Les évolutionnistes attentifs savent pertinemment que la théorie de l’évolution est incomplète. Quelques-uns suggèrent de revoir le rôle des gènes et du génome. D’autres minimisent l’intervention de la sélection naturelle. Ce qui au final fragilise les deux piliers du néo-darwinisme achevé au siècle dernier, les mutations (ajoutées aux recombinaisons) et la sélection. Il est dès lors envisageable de mettre en doute non pas l’évolution mais son explication. Le 21ème siècle a vu nombre de scientifiques se déprendre de la fascination du gène. Pourtant, on ne compte pas les études montrant des corrélations entre la présence de certains gènes, ou de mutations, et divers aspects phénotypiques ainsi que des états pathologiques. En plus, la cladistique est renforcée par les analyses génétiques effectuées sur les génomes des différentes espèces dont on peut tracer les arbres phylogénétiques qui sont aux espèces ce que les arbres généalogiques sont à l’histoire des filiations. L’une des rares questions fondamentales et déterminantes pour l’évolution concerne l’énigme du génome et la détermination du rôle exact des gènes dans la transformation des espèces. En fait, le génome est impliqué dans deux événements, l’un à durée humaine, étant l’ontogenèse puis l’existence, l’autre, à durée incommensurable, étant l’évolution, ou mieux encore, les évolutions. D’abord plus de deux milliards d’années pour les molécules prébiotiques et les cellules, puis plus de 500 millions d’années pour les vertébrés et quelques millions d’années pour les hominidés.
Du point de vue épistémologique, il est indispensable de replacer le génome et les gènes dans le contexte où ils sont censés jouer un rôle. Le génome intervient dans la transmission du patrimoine génétique entre les géniteurs et les engendrés. Le génome lorsqu’il est « lu » permet le développement ontogénique. Le génome est surtout « interprété » car le champ épigénétique est très large. Ce champ intervient lors du développement mais aussi tout au long de l’existence. On sait en effet que l’activité transcriptionnelle dans le cerveau humain reprend de plus belle passée la cinquantaine. Il se pourrait que la génétique ait à considérer deux génomes fonctionnels, l’un qui serait le ressort ou le résultat de l’évolution et l’autre celui de l’ontogenèse. Le fait d’interroger, ressort ou résultat, suppose que la causalité devient une conjecture. Il est en effet envisageable d’inverser la causalité conventionnelle, celle qui dit par exemple que tels gènes induisent un cancer. Henry Heng, cancérologue soucieux de paradigmes, envisage une causalité inverse. Le cancer serait dû à une succession de réponses effectuées par le génome cellulaire consécutivement à des modifications du terrain physiologique. Ainsi, la présence de gènes mutés ou dupliqués (trouvée après analyse) serait la conséquence du processus de cancérisation. Ce qui inverse l’hypothèse d’un désordre génétique à l’origine du désordre phénotypique.
Finalement, à travers cette habile suggestion de Heng, c’est le schéma global de la génétique qui devient une conjecture fondamentale. Avec comme question centrale l’élucidation de la « dialectique moléculaire » entre les gènes et le phénotype. Dialectique pouvant être élargie à la question de l’évolution. C’est du reste ce que j’évoquais dans le texte consacré à la phénobiologie. La question du ressort est elle aussi centrale. Cette notion de ressort a été travaillée dans le domaine de la science sociale par Montesquieu. On y voit l’ombre du grand horloger et de la philosophie mécaniste. Si l’on remonte beaucoup plus loin, on trouvera la cause efficiente d’Aristote. Après Darwin, c’est toujours cette question qui hante la science. Quels sont les ressorts de la spéciation ? La sélection naturelle et les mutations ? Eh bien je pense que non.
