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Les commentaires de epicure de samos



  • epicure de samos 14 avril 2009 14:25

    Soit, Vivi.
    Vous n’éprouvez aucun sentiment particulier contre moi et je suis heureux de savoir que j’ai le droit de m’exprimer.

    Je sais parfaitement que l’article à l’origine de notre discussion a été publié par Roseau et j’ai tenté de lui répondre, y compris sur l’impartialité des juges qui ont condamné Colonna…
    Quant à vous, je ne vous ai répondu que parce que vous me citiez au milieu d’une liste d’intervenants dans lesquels je ne me reconnais vraiment pas.

    J’ai toujours écrit, en gros, que même si Colonna et ses avocats ne m’ont pas convaincu de son innocence, je n’ai jamais pensé que les juges d’une cour d’assises spéciale pouvaient être vraiment impartiaux.
    Une cour d’assises spéciale est pour moi une juridiction politique qui refuse de dire son nom.
    Et c’est un vrai problème dans un pays qui prétend être une démocratie.

    J’ai réagi à l’article de Roseau sans jamais m’arrêter sur le fait que Colonna est Corse mais plutôt sur le fait qu’il est un militant nationaliste corse qui, se revendiquant comme tel, n’a jamais fait la moindre déclaration condamnant une violence à laquelle il a lui-même participé.
    « Broder » sur le fait il y ait en Corse, des mafieux, des homicides non élucidés, du racket, des plastiquages, des faux témoignages, etc, je crois que ce n’est pas du tout hors sujet.
    Et les exemples que vous me donnez viennent plutôt confirmer qu’infirmer mon analyse…
    Qu’un quidam avoue avoir trucidé son frangin pour des questions d’argent ou qu’un papy avoue avoir dézingué bobonne après des années de vie commune n’est pas exactement du même acabit que des exécutions en règle menées par des groupes armés, que ces groupes armés soient politiques ou mafieux.
    Et je ne pense pas que, même en y passant des heures, vous trouviez une région française où une bande de gugusses aient eu l’idée saugrenue de révolvériser un préfet dans la fumeuse optique d’unir des mouvements politiques concurrents pour ne pas dire ennemis.

    D’ailleurs, le simple fait que, justement, vous ne voyiez pas ou refusiez de voir la nuance entre de simples homicides qui relèvent du banal fait divers et une violence institutionnalisée qui dénote une dérive suicidaire, illustre bien mes propos sur le rapport de complaisance que les gens les mieux intentionnés (et vous en faites certainement partie) entretiennent en Corse, avec la violence.

    Il n’a jamais été dans mon intention d’en rajouter sur la mauvaise réputation des Corses, mauvaise réputation dont je renifle moi aussi les relents.
    Je fais juste un constat et plutôt qu’une accusation, il me semble que je donne dans le registre de la déploration. Car je déplore, en effet, que la Corse soit victime de ceux, quels qu’ils soient, qui utilisent la violence et le meurtre pour asseoir des positions de pouvoir.

    Quant à l’affirmation que les médias seraient friands du moindre fait divers se produisant en Corse, je crois que vous vous trompez grandement et que cela fait partie d’une myopie propre à l’opinion corse.
    Les longues séries de meurtres qui affectent la Corse ne font généralement pas plus d’un entrefilet dans la presse nationale et c’est plutôt en Une de la presse régionale que s’étalent la relation détaillée de ce genre de méfaits.



  • epicure de samos 11 avril 2009 23:56

    Vivi,

    Vous ne m’aimez pas, ok.
    Mais vous avez tort de me mettre dans le même sac que Chuk Norris, Bluelight, etc… Car je crois que mes idées, certes opposées aux vôtres, sont quand même un peu plus étayées que les leurs.
    Contrairement à eux, j’essaie de parler sans haine mais avec pugnacité et lucidité de ce que je connais et de la manière dont je ressens les choses.
    Je peux aisément comprendre que mon ressenti ne vous convienne pas, ne vous intéresse pas ou vous énerve parce qu’il est décalé au regard de ce que l’on dit généralement en Corse.

    Je vous pose néanmoins deux questions…
    Estimez-vous que n’ont le droit de s’exprimer dans cet espace que ceux qui sont convaincus des mêmes choses que vous ?
    Ou bien considérez-vous que cet espace est un espace de liberté où chacun, tant qu’il reste dans le cadre de la ligne éditoriale générale, peut apporter sa petite pierre à l’édification d’une réflexion même quand il n’a pas la « mentalité » et la « faculté intellectuelle » requises ?

    Mon « copié-collé » n’avait d’autre but que d’appuyer mon intervention précédente.
    Je suis bien content pour vous qu’il ne vous soit jamais rien arrivé de fâcheux en Corse…
    D’autres ont eu moins de chance que vous.
    Erignac par exemple.
    Ou ces deux jeunes assassinés hier.
    Avant-hier encore, les pères, mères, frères et sœurs de ces deux jeunes auraient peut-être tenu des propos lénifiants similaires aux vôtres.
    Mais aujourd’hui, je parie que leur vision de la réalité corse s’est sans doute un peu rapprochée de la mienne.

    Le mal est partout. Je ne suis pas assez con pour l’ignorer. Et la violence fait partie de l’Homme.
    Mais il est des lieux — et la Corse en est un — où la permanence et la répétition de la violence, et la complaisance que l’on y entretient avec elle, deviennent pathologiques.

    C’est de cela et pas d’autre chose dont je parle depuis le début de mes interventions.



  • epicure de samos 11 avril 2009 11:31

    Cher Claude Papi,

    Je reconnais volontiers que le portrait que je dessine de la Corse est particulièrement noir.
    Mais il s’agissait avant tout de démontrer que la Corse présente aussi quelques défauts et qu’elle n’est pas la patrie des bisounours que nous décrit Vivi.
    J’admets volontiers que la Corse est peuplées d’hommes et de femmes aimables, affectueux, respectueux, généreux auprès de qui il est agréable de vivre.
    Mais elle abrite aussi quelques personnages sans foi ni loi si ce n’est celle du plus fort.
    Je reconnais sans problème que je ne suis pas mort de trouille lorsque je me promène en Corse, lorsque je bois une petit café en terrasse, lorsque je taquine la truite dans le Liamone ou le Taravo ou lorsque je séjourne dans les deux villages dont je suis originaire.

    Mais je pense qu’il en irait tout autrement si je décidais, par exemple, d’y créer une entreprise. Et à ce sujet, je peux citer quelques exemples de gens qui ont connu de gros ennuis en refusant de céder aux pressions de « protecteurs » en tout genre.

    Et je suis en colère lorsque je constate qu’une partie des Corses refusent de voir que notre île est en danger.



  • epicure de samos 11 avril 2009 11:05

    Chère Vivi,

    Juste une brève tout fraîche pour vous mettre, très pacifiquement, un peu de plomb dans la cervelle et pour nuancer, si c’est possible, vos enthousiasmes.

