Le sens de l’histoire : de la victime à l’hostie...
Le destin de l’Homme n’est-il pas de se tenir à la verticale, corps et âme ?
Introduction
Bien loin de l’imagerie de l’âge d’or, la nuit des temps semble avoir d’abord été un long cauchemar de violences sans nom dont les mythes nous ont fait un récit halluciné et hallucinant.
Les pères y dévorent leurs enfants, la vengeance est omniprésente, le sang versé semble le ciment de cet âge sombre au cours duquel l’humanité a appris à canaliser la contagion de la violence par la violence sacrée.
C’est ainsi qu’on peut comprendre les travaux anthropologiques de René Girard selon lequel les religions seraient nées avec mais aussi par l’invention du sacrifice violent. Comme dans une scène de lynchage, la mise à mort d’abord spontanée puis rituelle d’un individu aurait eu, selon notre académicien étasunien, le pouvoir de rassembler la communauté en lui permettant de retrouver la paix après chaque épisode critique de déchaînement mimétique de la violence intestine.
De cette violence extrême portée par les figures monstrueuses que décrivent les mythes, l’Humanité s’est progressivement éloignée et notamment dans sa pratique religieuse, les rites de réconciliation comportant toujours moins de violence, et offrant donc toujours moins d’opportunités de dissensus et de contagion. Sacrifier un animal plutôt qu’un être humain a été une étape significative pour la plupart des religions et certaines sont même allées jusqu’à se satisfaire du sacrifice d’un végétal, comme par exemple les Moussey qui, en Afrique, sacrifient une courgette en la coupant en deux et en rejetant au loin la moitié gauche, jugée maléfique.
Tout au bout de ce lent et long chemin d’éloignement de la violence des origines, on trouve le rituel chrétien au cours duquel les hommes se rassemblent et se réconcilient de manière non violente autour d’un peu de pain et de vin. Tous goûtent alors ce vivre ensemble en paix dans l’acte même d’un partage étranger à toute violence, selon une forme évoluée — qu’on pourrait dire achevée, voire parfaite — du sacrifice qui, sous sa forme antique ou même archaïque, débordait d’une violence proprement insoutenable pour nos esprits modernes. Etrangement, ce qui laisse à penser qu’il n’y a pas là une simple vue de l’esprit — ou le fruit de l’imagination enthousiaste d’un girardien croyant autant que darwinien — c’est le nom dont a hérité ce pain partagé lors de la communion chrétienne : l’hostie.
A première vue, on ne se doute de rien. Mais ce mot a une histoire dont nous ignorons tout. Sa prodigieuse charge de sens nous est étrangère. Cela, alors même que tout le monde pense savoir ce qu’est une hostie. En effet, qu’on le veuille ou non, nous sommes héritiers de la culture chrétienne qui a façonné l’Europe et même ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans une église savent que l’hostie est une « petite rondelle de pain, généralement azyme, que le prêtre consacre pendant la messe », de sorte que les croyants la consomment comme le corps du Christ. Afin d’y trouver motif à dénigrer, certains ont pris ces mots au sens littéral et ont alors parlé de cannibalisme. Cette parfaite mauvaise foi — qui présuppose d’être infiniment plus croyant que les croyants alors qu’il s’agit de dire son incroyance — est intéressante au moins en cela qu’elle rappelle brutalement l’origine sacrificielle du rituel chrétien qu’ignorent les esprits modernes et post-modernes, tout empreints de l’air du temps, hédoniste, individualiste et matérialiste à souhait. Ils ne voient généralement là que de vaines superstitions héritées du passé et ils manquent donc complètement la fonction cardinale de ces rituels qui, encore une fois, consiste à rassembler en paix les membres de la communauté unanimement pratiquante. A ces esprits-là, la force de la loi civile semble une protection suffisante qui rend d’emblée inepte toute invocation surnaturelle et fait du sacrifice, comme dit le poète, un « aboli bibelot d’inanité ». D’où, j’y insiste, le caractère surprenant mais aussi salutaire, quoique fallacieux, du rappel de la nature sacrificielle du sacré via l’évocation d’une forme de cannibalisme chrétien.