En matière d’exposé théorique, il est parfois utile d’aller droit au but sans hésitation. J’énonce deux propositions. Premièrement, les succès de la génétique laissent croire à un rôle évolutif de l’ADN. Dans la version la plus radicale, celle de Dawkins, la vie serait instrumentalisée par les gènes cherchant à se perpétuer. Je pense exactement l’inverse. Les gènes sont les instruments de la vie. Les gènes sont manipulés par le vivant et toutes les espèces sont des organismes génétiquement modifiés par la nature. Deuxièmement, les évolutionnistes orthodoxes accordent à la sélection naturelle une causalité efficiente. C’est inexact. En fait, la sélection naturelle est pratiquement l’opposé de l’évolution. La sélection naturelle produit un écosystème où les espèces s’emboîtent au biotope avec ses composantes physiques, géographiques, végétales, animales. En fait, tout se passe au niveau interfacial et donc technique. Se déplacer, se nourrir, trouver un partenaire sexuel, toutes ces choses mobilisent les interfaces techniques et perceptives et donc les formes matérielles. Les forces évolutives sont à l’opposé de la sélection naturelle. La vie évolue parce qu’elle se refuse à rester une adaptation, un état d’équilibre dynamique dans un biotope. D’aucuns me jugeront bergsonien avec l’idée d’une force évolutive semblant proche de l’élan vital. J’espère aller bien plus loin que Bergson car les savoirs sont bien plus aboutis.
Au final, deux piliers de l’édifice néodarwinien s’écroulent. Celui de l’ADN compris comme l’un des deux ressorts évolutifs. Le génome a un rôle déterminant, celui de conserver un patrimoine génétique mais il n’est pas cette instance qui muterait au hasard. L’ADN mute « intentionnellement » dans un contexte spécial, sans doute de déséquilibre ; soit intrinsèque aux individus de l’espèce, soit en réponse à un environnement modifié. Mais l’ADN est essentiellement conservateur. Cette thèse est puissante mais elle reste à démontrer. L’autre édifice étant la sélection naturelle. La thèse que je suggère tient donc en une formule, ni sélection, ni gène. Quelques spécialistes de l’évolution et de la biologie savent pertinemment que le néo-darwinisme est sur le point de s’écrouler. La situation est critique. Un peu comme dans un conflit contenu mais qui peut se exploser à la faveur d’un événement. La situation épistémologique ressemble à celle des années Darwin, lequel s’était empressé de publier sa théorie car d’autres étaient sur la voie. Au 21ème siècle, qui va tirer le premier et proposer la nouvelle théorie de l’évolution et du vivant ? Compte tenu de la situation épistémologique, il doit bien y avoir quelques « clients sérieux » comme on dit. En science, aucun n’édifice ne s’écroule en fait. C’est juste que d’autres édifices supplantent les anciens. C’est pour cette raison que le néo-darwinisme avec ses deux piliers est promis à la chute, tel un empire des savoirs destiné à être remplacé par une nouvelle théorie. Les clignotants s’agitent. Ce n’est qu’une question de dix ou vingt ans.
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Quelques spécialistes de l’évolution et de la biologie savent pertinemment que le néo-darwinisme est sur le point de s’écrouler.
Eh bien tant mieux. C’est pas moi qui vais regretter ça.. Mais ce que c’est long l’émergence d’une vérité quand des présupposés plus ou moins idéologiques et nécessaires au paradigme dominant ne veulent pas la laisser passer..
« Les évolutionnistes attentifs savent pertinemment que la théorie de l’évolution est incomplète »
ce qui ne les empêchent pas de se comporter rigoureusement comme des religieux dans un splendide dogmatisme que ne renierait pas un membre de l’inquisition....
Des créationistes qui accusent les evolutionistes de comportement religieux...
On a oublié de vous fournir un cerveau à la naissance ? ------------------------------------------- Ben oui j’ai une religion mais à votre différence, je le sais.....
C’est pas ton smiley qui va faire passer ta phrase pour intelligente.
Je te dis ça parce que me donner une religion afin de te fournir une excuse pour en avoir une, c’est grotesque, toi comprendre ?
Mais j’ai tout entendu de la part de croyants à la con, ragnagna m’a même sorti que j’étais jaloux.... tu fais dans la même veine, ridicule, vous me faites pitié.
mais tout évolue : même le créationnisme qui s’est mué en intelligent design. Seuls les moins instruits des croyants en sont restés au « créationnisme de papa ». Enfin, ça fait du monde, surtout aux « states » comme ils disent. C’est vrai que là-bas, les études coutent tellement cher ...
