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Accueil du site > Tribune Libre > De l’usage du tu et du vous

De l’usage du tu et du vous

Selon le code français de la politesse, l'usage du vous marque indéniablement, une distance, une considération, que ne confère pas le tu.

Pour l’Anglais par contre, le vous étant couramment employé – le tu étant réservé à une marque de relation réservée à Dieu –, il en découle que la considération accordée à autrui est la même pour tous les êtres humains. Ceci n’induit-il pas une notion d’égalité fondamentale, dont l’usage différencié du tu et du vous, selon la personne à laquelle ils s’adressent, est la négation ?

Une remarque du même ordre s’applique d’ailleurs à l’usage du prénom. Alors que les Anglo-saxons déclinent spontanément leur prénom pour un emploi immédiat par le premier interlocuteur venu, qui n’hésite pas à agir réciproquement, le Français en est loin. Soit par une sorte de réserve, soit par manque de simplicité, il préfère nommer l’autre, comme lui-même, en faisant précéder son nom propre du titre de Madame, Mademoiselle ou Monsieur, marquant de la sorte une distance aussi peu égalitaire qu’archaïque dans sa relation avec autrui. Il est vrai que d’autres langues européennes, comme l’espagnol ou l’italien, par exemple, font mieux encore, qui usent de titres plus ronflants et distinctifs les uns que les autres et vont même jusqu'à user de la troisième personne pour s'adresser à autrui.
 
N'est-il pas étrange que la situation ne soit pas inverse ? Et que justement dans la langue de ceux qui se prétendent les promoteurs – quand leur chauvinisme légendaire ne les conduit pas à se prendre pour ses inventeurs – de l’égalité et de la fraternité, le tutoiement soit pratiqué en signe de familiarité, le vouvoiement étant quant à lui réservé à des rapports plus distants, respectueux, polis, voire obséquieux. Il faut reconnaître à cet égard que nos politiciens de gauche, auxquels ceux de droite ont rapidement emboîté le pas, ont grandement innové dans les années 60 avec l’emploi du prénom et du tutoiement pour communiquer entre eux, ce qui est peut-être l’avancée sociale la plus importante qu’aient pratiquée depuis longtemps les uns et les autres ; renouant en cela avec les efforts des révolutionnaires de 89 ayant vainement tenté d’instituer l’usage du ci-devant et du citoyen, puis de la gauche prolétarienne ayant tenté du camarade.
 
Quoi qu’il en soit, l’emploi du tu, après ces tentatives d'imprégner les rapports entre les hommes d'une marque se voulant d'égalité et de fraternité n'a-t-elle pas atteint des résultats diamétralement opposés, faute d'avoir été au bout de la démarche ? En d'autres termes, le tu n’implique-t’il pas, en raison de son caractère familier voire condescendant, une sorte de banalisation, de nivellement humiliant, à l'égard de ceux à qui il est réservé, dès lors que l'emploi du vous est permis et même recommandé pour marquer une reconnaissance assortie d’un supplément de respect face à d'autres ? Ceci peut sembler d'autant plus réel que l'emploi du vous anglais ne s'avère aucunement opposé aux principes d'égalité, de fraternité ou de simple proximité, tout en valorisant les individus les uns par rapport aux autres ; ce faisant, tout un chacun, en toute circonstance, se voit témoigner non plus de la distance, mais de la déférence : le respect, que marque le vouvoiement. Il en est comme si l'usage du vous rehaussait le statut de chacun, contrairement au tu, qui nivelle par la base.

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36 réactions à cet article    


  • michel bousselaire michel bousselaire 27 juin 2012 07:39

    Comme disait ma grand mère Tu la tututes elle te turlute, chapeau pointu C’est une question de langue et de son bon usage.
    .


    • Claude Courty Claudec 27 juin 2012 09:12

      N’importe quoi, c’est ce qui reste à ceux qui n’ont rien à dire mais qui veulent quand même « causer ».


    • Constant danslayreur 27 juin 2012 12:04

      Par Claudec (xxx.xxx.xxx.232) 27 juin 10:32 

      Et l’humour, ça existe que diable !  smiley

      J’ai aimé votre billet, beaucoup moins votre réaction ci-dessus au com de Michel Bousselaire.