Oui, les chrétiens mangent le corps du Christ et boivent son sang. Mais bon, le mystère de la transsubstantiation mis à part, il s’agit, comme nous venons de le dire, d’hosties faites de farine et d’une coupe de vin. Si ce n’était les formules employées par la liturgie, personne en dehors de l’Eglise ne soupçonnerait qu’un sacrifice est alors accompli. On y verrait un simple rituel de nature symbolique, sans plus, comme on a des rituels républicains, francs-maçons ou pire. Etrangement, c’est en raison même de ce contexte de pensée amollie par des institutions athées autant que laïcardes que l’hostie a le surprenant pouvoir de frapper les esprits comme cela m’est arrivé en découvrant sa signification originelle. En effet, on peut difficilement imaginer plus grand contraste que celui produit par le parallèle entre, d’une part, le partage de cette innocente petite gaufrette ronde et, d’autre part, le partage des chairs d’un homme, d’un bovin, d’un ovin, etc. qu’un officiant entaille de sa lame.
Le lecteur l’aura deviné, il s’avère que la signification originelle de l’innocente hostie est aussi proche que possible de celle de victime immolée dans un sacrifice rituel alors même qu’on aurait pu l’en penser radicalement distincte, parce que, justement, opposées sous le rapport de la violence. Quoi qu’il en soit, le premier constat, qui est aussi une première surprise — car il y en aura d’autres — c’est que les latinistes eux-mêmes peinent à distinguer l’hostie (hostia) de la victime (victima). Ce dernier terme, nous le connaissons, lui aussi, très bien : il désigne l’être, animal ou parfois humain, que les peuples de l’Antiquité sacrifiaient — souvent en nombre, parfois en troupeaux entiers — à leurs dieux à des fins propitiatoires, expiatoires, divinatoires, conjuratoires etc.
Les grands auteurs de cette époque semblent se servir de l’un ou de l’autre terme sans apparemment respecter de règle bien établie car il n’y en a pas dont l’usage soit uniforme. Toutes suscitent des anticipations qui pourront, à un moment donné, se voir réfutées. De sorte que parmi les nombreuses distinctions qu’on pourrait être tenté de faire valoir, aucune ne semble pouvoir empêcher la substitution d’un mot par l’autre. Il en résulte l’affirmation troublante d’une proximité allant jusqu’à la confusion. La question qui s’impose alors d’emblée est de savoir comment et pourquoi un tel état de fait ?
Paradoxalement, cet imbroglio ne laisse pas d’être éclairant car le fait que les hostia soient originairement peu, mal ou quasiment pas distinguées des victima confirme au-delà de tout doute raisonnable qu’en avalant cette fine gaufrette lors de la communion, les chrétiens se trouvent bel et bien inscrits dans la droite lignée d’une histoire humaine qui est, avant tout, une histoire de violence, une histoire de civilisations originairement et même intégralement bâties avec le sang des victimes sacrifiées, que ce soit dans les holocaustes du passé ou les guerres modernes.
Nul ne peut douter qu’en même temps, de par la nécessité logique et anthropologique de distinguer victimes et hosties, ces mêmes chrétiens se distinguent de ladite histoire comme la branche se distingue du tronc. Ainsi, par exemple, Chrétiens et Juifs ont les mêmes racines. Pour autant, ils divergent radicalement, si je puis dire, car ils s’opposent complètement sur la question du sacrifice, la source même d’où proviennent les sens respectifs de victime et d’hostie.
Le tableau d’ensemble est donc celui d’une histoire sacrificielle vis-à-vis de laquelle, tout en s’inscrivant dans une parfaite continuité sémantique, l’hostie introduit une rupture radicale mais encore mystérieuse, en ce sens que, l’air de rien, sans trop que l’on comprenne encore comment, elle fait changer d’univers, exactement comme on peut passer un col et changer de vallée en marchant parfaitement en ligne droite.