    "Deux hommes ont été tués par balles vendredi en fin d’après-midi à Baleone, à la sortie d’Ajaccio, ont indiqué les services de sécurité intérieure.
    Selon les pompiers, les deux victimes seraient tombés dans un guet-apens tendu par plusieurs tireurs encagoulés.
    "Deux individus à bord d’une Peugeot 206 ont été pris sous un feu nourri par plusieurs individus qui se trouvaient à bord d’un véhicule utilitaire blanc qui a pris la fuite", a indiqué la substitut du procureur Geneviève Durand-Siabrini, sur le lieu du crime.
    "Il s’agit probablement d’un nouvel épisode des règlements de compte que connaît le grand Ajaccio depuis plusieurs mois", a déclaré à l’AFP le procureur de la République d’Ajaccio José Thorel.
    "Les deux victimes sont des jeunes déjà connus des services de police", a indiqué un porte-parole des services de sécurité qui s’est refusé à divulguer leur identité.
    Ils n’appartiennent pas au milieu du grand banditisme, selon une autre source policière qui a évoqué des faits antérieurs de braquages.

    Sur place, près du rond-point d’un centre commercial, les enquêteurs de la police scientifique ont marqué l’emplacement d’une vingtaine de douilles qui entourent la voiture où se trouvaient les deux hommes tués, a constaté un journaliste de l’AFP.

    Une enquête de flagrance pour assassinat a été ouverte et confiée à la Direction régionale de la police judiciaire."

    « Le Corse est bon, il est juste et courageux, il a le sens des valeurs, celui de l’honneur… » mais certains Corses ne sont ni bons, ni courageux.

    Certains même sont de parfaits salauds dont le sens des valeurs et de l’honneur est assez dévoyé, il me semble…



  • epicure de samos 11 avril 2009 00:51

    Chère Vivi,

    Une fois de plus vous n’expliquez rien mais vous assénez vos « vérités » dont je pourrais moi aussi juger qu’elles ne valent même pas les « trois sous » que vous m’accordez généreusement.
    J’écris effectivement que les faux témoignages et les subornations de témoins sont monnaie courante et je le maintiens parce que c’est une réalité.
    Que vous ne le voyiez pas ou que vous fassiez semblant de ne pas le voir revient à peu près au même.
    J’écris que les faux témoignages et les subornations de témoins sont monnaie courante mais je pourrais aussi bien écrire que la Corse crève de la violence et qu’elle est une des régions européennes où les meurtres et les assassinats ( près de 400 restés impunis depuis le début des années 90 ) sont les plus fréquents…
    23 en 1991.
    42 en 1992.
    37 en 1993.
    40 en 1994.
    61 en 1995…
    Voulez-vous, pour votre gouverne, que je continue cette liste jusqu’en 2009 ?

    Je pourrais tout aussi bien écrire que « l’Etat colonial » a bien moins tué que les guerres intestines entre nationalistes.
    Pour étayer mon propos, je pourrais citer la guerre de 1990, pendant la période d’éclatement du FLNC.
    Ou celle de 1993, lorsque l’assassinat de Sozzi déclencha des meurtres en série.
    Ou encore celle de 1995-1996, lorsque les affrontements nationalo-nationalistes précipitèrent dans la mort un bonne vingtaine d’anciens « fratelli di lotta ».
    Pareil en 1999, lors de nouvelles divisions internes…
    Voulez-vous que je vous donne des noms, des faits, des dates, des lieux ou me croyez-vous sur parole ?

    Je pourrais écrire aussi que depuis 1985, sans discontinuer, les deux départements corses sont parmi ceux qui détiennent le record du nombre de morts par accidents de la route. Refus du port de la ceinture de sécurité. Vitesse excessive. Non respect du code de la route. Incivilités en tous genre. Sentiment d’impunité.
    Et je pourrais ajouter que 60 % des victimes de ces accidents ont entre 18 et 30 ans… Vous avez certainement vu ces stèles et ces petits bouquets le long de nos routes…

    Je pourrais citer le drame de Furiani qui demeure sans doute, à vos yeux énamourés, un signe de vitalité de la société corse.

    Je pourrais vous parler de cette majorité silencieuse (rassurez-vous, vous n’en faites apparemment pas partie) qui vit dans la peur et qui condamne officieusement parce qu’elle a compris que la violence n’est plus circonscrite à des cercles restreints mais qu’elle peut atteindre n’importe qui de plein fouet.
    Je pourrais vous citer tel maire bien corse d’un village bien corse qui déclare : « Il ne faut plus parler de code d’honneur ou de loi du silence. Ce qui domine aujourd’hui, c’est la trouille. »
    Et je pourrais ajouter que lorsqu’une société aussi fragile que la société corse crève de peur, c’est qu’elle ne va pas tarder à crever tout court.

    Je pourrais vous raconter ces gosses complètement paumés qui n’imaginent pas sortir sans arme parce qu’ils ont grandi dans ce climat de violence où le plastiqueur, le racketteur, l’assassin sont tenus pour des héros.
    Je pourrais vous entretenir de tel dirigeant « clandestin » qui fit grassement son beurre en vendant le stock d’armes de guerre de son mouvement aux adolescents de Lupino et de Montesoro à la seule condition qu’ils se tiennent prêts à agir le jour où « on » le leur demanderait.

    Bien droite dans vos « scarpi grossi », chère Vivi, vous préférez penser que je suis mal dans ma peau, que je m’adonne à je ne sais quel business inavouable et que, Corse mais renégat, je dénigre quand je ne fais que décrire une réalité que vous ne voyez même plus parce que vous aimez mieux votre aveuglement qu’un début de prise de conscience.
    C’est cette cécité qui vous fais écrire « que le Corse est bon, il est juste et courageux, il a le sens des valeurs, celui de l’honneur… » ce qui est à peu près aussi vain et creux que de dire que le Chinois est fourbe et cruel, l’Arabe sale et voleur et le Juif avare et malhonnête.

    « Je suis libre jusque dans mon âme, » écrivez-vous de manière un peu grandiloquente.
    Pour ma part j’ignore si l’âme existe et puisque vous vous sentez libre, je vous laisse donc libre de soutenir Colonna ou un autre.
    On a les héros que l’on peut et je vous abandonne très volontiers ceux que vous vous êtes choisis.

    Quoi que vous en pensiez, j’aime la Corse.
    Par dessus tout mais d’un amour qui, fort heureusement, ne ressemble pas au vôtre.
    Et c’est parce que je l’aime par dessus tout que je souffre de la voir aux mains de gens qui, comme vous, l’étouffent en prétendant l’étreindre.



  • epicure de samos 10 avril 2009 15:00

    Chère Vivi,

    Certes, je n’ai pas la même opinion que vous quant à l’innocence de Colonna même si je vous rejoins sur les très mauvaises manières que font les juridictions d’exception à l’idée même de Justice.

    Je ne vois cependant pas ce qui vous autorise à écrire que j’en aurais « après les Corses » et que je me réjouirais que soient « bafoués les droits d’un Corse ».