      Une réaction justement agressive gratuitement et surtout humouricide


    • Claude Courty Claudec 27 juin 2012 12:22

      « Je ne sais quoi m’entraîne à n’estimer l’art que dans la mesure où il manifeste une discipline pour l’intelligence, pour le cœur, pour l’âme, enfin, pour ce tenace appétit de perfection et d’immortalité... » Roger CAILLOIS

      Sans aller jusque là, est-il impossible d’œuvrer pour qu’il en soit de même pour l’humour ?
      C’est d’ailleurs tout le sens de mon article, en regard « de la langue et de son bon usage ».

    • Scual 27 juin 2012 09:14

      Et bien je suis quasiment bilingue en anglais mais la grammaire réelle et tout ça, c’est loin derrière moi. Cela dit, de ce que je sais si les anglais font cet usage du tu... c’est peut-être tout simplement à cause du fait que le vous n’existe pas vraiment.

      De toute façon ce genre de choses ne peut être jugé à mon sens que si l’on est vraiment bilingue à 100%, niveau langues maternelles. Il y a trop de sous-entendus culturels pour que cela soit vraiment traduit. Ainsi le sens de « mister » en anglais n’est pas vraiment identique dans ses sous-entendus et ses utilisations au « monsieur » Français et comme je l’ai dit, tu et vous se disent tout deux « you » en anglais et se conjuguent tout deux de la même manière ce qui forcément change tout.

      En tout cas, si le vouvoiement vous dérange imaginez un peu que les japonais utilisent un système qui a lui seul détermine des tas de choses. Ici en gros le choix quand on s’adresse à quelqu’un est entre le tutoiement et le vouvoiement, c’est à dire l’utilisation du prénom ou alors de « monsieur » suivi du nom de famille. Là-bas on ajoute un suffixe au nom de la personne et il y a plein de suffixes avec des tas de significations.

      En gros selon la manière dont on décide d’appeler quelqu’un, ça veut déjà quasiment tout dire sur les relations qu’on a avec lui...


      • Claude Courty Claudec 27 juin 2012 10:29

        Il s’agit ici de l’usage comparé du tutoiement et du vouvoiement, en français et au quotidien, pour lequel nulle référence scientifique ne me semble requise.

        Et pour préciser ma pensée : Vive le « VOUS », s’il confère davantage de dignité à celui à qui il s’adresse, surtout s’il est un inconnu. C’est accorder à ce dernier le bénéfice, a priori, de la simple politesse.

      • bebol 27 juin 2012 20:56

        Pour ce qui concerne le japonais, j’apporte ma maigre contribution : l’usage du prénom est réservé aux intimes (entre époux, les prénoms ne sont pas utilisés fréquemment ; entre frères et soeurs : les plus jeunes sont appelés par leur prénom mais les plus âgés par leur rang de grand frère ou grande soeur), aux (très) bons amis. Autrement, c’est uniquement le nom dont il est fait usage. Nom ajouté de « kun » ou « chan » quand ce sont les copains d’école ; ajoutés de « san » au travail ou dans l’agora de tous les jours ; ajoutés de « shi » ou ’sama« pour formuler une grande déférence.

        Il existe des pronoms en japonais mais leur usage est très singulier. Tout d’abord, il y a plusieurs pronoms par catégorie (chacun exprimant un statut de modestie, de déférence ou de respect différent selon qui parle et selon à qui on parle) : plusieurs pour la première personne, plusieurs pour la deuxième, etc... Ensuite, tant que le contexte ne nécessite pas de préciser le pronom, il n’est pas utilisé. Le verbe à lui seul permet de situer, sur le plan de la politesse, le rapport entre deux ou plusieurs.

        Je précise ces quelques petites choses pour montrer que si, dans le japonais, les expressions de politesse semblent de prime abord plus complexes et multiples, elles sont aussi, finalement, plus efficaces que les »tu« et »vous« réducteurs mais surtout propres à ne pas exprimer avec justesse la position des uns par rapport aux autres.

        Personnellement, je pense que le tutoiement devrait être limité à la famille, aux amis et quelques collègues proches. Mais l’usage veut que ce tutoiement soit rapidement usé pour singer une sorte de proximité des esprits qui n’existe pourtant pas. Et il ouvre, malheureusement, des possibilités de positionnement vers la domination que le vouvoiement évite plus efficacement ou expose plus clairement dès les prémisses.

