituellement étaient proposés et étudiés en mathématiques en section scientifique.

              Le sort des mathématiques et des sciences physiques a été en quelque sorte réglé par toutes ces suppressions du programmes. On nous fait croire que l’on fera de la relativité au lycée alors qu’on n’enseigne pas ce qu’est un espace vectoriel euclidien et encore moins un espace préhilbertien. Alors c’est de la poudre aux yeux.

              Et ne plus enseigner l’électricité au lycée est un SCANDALE. Il devrait y avoir une levée de bouclier contre un tel programme. Je ne savais pas qu’ils avaient rayé l’électricité du programme. C’est impensable !

              Grand merci pour votre témoignage qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. J’en reparlerai. On n’en parle pas assez. On écope, et nos élèves écopent. C’est trop injuste, et il faut le dire aux non spécialistes et non pas se contenter d’avoir notre métier et laisser « nos » gosses dans des difficultés inextricables pour tout ce qui concerne l’étude des sciences.

              Et quand je parle des « gosses », je parle aussi de nos « étudiants » qui ont tant de courage de travailler dans ces conditions.





            • Krokodilo Krokodilo 26 décembre 2012 22:15

              L’électricité n’a pas été rayée du programme, je viens de vérifier sur le cours gratuit du CNED(que j’espère à jour...), ce que ma fille vient de me confirmer (TS), mais il a certainement été nettement réduit comme le précise le commentaire plus haut. 


            • Rémi André 26 décembre 2012 22:29

              @easy

              Sous l’effet de la charge M le pneu se déforme localement et l’axe se rapproche du sol. Le sol exerce en effet une force pressante plus importante sur la surface du pneu du fait de la 3ème loi de Newton de l’action/réaction : la pression au sein du pneu augmente. La question est : peut-on encore considérer que la bande de roulement est cylindrique ? Si la réponse est non alors la relation Longueur de la bande de roulement = 2*pi*r doit être reconsidérée car le pneu étant déformable (et surtout élastique) la longueur de la bande de roulement peut varier...
              Dans la vraie vie la base du pneu n’est pas à la même distance de l’axe de rotation que le « sommet » du pneu (point du pneu le plus éloigné du sol).

              Si au contraire on suppose que la bande de roulement garde une forme cylindrique alors je rejoins l’avis de l’auteur sur la question.


            • Rémi André 26 décembre 2012 22:39

              @krokodilo

              Désolé de vous contredire mais l’enseignement des lois de l’électricité a disparu de la classe de terminale scientifique. En première S on voit ce qu’est une pile Daniell et cela sert à l’introduction des réactions d’oxydoréduction. Sinon le reste c’est P = U x I (puissance = Tension x intensité en continu évidemment) et U = RI (Loi d’Ohm) et c’est tout ! Bref des rappels de 3ème comme je l’ai signalé dans mon post précédent.


            • Rémi André 26 décembre 2012 22:47

              @krokodilo (suite)

              Et en classe de seconde il n’y a rien qui ait trait à l’électricité (si on exclut la petite présentation des phénomènes périodiques illustrée par le courant alternatif vu en 3ème). Donc je maintiens ce que je dis : il n’ y a plus d’électricité enseignée au lycée général.


            • easy easy 26 décembre 2012 22:50

              Merci pour votre réponse Rémi

              La bande de roulement est certes cylindrique à vide
               
              Mais ne l’est évidemment plus une fois en charge. Poser qu’elle puisse encore le rester c’est rêver.

              (Oui la distance de l’axe à la route est r alors que de l’axe au sommet, elle est R)

              Laissez tomber l’augmentation de la pression,vous ne pourrez que vous y perdre. (Elle serait très facilement calculable mais vaine)


              Alors ?


            • Rémi André 27 décembre 2012 00:33

              @easy

              Si la pression de l’air augmente au sein du pneu alors le volume de l’air dans le pneu diminue (si on considère la loi de Mariotte applicable ici). Chaque élément dS du pneu est soumis aux contraintes suivantes :
              - forces de rappel élastiques exercées par tous les éléments de pneu adjacents,
              - force pressante exercée par l’air atmosphérique extérieur au pneu,
              - force pressante exercée par l’air emprisonné dans le pneu,

              Etant donné la forme torique du pneu je ne pense pas que les forces de rappels se compensent vectoriellement deux à deux. Chaque élément dS étant à l’équilibre (principe d’inertie oblige...) l’ensemble de toutes ces forces s’annule vectoriellement....Maintenant que dire.... Ma foi l’application de la loi de Hooke sur la relation de proportionnalité entre le tenseur déformation et le tenseur de contrainte me parait délicate à appliquer ici vu l’assymétrie de la contrainte exercée sur le pneu. Donc répondre à votre question : « l’écrasement du pneu influe-t-il sur la longueur de la bande de roulement  ? » ne m’apparaît pas évident.

              Il resterait peut être la solution de calculer la longueur de la bande de roulement en passant par le principe de moindre action (équations d’Euler-Lagrange) mais là honnêtement il est tard et demain je me lève tôt donc, si j’ai le temps, je reviendrais réfléchir sur ce sympathique problème...


            • easy easy 27 décembre 2012 10:09

              Merci Rémi pour votre persévérance

              J’ai posé la réponse plus bas


            • Julien Julien 30 décembre 2012 11:27

              A l’auteur :

              "On nous fait croire que l’on fera de la relativité au lycée alors qu’on n’enseigne pas ce qu’est un espace vectoriel euclidien et encore moins un espace préhilbertien.« 

              Visiblement, vous n’avez tiré aucun enseignement de mes contributions dans votre dernier article. Je vous le répète : »LES MATHS SONT AVANT TOUT UN OUTIL POUR LA PHYSIQUE". J’ai argumenté, donné des exemples précis, concrets, vous avez ignoré tous mes posts, et visiblement vous vous en foutez royalement.


            • Julien Julien 30 décembre 2012 13:04

              Cela dit, je pense aussi qu’enseigner la relativité restreinte au Lycée est une aberration, mais plutôt parce que les concepts physiques derrière sont loin d’être évidents. Il ne s’agit pas juste d’appliquer des recettes mathématiques !


            • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 30 décembre 2012 17:15

              @ Julien


              Mais non, je ne m’en moque pas royalement quand vous dites que « les maths sont avant tout un outil pour la physique ». Je n’ai rien à dire là-dessus puisque je suis d’accord : les mathématiques sont nécessaires à l’étude des sciences physiques, et même indispensables. Elles sont aussi indispensables aux sciences de l’ingénieur. Mais le marasme a aussi touché les sciences physiques et les sciences de l’ingénieur, en même temps que l’on diminuait le formalisme des mathématiques. Plus d’équations différentielles donc plus d’applications aux sciences physiques et en biologie. Pas de définition précise de la continuité, de la dérivabilité et de l’intégrale, donc du flou sur lequel il est difficile de construire des connaissances solides.

              Le débat sur le « formalisme mathématique » au lycée est dépassé. Cela ne se fait plus et c’est ce qui empêche d’avancer dans les autres sciences. C’est ainsi actuellement. 

              Et vous n’avez rien compris quand je parle d’espaces euclidiens : je dis que sans produit scalaire (suffisamment étudié) et sans savoir dans quel espace on travaille (ce n’est plus à la mode, on parle un tout petit peu de vecteurs et cela suffit actuellement) il semble stupide de penser que l’on va comprendre quelque chose sur la relativité.

            • Julien Julien 30 décembre 2012 17:58

              @ l’auteur

              Excusez-moi de m’être un peu emporté, cela a eu au moins le mérite de vous faire réagir.

              "Le débat sur le « formalisme mathématique » au lycée est dépassé. Cela ne se fait plus et c’est ce qui empêche d’avancer dans les autres sciences. C’est ainsi actuellement. « 


              Je reconnais que j’étais un peu hors sujet : mes remarques concernaient plus l’enseignement en prépa que l’enseignement au Lycée (dont je garde un bon souvenir - à l’exception du fait que les intégrales et les dérivées ont été vues en premier en cours de physique, ce qui est aberrant).
              Donc, je suis contre les prépas, en tout cas contre l’enseignement mathématique qui y est dispensé, car c’est un outil de sélection, trop déconnecté de la physique (voir mes commentaires dans mon précédent article), et qui ne »prépare" à rien du tout.
              Si les élèves pouvaient sortir de prépa en maîtrisant le contenu d’un livre comme :

              http://books.google.fr/books?ei=QHHgUJSPMoa1hAe_y4CABQ&hl=fr&id=eudQAAAAMAAJ&dq=louis+brand+vector&q=tensor#search_anchor

              alors il n’y a aurait pas grand chose à redire. Or, dans ce livre, le formalisme est très pragmatique, pas de notations inutiles. Certes, c’est moins rigoureux qu’un cours de maths de sup, mais il permet d’avancer... et vite !


            • lulupipistrelle 26 décembre 2012 19:00

              En seconde : 11 matières dont deux d’exploration obligatoire... 


              En math : plus de démonstration, de l’intuition... j’ai replongé excédée dans les cours antérieurs pour voir à quel moment on avait défini tel ou tel terme. .. je n’ai rien trouvé. 
              La cerise sur le gâteau : l’algorithmie...

              En Sciences Physiques : l’Histoire des sciences est agréable, en revanche... les notions fondamentales relèvent du catéchisme. 

              De toute façon qui est encore partant pour une filière scientifique vraie, quand pour 1 chercheur en France, il y en 100 au Japon et 1000 en Chine ? 

              • epicure 26 décembre 2012 20:49

                Dire qu’il n’y a pas si longtemps la france était le « paradis » des maths, capable de former de grand mathématiciens.
                Au vu de l’article on semble s’en éloigner à grand pas.

                Ils sont entrain d’enterrer le futur du pays :
                 pas de maths -> pas d’ingénieurs et de chercheurs capables d’innover, donc pays stagnant face à des pays qui eux fournissent des scientifiques et des ingénieurs digne de ce nom. Ah oui sauf peut être les enfants de riches dont les parents ont les moyens de fournir une éducation ( privée bien sûr) digne de ce nom dans les matières adéquates.


                • Romain Desbois 26 décembre 2012 22:55

                  descoings encensé par la cour des comptes, c’est de l’ironie ? smiley


                • Krokodilo Krokodilo 26 décembre 2012 21:57

                  « Le pire, c’est que l’on pense que cela va attirer des étudiants vers les facultés de sciences. »

                  Vous n’y êtes pas. En fait ils ont trouvé une autre méthode : organiser un voyage d’une journée en bus jusqu’à la ville universitaire voisine, histoire de visiter la bibliothèque, d’assister à un cours et un TP, et de revenir pour rendre un rapport - en omettant de parler du bilan carbone/résultat de cette sortie ! 