C’est cette bascule que je voudrais tenter d’approcher en dégageant d’abord, autant que possible la nature de la différence entre victima et hostia. Il me semble qu’à présent le recul de l’Histoire ET la théorie girardienne nous permettent de rendre leur opposition gémellaire intelligible. En effet, on pourrait voir celle-ci comme un reflet symbolique de la structure même du sacrifice. En effet, tel un éternel Janus de la réconciliation, ce dernier a deux visages : celui de la violence et celui de la non-violence. Concrètement, la victime serait à la réconciliation violente ce qu’actuellement l’hostie est à la réconciliation non violente.
Si vous voulez bien m’autoriser une image qui permet d’organiser cela visuellement : tout se passe un peu comme si, à l’origine, victime et hostie étaient unes, situées au même point d’un cercle que le sacrifice aurait tranché et mis en ligne droite, non pas à plat mais à la verticale. Le bout « victime » barbotterait alors sur Terre dans le sang sacrificiel versé pour la réconciliation violente et le bout « hostie » serait dans le Ciel azuréen de la réconciliation non violente mais toujours sacrificielle. Cette mise à la verticale pourrait figurer le destin de l’Homme : un effort constant pour se mettre à la verticale, corps et âme, dans et par le sacrifice. L’image paraît d’autant plus éloquente que, comme le savent les naturalistes autant que les kinés, la verticale est ce qui libère complètement de la gravité.
Mais laissons cela pour des réflexions ultérieures et voyons à présent si les éléments historiques conservés dans la langue latine permettent de soutenir quelque peu cette perspective. Bref, que disent-ils de la manière dont victima se distingue de hostia et réciproquement ?
Quid du latin ?
Cela a été dit et redit, cette langue possède deux mots pour désigner ce que la modernité appelle seulement victime dans à peu près tous les contextes, pas seulement ceux relatifs aux pratiques sacrificielles.
Le premier est « victima » qui a connu le succès que l’on sait de sorte qu’on peut aussi bien être victime de la route, de la mode, ou de son succès. Ce terme est à comprendre comme le fait de subir des dommages pour quelque raison que ce soit.
Dans l’état de la documentation, toute distinction bien nette avec « hostia » est difficile à établir, autrement dit, du temps du latin langue vivante, victima et hostia revêtent grosso modo la même signification. La différence, si tant est qu’elle existe, est subtile et c’est elle que nous recherchons.
Prima faciae, il semblerait que le périmètre de hostia soit tout entier inclus dans celui de victima. Toute hostia serait une victima alors que le contraire ne serait pas nécessairement vrai. De sorte que, pour citer le forum de latinistes qui a alimenté ma réflexion, il semblerait que : « le latin n’avait pas strictement besoin du mot hostia ! Et pourtant c’est celui-ci qu’il emploie le plus souvent ! »
Voici à présent les principales distinctions que l’on peut envisager. Elles sont livrées à l’avenant et grosso modo dans le (dés)ordre où elles ont été présentées sur le forum en question, auquel j’invite le lecteur à se référer, d’une part, afin d’y trouver plus de détails et notamment les références des auteurs correspondants et, d’autre part, afin de s’assurer que je n’ai pas fait de contresens, chose toujours possible en la matière. De fait, je ne fais que donner la direction où se trouve le sens (sic), ce dernier n’est pas strictement défini et est donc seulement indicatif d’une possible distinction entre les victimae et les hostiae :
- Les premières seraient sacrifiées avant d’aller à la bataille, les secondes après.
- Les victimae seraient des combattants issus de mon camp et tombés au combat, les hostiae seraient du camp adverse (donc hostiles).
- Dans la même veine, les victimae seraient associées à la victoire et les hostiae à l’ennemi (hostile).
- Les premières seraient de belles bêtes (donc plutôt des bovins) et les secondes plus modestes, de moindre valeur (des ovins par exemple).
- La victima serait surtout pour exprimer de la gratitude aux divinités destinataires, l’hostia serait plutôt expiatoire (ou pour conjurer des prodiges).