        Je finis en disant que je ne vois pas le sens de parler de ce qui serait »vous« et »tu« dans la langue anglaise, aucun n’ayant d’équivalent direct. Un tout petit peu à la manière du japonais, le contexte et la manière de formuler les phrases indique, me semble-t-il, la proximité ou la distance prises lors de l’usage du »you".

        (Je dis tout cela modestement et mes maigres connaissances en langues me font peut-être dire des bêtises. Si c’est le cas : qu’une âme charitable clarifie, rectifie ou modifie.)


      • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 27 juin 2012 12:32

        La culture anglo-saxonne n’est pas vraiment celle des banlieues françaises. Comparer ces pratiques n’est pas significatif.

        Puisque le tutoiement est un signe de familiarité et que le vouvoiement est la marque de respect et de déférence employé envers toute personne qui n’appartient pas à notre univers familier, le tutoiement qu’ont employé les forces de l’ordre a provoqué en réaction une attitude et un langage dénués de respect et de distance, c’est à dire des signes de reconnaissance de l’autorité.

        Le retour au vouvoiement devrait participer à la restauration d’un meilleure image de l’autorité, image qui a été complètement dévoyée par les pratiques récentes, et cela, depuis le plus haut niveau de l’Etat.

        De là à espérer que nous assistons au retour de Jaurès ou de Blum faut pas rêver quand-même.


        • Claude Courty Claudec 27 juin 2012 13:06

          Je me permets de souligner qu’il ne s’agit en aucun cas de comparer des usages entre pays mais seulement celui du tutoiement et du vouvoiement chez nous, en France, même s’il peut être fait référence à l’anglais et à d’autre langue pour étayer le raisonnement.

          Ceci précisé : Vive le VOUS !

        • Flopok 27 juin 2012 14:06

          Je préfère de très loin le tutoiement au vouvoiement, qui a d’abord le mérite de permettre la distinction du nombre, qui n’induit pas forcément un manque de respect (mais peut, je le reconnais) et permet souvent une plus grande spontanéité dans la conversation. En ce sens, je me réjouis de l’usage sur internet qui consiste à tutoyer par défaut son interlocuteur (à moins que lui-même n’ait déjà utilisé le vouvoiement).


          Je crois que dans votre analyse se glisse une grosse erreur initiale : les anglais ont effectivement un usage généralisé du vouvoiement, mais contrairement au français, ce vouvoiement n’implique pas respect et déférence. Au contraire, le tutoiement réservé à Dieu (quoiqu’il me semble que certains monarques y avaient droit) implique une distance et un respect bien plus grand, du domaine de l’adoration. 

          • Kookaburra Kookaburra 27 juin 2012 14:06

            Pour l’étranger que je suis, l’utilisation de tu et vous semble si compliquée qu’il provoque souvent une certaine angoisse, et on cherche une possibilité de l’éviter, par exemple en supprimant le verbe («  Encore un verre ?  ») ou en utilisant «  on  » («  On va à la piscine ?« ). Les jeunes tutoient davantage que les plus âgés. Ils ne vouvoient que dans des contextes formels, alors que les plus âgés ne tutoient qu’en famille ou bien entre collègues. Chose curieuse, l’on vouvoie la Vierge (Je vous salue Marie), mais on tutoie Dieu (Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié). Les mystères de la langue française sont impénétrables.


            • Al West 27 juin 2012 14:22

              En fait, la traduction en usage au sein de l’église catholique avant 1966 employait le vouvoiement :

              Notre Père, qui êtes aux cieux ;
              Que votre nom soit sanctifié ;
              Que votre règne arrive ;
              Que votre volonté soit faite,
              Sur la terre comme au ciel.
              Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien.
              Et pardonnez-nous nos offenses,
              Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
              Et ne nous laissez pas succomber à la tentation.
              Mais délivrez-nous du mal.
              Ainsi soit-il.
              Amen.