                  • Denzo75018 27 décembre 2012 10:03

                    Il est bien connu et révélé par les expériences sociétales passées que l’égalité ne fait que niveler la société et les hommes par le bas !


                    • easy easy 27 décembre 2012 10:08


                      Bonjour 


                      Depuis 5 ans, je lis des profs, des agrégés de français, de maths, de physique, de chimie, se plaindre de la décadence-déliquescence-ruine-catastrophe de la situation scolaire. Les jeunes sont devenus incapables de réfléchir, de se concentrer, ils sont idiots...

                      Par leur antienne, ils rejoignent l’Antienne nationale où 99% des Français n’ayant pas l’air de caillera disent notre Décadence.

                      Je ne dirai certainement pas que tout va bien
                      Mais je vais à dire que le mal était dans la source, dans la mentalité du XIXème siècle (Newton Darwin Ferry Lavisse Chopin Hugo pour ne pas faire de jaloux)

                      A cette époque on tuait officiellement Dieu et on prétendait tout recréer

                      A la Renaissance, on avait déjà vu jaillir de le muscle de l’homme égal à celui de Dieu au plafond de la Sixtine
                      Au XVIII on avait vu la pensée de l’homme subsumer la pensée de Dieu
                      Au XIX, en inventant la machine à laquelle Dieu n’avait pas pensé l’homme dépassait Dieu

                      Avec un aplomb divin, l’homme du XIXème a alors redéfini le Monde ; il en a redéfini tous les alfas. 

                      Mais ivrogne, il ne sait plus se passer de son vin. 

                      Il n’est pas normal, pas humain, à mon sens, que des agrégés de maths et de physique ne sachent plus penser sans ce vin du tonneau du XIXème 

                      A vous, profs de maths et de physique décadentistes, je vous ai posé un problème ayant, comme l’Egype, comme la Jordanie, comme la Syrie, des allures de problème solutionnable par le vin du XIXème siècle, par la règle, le compas, le chronomètre, les formules toutes faites, qui n’ont qu’un prurit, celui d’être employées le plus vite possible.
                       
                      Et je te mets du Newton ici et je te mets du Bernouilli là. N’en jetez plus, la cour est pleine de formules du XIXème

                      Lorsque j’ai demandé à Dany où étaient passé les 7 cm qu’il avait fait disparaître, lui qui est webmestre d’un site scientifique, a senti qu’il y avait effectivement un problème mais n’a rien trouvé dans la caisse à outil du XIXème pour y répondre. Il est parti en rigolade. Sa vie et celle de sa famille dépend pourtant de ce vieux pneu qu’il ignore.

                      Rémi, plus insouciant, a continué à déballer tout ce qu’il pouvait de sa caisse à outils XIXème. C’est tout juste si l’on n’a pas vu passer E = MC²


                      Le réponse, la bonne réponse à ma question, n’a pas été livrée par le vin du XIXème mais par le seul bon sens

                      Hélios a parfaitement répondu et rien, absolument rien dans sa réponse ne fait appel aux formules. Il a tout inventé ex nihilo. Il a produit de la véritable intelligence. Il est resté intelligent et lucide. Il ne conduit pas sous l’effet de stupéfiants.

                      En effet. 
                      Une chambre à air est torique et si on la gonfle énormément, son diamètre extérieur augmente. Une voiture équipée de seules chambres à air roulerait plus vite à tours de roue égaux.
                      Mais elle irait vite dans les décors


                      Un pneu est une chambre à air bloquée par des bandages cylindriques qui empêchent toute augmentation et diminution de circonférence. De plus, il y a une armature latérale, sur les flancs, qui assurent une très difficile liaison entre la bande roulante et la jante.

                      La bande roulante d’un pneu neuf est légèrement bombée (pour mieux chasser l’eau de pluie entre autres nécessités) mais elle pourrait être parfaitement cylindrique voire creuse si besoin était.
                       
                      Posons que la BR de nos roues soit cylindrique histoire de s’en faire une représentation simplifiée (son léger bombage n’y changeant rien à la problématique) 
                      Elle est bien cylindrique partout lorsque la voiture est sur cric
                      Mais cette surface cylindrique est aplatie en un endroit lorsque la voiture est posée sur la route
                      Que la Bande Roulante soit entièrement cylindrique ou aplatie quelque part, elle conserve la même longueur et comme les flancs du pneu se démerdent pour la faire passer sur la route en son entièreté à chaque tour de jante : quel que soit r, la roue développe toute la BR (de longueur 2 Pi R) sur la route.


                      Il n’est besoin d’aucune formule pour dire cela, absolument aucune. Et plus on déballe des formules, plus on s’enivre, plus on part dans les décors

                      Bravo Hélios
                      (J’aimerais que vous nous disiez un peu votre cursus dans ce monde qui adore les formules) 


                      Reste, mes chers amis, à démontrer de manière magistrale, comment s’y prennent les flancs pour faire passer la BR entière sur la route quelle que soit sa forme et tant que ces flancs ont encore fière allure.

                      (Cela se démontre mais là encore, évitez l’alcool du XIXème, vous réussirez mieux) 


                      • HELIOS HELIOS 27 décembre 2012 15:40

                        .... pas de pb, envoyer-moi un mail à l’adresse indiquée dans le texte de mon profil et je vous repondrai ....


                      • ffi ffi 27 décembre 2012 10:09

                        Il faut prendre en compte l’affinité des élèves.
                        Il est clair qu’un élève qui aime la science progresse plus vite en ce domaine.
                         
                        Mais d’autres choses entrent en ligne de compte. L’étude scientifique est perçue comme le meilleur passeport pour faire des études dont les diplômes sont très valorisés sur le marché. Pensez donc à un ingénieur polytechnicien, ses études seront un moyen de... ne pas faire de science, en dirigeant des grandes entreprises, par exemple...
                         
                        La filière scientifique offrant de meilleurs débouchés, dans tous le secteurs de l’activité, y compris les secteurs non-scientifiques, cela pousse donc beaucoup de jeunes à la rejoindre, même s’ils n’aiment pas vraiment la science.

                        Le prestige des filières scientifiques aboutit à une hausse de la demande d’accès, auquel le politique, pour la rendre possible, dans un formidable élan de démagogie, répond par la baisse du niveau...
                         
                        Paradoxalement, c’est le prestige de ces filières qui fut le prélude à leur affadissement...
                         
                        Il faudrait donc déjà revaloriser les humanités, afin que tous ceux qui ont des affinités pour ces disciplines puissent entamer ce cursus avec confiance quant aux débouchés.


                        • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 27 décembre 2012 11:36

                          Donc on triche en appelant « scientifique » une section qui n’a plus rien de scientifique. Pourquoi ne pas lui donner un nom qui corresponde à ce qu’on y enseigne réellement, et dire qu’il s’agit d’une section « généraliste d’excellence » en rajoutant « excellence » pour bien rappeler que l’on peut toucher un peu à tout jusqu’au BAC tout en restant assez compétents dans les domaines (nombreux) touchés ?


                          Oui à la revalorisation de toutes les filières : littéraires, professionnelles, généralistes, techniques. C’est la solution. Ce n’est pas en camouflant ce que l’on fait réellement en section scientifique qu’on y arrivera : en diminuant les apprentissages scientifiques en S on attire en fait beaucoup plus d’élèves qui vont soit-disant réussir en S, et on affaiblira d’autant plus toutes les autres filières qui ne récupèreront que ceux qui n’auront finalement pas été pris en S.

                          Mais quand même ! Quelle absurdité de prendre des littéraires en S et de s’arranger pour qu’ils obtiennent leur BAC scientifique !!!


                        • ffi ffi 27 décembre 2012 18:27

                          Je suis bien d’accord avec vous.
                          En fait, cela s’apparente à une forme de spéculation sur la prétendue valeur des sections scientifiques (certainement lié à un scientisme latent...). Or, comme toujours, la spéculation finit par détruire la valeur qu’elle surestime...
                           
                          C’est pourtant tellement important d’avoir des gens qui ont une pleine maîtrise du langage.
                          Que serait l’informatique sans la théorie mathématique du langage ? Rien.
                           
                          Le langage, c’est la base indispensable de toute compréhension intellectuelle. Le calcul différentiel et autres langage ne sont qu’un sous-ensemble de l’incroyable variété des langages : ils en sont une réduction, adapté aux automates (c’est ce qu’on désigne sous le terme de langages réguliers).
                           
                          Nous sommes dans un incroyable retournement.
                          A l’époque des génies universels, lors de la révolution scientifique du dix-septième siècle, c’est pourtant les humanités qui étaient portées au pinacle. A l’époque, des études dans les humanités étaient le prélude à n’importe quelle carrière (il suffit de voir Kepler, Fermat ou Leibniz, par exemple).
                           
                          Donc, à mon avis, il faut manifestement inverser les rôles : d’abord construire des esprits sain et équilibrés par l’apprentissage des humanités. Puis spécialiser ceux qui le veulent dans les domaines scientifiques.


                        • lulupipistrelle 30 décembre 2012 00:50

                          Alors là je suis sciée... vous vous faites des illusions sur les « humanités », parce que vous avez perdu de vue le programme de Français...

                          Si vous pensez que Le Clézio mérite 1/6 (section S ou ES) ou même 1/8 (section L) de l’année de 1ère... au CNED. 

                          Les élèves se dégoûtent encore plus des matières littéraires que des matières scientifiques...

                          D’où le succès par défaut de la filière S, qui semble la dernière filière généraliste où on a une chance d’apprendre quelque chose, le bac n’étant pas une fin en soi. 

                        • easy easy 27 décembre 2012 10:32

                          L’électricité ?

                          Rémi,
                          puisque vous parlez d’électricité, comment expliqueriez-vous à vos élèves le fait que le courant alternatif soit dessiné en sinusoïde, avec une sorte de neutre au centre équidistant de deux sommets de tension, qu’on puisse alors en déduire que sur le fil G d’une ampoule ou sur le fil D de la même ampoule (ou du même aspirateur ménager) il se passe la même chose de manière alternative....
                          Alors que dans nos maisons, il n’y a qu’un seul des deux fils conducteurs qui s’échauffe ? 
                          Ou
                          Pourquoi un fil est appelé phase et l’autre neutre, non l’un phase+, l’autre phase- ?

                          Avez-vous régulièrement explicité cette curiosité à vos élèves ?
                          Avez-vous déjà parlé à vos élèves des éléments qui composent le tableau électrique qu’ils ont chez eux et qui est source d’angoisse autant que d’incendies quand il est mal conçu et installé ?