    Comme je l’ai déjà écrit à Roseau — mais vous n’avez sûrement pas relevé puisque vous avouez ne faire que « survoler » les commentaires qui ne vont pas dans le sens de vos convictions — je suis Corse, né en Corse, d’une mère Corse née en Corse, d’un père Corse né en Corse et je peux remonter comme ça assez loin dans le temps.
    Votre commentaire, désobligeant mais qui, en l’occurence, tombe piteusement à côté de la plaque, ne fait que souligner un trait de votre psychologie : vous êtes convaincue que les Corses sont les victimes de je ne sais quel complot ourdi par je ne sais qui.
    C’est une forme de paranoïa assez courante dans les milieux nationalistes et elle ne débouche généralement pas sur de bonnes choses…

    Pour ma part, tout Corse que je sois, je ne me sens absolument pas victime et j’essaie au moins d’argumenter ce que j’avance sans avoir recours à des explications fumeuses.
    J’ai mes opinions et vous n’y souscrivez pas.
    Vous avez les vôtres et je ne les partage pas.
    Ça ne vous donne pas pour autant le droit de manier — comme Roseau d’ailleurs — les sous-entendus fielleux et les généralisations hâtives.
    Ce faisant, vous discréditez votre cause plus que vous ne la servez.



  • epicure de samos 10 avril 2009 13:45

    Cher Claude Papi,

    Comme vous ne l’ignorez pas, le tueur du préfet porte une perruque blonde.
    Et l’assassinat a lieu à une heure tardive et dans une rue mal éclairée.

    Marie Ange Contart, dont on met souvent en avant la profession de croupier, sous entendant par là qu’elle est forcément physionomiste, n’a vu l’assassin, selon ses propres dires, que l’espace d’une « demie seconde ». Mais elle fait une description assez précise de l’assassin.
    Sa mère, assise à ses côtés, sans doute moins physionomiste qu’elle, ne voit pas la même chose…
    L’autre témoin dont vous parlez, Colombani, ami du préfet, ne reconnaît pas Colonna mais, pour nuancer son témoignage, il est à une vingtaine de mètres de la scène de crime, il fait nuit et je vous le rappelle, l’assassin est grimé.

    Vous jugez scandaleux et considérez comme une preuve de manipulation que, suite à la déposition de Maranelli accusant Colonna, les policiers aient « fait des photocopies de ce 1er procès-verbal pour le présenter à Alessandri. »
    Or, la pratique policière qui consiste à bidonner des aveux et à produire un faux PV d’audition pour faire craquer un gardé à vue n’est pas exceptionnelle, loin s’en faut. Une audition criminelle n’est pas une conversation entre gens de bonne compagnie.
    C’est une partie de poker où chacun des joueurs triche.
    On peut déplorer la méthode mais elle se pratique chaque jour dans les commissariats de France et de Navarre. Et, au regard du code de procédure, elle n’est pas illégale.

    Il est vrai que je ne parle pas de ceux qui n’ont pas nommé Colonna.
    Mais que dire d’Istria qui, dénoncé par tous les membres du groupe comme étant le chauffeur d’une des voitures utilisées pour « l’opération », a toujours nié sa participation ?
    Et que dire de Versini qui a refusé de participer à l’assassinat parce qu’il lui était impossible de concourir à la mise à mort d’un homme ?
    Cependant, concédez que ceux qui ont accusé Colonna l’ont fait clairement, à maintes reprises et qu’avant de se rétracter, ils ont longtemps maintenu et réitéré leurs accusations.

    Vous avancez comme preuves qui « innocenteraient presque » Colonna (et je note l’utilisation du mot « presque ») des écoutes téléphoniques où il converse avec Alessandri, « bien après l’assassinat », écrivez-vous.
    Or, pour expliquer qu’il a accusé Colonna à tort, Alessandri met en avant un ressentiment né, selon lui, quand son ami a refusé de s’associer à l’assassinat du préfet.
    Permettez-moi de trouver étrange que deux amis désormais fâchés continuent à deviser tranquillement de tout et de rien.
    Par ailleurs, je saisis mal comment vous pouvez écrire que Colonna affirme à son ami « ne pas comprendre ce qu’on lui reproche, que c’est un coup monté, etc » alors que le nom de Colonna n’apparaît dans la procédure qu’à partir du moment où Maranelli le dénonce.
    Questionnée au sujet de ces écoutes, la juge Le Vert ne dit pas la même chose et explique qu’elles n’ont pas été versées au dossier car elles n’abordaient jamais l’affaire Erignac et n’avaient donc aucune valeur.

    La question n’est pas non plus de savoir ce que je pense personnellement des nationalistes mais plutôt d’évaluer ce que les nationalistes ont fait d’une cause qui, au départ, n’était pas plus mauvaise ou illégitime qu’une autre.
    Dois-je vous rappeler que fondé à ses débuts sur l’idée d’une propagande armée — c’est à dire d’une lutte strictement politique s’appuyant sur des actions militaires limitées et purement symboliques — le FLNC a basculé, dès les premières répressions et sous couvert d’une Lutte de Libération Nationale, dans une action violente imposée par les éléments les plus « droitiers », pour ne pas dire fascisants, du mouvement ?
    Cette dérive fascisante et claniste a produit les dérives que vous savez.
    Colonna était répertorié de longue date comme un activiste de ce FLNC fascisant et claniste… Faut-il rappeler qu’en 1994, les flics avaient déjà eu l’occasion d’entendre conjointement, sans retenir de charges contre eux, Colonna, Ferrandi et Alessandri, dans le cadre de l’enquête sur la tentative d’assassinat de Pierrot Poggioli, chef suprême du FLNC tombé en disgrâce et devenu entre-temps conseiller régional à l’Assemblée territoriale ?

    Pour finir, je ne défends absolument pas la validité et l’impartialité de la cour d’assises spéciale qui a jugé Colonna.
    Je suis même tout à fait disposer à admettre qu’une juridiction d’exception n’a pas de place dans une démocratie digne de ce nom (mais sommes nous encore en démocratie ?) et qu’elle n’est pas le meilleur garant pour rendre sereinement et équitablement la justice.

    Mais Colonna se serait contenté d’élever paisiblement ses chèvres et de militer pour ses idées sans verser dans les dérives sanglantes et affairistes d’un mouvement qui s’est totalement discrédité, il n’aurait pas aujourd’hui à subir personnellement ce discrédit et les conséquences d’un énorme gâchis.



  • epicure de samos 9 avril 2009 16:10

    Cher Roseau,

    Que d’amabilités en si peu de lignes ! Vous vous surpassez !

    Libre à vous de déceler dans mon texte plus de mensonges et d’inexactitudes que dans les propos et retournements successifs des assassins d’Erignac.

    Ecrivez ce que vous voulez mais permettez-moi de vous répondre que je ne m’applique nullement « à démontrer que la justice a bien agi dans ce procès. »
    Je crois au contraire que la justice s’est montrée, comme souvent dans ce pays, très au-dessous de ce que les citoyens pouvaient en attendre. Et que c’est son incapacité à assumer son rôle face au système de défense de Colonna plus que les éléments objectifs de son « innocence » qui ont a semé le doute dans les esprits.