              Puis la tradition œcuménique a instauré le tutoiement :

              Notre Père, qui es aux Cieux,
              Que ton nom soit sanctifié,
              Que ton règne vienne,
              Que ta volonté soit faite
              Sur la terre comme au ciel.
              Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
              Pardonne-nous nos offenses,
              Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
              Et ne nous soumets pas à la tentation,
              Mais délivre-nous du mal.
              Amen.

              pour des raisons que j’ignore toutefois. Si quelqu’un a une explication a cette relative familiarité à l’égard du Tout-Puissant, je suis preneur smiley

              PS : vous parlez parfaitement bien le français pour un étranger smiley

            • Claude Courty Claudec 27 juin 2012 17:18

              @ Kookaburra

              Mai 68 probablement. Rien d’étonnant à ce Dieu lui-même eut été convoqué à l’Odéon ou à la Sorbonne (à moins que cela vienne des ouvriers de Billancourt), et sommé de se plier aux règles du savoir-vivre édictées par les révolutionnaires d’alors.

            • Abou Antoun Abou Antoun 27 juin 2012 20:13

              Pour l’étranger que je suis, l’utilisation de tu et vous semble si compliquée qu’il provoque souvent une certaine angoisse,
              Ce n’est pas simple même pour les français bien qu’il existe quelques traditions. Le ’tu’ professionnel entre personnes d’un même rang hiérarchique est une coutume assez bien établie mais certains le refusent en donnant du ’vous’ dans ce cas il ne faut pas insister et voussoyer également.
              Dans la vie professionnelle si une personne d’un grade supérieur vous dit ’tu’ cela peut signifier qu’il vous méprise ou au contraire qu’il vous considère comme son égal et vous encourage à en faire autant. Les pratiques actuelles visent à l’abandon du ’tu dominateur’ sauf peut être dans certaines professions (bâtiment, certains services, etc.). Bref les codes sont complexes. En principe il est préférable de ne pas commencer à tutoyer une personne située hiérarchiquement au dessus de vous ni même de lui demander si vous pouvez le faire. Il faut lui laisser l’initiative.
              Il existe aussi beaucoup de spécialités régionales, au Québec par exemple le tutoiement est presque systématique.
              Pour certaines personnes ayant une double culture les choses sont compliquées également. En arabe le vouvoiement n’existe pas (mais il existe de nombreuses façons de marquer le respect et la déférence au niveau de l’interpellation). Les arabes francophones peuvent donc transposer leurs coutumes et tutoyer systématiquement. Au moyen orient les arabes francophones même très instruits et au courant des coutumes françaises utilisent assez facilement le tutoiement, on peut en faire autant sans aucun problème, comme aux USA ils ignorent également le nom de famille et rajoute parfois du ’Monsieur’, ce qui peut donner des choses cocasses comme « Bonjour Monsieur Gilbert, comment-vas-tu ? ». On s’y habitue très vite.


            • Al West 27 juin 2012 20:22

              Bonjour Abou Antoun,

              "Au moyen orient les arabes francophones même très instruits et au courant des coutumes françaises utilisent assez facilement le tutoiement, on peut en faire autant sans aucun problème"

              Je vous fais part de mon expérience, je me suis déjà fait prendre au piège plusieurs fois : les Arabes francophones tutoient effectivement très facilement mais sont parfois surpris, voire heurtés, quand un Français leur répond en les tutoyant, comme si, connaissant la signification du tutoiement en français, il leur semblait étrange qu’une personne dont c’est la langue maternelle les tutoie à son tour. Et c’est alors moi qui me sens gêné dans certaines situations, ne sachant trop que répondre car ne voulant pas paraître ni trop familier ni trop distant.

              Ce n’est évidemment pas bien grave et donne parfois même lieu à des situations cocasses, mais quelle question difficile que le choix entre le tutoiement et le vouvoiement... !


            • francesca2 francesca2 27 juin 2012 20:38
              En tant qu’italienne je vis les mêmes angoisses.
              Le tutoiment en Italie est un signal amical et le vouvoiement peut être perçu comme un snobisme -sauf s’il s’adresse aux personnes agées- ...ah, et nous tutoyons Dieu, bien sûr, mais aussi la Vierge Marie

              Ave Maria, piena di grazia, il Signore è con te..
              Tu sei benedetta...

            • Abou Antoun Abou Antoun 27 juin 2012 21:15

              Je vous fais part de mon expérience, je me suis déjà fait prendre au piège plusieurs fois : les Arabes francophones tutoient effectivement très facilement mais sont parfois surpris, voire heurtés, quand un Français leur répond en les tutoyant,
              J’ai bien dit ’au Moyen Orient’, non transposable en Afrique du Nord. Pour ce qui concerne le M.O. la règle est simple, si un francophone vous tutoie, vous pouvez le tutoyer sans problème. S’il vous voussoie, il ne faut pas le tutoyer. Je n’ai jamais rencontré d’exception.