                          • easy easy 27 décembre 2012 11:11

                            Tiens,
                            Toujours pour ventiler vos idéations et manières de penser

                            Considérons une de nos grandes éoliennes à trois pales placée au centre d’un grande masse venteuse frontale et régulière 
                            Tournerait-elle plus vite ou moins vite si elle était placée dans un trou circulaire bien ajusté au centre d’un mur géant (disons de 1000 m x 1000 m x 0,3 m) et pourquoi ?


                            • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 27 décembre 2012 11:53

                              @ easy


                              Rebonjour easy. Je pense que vous vous trompez d’endroit. Nous ne sommes pas ici dans un forum de sciences où l’on se poserait des tas de devinettes. Celles-ci sont intéressantes, comme toutes les questions que l’on peut poser que ce soit en théorie ou en pratique, mais n’ont rien à voir avec le débat.

                              Chercher à résoudre des problèmes théorique ou pratiques « de haut niveau » n’est pas le but ici. J’aime bien faire des maths au niveau de la préparation au concours du CAPES, mais je ne vais pas poser des questions que j’aime bien, et qui me semblent importantes pour la compréhension de certains thèmes en mathématiques, ici, car ce serait déplacé.

                              Si je viens dire ce que je pense sur l’enseignement en section S au lycée ici, ce n’est pas pour préparer mon prochain bouquin de maths pour des matheux. Mais alors pas du tout. J’essaie juste de donner un son de cloche que je n’entends pas assez, et dire combien je suis effaré devant les choix opérés au lycée depuis deux dizaines d’années. Si d’autres en parlaient beaucoup et se faisaient entendre, je ne dirais plus rien. Mais là, je trouve que ce qui se dit au lycée se dit tout bas.

                              Ceci dit, vos questions sont intéressantes et font réfléchir, ce qui est bien. Vous pourriez créer un site web ou un livre, s’il y a matière, en réunissant toutes ces questions et en les présentant, et les expliquant, à votre façon. Ce serait une bonne idée, à moins que vous ne l’ayez déjà fait.







                            • easy easy 27 décembre 2012 13:02

                              Bonjour Dany,

                              Vous faites le sourd par le biais de la condescendance.

                              Easy, prenez donc vos billes très amusantes et allez y jouer dans la cour. Ici on parle de choses sérieuses entre gens sérieux



                              Votre combat est politique et très ordinaire 
                              Vous vous plaignez, comme tous les profs et savants ivres du tonneau du XIXème que vos élèves commencent à s’en détourner.
                              Ce que vous dites est très rebattu. Je peux trouver mille protestations comme la vôtre. Vous n’êtes pas le seul à l’émettre. Rien que sur ce site il y a chaque jour plusieurs papiers qui transpirent la nostalgie du XIXème

                              Je ne suis pas venu poser des problèmes à résoudre selon les formules vineuses du XIXème comme il s’en pose entre vous, les formulistes dépités.
                              Je ne suis pas venu vous démontrer le vieux pneu, l’électricité ou l’éolienne.

                              Je suis venu vous démontrer que vous, les formulistes, roulez en état d’ébriété très avancée.
                              Si avancée que même là, en cellule de dégrisement où je vous ai placés, vous restez incapables de convenir que vos réflexes formulistes ne valent pas l’intelligence pure dont a fait preuve Helios.
                              Même après une nuit de décantation, vous restez incapables de le féliciter d’avoir trouvé la solution et de l’avoir dite de manière très claire.

                              Si claire qu’un analphabète pourrait la comprendre.
                              Vous auriez mille élèves raisonnant comme lui devant vous, vous les considéreriez avec condescendance.
                              Vous détestez enseigner à des sauvages.
                              Vous ne trouvez digne de vous que de rajouter de nouvelles couches de formules sur des esprits déjà bien formatés au formulisme.




                              Dans le fond, je n’ai évidemment rien contre le tonneau du XIXème, je l’aime.

                              Mais comme j’ai passé mon enfance avec des gens nus, des sauvages, je n’ai pas été complètement formaté au formulisme. Je sais utiliser les formules et je sais aussi m’en passer. 

                              Ce que je dis ici est donc bel et bien à dévolution politique. 
                              Je suis en plein coeur de l’explication de la défaite française de Dien Bien Phu que nous devons à nos Saint Cyriens entre autres formulistes arrogants

                              Jamais les enfants de Newton ne perdront une bataille contre des sauvages !



                              Je souhaite pour nos descendants un enseignement qui ne les formate pas qu’aux formules parce que ce formulisme fait perdre tout bon sens ainsi que vous l’avez perdu ici. 

                              Cela en considérant qu’actuellement nous sommes en pleine confusion globale parce que les formulistes comme vous ne réalisent pas qu’ils ont perdu l’intelligence pendant que du brouet vinassé qui en résulte n’émerge pas encore la conscience de notre Erreur.

                              Nous avons eu tort de tracer des frontières, de le faire avec des règles. Nous avons eu tort de déifier les formules. Nous avons eu tort de formuler nos relations en ne jurant que par des milliers de lois en dénigrant l’intuitif. Mais nous ne le savons pas encore.

                              Le recours permanent au PAC (prêt à cuire) qu’offre le formulisme vous a rendus infirmes.


                            • easy easy 27 décembre 2012 13:33

                              Je vais vous démontrer encore autre chose qui résulte du formulisme.

                              Vous avez des enfants,
                              Vous leur avez appris à faire du vélo.

                              Chaque fois que j’ai vu de parents conseiller leur enfant, surtout lorsqu’ils retirent les roulettes de stabilisation et que le vélo passe vraiment deux roues, ils ont dit, devant leur enfant qui se vautrait :
                              « M’enfin, c’est pourtant simple à comprendre. quand tu roules droit et que tu veux touner vers la droite, tu dois braquer le guidon vers la droite » .

                              Leur enfant se vautre de plus belle mais au bout de quelques jours, il s’en sort.
                              Le parent est content.
                              Le parent et l’enfant sont alors convaincus d’avoir réussi parce qu’ils ont obéi au principe selon lequel pour engager un virage à droite, il suffisait de commencer par braquer le guidon vers la droite. Et ce principe va se répéter de génération en génération
                               
                              C’est tellement logique du formulisme n’est-ce pas ?

                              Or c’est faux.



                              Nous faisons tant bien que mal des milliers de choses que nous croyons et affirmons faire selon quelque formule newtoniste alors qu’en réalité nous ne nous en sortons à peu près, tels des ivrognes titubants, que parce que nous opérons, heureusement, encore un peu par instinct.

                              Il nous reste de l’instinct, le XIXème n’a pas totalement aboli notre nature sauvage.
                              Mais nous n’osons plus dire son nom et sa valeur.
                              Ce qui nous reste d’instinct ou de sauvagerie est dit ou raconté par le biais formuliste.


                            • Rémi André 27 décembre 2012 15:30

                              Bon, Ok pour le pneu j’ai été chercher trop loin mais je pensais que l’élasticité du caoutchouc du pneu pouvait jouer...Il faut savoir être bon perdant....(j’ai plussé Hélios)
                              Pour votre problème d’éolienne j’entrevois deux possibilités suivant que le vent reste « régulier » (flux laminaire) en arrivant sur le mur ou suivant que le vent devienne « irrégulier » (flux turbulent).

                              La vitesse de rotation de l’éolienne dépend du débit volumique d’air brassé par l’hélice.

                              Donc

                              soit le flux est laminaire et dans ce cas le tube d’air arrivant sur l’éolienne n’est pas modifié par les couches d’air adjacentes et donc la vitesse de rotation de l’hélice ne change pas qu’elle soit dans un mur ou pas,

                              soit le flux est turbulent et le volume d’air brassé diminue parce qu’une partie du tube d’air initial n’arrive plus sur l’éolienne mais est dévié vers le mur. Donc dans ce cas la vitesse de rotation de l’hélice diminue.

                              J’ai bon ?

                              Ceci dit bonne chance pour construire un mur de 1 km sur 1 km....

                              Quant à vos remarques sur le « formulisme » je partage votre point de vue. Utiliser les « outils à penser » forgés par nos ancêtres ne devrait pas nous dispenser de réfléchir de manière originale : c’est toute la difficulté de « savoir sortir du cadre ».


                            • easy easy 27 décembre 2012 15:41

                              Je vous félicite pour votre fair play Rémi

                              Epurons en posant que la présence du mur ne crée aucune turbulence sur le cylindre d’air qui se présente face à l’éolienne.
                              Ce qui serait plus certain si ce mur était un peu cônique vers l’arrière de l’éolienne. Alors pourquoi pas.
                              Ainsi, avant ou après l’ajout de ce cône géant à grande gueule arrière, on aurait exactement le même vent se présentant face à l’éolienne.

                              Alors ?


                            • Rémi André 27 décembre 2012 16:02

                              Le flux est donc laminaire la vitesse de rotation de l’hélice ne change pas (je suppose que les pales sont suffisamment éloignées du bord du trou pour éviter les turbulences entre l’extrémité des pales et le bord du trou circulaire)....

                              Bon ceci dit je rejoins l’auteur sur le fait que ces discussions sont un peu hors sujet ici....


                            • easy easy 27 décembre 2012 16:33

                              Ici, nous apprenons à réfléchir en nous passant des formules.
                              J’estime que notre malheur vient d’une part de ce que les enfants sont trop fortement scolarisés et que cette scolarisation est formuliste, empilement de formules.

                              J’estime que nous y gagnerions à enseigner à nos enfants la pensée formuliste et aussi la pensée intuitive + raisonnée selon la logique aristotélicienne ou avicennienne (sans a priori).

                              On explore nos intuitions qu’on sait trompeuses en procédant de raisonnements sans a priori donc dans toutes les directions, sans complexe, sans gêne ni honte puis on les vérifie en procédant du principes de subsomption (que pratiquent vivement les moines tibétains) 



                              Le cylindre d’air arrière de l’éolienne est perturbé, tourbilonnant. Les miettes d’air partent dans toutes les directions, latérales, inverses, etc...
                              Cette masse n’a plus de vitesse unidirectionnelle.
                              Elle forme une masse presque immobile globalement
                              Elle forme alors bouchon pour la masse du cylindre amont

                              Il faut éliminer le plus vite possible le bouchon arrière pour améliorer le passage du cylindre amont
                               
                              Nous voici à mi-chemin de la réponse

                              Et la question devient :

                              Quelles sont les conditions les plus favorables à l’évacuation du bouchon arrière : avec le mur cône ou sans le mur-cône ?