    Je parle en effet des revirements de Marie-Ange Contart parce que ces revirements existent et qu’ils ont été consignés.
    Et c’est vous qui mentez lorsque vous écrivez que la cour a refusé le supplément d’information que demandaient les avocats de Colonna suite à la divine surprise que furent, l’espace de quelques jours, les pseudo révélations de Vinolas.
    Ce complément d’information a bien été accordé et les deux militants nationalistes ont bien été identifiés… Et ce sont les avocats de Colonna qui ont jugé plus prudent pour leur client que ces deux-là ne viennent pas déposer au procès.

    Vous parlez, au sujet de mon texte, de « beaucoup d’omissions volontaires » mais, évidemment, sans dire lesquelles.

    Vous m’accusez de mauvaise foi et me reprochez d’écrire que : « la Corse n’est pas à un faux témoignage et à une subornation de témoin près »… De ce point de vue, je vous répondrais que vous n’avez pas le monopole de la vérité historique et que, de tous temps, ces choses-là ont existé en Corse. Et pour être tout à fait juste, dans une bonne partie du bassin méditerranéen.
    Tout Corse un peu au fait des choses le sait et l’admet.
    Que vous vous en offusquiez ne change rien à cette réalité d’ordre sociologique et met seulement en évidence votre propre partialité ou votre ignorance.

    Mettant définitivement bas les masques, vous l’expert « en amalgames à deux balles », vous finissez par l’insulte gratuite en écrivant : « j’en viendrais à croire que vous avez vous-même trempé là-dedans. ».
    Je suis désolé de vous décevoir, cher Roseau, mais je me garde bien de tremper dans quoi que ce soit. Je suis simplement un citoyen qui s’informe et cherche à comprendre au-delà des appartenances claniques.

    Pour finir, car je vous sens venir de loin, cher Roseau, j’ai quelques quartiers de « corsitude » qui remontent loin et vous feraient sans doute pâlir d’envie.
    Ne m’attaquez donc pas sur ce terrain : vous seriez certainement perdant.



  • epicure de samos 9 avril 2009 14:53

    Cher Philippe Antonetti,

    Ma « prétendue démonstration » comme vous dites ne cherche pas à démontrer quoi que ce soit et mon commentaire est simplement l’expression de l’idée que je me fais de cette affaire.

    Vous affirmez que le jour de l’assassinat du préfet, « Colonna est simultanément en deux endroits distants de 50 km » ce qui est faux.
    Trois hommes (Maranelli, Ferrandi et Alessandri) et une femme (l’épouse de Ferrandi) affirment que Colonna était bien avec eux le soir de l’assassinat, affirmations qui ne leur ont pas été extorquées sous la torture et qu’ils ont maintenues pendant 18 longs mois avant de changer — miraculeusement ? — de version…
    Sans doute le délai de réflexion nécessaire à la manifestation d’une vérité… fluctuante.

    Si vous lisez bien mon commentaire précédent, je ne passe pas sous silence les mensonges des enquêteurs et je vous concède volontiers que le sémillant Marion n’est pas ce que l’on pourrait appeler un homme de confiance et que les flics de la DNAT ne sont pas des enfants de chœur…
    Cependant, et pardon de me répéter, les aveux circonstanciés de Maranelli, Ferrandi et Alessandri sont là et bien là.
    Et ils accusent tous Colonna d’être le tueur du préfet…
     
    Je ne sais pas où vous avez déniché que la juge Le Vert remet « en cause la version officielle des 3 tueurs » mais elle le fait si bien que les avocats de Colonna — sans doute pour s’en faire une alliée — portent plainte contre elle ( et contre Bruguière et Thiel) au motif que ces trois juges chargés de l’instruction de l’affaire Erignac, auraient fait obstacle à la manifestation de la vérité en ne versant pas au dossier des écoutes favorables à leur client… Les avocats de Colonna leur reprochent d’avoir « détruit, soustrait, recelé ou altéré des documents publics de nature à permettre la manifestation de la vérité ».
    Versées aux débats après la désertion de Colonna et de ses cinq avocats, ces écoutes, réalisées entre décembre 1998 et mai 1999, démontreraient que contrairement à la version que donne le très antipathique Marion ( « Colonna n’était pas une priorité pour moi »), les enquêteurs avaient connaissance de contacts fréquents entre Colonna et plusieurs membres du commando avant leur interpellation…
    Etranges comportements pour des hommes qui s’en veulent à mort au point qu’ils accuseront bientôt Colonna de faits dont il serait innocent.

    Vous écrivez que « les témoignages des gendarmes de Pietrosella démontrent la présence de conjurés supplémentaires » ce qui est peut-être vrai dans l’affaire de l’attaque de cette gendarmerie et dans le vol de l’arme qui servira à tuer le préfet mais ne prouve rien quant à l’innocence de Colonna concernant l’assassinat proprement dit.

    Contrairement à ce que vous écrivez, je ne prends pas pour argent comptant la version de l’accusation mais je me contente de fonder mes réflexions sur l’existence (et, jusqu’à preuve du contraire, la véracité) des aveux de Maranelli, Ferrandi et Alessandri.

    Vous estimez que je « dénigre » Marie Ange Contard mais je renvoie seulement aux propos qu’elle a tenus dans ses premières dépositions et qui ont bien changées comme démontré dans le commentaire que j’ai posté précédemment.
    J’ajoute que l’histoire judiciaire de la Corse (et pas seulement celle du nationalisme) est pleine d’exemples de faux témoignages, de subornations de témoins et de rétractations inexpliquées.

    Concernant le témoignage à la barre d’Alessandri, je ne rejette pas la responsabilité de sa non exploitation sur les défenseurs de Colonna mais je renvoie une fois de plus aux multiples variations des déclarations d’Alessandri…
    Pour rappel : en 1999, placé en garde à vue, Alessandri accuse Colonna… Il l’accuse pendant 18 mois y compris devant les juges d’instruction… En 2000, il le dédouane… En juillet 2003, pendant le premier procès des assassins d’Erignac, ce n’est plus seulement Alessandri qui jure ses grands dieux que Colonna n’était pas là le soir de l’assassinat mais tous les membres du commando… En octobre, désormais condamné, Alessandri s’accuse d’être le tueur… En 2009, il explique qu’il a accusé Colonna par esprit de vengeance, chose qu’il n’avait jamais dite auparavant…
    Ça fait beaucoup de variations pour un seul homme ne trouvez-vous pas ?
    Et la question se pose de savoir quel sens Alessandri donne au mot « vérité ».

    Je n’élude pas soigneusement « l’ersatz de complément d’information » ordonné suite au témoignage de Vinolas mais j’en donne la seule explication qui vaille à savoir que les avocats de Colonna n’ont pas voulu entendre les deux militants nationalistes mis en cause par Vinolas parce qu’ils savaient pertinemment que rien de favorable ne sortirait de leur audition.

    Quant au refus d’une reconstitution que vous mettez au débit de la cour, dois-je vous rappeler que jusqu’à son procès en appel, Colonna a toujours refusé de se prêter au jeu de la reconstitution car, comme il l’expliquait noir sur blanc dans sa fameuse lettre envoyée au RIBOMBU, il ne reconnaissait aucune légitimité à une justice dite « coloniale ».
    Sachant parfaitement que Colonna ne s’y soumettrait pas et que de toutes façons, ils ne l’obtiendraient pas, la gesticulation des défenseurs autour de cette demande de reconstitution était donc purement tactique.
     