            • Al West 27 juin 2012 21:20

              C’est exact ! Maintenant que vous soulignez cette précision, c’est uniquement avec des Maghrébins que cela m’est arrivé.


            • Abou Antoun Abou Antoun 27 juin 2012 14:22

              Alors que les Anglo-saxons déclinent spontanément leur prénom pour un emploi immédiat par le premier interlocuteur venu, qui n’hésite pas à agir réciproquement, le Français en est loin.
              C’est une méconnaissance de l’histoire qui vous fait écrire une telle inexactitude. En anglais (et en américain) prénom se dit ’First Name’ le nom de famille n’est que secondaire. C’est que dans ces pays marqués par le christianisme, le véritable nom est le nom chrétien.
              En France la révolution est passée par là donnant un nom de famille à des tas de gens qui n’en avait pas. Ce nom de famille devenant par la loi l’unique véritable nom de la personne devant le nom de baptême. Le ’Monsieur’ a un caractère égalitaire, c’est la version aristo du ’citoyen’ révolutionnaire et du ’camarade’ bolchevique.


              • Kookaburra Kookaburra 27 juin 2012 17:11

                «  En anglais (et en américain) prénom se dit ’First Name’ le nom de famille n’est que secondaire. »
                On dit aussi « Christian name » and « Surname ». Le surname (nom de famille) n’est pas du tout sécondaire. Une comparaison avec l’anglais est difficile - les rites de salutation sont très différents. La chose est devenue encore plus compliquée avec la généralisation, depuis une dizaines années, de la « bise », jusqu’alors réservé à la famille. Elle ne se fait pas dans les pays nordiques (Allemagne, Suède etc.) ni dans les pays anglo-saxon.


              • Claude Courty Claudec 27 juin 2012 17:51

                Où est l’inexactitude ? Prétendez-vous qu’il soit faux que les anglo-saxons usent (quelles que soient leurs raisons) de ce qui est pour nous leur prénom, de manière courante, alors que le français moyen a tendance à considérer cela comme une familiarité bousculant l’usage ?


                Mais la question n’est pas là. Ne s’agit-il pas plus simplement de savoir si le « vous » – dans la culture et la langue Française – survivra, étant à l’égalité en même temps qu’à la politesse, ce que le « tu » est à l’égalitarisme et à la familiarité. En d’autres termes, ce n’est pas lui manquer de respect que de tutoyer un proche, mais c’en est encore que d’agir de même à l’égard d’un inconnu. Cela a-t-il des raisons de durer ? Le vouvoiement généralisé serait-il préférable au tutoiement, du simple point de vue de la considération due à autrui ?

              • Abou Antoun Abou Antoun 27 juin 2012 19:48

                Où est l’inexactitude ? Prétendez-vous qu’il soit faux que les anglo-saxons usent (quelles que soient leurs raisons) de ce qui est pour nous leur prénom, de manière courante, alors que le français moyen a tendance à considérer cela comme une familiarité bousculant l’usage ?
                Je veux dire que l’usage systématique du prénom n’est chez les anglo-américains, nullement une marque de familiarité, c’est la norme. L’usage de Mister **** au contraire est typique d"une situation de méfiance ou de conflit. En outre n’utilisez pas la généralité ’anglo-saxons’ les allemands qui font partie du groupe donnent naturellement du Herr ****


              • Abou Antoun Abou Antoun 27 juin 2012 19:58

                On dit aussi « Christian name » and « Surname ». Le surname (nom de famille) n’est pas du tout sécondaire.
                ’Secondaire au sens propre . Sur tous les formulaires il apparaît en seconde position, et les français qui remplissent des papiers officiels se font souvent piéger.


              • Kookaburra Kookaburra 28 juin 2012 13:09

                Secondaire = accessoire, de moindre importance. Le surname en anglais a la même importance que le nom de famille en français. Socialement il est moins employé, l’utilisation du prénom est assez générale. Mister n’est pas méprisant mais s’emploie dans d’autres situations. C’est une marque de déférence. Il n’y a pas lieu de se fâcher sur ces simples questions. Si je vous ai offensé, je m’excuse.