                            • Rémi André 27 décembre 2012 18:28

                              S’il s’agit d’évacuer efficacement un bouchon en aval de l’hélice je dirais que le mûr cône est plutôt un obstacle.. Donc ce mur ralentit la vitesse de rotation de l’éolienne....

                              Sinon pour revenir au cœur du sujet vos suggestions pédagogiques sont pertinentes mais il y a un sacré chantier ! Faire réfléchir les élèves par eux-mêmes est même à l’opposé de la politique du programme actuel.
                               
                              Vous soulignez, à juste titre, que l’empilement de savoir ne fait pas l’intelligence mais savez vous ce que l’on demande aujourd’hui à nos candidats bacheliers ? Et bien je vais vous le dire : il s’agit pour eux « d’extraire et exploiter » des informations contenues dans des textes pré-digérés au travers « d’activités » formatées où les réponses sont dans le texte. Voilà.

                              On peut reprocher aux anciens programmes de tuer la créativité, de castrer les esprits anticonformistes. Il n’empêche. Je suis de ceux qui pensent qu’avant de composer une symphonie il faut apprendre à faire des gammes. Et là, le problème avec ces réformes à la %*# ! c’est que nos jeunes n’auront que de vagues « idées » sur ce qu’est un raisonnement logique....

                              Quand j’ai commencé d’enseigner dans les années 90 je n’écrivais quasiment que des équations au tableau. Aujourd’hui j’ai presque l’impression d’être un prof de français tellement je dois faire de détours pour expliquer des concepts qui seraient si simplement écrits en langage mathématique.


                            • easy easy 27 décembre 2012 19:45

                              ***** il s’agit pour eux « d’extraire et exploiter » des informations contenues dans des textes pré-digérés au travers « d’activités » formatées où les réponses sont dans le texte. Voilà *****

                              Excellente synthèse !

                              Et en effet, je pige que vous en soyez devenu prof de linguistique

                              (Tiens, précisons un détail. Un gosse issu d’exotique ne peut que mal vivre le gavage du génie Blanchiste et apprécierait que ses profs mettent à l’honneur des inventions de nègres. Tel notre feu tricolore. Fouillez le Net sur ce sujet et vous découvrirez les milliers d’inventions faites par des exotiques. Vous les diriez en classe, vous provoqueriez une émulation automatique) 



                              L’éolienne

                              Lorsqu’il n’y a pas de mur-cône, le cylindre bouchon est entouré d’un vent laminaire. Les molécules périphériques de ce cylindre (qui sont insensées) sont progressivement entraînées entraînées par le vent directionnel (qui ralentit en ce miroir) et reprennent de la vitesse. Le bouchon serait plutôt très lent au centre du bouchon cylindrique et plutôt rapide sur ses bordures. Cette réaccélération sur les bordures est à très faible débit tant la couche miroir est mince. Cette couche miroir ne s’épaissit et ne s’élargit en diamètre qu’assez loin derrière l’éolienne. Il faut des centaines de mètres pour que tout redevienne homogène et à vitesse du vent
                              L’évacuation du bouchon ne se fait par mélange en cylindre élargi que loin derrière. Le bouchon reste très présent juste derrière l’hélice.
                              Nos éoliennes sans mur sont très bouchées en dépit des apparences. 


                              S’il y a un mur cône, le bouchon est entouré de molécules moins agitées que lui. Sans pression dynamique, non pénétrantes.

                              L’air agité et dynamique en bazar du bouchon peut plus facilement pénétrer cet air immobile et se mélanger immédiatement à lui. Comme il s’y mélange radialement et centipètement en profondeur il y gradient et non plus plus miroir comme dans le cas sans mur et la diffusion des mouvement, des énergies, des cinétiques, se fait très facilement 
                              Le bouchon dynamique se voit offrir un hémisphère d’expansion où se décharger immédiatement. Il n’y a pas nécessité de reprise de vitesse directionnelle pour évacuer. C’est une évacuation par extension sphérique avec facteur cubique donc.
                               

                              La décharge du bouchon est plus rapide derrière un mur-cône

                              De combien ?
                              Je ne le sais pas.


                              Ici, nous avons réfléchi sans formules. Nous avons portant découvert le bouchon et nous avons pu progresser vers la solution en comprenant bien que ce sera l’expérience avec des bouts de ficelles et cartons qui nous prouveront ce qu’aucun calcul d’aucune formule du XIXème ne peut déterminer. (Nos calculateurs seraient capables d’anticiper le résultat mais seulement s’ils sont formatés par des expériences du même genre, donc par similarité. Non par l’application de seules formules du XIXème) 

                              (Les expériences à bouts de ficelle -ensuite reformatées sous allures de formules pour la jouer docteur- ont déjà prouvé l’avantage qu’apporterait un cône arrière raisonnable autour des éoliennes. C’est à l’arrière qu’est le problème et c’est pareil pour les hélices de bateau).

                              (Un cône concentrateur avant serait sans intérêt) 


                              Le plus important ici c’est de voir que nous pouvons aller très loin en raisonnant à la manière de Pythagore ou d’Aristote et que les formules toutes faites ne débouchent pas tous les bouchons. 

                              La bombe atomique française est entrée dans les ordinateurs par l’expérience. Le calcul avait certes prédit que ça chaufferait fort mais n’avait pas prédit le champignon et encore moins sa forme.
                               
                              Il ne faut pas que les TP prouvent la formule, ils doivent l’enrichir et la modifier. C’est capital pour progresser. 

                              Je vous suis reconnaissant d’avoir compris le sens de notre expérience et d’avoir joué le jeu sans manières.


                            • easy easy 27 décembre 2012 19:51

                              Correction de ***mélange radialement et centipètement en profondeur***
                              Lire : mélange radialement centrifugement et centripètement en profondeur


                            • easy easy 28 décembre 2012 08:54

                              **** Aucune formule du XIXème n’a la prétention de décrire le flux d’air à l’arrière d’une éolienne. ****
                              Où aurais-je dit ça ?



                              **** Il ne faut tout de même pas prendre les scientifiques du XIXème pour des cons, Monsieur Easy.****

                              Où aurais-je dit ça ?




                              ****Quant au feu tricolore, c’est bien gentil, mais je crois qu’on aurait pu le trouver sans l’aide des exotiques !**** 

                              Assertion digne de notre Etat-Major de Dien Bien Phu




                              Le reste confirme tout ce que j’ai dit ici
                               



                            • easy easy 28 décembre 2012 11:42

                              Alain,

                              « Discutons » avait dit Ho Chi Minh, aux Français ; qui ont haussé les épaules.

                              Discutons Alain,
                              A quelque échelle d’observation que l’on se place, la situation actuelle, à tous sujets, peut ne pas sembler brillante. Il faut discuter, non claquer des portes. Il faut redévelopper notre sensiblité aux autres, ça ne mange pas de pain et ça peut déboucher quelques encombrements.

                              Alors ne tirez pas, SVP, sur les élastiques de l’interprétation, ne faites pas dire à vos interlocuteurs ce qu’ils n’ont pas dit.
                              On peut forcer les traits pour contraster, mais il faut alors le signaler qu’on exagère pour les besoins de la démonstration

                              Ici, je n’ai vu personne prendre les scientifiques du XIXème pour des cons. Balancer cette assertion c’est flinguer la discussion, c’est claquer la porte.

                              Ici, j’ai vu des individus comme Dany, comme Rémi, comme vous, comme moi, être consternés par l’inculture formuliste des étudiants. Inculture donnant à penser qu’ils ne savent plus raisonner.

                              Dany, Rémi et vous iriez plutôt à valider vos propres qualités de raisonnement formuliste acquises 3 générations plus tôt donc à vitupérer contre les changements de l’enseignement ayant conduit à ce que les étudiants d’aujourd’hui n’aient plus ces qualités de raisonnement formuliste.
                              De mon côté, j’irais plutôt à dire que les réformes depuis Giscard ont été maladroites mais que l’enseignement antérieur, celui du raisonnement formuliste était également maladroit. 


                              J’explicite

                              Lorsque Darwin publie ses considérations, ses contemporains ont pleine conscience des bouts de ficelles du génie. Ils acceptent ou pas sa thèse mais ils ont en tête que c’est une thèse née de ficellisme.
                              Un siècle plus tard, les jeunes apprennent la théorie de l’évolution tant par la télé, par la rue, par leurs parents que par leur professeur. Et chacun de ces media oublie de rappeler comment Darwin s’y était pris. La théorie passe dogme sans douleur et l’enfant d’aujourd’hui voit Darwin sacré, divin, intouchable. Il ne lui vient pas à l’idée d’effectuer ses propres fouilles sur la question. Il utilise l’Evolution et la propage à son tour mais il est renonçant, passif, capitulé. On ne peut plus attendre de lui qu’il fasse une découverte, il est bouffeur de poulet PAC, il ne peut pas découvrir le poulet avec des plumes.

                              Si les enfants avaient pleine conscience des bricolages de Foucault ou de Bernouilli, s’ils avaient plus fortement conscience de ces bricolages que des résultats, ils seraient plus animés d’un esprit de fouilleur que d’un esprit de consommateur de résultats. Il aurait fallu enseigner à nos enfants non les résultats de Champollion mais ses bagarres, ses démarches, ses errements, ses épuisements.

                              Il aurait été très, très important de montrer à tous les étudiants non les résultats panthéonisés de nos savants mais la bagarre qu’ils ont eu à mener contre ceux qui se pendaient aux formules précédentes. Il aurait fallu ne rien dire des résultats de Galois mais passer une heure au moins à raconter ses bagarres avec ses professeurs. On aurait alors enseigné la dynamique de l’esprit non le conditionnement.

                              Mais pourquoi n’avons nous jamais enseigné d’abord les bagarres ? 

                              Parce qu’il est de la logique d’Ecole de ne jamais enseigner la bagarre des idées.
                              Jamais, jamais, jamais.
                              Il n’est pas dans la logique des professeurs d’enseigner à leur élèves l’intelligence et les bénéfices de l’esprit subversif.
                              Il est au contraire dans la logique de l’Ecole de censurer complètement les moindres contestations.

                              L’Ecole est d’abord une école d’obéissance et de soumission à une parole autorisée



                              Les moines tibétains, va savoir pourquoi, ont toujours fait l’inverse, comme Socrate.
                              Socrate ne gavait pas de réponses, il incitait à repenser, toujours repenser et a été condamné exactement pour ce motif.
                              Ces moines ont toujours adoré la bagarre de raisonnements. Ils en jouissent et s’embrassent les yeux mouillés de s’être offert de beaux duels où leurs raisonnements ont été contrôlés par les lois de subsomption.
                              Chez eux, claquer la porte est insensé, c’est refuser l’orgasme intellectuel.