    Pour finir et pour répondre très directement à la critique que vous me faites de mettre mon poids dans le mauvais plateau de la balance, je pense que depuis 30 ans qu’il se manifeste au nom d’un peuple qui ne le suit pas, le nationalisme corse a donné, bien plus que mes modestes et inoffensives réflexions, une singulière image de la justice en n’hésitant jamais à utiliser pour faire valoir ses « idées » , le chantage, la terreur et souvent, très souvent, le meurtre sans jugement préalable.

    Cher Philippe Antonetti, comme beaucoup des soutiens de Colonna, vous avez des indignations sélectives.



  • epicure de samos 9 avril 2009 01:32

    Entendons nous bien.
    Je n’ai pas de sympathie particulière pour les préfets (surtout par les temps qui courent) pas plus que je n’en ai pour les flics ou les magistrats.
    Et je ne suis pas de ceux qui disent, la bouche en cœur, qu’ils font confiance à la justice de leur pays.
    Mais je n’ai pas non plus beaucoup d’attirance pour les nationalistes corses en particulier et pour les nationalismes en général.

    Contrairement à vous, Roseau, et à beaucoup des commentateurs qui vous tressent des couronnes de laurier, je ne joue pas non plus l’intime conviction des supporters de Colonna contre l’intime conviction des jurés professionnels qui ont lourdement condamné Colonna.

    J’essaie de faire preuve de logique et d’indépendance d’esprit. Point barre.

    Le soir de l’assassinat, Maranelli chassait la bécasse, Ferrandi regardait France 3 et Colonna livrait du brocciu, alibis confirmés, au moins pour les deux premiers, par leurs épouses…
    Jusque là, rien d’anormal. Il est rarissime que des personnes mises en cause dans une affaire criminelle passent aux aveux dès les premières heures de leur garde à vue.

    Manque de bol pour Maranelli et Ferrandi, les bornes relais couvrant la zone située entre la préfecture d’Ajaccio et le théâtre Kallisté révèlent que huit coups de fil ont été échangés entre eux dans les 40 minutes qui précèdent l’assassinat du préfet Erignac.

    La compagne de Maranelli craque la première.
    Puis c’est Maranelli qui avoue son implication.
    Et qui explique le rôle de ses complices.
    Selon ses aveux :
    1) Il est le guetteur chargé de donner le top départ de l’opération.
    2) Ferrandi est le chef du commando.
    3) Colonna est le tireur.
    4) Alessandri est chargé de protéger Colonna. C’est le même Alessandri qui, affirmant que Colonna a abattu le préfet Erignac, donne des détails : « Yvan Colonna se trouvait derrière moi. Presque immédiatement après avoir croisé le préfet, j’ai entendu des coups de feu […]. J’ai retourné la tête, et j’ai vu le préfet à terre. »
    5) Ottaviani est le chauffeur qui après avoir transporté Ferrandi, Colonna et Alessandri sur les lieux, les récupère après l’assassinat pour les conduire au domicile de Ferrandi.

    L’épouse de Ferrandi avoue aux flics que son mari, Colonna et Alessandri ont effectivement passé la nuit chez elle.
    Et Ferrandi, le chef du commando, confirme les dires d’Alessandri concernant la participation de Colonna.

    On peut gloser tant qu’on veut sur les mensonges, les approximations ou les tripatouillages des flics.
    Mais ces aveux initiaux sont si peu remis en question qu’au cours de l’instruction, Maranelli , Alessandri et Ferrandi les réitèrent devant les juges et en présence de leurs avocats.

    Ils ne se rétractent qu’un an et demi plus tard.

    Chargé de déterminer les causes de la mort du préfet par une autopsie et non par une expertise balistique, Paul Marcaggi, médecin légiste d’Ajaccio mais pas balisticien, émet l’hypothèse d’un tireur ayant une taille proche de celle du préfet : « …en tant qu’expert, je constate que le préfet Erignac mesurant 1m83, a été tué d’une première balle, entrée derrière l’oreille gauche, et tirée dans une trajectoire proche de l’horizontale. Peut-on en déduire la taille de l’assassin ? Je ne peux pas être formel. Le préfet pouvait, par exemple, avoir la tête légèrement penchée. De plus, je n’ai pas été invité à la reconstitution qui aurait permis de valider, ou d’infirmer, de nombreuses hypothèses et d’éviter cette controverse. »
    Au dire de Marcaggi, cette hypothèse n’est donc ni validée ni infirmée…
    Mais faisant grand cas des déclarations de Marcaggi, les supporters de Colonna y voient la preuve qu’il ne peut pas avoir été le tireur puisqu’il ne mesure qu’1m72…
    Mais ils se gardent bien de noter que Joseph Colombani, haut fonctionnaire territorial qui attend devant le Kallisté, à une vingtaine de mètres du lieu où est abattu Erignac, a formellement déclaré que lors de l’agression, le préfet s’est : « courbé presque à angle droit ».

    Ami de Colonna, Alessandri, retire le nom de Colonna de ses déclarations en janvier 2000 après l’avoir précisément mis en cause quelques mois plus tôt.
    En juillet 2003, devant la cour d’assises spéciale, Alessandri exclut définitivement Colonna du commando et remet en cause son propre rôle de protecteur du tireur.
    En octobre 2003, après avoir été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité comme coauteur de l’assassinat du préfet, Alessandri change encore de thèse et s’accuse cette fois d’avoir lui-même exécuté Erignac.

    Les supporters de Colonna font mine de voir dans les déclarations d’Alessandri une preuve supplémentaire de son innocence.
    Mais alors qu’ils faisaient grand cas des déclarations du médecin légiste quand il parlait d’un tireur dont la taille aurait pu avoisiner celle du préfet, ils ignorent superbement qu’Alessandri est à peine plus grand que Colonna (1m72 pour Colonna et 1m75 pour Alessandri).

    En mars 2009, durant le procès en appel, Alessandri peine à expliquer ses successifs et tardifs revirements.
    Répondant à une question de Maître Simeoni, Alessandri explique que ce sont la peur d’assumer son geste et l’envie de gagner du temps qui l’auraient conduit à dénoncer, à tort, son ami.
    Mettant cette dénonciation sur le compte d’une vengeance, il ajoute :
    « J’ai des reproches à faire à Yvan. Quand j’ai décidé de franchir le pas de la violence clandestine, j’ai espéré qu’il ferait partie de notre groupe. J’en ai voulu à Yvan Colonna de ne pas y être allé avec nous pour être cohérent avec son discours, plutôt que d’avoir laissé des jeunes comme Didier Maranelli et Martin Ottaviani monter au charbon. ».
    La phrase — qui, soit dit en passant, fait de Colonna le portrait d’un ultra — a semé le doute mais n’a été suivie d’aucune question des avocats de la défense.
    Il faut cependant rappeler que ce n’est pas Alessandri mais Maranelli qui fut premier à mettre Colonna en cause et que, chronologiquement, les aveux d’Alessandri et de Ferrandi sont ultérieurs à ceux de Maranelli.
    Maranelli — un des « jeunes » — avait-il lui aussi une dent contre Colonna ?
    Et si oui, laquelle ?
    Mystère…

    En 2009, Vinolas, ex-secrétaire général adjoint d’Erignac, indique à la barre que deux autres hommes ont peut-être participé à l’assassinat du préfet.
    Fidèles à leur défense de rupture, les avocats de Colonna sautent sur l’occasion, font monter la mayonnaise et exigent un supplément d’information…
    Mais une fois les deux supposés complices identifiés, les avocats de Colonna ne réclament pas leur audition parce qu’ils savent parfaitement que ces deux militants nationalistes ont déjà été interrogés… et disculpés.