              • Anaxandre Anaxandre 27 juin 2012 15:45

                 Il fut un temps, fort lointain et fort bref, où les citoyens se tutoyaient. C’était le temps de Robespierre, celui où l’on a tenté de donner quelque sens au mot citoyen...


                • Traroth Traroth 27 juin 2012 16:45

                  "comment respecterais-je d’emblée un citoyen que je ne connais pas et que j’arrête dans la rue pour lui demander un renseignement sur mon chemin ?" : Respecter quelqu’un qu’on ne connait pas, ça me parait normal, au contraire. Il me semble nécessaire de respecter toute personne qui n’a pas fait quelque chose pour perdre mon respect.


                • Traroth Traroth 27 juin 2012 16:40

                  Je ne comprends toujours pas, après avoir lu cet article, en quoi le vouvoiement serait moins égalitaire que le tutoiement. Merci de m’éclairer...


                  • Claude Courty Claudec 27 juin 2012 18:13

                    Quel rapport y-a-t-il entre égalité et respect, déférence, courtoisie ?


                  • The jester 27 juin 2012 17:03

                    "Selon le code français de la politesse, l’usage du vous marque indéniablement, une distance, une considération, que ne confère pas le tu."

                    Ceci est très réducteur de l’usage, car le contexte et le ton sont importants.

                    On vouvoie pour deux raisons :
                    - La considération à une personne du fait de son âge ou de sa fonction.
                    - La distance que l’on désire garder la personne ne faisant pas partie des intimes

                    On tutoie pour deux raison :
                    - La personne est intime, elle fait partie des proches
                    - On rabaisse la personne en ne lui accordant pas la considération et la distance qu’elle devrait avoir, et dans ce cas là ce n’est pas un tutoiement à un proche, mais à un simple animal. (on ne vouvoie pas ses vaches, son chat ou son chien ...)

                    Voilà pourquoi la nuance entre le tu et le vous est si difficile dans l’apprentissage de la langue !

                    Aujourd’hui on tutoie plus facilement au travail ou au quotidien, parce que ça fait bien, ca nous donne l’impression qu’on est tous au même niveau ... et dans les écoles cela favorise la perte d’autorité ....


                    • pjf971 27 juin 2012 18:32

                      Ceci n’induit-il pas une notion d’égalité fondamentale, dont l’usage différencié du tu et du vous, selon la personne à laquelle ils s’adressent, est la négation ?

                      Ha ha ha ! Essayez donc de tutoyer le flic qui vous tutoie !!!


                      • Claude Courty Claudec 27 juin 2012 18:51

                        Merci ! C’est tout à fait la démonstration de ce que j’avance. L’égalité est niée, non seulement par un tutoiement dont l’emploi a pour objet de marquer l’autorité de celui qui y a recours à l’égard de celui à qui il s’adresse, mais par le refus de la réciproque. Précisément dans ce cas, le vouvoiement établissait l’égalité, l’uniforme et la loi représentée par celui qui le porte, étant l’autorité. 


                      • John Eastwood 2 John Eastwood 2 27 juin 2012 19:02

                        Dans l’Ocean Indien (et a Haiti) ou on parle un creole qui s’inspire du vieux francais, on dit « ou » qui traduit le « vous » et le « tu » mais aussi « toi ». Signe de politesse, je ne sais pas, car on entend, comme chez nos amis anglophones dont le mot qui a le plus de significations reste « fuck » , souvent le mot « bez »... « mon bez ou » (je t’enmerde) s’entend dans toutes les rues, et pourtant, quelque part, ils se vouvoient. Quant au ’thou« anglais, j’etais persuade qu’il traduisait le »vous" et qu’en fait YOU = TU. Mais non, qu’ils soient englophones ou creoles, ils s’enculent, enculent, se font enculer toutes la journee, mais avec classe, vu qu’ils se vouvoient. :)


                        • Abou Antoun Abou Antoun 27 juin 2012 19:54

                          Les italiens ont en plus du tutoiement deux niveaux de politesse, ils utilisent fréquemment la troisième personne du singulier.
                          En France cela existe aussi à la campagne, sans marque particulière de déférence, ou bien dans les relations de domestique à maître ou le vouvoiement est considéré comme une familiarité, mais cela se perd.


                          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 27 juin 2012 21:28

                            En Polynésie tout le monde se tutoie .

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