                              Ici, un prof doit obligatoirement noter ses élèves entre 0 et 20
                              Il ne peut pas noter un élève de manière aussi tranchée et rigoriste sur un problème Fermat s’il dit que Fermat a fait quelques erreurs ou qu’il peut être invalidé.
                              Il n’y a donc aucune intelligence vive d’enseignée à l’école. On n’y enseigne jamais la critique de la science. En aucun moment on ne dit aux élèves que ce n’est pas gentil de disséquer une souris ou une grenouille. Qu’il n’est pas respectueux de pendre un vrai squelette à une potence, d’enfermer des animaux dans des cages. Pendant des décennies on a expliqué le moteur sans jamais dire un mot de ses pollutions.

                              En physique, au lieu de nous raconter que des gens ont observé la trajectoire d’une flèche pour en déduire la parabole et son équation, on dit d’abord la parabole puis on cite l’exemple de la flèche.
                              On donne alors aux étudiants l’impression que c’est l’obus qui obéit à Newton. On lui fait droire que la nature, dont le sauvage, obéit au génie du Blanc non qu’elle l’inspire.

                              (L’art Nouveau avait encore reconnu la nature mais l’Art Déco lui a réglé son compte en soumettant tout à la règle et au compas. Si vous voyez de la nature dans les immeubles de la Défense et de New-York, faites-moi signe) 



                              C’est cette démarche en « Moi Blanc, je redéfinis tout, même vos frontières, et ça m’est fardeau », qui a été l’objet profond de la démarche de ce XIXème siècle qui voulait supplanter les Alfas bibliques (au départ peu universalistes mais devenus très universalistes au fil des siècles) .

                              Dien Bien Phu en aura sonné le glas et depuis, entre les docteurs formulistes et les jeunes, il y a divorce total sans pour autant que quiconque sache comment nous remettre à penser de manière dynamique et foisonnante.

                              Il nous faudra sans doute trois générations pour purger ce divorce et nous relancer.


                            • easy easy 28 décembre 2012 23:00

                              Bonsoir Alain,

                              Je n’escomptais pas sur votre ralliement mais seulement sur votre disposition à discuter

                              J’imagine que vous avez noté des centaines d’étudiants et que vos notes ont déterminé des accès ou non à des carrières.
                              La Justice, une fois qu’elle a fait exécuter une peine, ne peut pas se déjuger facilement. Un père qui a giflé un peu rapidement son enfant non plus et un colonel qui a envoyé ses hommes à la mort encore moins. Tous nos jugements lourds de conséquences nous bloquent par effet cliquet. 
                              (Rudyard Kipling n’a jamais pu se déjuger d’avoir poussé son fils myope et réformable au suicide en l’obligeant par If. Quant à Napoléon, sur la retraite de Russie, il n’a reconnu, à Sainte Hélène, qu’une seule erreur : celle d’avoir quitté Moscou une semaine trop tard)

                              Excluons donc votre moindre ralliement 

                              Discutons seulement.

                              (Dieu je m’en fiche)

                              Lorsque je recours aux mots bricolage et ficelle, je ne les péjore pas. J’irais même à dire que j’ai réussi ma vie en bricolant et en ficelant.

                              L’Etat-major de Dien Bien Phu péjorait le bricolage, Giap pas et j’ai vu le résultat.

                              En mathématiques, tous les découvreurs ont bricolé ou tâtonné si vous préférez. Leurs cahiers sont bourrés d’explorations et d’essais finissant en culs-de-sac. Pour déboucher parfois sur quelque chose de solide et d’exploitable par tous.
                              Non, Pythagore ne s’est pas réveillé un matin en se disant que c² = a²+b². Il avait mesuré, fait des essais d’opérations pour tomber sur la chouette formule qui l’attendait. Rectangle d’or pareil, forme faussement cylindrique des colonnes de l’acropole pareil. On bricole, on teste, on cherche, on échoue, on recommence et parfois on trouve.
                              Et pour déterminer ou vérifier les formules calculant les volumes, nos anciens avaient procédé de seau et de flotte.

                              C’est déjà vrai en géométrie et en mathématiques, c’est encore plus vrai en physique et en chimie. Le filament de l’ampoule n’est pas né de calculs mais de mille essais. Pareil pour la radio activité et la photographie.
                              Quant à l’automobile et l’aviation, si c’est pas un empilement de millions de bricolages, qu’est-ce que c’est ?


                              Vous déniez le bricolage tant il a été péjoré depuis que la science a ses palmes.
                              En réalité toutes nos certitudes sont nées de bricolages ayant bien abouti. 

                              Je vous rappelle, qu’à cette heure-ci, en dépit des fiers avions que nous produisons, nous ne savons pas encore exactement comment ils volent ou pourquoi ils volent. D’où nos intenses besoin d’essais et de modélisations (qui sont des bricolages s’enrichissant d’expériences). Vous aurez souvent entendu dire que extrados / intrados pati pata alors qu’il y a des avions qui volent très bien avec une aile de section symétrique. C’est que la bête incidence de l’aile qu’un moindre gamin découvre tout seul joue un rôle essentiel.

                              Seriez-vous capable de prouver, en ne procédant que de seuls calculs, qu’à l’échelle moléculaire, la loi affirmant qu’un gaz est incompressible en milieu ouvert (à conditons météo égales) reste absolument vraie, même dans les parages immédiats d’une hélice aérienne (ou aile) et quelle que soit sa vitesse dans le vent relatif et, si compression statique il y avait, quel serait alors son gradient ? 


                              Au fait, savez-vous à quoi peut servir un vrai bout de ficelle, en aviation ? 
                               

                              Vous bossez dans le laser. J’ai un ami qui fabrique toutes sortes de miroirs pour lasers. Quand il les livre au client, souvent le spatial ou la Défense, c’est frimant, on dirait un fruit de la super technologie.
                              En fait, pour parvenir à son rodage, il bricole toutes sortes d’abrasifs avec toutes sortes d’huiles, dont de l’huile...d’olive. Et pour fixer ses pièces le temps de l’usinage, il a tout essayé dont la mie de pain, le miel, la colle de peau de lapin, la cire. Il n’y a que les sangsues et le chewing-gum qu’il n’a pas encore essayé il me semble.

                              Le bricolage est une chose très sérieuse et conséquente Alain.
                              Même si parfois il n’aboutit qu’à un tube Pitot. Et c’est sous sa forme la plus comique et improvisée que le bricolage a sauvé bien des équipages dont celui d’Apollo 13.

                              Ça vaut complètement en médecine aussi.

                              (J’en ai un carton plein à vous en raconter sur le bricolage, dans tous les domaines) 


                              Pour en revenir à l’obus, je vous en supplie, ne nous noyez pas d’arguties en « Ce n’est pas vraiment une parabole » car si je vous prenais au mot de m’écrire l’équation d’une trajectoire d’obus en toutes conditions réelles mesurables et depuis un char en train de faire le kangourou sur des bosses, vous allez transpirer.
                              Non vraiment, en calcul pur, on ne peut faire le malin que si l’on épure les paramètres réels. D’où le fait que nos obus de chars sont au moins filoguidés sinon autoguidés.

                              Je dis donc que l’assertion que font les profs depuis des décennies est :
                              « La chute de la pomme obéit à la loi de Newton ».

                              La nature obéit à la loi de l’homme Blanc. 



                              **** 2. L’enseignement classique ne consiste pas à produire une religion scientifique. L’enseignement classique consistait précisément à démontrer personnellement, à retrouver les lois immuables de la science ! **** 

                              Immuables ! Tel le Livre qu’il s’agissait de réduire.

                              Pourtant, depuis Einstein, la formule P = mg est devenu une approximation et on n’a pas fini de l’ajuster. 




                              *** Nous ne devons rien aux moines tibetains ! Ce sont des sots. On peut leur reconnaître une vague philosophie doucereuse. Nous ne leur devons rien de plus qu’aux chrétiens, ou aux autres sots !***

                              Nous ne devons rien aux moines tibétains et je n’ai pas dit le contraire.
                              Quant aux chrétiens, j’irais à dire que nous leur devons de nous avoir servi de caillou dans la chaussure


                              ****4.Je ne ferme pas la porte... Je dis qu’il n’y en n’a qu’une seule à ouvrir... Il faut laisser les autres fermées. La seule règle est : donner le maximum de chances à tous, puis après avoir épuisé toutes les ressources : sélectionner et jeter ceux qui par incapacité ou par manque de volonté ne sont pas capables de suivre.****

                              Evariste Galois s’était fait jeter par ses profs du Lycée HIV (m’a tuer) 




                              **** 5. Non, il n’est pas incorrect de pendre un squelette à une potence.Tous ces squelettes ont donné leur corps à la science et ont préféré exposer leur squelette sexy aux yeux de tous que d’être dans un trou. ****

                              Ce sujet est trop vaste et surtout métaphysique. J’y vois la fin du sacré naturel au profit de la sacralisation de la science, j’y vois que cela aura poussé des individus égarés par ce renversement à jouer les docteurs éventreurs en catimini, pas vous, je passe.




                              ***** 6. Non il n’y a pas de mal à bien traiter des rats de laboratoire lorsqu’on sait ce que font les gens qui en découvrent dans leurs cave ! *****

                              De tous temps, on aura tué, égorgé, décapité, torturé. Rien de cela n’aura été heureux. Mais depuis le XIXème, on a commencé, exactement par ici, à tuer de manière bien plus scientifique. 


                            • easy easy 29 décembre 2012 13:11

                              @ Alain

                              Vous êtes comme bien des Français, charmant sous le caparaçon et les airs d’avoir déjà tué tout ours
                              Faire mouche depuis un char qui saute, rien qu’avec les formules ? Pffff, trop facile, considérez cela comme fait mon général !

                              Vous avez commencé par ***Les scientifiques n’ont jamais bricolé*** mais convenez déjà des bricolages, ficelles, cordes et noeuds des Pères de l’esprit scientifique. Vous n’étes pas rigide.
                              Et de plus, loin d’être aussi cocardier qu’on pourrait le croire, vous n’avez même pas sauté sur mon évocation d’Einstein pour dire qu’il avait plagié Pointcarré. Vous n’êtes pas vraiment mesquin. 