    Toujours en 2009, témoignant à la barre, des membres du commando déjà condamnés, prétendent — pour la première fois depuis 1999 — que d’autres personnes ont participé au meurtre.
    Ils parlent maintenant de deux (et non plus trois) complices présents sur la scène de crime.
    Manière assez maladroite de mettre, une fois de plus, Colonna hors de cause…
    Mais malgré ces « révélations » de dernière minute, la thèse selon laquelle Colonna aurait été dénoncé à tort par ses amis pour en protéger d’autres, non identifiés, ne tient toujours pas.
    Même en admettant qu’Alessandri en voulait à Colonna, on comprend mal l’intérêt que Maranelli et Ferrandi auraient eu à dénoncer un innocent pour protéger les véritables coupables ?

    A aucun moment, les membres condamnés du commando ne sont capables d’apporter une réponse crédible à cette question pourtant essentielle.
    Et la défense peine ( ou ne cherche sciemment pas ) à s’appesantir sur ce point crucial.

    En voiture avec sa mère le soir du 6 février 1998, dans un endroit mal éclairé de la rue Colonna-d’Ornano, Marie-Ange Contart, 32 ans, croit entendre des pétards puis voit un homme blond qui tire à terre et un homme brun qui se tient à ses côtés. La scène, extrêmement brève, se joue à 1m50 de sa voiture.
    Dans ses premières déclarations, elle fait la description suivante du tireur : « blond, cheveux mi-longs, bien coiffé, d’1m70, au visage mince et creusé, lèvres fines, menton pointu, âgé de 35 à 40 ans, avec des traits marqués ».
    Excepté les cheveux blonds mi-longs, la description correspond assez précisément au profil de Colonna. Mais il sera établi, d’après les aveux des membres du commando, que le tireur portait, ce soir-là, une perruque blonde.
    Au cours du procès, en première instance puis en appel, Marie-Ange Contart change pourtant d’avis : « Je suis sûre et certaine. Ce n’est pas M. Colonna que j’ai vu ce soir-là. Ce n’est pas son regard, ce ne sont pas ses traits, ce n’est pas son visage. »
    Etrange revirement…
    Mais la Corse n’est pas à un faux témoignage et à une subornation de témoin près.

    Contrairement à vous, cher Roseau, je n’ai pas allumé de bougie en l’honneur de Colonna.
    Car j’ai moi aussi des doutes.
    Des doutes qui portent beaucoup plus sur l’attitude, les revirements successifs et les propos sibyllins des membres du commando déjà condamnés que sur l’innocence de Colonna.

    Mais après tout ces hommes déshonorés par la stupidité de leur crime ont-ils encore assez de dignité, de ressentiment et d’intelligence pour ne pas disculper totalement un coupable qui se dérobe à ses responsabilités ?



  • epicure de samos 6 avril 2009 18:18

    Le grand Nougaro aurait dit (avec l’accent de Toulouse) : "Taverne, il poète plus haut que son cul."
    Pardon pour la citation.
    J’ai pas pu m’en empêcher.
    Mais promis juré, c’est le dernier…



  • epicure de samos 6 avril 2009 14:25

    Nicolas Bruni-Sarkozy, intellectuellement médiocre, se complait à labourer, semer et récolter la haine.
    C’est sa raison de vivre et son unique programme.
    Le Fouquet’s et Bolloré ? C’est pour la alimenter la haine…
    Les vacances aux States ? Pour la haine…
    Kouchner et Ockrent ? Pour la haine…
    Besson ? Pour la haine…
    Rachida ? Pour la haine…
    Fadela ? Pour la haine…
    Les décalarations provocatrices sur les racailles, les musulmans, les grèves, les syndicats, les gosses, les pédophiles, les voyous ? Pour la haine…
    Le mariage avec la chipolata  ? Pour la haine…
    Val à France Inter ? Pour la haine…
    Lefevre porte parole de l’Union pour le Mépris du Peuple ? Pour la haine…

    La haine, encore la haine, toujours la haine… Rien que la haine.
    La haine des uns, des autres, de la France, des Français, des Arabes, des Africains, des pauvres, des profs, j’en passe…
    Comme si le personnage se mettait en situation politique de pouvoir un jour faire tirer dans le tas.
    Je suis sûr qu’il en rêve et que c’est ce qu’il attend.

    Alors, Nicolas Bruni-Sarkozy, Louis XVI ou Napoléon ?
    Aucun des deux.
    Monsieur Thiers peut-être.



  • epicure de samos 6 avril 2009 13:57

    C’est bien ce que j’écrivais.

    Vous n’allez pas au bout de votre logique de pseudo dénonciation et finalement, vous défendez une sorte de capitalisme mou où le spéculateur serait un gentil spéculateur, le patron un gentil patron, l’actionnaire un gentil actionnaire, le prolo un gentil prolo, le chômeur un gentil chômeur… et le président un gentil président.

    Concernant Bayrou, vous me demandez de citer mes sources… Apparemment c’est votre petite manie, les sources…
    Mais demandez donc à Bayrou et à vos copains du MoDem s’ils n’inscrivent pas leur action politique dans le cadre de l’économie de marché, c’est à dire d’une économie de type capitaliste ?

    Quant à votre couplet sur le marxisme qui serait reponsable de tellement de dégats, il me semble que vous confondez le marxisme comme grille de lecture du monde et le marxisme-léninisme qui fut le dévoiement d’une très bonne et belle idée…
    C’est un peu comme si je vous balançais la pareille au sujet du catholicisme.
    N’avez-vous pas le sentiment que l’église catholique, apostolique et romaine a un peu dévoyé le message christique originel au prix de nombreux massacres, d’innombrables tortures, de multiples dégats et de tragiques erreurs ?
    Que répondez-vous à cela ? 

    Et enfin, cet humanisme dont vous vous gargarisez (et qui sent le missel, la sacristie et le catéchisme à plein nez… ) ?
    Qu’est-ce d’autre qu’un mot totalement creux, un fourre-tout, une sorte de voiture-balai d’un monde sans idée ?
    Où sont vos sources ? 
    A quoi vous référez-vous ?
    A quels penseurs ?
    A quels courants d’idées ?

    Affutez vos réponses ou je vous prendrai définitivement pour un benet !






  • epicure de samos 6 avril 2009 12:35

    Vous êtes bien sympathique et votre cher François Bayrou l’est tout autant que vous.
    Mais ni lui ni vous n’allez à l’essentiel.
    Il y a quelques mois encore, le capitalisme, à la satisfaction presque générale, se posait comme la forme ultime de l’organisation sociale.
    Et votre cher François Bayrou défendait (et défend toujours) cette idée.