L’imbécilité française dans toute sa splendeur : si tu n’es pas conformiste ou si tu émets une nuance dans ta pensée alors tu fais tout de suite parti des « autres » qui sont à la fois :
D’un autre côté il n’existe que deux doctrines élaborant des théories sur l’origine des espèces : -L’évolutionnisme -Le dessein intelligent (ou néo-créationnisme)
La première relève de la science tandis que les arguments de la seconde sont de l’ordre de la pseudo-science.
Il faut arrêter de parler de pseudo-science, c’est un concept creux et méprisant. Soit on peut étudier un domaine qui nous mène à un savoir, on parle alors de science, soit on ne peut pas étudier le domaine. On parle alors de croyances, d’idées, de perceptions etc... Il n’y a pas à élaborer de hiérarchies, les deux sont importants.
De plus, si la nature n’est pas intelligente, je me demande ce qu’elle est. Le phénomène de mimétisme par exemple, demande une adaptation de pointe à l’environnement. Ce n’est pas de la gnognote.
On ne peut résoudre la dualité créationniste/ évolutionniste qu’en acceptant l’intelligence de la nature.
C’est pour cette raison que le néo-darwinisme avec ses deux piliers est
promis à la chute, tel un empire des savoirs destiné à être remplacé par
une nouvelle théorie. Les clignotants s’agitent. Ce n’est qu’une
question de dix ou vingt ans.
Ou enfin il est rare que le nouvel édifice fasse table rase. Bref, c’est pas complet, mais rien n’est jamais complet en science, ce n’est pas pour autant que tout est rejeté.
vous écrivez : « Toutes les espèces sont des organismes génétiquement modifiés par la nature. »
C’est une formulation originale et intéressante, mais je ne vois pas de différence de fond entre votre formulation citée et cette autre, je vous cite encore : « les évolutionnistes orthodoxes accordent à la sélection naturelle une causalité efficiente. »
Au delà des mots savants que vous avez utilisé, je ne vois rien dans votre article qui m’ait convaincu que « Les deux piliers du néo-darwinisme » soient quelque peu ébranlés ici. Mais je ne suis sans doute pas assez savant.
Lire Jean Staune, Au-Delà de Darwin, où les deux piliers du darwinisme (l’évolution ne fait pas de bond et la sélection naturelle est son moteur principal) sont remis en question. La thèse de l’auteur est que l’évolution, au lieu de suivre la logique aveugle de la sélection naturelle, serait au contraire régie par des lois. Il donne les exemples qui laissent à penser que la formation du vivant pourrait bien être décrite par une théorie incluant le structuralisme, alors que la théorie darwinienne est purement fonctionnaliste. Livre très intéressant.
Je ne vois pas en quoi ce que dit Dugué remet en cause le darwinisme ou la théorie des équilibres ponctués. Au mieux il les complète car nul ne peut dire qu’une théorie est aboutie.
Bah, on a eu la théorie de la relativité qui remettait en cause une partie de la théorie de la gravitation de Newton. Et pourtant, pour lancer des vaisseaux spatiaux vers d’autres planètes, la théorie de Newton est suffisante.
C’est une formulation en effet originale qui contient une puissance heuristique (cryptée) dont on ne voit pas encore les résultats. Un peu comme la sélection par l’élevage qui a guidé Darwin pour forger la sélection naturelle.
Quant au gradualisme, Darwin s’en réclamait. Pour ma part, je suis du côté de Gould. Il y a des éruptions de spéciation, des discontinuités. J’ai oublié d’évoquer Kimura mais ce billet n’avait pas comme intention d’être exhaustif
Effectivement, le gradualisme, comme unique explication est insuffisant et surtout beaucoup moins marqué que ne le pensait Darwin. Il est vrai qu’on ne peut que constater des phénomènes de spéciation rapide sur un court laps de temps. Est ce que ça le remet totalement en cause ? Je ne crois pas.