                              (Faudrait quand même qu’un jour nous pondions un article sur ce point. Mais nous veillerons à ne pas conclure en Tartarin, à finir en manière de Russel qui disait qu’en philosophie on ne peut pas être toujours juste. Ce qui veut également dire que si l’on peut améliorer Newton, on n’établit pas pour autant qu’il avait tort ; ou que le correcteur sera à son tour corrigé) 

                              Vous m’êtes de bonne compagnie




                              Sur le bricolage, creusant la question de la péjoration qu’en ont fait les Français, (comme ils ont péjoré le recours aux mots méchant et gentil) nous pourrions faire une nuance

                              Il m’apparaît qu’il y a des concepts finalistes qui jaillissent quasiment finis dans la tête de quelqu’un en train de taquiner le goujon. Et qu’il ne lui reste plus qu’à réaliser en bricolant de concepts biais
                               
                              Exemples :
                              Le régulateur à boules de Watt. J’imagine fort bien qu’il pouvait en garantir le résultat avant tout passage à l’établi. 

                              1916, Fokker récupère un avion bricolé par Garros, il y gamberge et lui vient l’idée d’assujettir -d’une quelconque manière- le tir des balles de la mitrailleuse à l’hélice. Il peut jurer du résultat avant de passer à l’établi. 

                              Pareil pour le filament de l’ampoule d’Edison. L’idée était née finie (d’un bête constat) et ne restait à bricoler que sa seule réalisation (Le résultat final ayant été trouvé par le nègre Lewis Howard Latimer mais ça ne se fait pas de le dire).

                              Pareil pour la lentille Fresnel.


                              Et il y a des concepts qui ne peuvent pas être bouclés en tête, qui ont besoin d’expérimentations pour être fixés. 

                              Exemples :
                              Un type se dit, « Tiens, si ça se trouve, une bicyclette est possible ». Il sent que c’est possible mais ne peut jurer de rien avant de passer à l’établi. 

                              Un type se dit, « Tiens, si ça se trouve, des échasses c’est possible » Là encore, in ne peut jurer de rien avant avoir essayé. 

                              Un cancérologue bosse sur la leucémie. Comme il voit le sang sortir déjà anormlal de la moelle osseuse, il lui vient à l’idée de bosser sur l’hématopoïèse et se dit « Si ça se trouve, en y installant des cellules hématopoïétiques d’un individu sain, ça pourrait le faire ».
                              A ce moment là, son concept est non bouclé. Il ne peut pas jurer qu’il va aboutir. Son idée de départ n’est qu’une idée d’exploration et elle subira bien des bricolages, bien des modifications au fil des retours d’expérience. Son idée a absolument besoin de l’établi pour avancer.
                              Dito pour les vaccins, même après la réussite de Pasteur, dito pour toutes les greffes et autres médocs.

                              Il y aurait donc des concept nés finis et d’autres nés à bricoler. 

                              (Dans les domaines concernant l’humain-humain, tel celui de la médecine, les concepts ne peuvent que naître à bricoler il me semble)


                              Là-dessus s’ajoute une habitude, probablement née de la confrontation au dogmatisme du Livre, qui aura poussé les Européens qu’il agaçait à n’exposer que leur produit fini et à dissimuler leurs essais et échecs. Ils auront constamment joué les Prométhée capables de faire surgir le machin fini ex nihilo. Très peu d’inventeurs et de découvreurs ont concédé s’être inspirés des camarades. Ils ont le plus souvent adopté le biais de la correction. « Je ne m’inspire pas des copains, je les corrige » 
                              La nobélisation n’arrangeant pas cette manie.

                              Ici, chacun commence son installation par un magistral « Il se trompe, il a tort »

                              Ici, on bricole, évidemment qu’on bricole, mais dans sa cave.
                              Ici on dénie le bricolage et c’est dommage.

                              Ainsi, nos inventions parcourent-elles régulièrement le chemin cave - salon - grenier. Alors qu’ailleurs, on explore dans la rue. Il y a des peuples sans caves et dont l’atelier est la rue. Il va sans dire qu’ils ne versent alors pas dans l’élitisme par le prométhéisme.



                              Mon propos, sur ce papier de Dany, est de dire que l’Ecole dissimule ce fait aux étudiants et que ça les conduit à ne croire qu’au surgissement du PAC.
                              « Soit t’as tout de suite tout le bidule en tête et ça le fait, soit laisse béton » 

                              Je crois que cette manière de voir les choses a produit énormément d’avatars absurdes. Dont le fait que pour réaliser un film, il faille commencer par séduire un comédien connu


                              (Les roquettes, réservoirs supplémentaires et autres bombes, on aura certainement envisagé de les placer au-dessus des ailes, mais de même que pour le train d’atterissage, on aura assez vite convenu que c’est moins pratique. Lorsqu’une aile ne vole que très vite, on en vient même à la rendre plus épaisse en intrados qu’en extrados)




                              ****Enfin, je partage tout-à-fait votre point de vue sur les bouts de ficelle... mais ils n’ont rien à faire dans la science avérée... ils ont juste à intervenir dans la réflexion !****

                              Nous voilà rendus. 
                              Il y a la science avérée et, pour parvenir à l’établir, il aura fallu procéder de bricolages et de ficelles (dont celles des indispensables mesures de vérification). C’est cela qu’il faudrait dire aux étudiants afin qu’ils se remettent à tenter des explorations, à fabriquer de nouvelles boîtes à savon sans honte ni complexes.
                               
                              Merci pour cette agréable discussion, Alain.


                            • Agoranymous42 29 décembre 2012 13:31

                              Donc t’as pas 2 sec pour moi ?


                              Je vais en conséquence devoir te faire avaler ton plastique. Je préfère te prévenir que tu vas avoir énormément de mal à le digérer 

                              @ très vite

                            • joelim joelim 30 décembre 2012 14:30

                              Le problème (pointé par easy) est que beaucoup de scientifiques sont narcissiques : ils s’intéressent aux résultats (surtout les leurs et aussi ceux qu’ils ont compris) mais ne veulent surtout pas expliquer les processus conceptuels qui mènent à ces résultats. Pourquoi oblitèrent-ils ces processus ? Peut-être, inconsciemment, pour garder leur pouvoir, c’est-à-dire leur martinguale interprétative. En ce sens ce type de « science » s’apparente à une religion : il faut croire leurs oracles (les formules) tandis que la façon de les découvrir et de les appliquer (deux points essentiels) doit être laissée aux... ecclésiastiques. smiley Cordialement.


                            • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 30 décembre 2012 17:29

                              @ joelim


                              Beaucoup de personnes sont narcissiques. Ce serait faut de croire qu’il s’agit là d’une caractéristique du monde scientifique. Il y en a qui expliquent tout et d’autres qui ont plus de difficultés à le faire, ou simplement pas de temps à perdre, car le temps est limité, utilisé par chacun dans des buts bien différents.

                            • niblabla 27 décembre 2012 14:07


                              De toute façon les sciences au lycée n’était déja pas très poussée dans les années 90. J’ai eu mon BAC S en 96 avec spécialité physique. J’aimais cette matière, et j’ai eu un bon résultat au bac.
                              Pourtant, en cours l’esprit scientifiques n’était déja plus la. Un lycéen ne se pose pas de question, il applique des formules. Cela ne donnait que très peu d’espace à la réflexion sur la nature des choses que nous manipulions.
                               Il faut biensure apprendre à marcher avant de courir, pourtant je dirais qu’il y manquait déja l’essentiel. La curiosité, la soif de comprendre.

                              Les math sont indispensables pour la physique, mais c’est un outil. A l’école on nous apprend à utiliser cet outils dans le vide. Il y a un manque de corrélation avec la pratique. Le mathématiciens est un peu trop dans sa bulle.



                              • Julien Julien 30 décembre 2012 14:07

                                Exactement, les maths sont avant tout un outil pour la physique. J’ai essayé de montrer à l’auteur, dans les commentaires laissés dans son précédent article, que les mathématiques à la française (qu’il semble idéaliser) ne sont pas une solution, mais un problème. Il n’en a pas tenu compte.


                              • easy easy 27 décembre 2012 23:29

                                ***** si y = 2x, dy/dx = d2x/dy. On simplifie par x et par d et hop... on a 2 ! *****

                                Vous avez fait une petite coquille sur d2x/dy qu’il aurait fallu écrire d2x/dx mais je reconnais que lire ce genre de réponse de la part d’un de ses élèves, c’est comme se prendre une baffe.

                                De mon temps, on écrivait parfois dy mais plus souvent y’ à la Newton, ce qui était sans doute plus clair

                                Mais cette perle c’était dans quelle classe exactement ?


                              • niblabla 28 décembre 2012 09:11


                                c’est peut-être juste une histoire de notation :
                                dans les années 90, une dérivée était encore notée y’ en math.
                                avec cette notation ( et sans rappel sur la notation au préalable) j’aurais surement fait la meme erreur.

                                Mais bon ça rejoint ce que je disais : le niveau d’étude ne garanti plus vraiment un niveau de connaissance, que ce soit en math ou dans d’autre domaine.


                              • easy easy 28 décembre 2012 09:22

                                Je suis d’abord sidéré

                                Puis cette sidération s’estompe, elle passe, je réfléchis

                                Résistant à la facile tentation du dépit donc du mépris, je reste calme et je me dis que l’enseignement formuliste qui a dénigré les bouts de ficelle ( Déniant ainsi le bout-de-ficellisme des Newton ), a été une erreur.

                                Nous nous sommes mis à avoir honte d’utiliser un fil à plomb.
                                Puis à avoir honte d’utiliser un niveau à bulle
                                Désormais c’est laser et demain on en aura honte


                                L’arrogance formuliste s’est accompagnée de l’arrogance matérialiste. Plus un laboratoire ou centre d’essai est grand, plus il impressionne par le prix de son investissement, plus il procure une ivresse aveuglante. 

                                J’ai installé les salles de sciences d’Henri IV
                                L’intonation et le port déjà assuré des profs avant la modernisation de leurs salles augmentait encore de suffisance après.


                              • Krokodilo Krokodilo 28 décembre 2012 09:52

                                @Alain Colignon, votre exemple est moins parlant que l’article, car les gens dont vous parlez n’ont justement plus utilisé les log depuis 11 à 12 ans (terminale). Ils ne les ont peut-être pas appliqués suffisamment pour que ça leur reste naturel, en outre, ça se révise assez vite. La médecine et ses spécialités ne forme pas des ingénieurs, c’est plutôt l’application de diverses sciences, Sauf erreur, c’’est justement pour ça qu’en radiothérapie il y a un poste d’ingénieur pour la mise en oeuvre, le réglage et la maintenance des appareils.


                              • niblabla 28 décembre 2012 11:47

                                Je n’ai pas dis que la notation y’ était préférable, j’ai dit que c’est celle qui était enseignée encore il y a peu.