    Longtemps avant vous, longtemps avant François Bayrou, longtemps avant le MoDem, longtemps avant le séisme financier d’octobre 2008, un certain philosophe allemand mettait en évidence les mécanismes du capitalisme et des rapports sociaux qu’il induit.
    « Du fait que l’aristocratie financière dictait les lois, dirigeait la gestion de l’Etat, disposait de tous les pouvoirs publics constitués, dominait l’opinion publique dans les faits et par la presse, se reproduisaient dans toutes les sphères, depuis la cour jusqu’au café borgne, la même prostitution, la même tromperie éhontée, la même soif de s’enrichir, non point par la production, mais par l’escamotage de la richesse d’autrui… ».

    Vous, François Bayrou et bien d’autres, mettez l’ampleur de la crise actuelle sur le compte des défaillances du système, de la volatilité des produits financiers sophistiqués et de l’impuissance du marché des capitaux et des hommes d’argent à s’autoréguler...
    Pourtant, et François Bayrou le sait parfaitement, la crise initiale, dite des « subprimes » est née de l’impossibilité de millions de ménages américains candidats à la propriété à faire face à leur endettement.
    Ces défaillances avaient une cause et une seule : l’accaparement par le capital de la richesse créée par le travail, cause que notre philosophe allemand nommait, il y a 150 ans : « loi générale de l’accumulation capitaliste ».

    Si la crise a éclaté dans la sphère du crédit, sa puissance dévastatrice s’est répercutée dans celle de la production, avec le partage sans cesse plus inégal des valeurs ajoutées entre travail et capital.
    Car là où les conditions sociales de la production sont propriété privée de la classe capitaliste, « tous les moyens qui visent à développer la production se renversent en moyens de domination et d’exploitation du producteur ».
    Ou, pour le dire autrement : l’accumulation de richesse à un pôle a pour conséquence une accumulation proportionnelle de misère à l’autre pôle.

    François Bayrou qui est certainement un brave homme mais aussi un tenant de l’économie de marché, ne peut donc pas réfléchir plus loin que le bout de ses convictions.
    Comme d’autres, il prétend possible de « moraliser » le capitalisme en oubliant que le régime de la libre concurrence est totalement étranger aux considérations morales, que l’efficacité cynique y est toujours gagnante et que le souci « éthique » n’est qu’un effet d’annonce.
    Au-delà de l’aspect moral, au-delà des patrons voyous, au-delà des délires de traders, au-delà des parachutes dorés, le problème est d’un tout autre ordre.
    Ce que François Bayrou et le MoDem ne peuvent pas penser, c’est qu’au-delà de ces comportements individuels, le capitalisme est indéfendable dans son principe même : l’activité humaine qui crée les richesses y a le statut de marchandise. Elle est donc traitée non comme une fin en soi, mais comme un simple moyen.

    Quand on prétend vouloir s’attaquer à la question de la régulation, il faut donc en revenir aux fondamentaux, c’est à dire à cette malédiction qui contraint le salarié à ne produire la richesse pour autrui qu’en produisant son propre dénuement matériel et moral. Ce que l’on peut résumer en une formule simple : perdre sa vie pour la gagner.

    Le capital reproduisant sans cesse la séparation entre moyens de production et producteurs, l’activité productive est forcément livrée à l’anarchie du système de la concurrence « libre et non faussée », où elle se convertit en gigantesque force aveugle qui subjugue et écrase l’Homme.

    C’est pourquoi, vouloir se contenter de « réguler le capitalisme », comme François Bayrou et le MoDem le préconisent est purement et simplement du charlatanisme politique.
    Réguler ce système au coût humain exorbitant, exige de s’engager dans une autre organisation sociale où les hommes contrôleraient ensemble les moyens de production.
    Tout le reste n’est que poudre aux yeux.

    Vous l’aurez peut-être deviné, le fameux philosophe allemand sité plus haut se nommait KARL MARX







  • epicure de samos 5 avril 2009 11:49

    @Jeananto

    Certes, il y a eu beaucoup (trop ?) de discussions et beaucoup (trop ?) d’hypothèses émises.
    Malheureusement, elles étaient si peu convaincantes, comme était si peu convaincante la défense adoptée par l’accusé et ses avocats (nationalistes notoires), que Colonna a été condamné pour la deuxième fois.

    Pour rappel, l’accusation s’est essentiellement appuyée sur les aveux et dénonciations détaillés et circonstantiés des autres membres du commando, aveux et accusations face auxquels leur rétractations et les témoignages de ceux qui n’ont aperçu le tueur que l’espace de quelques secondes ne faisaient vraiment pas le poids.

    Perdus pour perdus, condamnés pour condamnés, les membres du commando qui avaient eu la légereté de balancer un "innocent", n’avaient qu’à donner le nom du véritable coupable (s’il existe vraiment) pour, du même coup, regagner un peu de leur honneur, faire éclater la vérité et rendre sa liberté à Colonna.
    Ma conviction est qu’ils ne l’ont pas fait parce qu’ils n’avaient pas d’autre nom à livrer.

    La très mauvaise qualité du procès entretient peut-être le doute mais n’enlève rien à cette réalité-là.



  • epicure de samos 3 avril 2009 18:22

    Dommage, "on" a coupé la chute de mon commentaire.
    Je l’aimais bien ma chute.
    Je la trouvais bonne et elle reflétait bien ma pensée.
    Pas grave.
    L’essentiel est conservé.



  • epicure de samos 3 avril 2009 15:23

    Ce qu’il y a d’admirable chez Philippe Val, cet esprit libre, c’est la capacité hors du commun qu’il a, en s’appuyant sur son passé de « gauche », de nous asséner, depuis de trop longues années, des convictions que ne renieraient pas les néo-cons’ les plus obtus.

    Comme un néo-cons’ obtus, Philippe Val a des convictions « anti » :
    Anti-arabe et anti-musulman, parce que, voyez-vous, m’ame Michu, ces salauds d’arabes sont que des enfoirés de mahométans…
    Anti-iranien parce que, voyez-vous, m’sieur Ducon-Lajoie, les Iraniens sont rien que terroristes en puissance qui méritent bien qu’on leur balance une pluie de missiles nucléaires sur leurs sales gueules barbues…
    Antitalibans, parce que voyez-vous, Chère Carla, les Talibans sont des gueux pas comme nous qui se torchent avec vos strings affriolants, s’accrochent à leurs inélégantes burkas et refusent les bienfaits de not’ inégalée civilisation occidentale…
    Antigazaoui, parce que voyez-vous cher Ehud Olmert, j’ai toujours été sensible à la beauté des chars lourds et que les Gazaouis savent pas crever poliment et sans brailler comme ils devraient le faire s’ils avaient un tant soit peu d’éducation.