Dieu a créé les 35 heures en cinq jours, à Matignon
le sixième jour, un 21 avril, Dieu a décidé de se reposer, déclarant aux fidèles, je me retire de la vie politique
Ce sont simplement ses postulats dualistes, qu’il refuse de remettre en cause (plus par lâcheté que par bêtise, je pense), qui conduisent Dugué au créationnisme. Aussi sûrement que 2+2=5 me conduit à penser que je suis le Pape.
Il est tout à fait normal que la science évolue,ce sont les dogmes religieux qui restent immuables. les dernières découvertes sur l’évolution n’annulent pas le travail de Darwin ,pas plus que la physique quantique n’annule Newton.
Il en reste l’évolution, ce qui n’est pas la moindre affaire. Ensuite, c’est au niveau des explications. La sélection naturelle est une astuce ayant permis de rendre crédible le fait scientifique de l’évolution. Maintenant, c’est la théorie synthétique qui prévaut mais il faut peut-être revoir les ressorts fondamentaux.
La physique quantique n’annule pas Newton certes mais en fait, elle parle d’autre chose que Newton. La nouvelle théorie de l’évolution trouvera peut-être quelque chose qui n’existe pas actuellement, un peu comme ont été découvertes les interactions fortes et faibles en physique fondamentale
On ne pourra en avoir la certitude que lorsqu’on aura démontré que le gène est postérieur à la première manifestation de la vie.
J’étais stupéfaite de constater que le renard sibérien devenait blanc aux premiers flocons. L’ours polaire en voie de spéciation non achevée est blanc toute l’année (avec ou sans neige).
On en viendrait assez facilement à ce qu’une peau blanche ne définit pas une nouvelle espèce mais une stabilisation liée à un faible ensoleillement. D’ailleurs à bien y réfléchir, l’ours blanc ne formera peut-être jamais une nouvelle espèce...
Si on devine la cause de l’avènement du génome, peut-on dire qu’il est la cause de la vie ? - cette question a quelque chose de stupide vu sous l’angle de la nécessité...
C’est bien la place du génome qu’il faut revoir et surtout, penser ce qu’est la vie. Energie cognitive et énergie technique. Il y a peut-être plusieurs types d’ADN qui se révèlent à travers un contexte particulier. Je cherche et ne trouve pas pour l’instant
A vrai dire, le génome est un peu « brouillon », ainsi le génome des urodèles est 10 fois supérieur en taille à celui de l’homme, avec des régions répétées dans la partie non codante comme si on avait oublié de le relire avant de le publier...ce qui ne l’éloigne pas pour autant d’autres « grenouilles » plus méticuleuses.
Ce qui donne une idée de l’importance des parties non codantes, non pas parce qu’elles présentent un intérêt mais bien plus parce qu’elles imposent à l’ADN des contraintes de contorsionniste lors des transcription/réplications (je sens l’anathème...). D’autres ne présentent vraiment aucun intérêt et peuvent être supprimées.
pour damer le pion à ceux qui pensent que réfuter le Darwinisme (néo) équivaut à se déclarer créationniste : c’est exactement le contraire : le génome n’a de raison d’être que par la nécessité de la vie.
Imaginer qu’un génome arrivé là on ne sait comment va se mettre à prescrire ce qui est bon pour la cellule est du créationnisme. Son évolution dans la phylogenèse même montre bien que quelque chose devant a du sens et pas l’inverse.
Il est d’ailleurs intéressant de savoir que « à la recherche d’un gène codant » il est possible de partir de la protéine.
Mais ce n’est pas tout. L’ADN est certainement une invention de génie pour créer une mémoire. Et là se trouve peut-être la physique quantique qui si elle semble au premier abord, plutôt « hasardeuse » n’en atteint pas moins son objectif, sa cible, à tous les coups. (On retiendra que la génétique est très liée à la science statistique)
On peut aller un tout petit peu plus loin en observant les « bonds évolutifs » peut-être mal nommés comme étant en eux-mêmes « évolutifs » et « se hasarder » à dire que c’est en fait un moment crucial de mise en mémoire avec impossibilité de « revenir en arrière », une sorte de « stabilisation génomique ».