                              • Krokodilo Krokodilo 30 décembre 2012 12:58

                                « Ah bon ??? les médecins n’utilisent pas la notion de logarithme ? »

                                Exactement, pour l’immense majorité d’entre eux. Personnellement, en médecine générale je ne les utilise jamais, et je pense que c’est le cas pour les dermatologues, chirurgiens, cardiologues, ORL, gynéco-obst, etc. Vous confondez connaître l’existence d’une notion (ph, progression exponentielle, sa courbe) et l’application réelle du calcul logarithmique, soit sur votre exemple la lecture du compte-rendu du laboratoire sur la croissance bactérienne et les résistances aux antibiotiques.
                                De même qu’un photographe n’a nul besoin de connaître les maths qui ont permis la fabrication et le fonctionnement de son appareil, hormis les réglages de ses prises de vue. De même qu’on regarde la télé sans être fichus d’expliquer comment ça marche. 
                                Pour reprendre vos exemples, de nombreux journalistes savent que le subjonctif existe mais ne seraient pas fichus de l’utiliser correctement sans réviser sérieusement, comme moi d’ailleurs.




                                • Julien Julien 30 décembre 2012 13:46

                                  Je suis complètement de votre avis : on vite dans un monde où les gens sont de plus en plus spécialisés, à cause de l’explosion de la complexité. Le vingtième siècle a vu l’émergence du Big Science System :

                                  http://moire4.u-strasbg.fr/apache2-default/JHideas.htm

                                  Néanmoins, la première raison de la baisse du niveau de connaissances réelles par rapport au niveau de connaissance théorique (exemple : un médecin a fait terminale S, donc doit en théorie maîtriser les logarithmes) est la société de loisirs, qui fait qu’on peut passer sa vie à jouer aux jeux vidéos ou envoyer des SMS : c’est forcément au détriment d’autre chose.

                                  Evidemment, ce mode de fonctionnement où les gens ont une vision purement utilitaire des objets qu’ils utilisent au jour le jour n’est pas sans poser des problème. Le premier, à mon avis, est qu’aujourd’hui les chercheurs, sauf exception, se contentent de creuser dans leur domaine de compétence très ciblé, n’ont pas de vision historique, et sont donc pour la plupart incapables de remettre en cause ce qu’on considère comme acquis. Donc si on a loupé quelque chose, par exemple en physique (ce dont je suis presque sûr), ce ne sont probablement pas les chercheurs académiques qui vont s’en rendre compte (encore une fois, sauf exception).


                                • Krokodilo Krokodilo 1er janvier 2013 17:42

                                  @Alain Colignon, heureusement que vous avez précisé dans votre profil que vous n’aimiez pas l’intolérance, que serait-ce sans cela ! 

                                  « seule une maîtrise des mécanismes, donc des sciences de base permet de rester opérationnel. »
                                  Vous allez me dire que vous maîtrisez encore, plus de quinze ans après, l’embryologie ou la chimie organique et toutes les sciences de base étudiées durant les premières années ?
                                  Je m’étonne de trouver ce déni de la réalité chez un chirurgien, une des spécialités les plus concrètes et pragmatiques. Or, je n’ai fait que dire la vérité : je ne calcule jamais de log, et je pense que c’est la cas de la plupart des spécialités. Que vous ayez un faible pour les maths et continuiez à vous y intéresser, c’est votre droit, mais en déduire que les autres doivent faire de même faute de n’être que des simples lecteurs de notices techniques, qu’ils doivent penser alors qu’ils ont oublié de le faire jusque là, et retourner à leurs études, c’est faire preuve d’une morgue et d’un mépris qui rappelle quelques mandarins de jadis. 

                                • Krokodilo Krokodilo 1er janvier 2013 18:04

                                  @Alain Colignon, je viens de lire un de vos articles, que je ne connaissais pas, et je suis pleinement d’accord avec ce que vous dites sur les problèmes de conflits d’intérêt et la « science corrompue ». Il y a d’ailleurs un mouvement en faveur de la transparence (des études et de leur financement, des comités de lecture, des décisionnaires, du fonctionnement de « l’impact factor », etc.) et de la publication systématique des conflits d’intérêts, mais très lentement. Pour vous rassurer, je précise que je fais ma formation continue auprès de la revue Prescrire, la seule à ne pas avoir gobé tous les bobards de l’industrie pharmaceutique. Mais je maintiens ce que j’ai écrit, tout le monde n’a pas votre niveau en maths, et peu de médecins à ma connaissance utilisent le calcul logarithmique, je dis bien utilisent. 


                                • herbe herbe 30 décembre 2012 13:16

                                  Bonjour tous,

                                  Je partage l’inquiétude de l’auteur et d’autres comme Alain Colignon ...

                                  Merci aussi à easy pour ces intéressants échanges ! (l’aspect de la dynamique du savoir en construction est important, le négliger me semble expliquer pourquoi beaucoup sont déroutés quand ils trouvent une erreur sur wikipedia et s’en désolent oubliant qu’ils ont une occasion de la corriger et donc de parfaire l’édifice en construction...)

                                  Sinon quelqu’un sait-il si cette initiative (lien ci dessous) aboutit à des résultats concrets ? :

                                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 1er janvier 2013 11:25

                                    Le seul truc qui m’ est resté c ’est de savoir calculer l’ épaisseur d’ une

                                    transe napolitaine en sachant que les cerises confites sont trempées dans 
                                    le kirsch pendant douze heures . 

                                    D’ affilée .

                                    • easy easy 1er janvier 2013 14:39

                                      @ Alain

                                      Vous m’avez écrit

                                      *** Vous êtes sans aucun doute quelqu’un qui présente à ceux qu’il invite’à sa table, les épluchures de pommes de terre et les fonds de casseroles qui ont servi à préparer le délicieux gratin dauphinois... ****

                                      Nous voilà en psychanalyse.
                                      Et vous voyez juste.
                                      Très juste.

                                      Je bous d’une vieille rage à fondamentaux automatiquement psychanalytiques qui tiendrait en mon regret du déni que nous faisons trop facilement du passé par ici, en France.

                                      Quoi ? Les Français dénient leur passé alors qu’ils bassinent le Monde de leur Vercingétorix et de leurs Lumières ? 

                                      Oui, à mon sens oui, ils dénient leur passé individuel au profit de leur passé collectif.

                                      La nuance est de taille car dans le premier cas, on doit s’accommoder d’un grand-père assassin dans l’autre on se gargarise de panthéonisés. Dans le premier cas on se retrouve seul à se nourrir d’un passé pas forcément merveilleux, dans l’autre on se contente de coaguler à quelque Lavisserie.

                                      Des Français capables de se démerder d’un grand-père Dominici, je n’en ai jamais vu. Ils préfèrent largement forfanter de Voltaire, Lavoisier ou Napoléon.


                                      Lorsque 100% des élèves d’une classe de France sont indigènes de l’Hexagone, chacun peut dénier son Dominici de père et refonder son image sur quelque Moulin. Le bidonnage est jouable. 
                                      Lorsque 20% des élèves d’une classe de France sont exotiques de l’Hexagone, ce bidonnage est impossible sauf à sauter aux yeux qu’il est apostatique et honteux.

                                      Il découle tant du bidonnage franco français que de l’hyper bidonnage exotico-français, un empilement de dénis sur la vérité ontologique.
                                      On se retrouve tous à croire qu’un nugget surgit soit d’un nuggetteur glorieux soit de son propre pouvoir philosophal issu de son pouvoir d’achat mais ni d’un poulet ni d’un éleveur de poulet.

                                      Ça fait que chacun ne se voit plus de responsabilité que choisie.


                                      Au Vietnam, va savoir pourquoi, je n’avais jamais vu de près la culture du riz. J’en mangeais sans savoir qui le produisait ni comment. Un jour, mon père viet m’a non pas raconté la chose, ce qui est dommage, mais m’a dit en tous cas et en synthèse que chaque grain résultait d’une peine, d’un effort, d’un sacrifice. Et qu’il était alors indécent d’en perdre un seul.
                                      A la fin d’un repas, le bol doit être vide et même rincé du bouillon de légumes qui accompagne tout repas.
                                      Depuis, je plie mon corps pour ramasser le moindre grain tombé, le moindre bout de ficelle, la moindre peine...

                                      C’est en France que j’ai découvert qu’il y a des gens considérant urbain de ne surtout pas vider son assiette. 

                                      Dans le premier cas, celui de mon père, ethos est fondé entièrement sur le gueux qui peine à fabriquer la nourriture.
                                      Dans le second, ethos est fondé sur soi. On ne doit surtout pas démontrer qu’on est un ventre. 

                                      Vous avez très bien perçu mon fonds éthique.
                                      Je vais effectivement à poser autour des frites, les épluchures ; autour du surimi, les arêtes ; autour du nugget, les plumes ; autour des confiseries, les chaînes ; autour du thé, la colonisation.

                                      Il y a, dans le repas qu’on sert, non seulement un sacrifice d’efforts mais aussi un sacrifice de vie, un drame.
                                      Il y a le fait que la bonne a tué le poulet pour nous livrer le rôti. Elle l’a fait en arrière-cuisine. Elle nous a épargné de la charge morale que ce meurtre représente. Elle a tout pris sur elle, elle a sacrifié son âme pour que les convives puissent dénier leur dureté et prétendre alors à quelque sainteté.
                                      Ce sacrifice de la bonne, de l’abatteur, de l’égorgeur de poulet, je trouve plus logique de le partager entre convives afin de leur éviter le sentiment de supériorité morale en « Je suis innocent ».
                                      De nos jours que nous ne chassons ni ne pêchons, que nous ne participons plus au tuage du cochon, nous allons trop à jouer les saints et à faire alors procès aux autres en prenant une posture d’oie blanche. 
                                       

                                      Je me sens capable de tout assumer, crimes compris, égoïsmes compris, gavage d’oies compris.
                                      Pas fier, pas honteux, capable.
                                      Ça me permet de ne pas me prendre pour un saint.
                                      Et ça m’interdit de reprocher aux autres de ne l’être pas.






                                      ***** Combien de bachelier savent quel triangle se construit sur le diamètre d’un cercle et un point quelconque de la circonférernce ???? *****

                                      Je pense qu’ils l’auraient mieux réalisé si leur prof avait procédé en éllipse-cercle en utilisant une ficelle, deux clous et un marteau.