    Comme un néo-cons’ obtus, il a aussi des convictions « pro » :
    Pro-debeuliou lorsque le crétin texan écrase les civils irakiens sous la botte, parce que voyez-vous, M’ame Laura Bush, les Irakiens nous font trop chier à vouloir garder leur pétrole rien que pour eux.
    Pro Guantanamo parce que, vois-tu chère Rachida, les rebeus ne respectent que ceux qui leur tordent les roustons avec des pinces croco.
    Pro-sarko quand ça l’arrange (et ça l’arrange visiblement), parce que voyez-vous, M’sieur Dufion, le bon monsieur Bruni-Sarkozy va débarrasser nos cages d’escaliers des cailleras mahométanes à capuche et parce qu’en plus, il va me refiler un poste d’où je pourrai enfin rectifier les consciences pourries-gâtées par la satanique (ta mère) pensée coranique… 
    Prosioniste, parce que vois-tu, mon cher Siné, j’aime par dessus tout les exactions de Tsahal et j’adore décerner des brevets d’antisémitisme dès qu’on n’est pas d’accord avec moi ou dès qu’on a l’outrecuidance de me déplaire en émettant l’opinion que, ma foi, Israël est un état aussi merdique que n’importe quel autre état merdique.

    Il est comme ça, Philippe Val, admirateur patenté de nos démocraties occidentales même et surtout lorsque ces démocraties oublient le pouvoir du peuple en chemin, manipulent les consciences et massacrent à qui mieux-mieux pour la sacro-sainte cause de nos inestimables valeurs.

    Alors, cher Philippe Val, encore bravo pour ta promotion.
    France Inter, c’est au fond, à droite.



  • epicure de samos 2 avril 2009 19:28

    Chère Vivi,

    Je n’ai nullement besoin de votre aide pour comprendre et y voir clair.
    Dans votre esprit, démasquer le coupable, serait donc le boulot des seuls flics et magistrats.
    Et certainement pas celui des parents et amis (amis tout court et amis politiques) d’Yvan Colonna quant bien même celui-ci serait innocent comme l’agneau (ou le cabri…) qui vient de naître.
    Ni celui de ses avocats.
    Ni celui des journalistes qui se sont intéressés à l’affaire.

    Permettez-moi d’avoir une autre opinion.
    Je me berce peut-être d’illusions mais si j’étais un membre éminent de l’éminente famille Colonna, je me serais efforcé, depuis dix ans que dure cette histoire, de recueillir le maximum d’informations susceptibles de disculper un innocent et je les aurais communiquées à qui de droit.
    Pas forcément aux flics.
    Pas forcément aux magistrats.
    Mais peut-être aux avocats de l’innocent en question, avocats dont l’un d’eux au moins (Simeoni pour ne pas le nommer) aida Yvan Colonna pendant sa cavale et n’aurait sans doute pas hésité à abattre quelques cartes décisives s’il en avait eu en mains.
    Mais peut-être aussi, aux journalistes qui ont encore quelques armes pour se faire entendre (ne serait-ce qu’Agoravox…).

    Je ne peux pas croire que dans un village comme Cargèse, et pour voir plus large, dans le canton des Deux Sevi et dans celui voisin des Deux Sorru, où tout le monde sait à peu près ce que fait tout un chacun, je ne peux pas croire qu’en dix ans, rien, absolument rien, n’ait filtré sur l’implication d’un autre qu’Yvan Colonna.
    Vous me répondrez sans doute qu’en Corse l’honneur etc…
    Mais vous savez bien que l’honneur n’a plus cours depuis qu’un groupe de crétins a jugé bon de flinger un homme sans défense de trois balles dans la nuque.

    Je vous accorde que cela n’enlève rien, évidemment, à la nullité crasse de ce procès en appel qui donne de la police et de la justice françaises l’image d’institutions aux ordres.
    De ce point de vue, vous et moi sommes d’accord.



  • epicure de samos 2 avril 2009 12:29

    Vous avez bien raison Vivi !

    Quelle dignité que celle de Christine, sœur d’Yvan Colonna mais aussi ancienne épouse de feu Joseph Caviglioli qui, avant de trouver la mort dans un malencontreux accident de moto, fut l’impitoyable dirigeant du FLNC Canal habituel dans le secteur Vico-Sagone et à ce titre, principal prercepteur de l’impôt révolutionnaire.

    C’est sans doute
    du temps où Christine partageait la vie (et les revenus) de ce grand patriote et humaniste qu’elle apprit cette haute tenue morale qui fait l’admiration de tous aujourd’hui…

    Un temps où les récalcitrants payaient quelque fois de leur vie leur refus du racket dans le triangle Cargèse-Vico-Sagone qu’on avait fini par appeler le Triangle des Bermudes.
    Un temps béni où nombre d’entreprises liées au tourisme tombèrent durablement
    par le plasticage, l’incendie ou l’assassinat sous le contrôle de son si sympathique compagnon et de son petit groupe de gentils copains.
    Des entreprises qui demeurent aujourd’hui encore propriété
    de l’honnête famille Caviglioli and friends.

    Oui, décidément, cette Christine Colonna est un exemple à suivre pour les femmes de notre île et pour toutes celles et ceux qui aimeraient y faire carrière ou fortune dans la plus grande des dignités !



  • epicure de samos 1er avril 2009 21:01

    Concernant le procès Colonna :
    Je suis d’accord avec la plupart des commentaires : c’était un procès piteux, mené par des magistrats dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils se sont montré partiaux, fort peu intelligents, peu intéressés par la manifestation de la vérité et trop enclins à satisfaire ce prince (notez la minuscule) qui pense encore nous gouverner.
    Pour ce qui est du crime lui-même (car c’est un crime, n’est-ce pas ?), je ne suis pas de ceux qui voient des complots partout et, que je sache, les militants nationalistes qui l’ont commis ne sont ni des barbouzes ni des types qu’une officine quelconque aurait pu manipuler.
    Ils ont commis cet acte en leur "âme et conscience" en croyant dur comme fer à leurs raisonnements fumeux et sans fondement… Pensant ressouder le mouvement par un acte d’éclat, ils ont tout foiré. Le crime n’a nullement profité, comme ils l’espéraient, à la "famille" nationaliste, mais il a mis en évidence une seule chose : en 40 ans d’existence, le FLNC et ses avatars successifs n’ont pas été fichus d’émettre le début du commencement d’une idée et sont retombés dans tous les travers du clanisme qu’ils s’étaient donné pour mission de combattre.

    Je repose donc la question différemment : si Colonna est inncocent, qui est le coupable ?
    Ni la justice, ni les flics, ni les membres du commando, ni la famille Colonna, ni les avocats d’Yvan, ni les journalistes n’ont été capables d’en désigner un autre.
    Pourquoi ?

    Concernant la Corse et les Juifs :
    Je réécris ce que j’ai déjà écrit.
    La Corse, pas très différente en cela du reste de la France, fut longtemps favorable au Maréchal. Et ce n’est qu’assez tardivement que la Résitance s’y est organisée, essentiellement autour des communistes (et de quelques gaullistes).
    Quant aux troupes nazies, elles n’ont été présentes en Corse que 5 mois, de l’été à septembre 1943 (date le la Libération). Elles ne faisaient que passer.
    Et c’est durant ce passage qu’ont été déportés les 70 juifs dont je parlais dans l’un de mes commentaires précédents.