Ces bonds adviendraient dans les périodes d’inversion des pôles entraînant des modifications « magnétiques » et/ou - plus hasardeux car n’ayant pas de « sens » et encore moins de nécessité : par les bombardements de particules solaires, plutôt destructrices...qui adviennent lors de ces périodes. J’avance ici une nécessité : la disparition des éléments les plus instables des génomes « irradiés » au profit des plus stables...
Notre pensée a le droit de se tromper sans trop de dégâts colatéraux et notre mémoire de fléchir...
Je ne sais plus qui disait que « tout est dans tout »
De toute façon meme dans notre forme actuel dites intelligente et évolué nous restons au final que des espèces de sous-singes galactique loin très loin de saisir ce qui l’entoure... ou tout du moins ne s’en donne pas réellement plainement les moyens !
Ceci dis un simple constat nous amène a penser que nous sommes plus lié à un singe ...ou un tétrapode normalement constitué de deux yeux, deux narines et une gueule que de l’hypothèse créationniste !
D’abord plus de deux milliards d’années pour les molécules prébiotiques et les cellules
lorsque l’on aura trouvé le pourquoi du passage des simples molécules prébiotiques (physico-chimiques) aux vivantes ( (physico-chimiques +****) toute la suite ira de soit !
pour les créationnistes **** = dieu programmeur d’éléments binaires existant (ion ! proton ! quark !.... ou plus petit ! ) codé en langage génétique créé par lui ! (sans parler des mimimimicro- processeurs multicoeurs ! capables de le traiter !) mais peu importe le but de bernard n’est pas la vérité mais l’enfumage dans un but idéologique ! comme dit robin
D’abord plus de deux milliards d’années pour les molécules prébiotiques
et les cellules, puis plus de 500 millions d’années pour les vertébrés
et quelques millions d’années pour les hominidés.Et un siècle pour passer aux cyborgs !!!
les gènes sont manipulés par le vivant et toutes les espèces sont des organismes génétiquement modifiés par la nature.
Incroyable !!!! Ou alors vous êtes un créationniste au sens divinesque (dans le sens où toute mutation postérieure à l’acte de création divine est un OGM de la nature, mais en dehors de ce cadre, il n’y à pas d’OGM qui tiennent)
Parce que en fait, la théorie néo darwiniste est aussi une théorie du dessein intelligent donc créationniste. Mais alors quelle est la différence ???
La causalité !
Dans le 1er cas, Dieu est la cause de la création, dans le second cas, Dieu est la conséquence de la création.... Ce qui explique bien des amalgames dans l’esprit humain !!!
C’est intéressant ce que vous dites : « les gènes sont manipulés par le vivant » et non « les gènes sont manipulés par l’environnement ».
Il y a des exemples intéressants d’embryogenèse modifiée simplement par l’environnement : le génome est strictement le même, le phénotype est différent. C’est le cas de l’artropode aquatique sur lequel ont été faites ces expériences. En variant simplement la salinité du milieu d’incubation les individus élevés dans un milieu très salin avaient deux yeux très écartés alors que les individus élevés dans un milieu très peu salé sont allés jusqu’à ne plus avoir qu’un seul oeil.
On trouve certainement des exemples dans la nature quand un exemplaire en tous points identique à ses « congénères d’eau douce » s’est adapté (?est-ce le bon terme vu sous l’angle où nous l’abordons) au milieu marin.
La question : s’est-il adapté génétiquement ? on ne peut le savoir qu’en le ramenant dans son milieu originel et de deux choses l’une : soit il a conservé sa compétence en eau douce, soit il l’a perdu. Ce qui vu de l’extérieur ne change rien.
S’il l’a perdu - un peu à l’image nous dit-on de la disparition de nos dents de sagesse inutiles car inutilisées - ce pourrait être parce qu’il ne l’a pas utilisé et que sa « mémoire » - le génome - par un mécanisme à élucider n’a pas « cru bon » de le conserver.
Donc pas de pression sélective mais simplement un génome qui « prend acte ».
Clostra, je vois bien que votre commentaire ne répond pas au miens, mais j’en profite pour noter que vous n’avez pas répondu à mon commentaire sur l’autre fil....
encore un commentaire - pas le vôtre - qui parle de « volonté » ! nous v’là bien dans dans notre monde actuel qui dit ce qui est vrai par décret ! (pauvre Galilée !)