                                      Vous vous souvenez forcément des expositions de surfaces gauches au Palais de la découverte. Sur cadres de bois et de fer, tendues des ficelles, ficelles.
                                      Vous vous souvenez aussi des tendances à offrir aux enfants des jeux et matrices à rosaces, des tableaux faits de ficelles tendues entre des clous sur une planche peinte en noir. Ficelles, ficelles.
                                      Des boules de ficelle collée formant luminaire plafonnier, ficelle, ficelle 
                                      Des jouets à roulettes qui étaient très souvent munis d’une ficelle pour les tirer. Caisses à savon aussi. Cordes à sauter, diabolo, bilboquet, toupie, noeuds de marins, ficelles, ficelles.
                                      Arc, lasso, bolas, ficelles, ficelles
                                      Guitare, harpe, violon, dan bau, viole, cithare, piano, ficelles, ficelles 
                                      Ponts suspendus, ficelles, ficelles
                                      Les élastiques aussi étaient de la partie, bien entendu.
                                      Une sonnette, c’était une clochette mais une ficelle aussi.
                                      La marine, c’était de la ficelle, de la ficelle. Les plus longs bâtiments de France étaient pour faire de la corde.
                                      Une usine c’était un moulin ou une machine puis des poulies, ficelles, ficelles.
                                      Fil à plomb, cordeau, ficelle, ficelle 
                                      Lacet, ceinture, cravate, lavallière, corset, couture, tricot, ficelles, ficelles 


                                      Il y avait donc le cheval et la ficelle qui donnaient aux gens un certain sens des choses. Ce sens s’est perdu avec la motorisation, l’électricité et l’électronique.

                                      Si l’on blâme les étudiants d’aujourd’hui sans avoir en tête ces mises en perspectives ontologiques, on ne peut pas les comprendre.




                                      D’autant qu’on manque, à mon sens, de souligner ce qu’elle fait de très surprenant notre jeunesse.
                                       
                                      Sur le plan physique, à corps nu, elle fait des choses inédites et époustouflantes que nul n’aurait cru faisables il y a un siècle. Je parle des acrobaties bien physiques de type parkour ou street danse.

                                      C’est comme si les trucages du cinéma dans le genre Spiderman poussaient les jeunes à en faire une réalité. C’est comme si la jeunesse cherchait à rendre vaine la robotisation. Un droïde parvient-il à descendre lentement un escalier sur ses deux jambes que les jeunes parviennent à grimper aux murs et à descendre des cîmes en vélo. 

                                      N’est-il pas paradoxal qu’au moment où tout semble pousser l’Homme à ne plus vivre qu’en polype polyprothésé et où il y a effectivement de plus en plus d’obèses, qu’il y ait aussi une partie de la jeunesse particulièrement gibbon-grenouille-poisson-araignée ?

                                      Ce retour au physis polyanimaliste, superanimaliste et hyperagiliste me semble intéressant à observer et à comprendre d’autant que nul ne l’avait prévu.
                                      Cette tendance me semble être survivaliste par le physis direct alors que le survivalisme de la Guerre Froide était ultra matérialiste : plus de missiles, plus de bunkers, plus de provisions


                                      Je trouve absurde qu’un prof méprise totalement un cancre alors que ce dernier est capable d’effectuer un mouvement que son prof ne peut même pas concevoir. Il y a un procédé séparant de façon absurde les acrobaties intellectuelles des acrobaties physiques, ainsi que ce qui est normé de ce qui est individuel. 
                                       
                                      Nous pouvons et devons reconsidérer l’Ecole mais il faut tenir compte de tout ce qui est observable depuis tous les points d’observation, ceux des chaires et ceux des chairs, ceux de l’urbain et ceux du sauvage, ceux du collectif et ceux de l’individuel.


                                      • herbe herbe 1er janvier 2013 16:29

                                        Oui easy, on y viendra nécessairement... ((re)tisser les connaissances, se defaire des formalismes pour retrouver les significations : «  http://www.arkandis.com/2007/04/26/miora-mugur-schchter-mcr-mthode-de-conceptualisation-relativise/  »



                                      • easy easy 1er janvier 2013 20:16

                                        Ce second lien que propose Herbe dit autrement ce que j’essaye de dire ici. 

                                        Un jour, j’avais à construire un nouveau restaurant à 600 km alors que je ne pouvais pas y être présent.
                                        Je passais mes nuits à tout dessiner, pièce par pièce, et j’envoyais ça par fax à mon chef d’équipe. Il me répondait « Oui Oui » 
                                        Mais quand je venais sur place de temps en temps, je constatais qu’il avait souvent fait autrement 
                                        Bien sûr, il y avait des problèmes, des terrasses sans pente alors que mes plans en avaient prévu. Mais il est allé deux fois plus vite à réaliser que moi à dessiner. L’un dans l’autre, en dépit des imperfections, je trouve qu’il a eu raison de verser dans le move.

                                        Un plan parfaitement suivi ne présente plus qu’un seul avantage : En cas de problème par la suite en creusant exactement là où la chose est dessinée sur le plan, on retombe bien dessus. A part cet avantage du recollement, un plan parfait n’est pas indispensable s’il est constamment déconnecté de la réalité du chantier.

                                        J’ai eu à installer 20 sorbonnes (paillasses avec hotte d’extraction d’air pollué) dans une même grande salle. Le principe veut qu’en dépit des incidences de l’une sur l’autre, on ait, pour chaque sorbonne, un débit d’air optimal.
                                        Sur les plans, j’avais donc fait des monstrueux calculs de section des gaines allant jusqu’en toiture afin d’équilibrer la chose de la dépression (et cela sans trop gaspiller d’air ambiant climatisé)
                                        Et bien finalement c’est sur place et dans le move que j’ai tout réglé (avec force bouts de laine) 

                                        Il faut du move et il faut donc le décomplexer sinon on en serait encore à calculer la forme des saumons d’une aile delta.


                                      • easy easy 1er janvier 2013 19:45


                                        Il serait contraire à mes principes de révéler ce qu’il y a sous le tapis des Moulin.

                                        Mais voilà qu’en réponse à la problématique en Dominici Vs Moulin que je posais, vous nous prouvez fonder votre image sur une brochette de Moulin sans le moindre Dominici ou Landru familial.

                                        ***** Par ailleurs, mon père, l’ami de mon père, ma grand-mère, mon grand oncle ont fait de la résistance dès le début. L’ami de mon père en est mort fusillé et mon grand oncle a été torturé au fort de Brendonck. Je n’ai donc nul besoin de me prendre pour Jean Moulin... il suffit que je raconte mes propres souvenirs de famille.*****


                                        Nous discutons ici du problème éducatif général.
                                        Et j’en dis que chaque jeune se retrouve confronté aux descendants de Buffon ou Moulin alors qu’à évidence statistique, il ne peut aligner une généalogie aussi autorisée que la vôtre. Six Moulin, qui dit mieux !

                                        L’enfant type ne peut que soit redire sur le Moulinisme soit s’inventer du Moulinisme familial. Ce qui est déjà acrobatique pour un indigène hexagonal surtout si son nom ressemble plutôt à Landru, devient aussi grotesque qu’apostatique pour un étudiant exotique. 


                                        Ce ne sont pas ceux qui s’enorgueillissent d’une brochette de six Moulin qui peuvent comprendre le problème général se posant à ceux nés d’un lit moins noble, surtout quand leur faciès ne laisse aucune autre illusion que péjorative.

                                        A la sortie de WW2, il allait y avoir automatiquement de la menterie et de la mythomanie entre indigènes hexagonaux. On allait forcément produire du Moulin à tour de bras. Heureusement, l’arrivée d’exotiques a permis aux Français mal servis par leurs ancêtres de détourner l’épée vers ces boucs émissaires.
                                         



                                        ***** .....la seule chose que j’admire chez les jeunes rejoint précisément ce que vous admirez : le hip hop, la street dance... Mais si nous avons la même référénce, ce n’est pas que nous soyons d’accord, mais qu’il s’agit incontestablement de la seule chose qui soit remarquable chez eux ! C’est maigre..*****

                                        Si l’on pose que faire le Moulin c’était prendre un engagement lourd de conséquences physiques, je vois dans les risques physiques que prennent certains jeunes une forme d’engagement néo mouliniste adapté aux heures tendres (Qui saura se développer autrement lors des heures dures)

                                        J’ignore sur quoi peut déboucher ce survinvestissement dans le risque physique mais à l’époque des premiers congés payés, nul ne réalisait que ça allait créer un marché du tourisme et des activités de plein air. 



                                        Au Vietnam, un problème analogue à Moulin / Pétain se posait naturellement en 1976 (Victoire des communistes).
                                        Il était possible à certains de se poser en fils de tonton Ho ; les autres, les sudistes, se retrouvant alors humiliés et tentés par une attitude en allure de néo résistance. Et cela alors qu’il n’y avait aucun bouc émissaire vers qui détourner les insultes.

                                        Par chance, on ne s’y désigne pas en Tu et en Moi mais en petit frère et grand-frère, en père et en oncle, en neveu et en cousin, sur le seul fait de rapport d’âges et entre inconnus. Même vous, Alain, on vous y appellera grand-frère.

                                        Les Européens ont une culture blasonique descendue jusque dans la bourgeoisie. Même les trousseaux de mariage des ouvrières sont brodés d’initiales. La noblesse d’épée a été si popularisée qu’on a vu surgir les monuments aux morts gravés du nom du moindre soldat tombé au champ d’honneur.
                                        Au Vietnam, aucun nom, aucune particule ne connote qui que ce soit. Personne ne peut mouliner de faits d’armes qui ne sont pas les siens. 
                                        Les gens partagent tous un même socle identitaire qui n’est pas savant, pas élitiste. 
                                         



                                         ***** Je laisse toujours du riz dans mon assiette, ce qui me permet à la fin du repas d’expliquer la numération décimale à mes enfants (question de commencer par les ficelles) et d’économiser les sachets hyperprotéinés ****

                                        Moi aussi. Puis je les mange, décimales comprises. Mais bon, j’ai eu plusieurs restaurants et j’ai eu à vider des milliers d’assiettes contenant de la nourriture. J’ai été obligé d’y réfléchir davantage.


                                        ***** Et bien figurez-vous que je suis sortis de cette psychothérapie invasive en étant plus persuadé que jamais, que ce qui devait constituer mon armure psychique était bel et bien la pensée des Lumières, la science, l’Art *****

                                        Armure psychique !
                                        C’est vrai qu’il faut bien ça par ici tant on se dénigre mutuellement.



                                         

                                        ***** L’Islam, le Judaïsme et le christianisme ne sont pas des alternatives aux Lumières.... NON Monsieur, cela se comprend easyment.***** 

                                        Je n’ai pas dit le contraire et je ne comprends pas les raisons de votre procédé. Mais peut-être voulez-vous que nous changions de sujet. Autant vous le redire, j’ignore les dieux autant qu’ils m’ignorent.

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