- La victima renverrait davantage à l’idée de « matière première, « marchandise », « corps physique » torturable et/ou torturé.
- Hostia serait associée à l’« évocation de l’effet escompté d’un sacrifice » sur les dieux. En somme, les « hostiae sont les victimes dans leur rapport avec le culte, ce sont des éléments nécessaires au sacrifice, et, dans cette mesure, leur nature importe peu, tandis que les victimae sont les bêtes en tant qu’êtres matériels vendus dans le cadre d’un contrat de fourniture. »
- C’est le point de vue qui ferait le sens et donc le choix de tel ou tel signifiant. Le point de vue des hommes axé sur les aspects matériels de la cérémonie amène le choix de victima, le point de vue hiératique, celui des dieux, porte sur l’hostia, c’est-à-dire, sur l’aspect religieux de la cérémonie. Ainsi, par exemple, « hostia et victima sont appliqués aux mêmes animaux : hostiae quand ils montent pieusement au Capitole, victimae dans une atmosphère d’horreur criminelle »
- Ce qui subsiste après un sacrifice est appelé hostia et peut-être consommé en grillade par exemple.
- Cette logique de l’avant/après se retrouve dans le fait qu’un taureau est une victima que le geste sacrificiel peut faire, dit-on, « tomber en hostia ». C’est le contraire d’une élévation mais le taureau quitte l’horizontale de sa vie terrestre pour entrer dans la verticale du sacré.
- Qu’on me permette d’ajouter que le terme otage, dès qu’il se comprendrait comme dérivé de hostia, pourrait signifier le contraire de victime, c’est-à-dire, que les otages, par le fait de se voir désignés comme tels, sont censés comprendre qu’ils sont normalement destinés à la survie plutôt qu’à la mise à mort, le temps de cette dernière étant passé. On pourrait y voir une signification de protection et donc un facteur pouvant éventuellement contribuer au syndrome de Stockholm.
- La plupart des distinguos envisagés ci-dessus se vérifient dans le sens opposé. Il faut donc garder son calme et, surtout, ne pas y perdre son latin.
De la lecture de ce forum dont il faut saluer la minutie et l’ampleur de l’étude menée, il ressort que « personne n’est d’accord sur rien... Personne ne rend compte de l’ensemble des attestations ». L’initiateur du fil de discussion croit distinguer une tendance, mais elle me paraît fallacieuse car il n’a pas clairement établi que « victima peut s’employer dans tous les cas ». Tout au contraire, ce qui domine dans son exposé c’est l’opposition horizontale matérielle / verticale hiératique, ce qu’il résume très bien avec la notion de « point de vue ». A celui des hommes s’oppose celui des dieux. La victima est dans l’œil des premiers quand l’hostia est dans celle des seconds, étant entendu qu’un humain peut empathiquement adopter le regard des dieux et, par exemple, se percevoir d’emblée comme une hostia avant même de subir le couteau sacrificateur qui, normalement, abat une victima. [1] De même un dieu visitant la Terre, parce qu’il s’assimile aux hommes, portera son attention sur des victimae et non des hostiae.
La démarcation
Bien que l’initiateur de la discussion reste incertain et se tienne prudemment dans le registre de l’hypothèse, il me semble que son critère de distinction par le point de vue permet de rendre compte des différents usages des termes victima et hostia de manière convaincante. Ceux-ci semblent en effet dépendre tout naturellement du point de vue suggéré dans le texte au moment où ils sont mentionnés, la question étant alors de savoir, en somme, dans quel regard « l’objet » d’attention se trouve pris : soit un regard d’humains, à l’horizontale, ce serait alors une victima, soit un regard divin — quand bien même il serait conçu par des hommes —, on serait alors dans la hostia. Tout se passe donc comme si à l’ambivalence du sacré était venue se superposer la dualité des sources des regards portés sur le sacrifié. De fait, ce dernier se situe forcément entre Terre et Ciel puisqu’il en a toujours été, en quelque sorte, le médiateur.
Ailleurs j’ai défendu l’idée que Jésus, n’est pas victime, bien au contraire, en dépit de tout ce qui a pu être écrit ici ou là, y compris dans le champ girardien — concernant le fait qu’il se trouverait à la place de toutes les victimes depuis Abel. Nous pouvons à présent comprendre que s’il se trouve à la place de toutes les victimes, c’est en tant qu’hostia et non pas victima.
Pour reprendre l’image suggérée dans l’introduction, son sacrifice ouvre, en quelque sorte, le cycle de la violence éternelle et le met à la verticale. Comme le haricot magique de Jack, il est la voie d’accès au Ciel qui nous permet d’échapper à la réciprocité violente de l’horizontale. Celle-ci a été le lot de l’humanité depuis « la fondation du monde » et nous avons à présent le choix : soit nous sortir de la fange de l’horizontale et nous redresser en regardant à la verticale, vers le Ciel, comme les chevaux du char de l’âme de Platon, soit nous abandonner aux cycles infernaux de la violence, sachant que l’escalade approche de son terme et que le risque d’anéantissement de la civilisation, de l’humanité ou peut-être même de la vie est à présent maximal.
La morale qui se dégage de ce parcours bien trop rapide mais, je l’espère, édifiant, c’est que le seul moyen de sortir de la vallée du victimaire, vallée infernale s’il en est, c’est de se faire hostie et non pas victime. Ce qui veut dire se disposer à être responsable et se charger de ses propres fautes plutôt que de tenter de s’en décharger en jetant la pierre rituelle à quelque pauvre diable comme il s’en trouve partout sur la planète.
Girard nous l’a dit en long, en large et en travers : il est temps de renoncer à fabriquer des boucs émissaires à tour de bras. Nous allons au désastre. Il nous faut renoncer unilatéralement à cette violence et faire le choix de l’amour (du prochain) quoi que cela veuille dire, à quoi que cela engage. Comme il n’est plus temps de s’attarder, ces idées qui sont autant de questions seront approfondies ultérieurement.
Pour finir je souhaiterais simplement faire un parallèle que je crois évocateur. On peut penser ce qu’on veut du personnage de Freud, même le pire, on doit lui reconnaître et des qualités intellectuelles et, en particulier, de puissantes intuitions. Je ne suis pas psychanalyste pour deux sous mais je dois reconnaître que son modèle familial n’est pas complètement dénué de sens et je suis à peine surpris d’avoir à conclure avec lui après un parcours considérant l’histoire de l’Humanité dans son rapport au Ciel.
Le changement de vallée (ou d’attracteur) qu’a amené l’évolution du sens de victime à celui d’hostie correspond mutatis mutandis au passage du stade enfant (démarré à l’horizontale) au stade adulte dans lequel on n’est pas seulement à la verticale physiquement mais on se doit de l’être aussi moralement de par sa capacité à être parent, c’est-à-dire, dans l’agape, cet forme d’amour traditionnellement identifié comme chrétien et qui se caractérise par son inconditionnalité, c’est-à-dire, par le fait d’être capable de se tenir à distance de la réciprocité, de sorte qu’on pourra prendre soin de son enfant même si c’est un parfait ingrat, vorace et irrespectueux.
Il y a dans l’agape parental un consentement au sacrifice de soi qui à mon sens correspond parfaitement à l’idée qu’on peut se faire de l’hostie. Elle incarne le sacrifice de soi, celui dont nous devons être capable si nous voulons devenir adulte, celui dont les humains devront être capable si nous voulons que l’Humanité parvienne à l’âge adulte, condition sine qua non de sa survie.
[1] On a ainsi le bel exemple de l’Amphitryon de Sénèque qui, « abattu » par le massacre des siens qu’Hercule vient d’accomplir, l’appelle à finir sa tâche en l’abattant, lui, hostia consentante à son propre holocauste. A noter que Sénèque vit à une époque postérieure au Christ et qu’il a peut-être pu être inspiré par la Passion, serait-ce par les « résonances morphiques de Sheldrake ». Toujours est-il qu’on peut voir en Amphitryon une belle, quoique fugace, figura Christi.
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