« Cette thèse est puissante mais elle reste à démontrer. »
j’aime ce genre de remarque dans un article qui se veut démonter des théories scientifiques. Donc les affirmations ne reposent sur rien de concret, par conséquent rien n’est remis en cause, jusqu’à preuve du contraire.
question est ce qu’il a été prouvé que le génome ne pouvait pas muter par hasard ? Bien au contraire,il y a une chance sur un million à peu près qu’il y ait mutation lors des divisions, si je me rappelle bien. Donc je ne vois pas comment on peut affirmer que le génome ne mute pas par hasard.
A la limite élargir les interprétations du néodarwinisme, et reconnaitre d’autres influences, d’accord, mais de là à dire tout le contraire, il y a un pas qui demande de bonne preuves et non des affirmations vagues comme dans cet article.
Le génome n’est pas un vieux livre poussiéreux que la cellule laisse trainer au fond de la bibliothèque, il est au centre de al production de molécules actives ou structurelles de la cellule. Donc ce que contient le génome est essentiel à la cellule et à l’être vivant. Mais il y a une autre partie, c’est l’interaction entre les produits du génome et le milieu, l’environnement, qui dans des organismes complexes peut être en partie le produit d’autres cellules, ou supposé être le produit d’autres cellules de l’organisme comme les hormones. Ces interactions peuvent parfois donner comme résultat quelque chose de différent de ce qui aurait dû être théoriquement le phénotype final sur la seule base du génome. Comme par exemple les hommes XX, qui sont des femmes génétiquement, mais qui suite à la soumission à une quantité anormale de testostérone s’est développé en phénotype masculin. Mais pour que cela arrive : il faut que le génome produise des récepteurs de la testostérone, mais aussi contienne les mécanismes de réaction à la testostérone qui permette la transformation phénotypique en sexe masculin, au moins au niveau extérieur.
A l’inverse les femmes XY, ont une mutation de leur récepteur d’hormone mâle qui ne fonctionne plus, et donc à cause d’une mutation, c’est tout le phénotype de l’individu qui change, bien qu’il ait dans son génome de quoi devenir une personne de sexe masculin. Mais cette mutation empêche les « gènes de la masculinité » de s’exprimer pour donner une personne à l’apparence très féminine.
Tout ça montre que les rapports entre génome et phénotype sont complexes, et qu’on ne peut pas parler selon un schéma binaire. Ce n’est pas parce que certains cas ne marchent pas selon les théories génétiques, que les phénomènes décris par les théories génétiques sont caduques, juste que ce ne sont pas les mêmes phénomènes qui sont mis en œuvre.
Entre compléter la vision du néodarwinisme, et tout jeter en bloc, il y a une grosse nuance.
La sélection naturelle, cela pourrait se traduire par l’interaction entre un phénotype et l’environnement ( dont les autres espèces vivantes ) par rapport aux capacités de survie. La sélection n’est pas toujours une histoire d’élimination, si deux espèces voisines survivent, c’est aussi le résultat de al sélection naturelle, leurs phénotypes leurs permettent aux deux de s’adapter et survivre dans leur environnement. La sélection ce peut être par la compétition, mais aussi par la symbiose et la coopération, qui sont deux moyens de s’adapter et survivre.
Que les mutations génétiques existent dans un génome « bien établi » - ici le génome humain, ne marque en rien une évolution de l’espèce mais une erreur de copie sur un support. Par contre la disparition des dents de sagesse est une « involution » qui a du sens, un sens.
Si on reprend l’exemple de l’ours polaire qui peut encore procréer et avoir des petits fertiles avec un ours brun - donc n’a pas évolué vers une nouvelle espèce d’ours - son phénotype peut avoir évolué et fait évoluer dans un second temps son génotype OU la pression sélective a favorisé les ours blancs. Il faut chercher des indices.
L’ours blanc a-t-il des prédateurs qui auraient décimé localement les ours bruns (ou simplement les oursons bruns) s’aventurant sur la banquise ? à part l’homme à qui il dispute ses proies ? ou bien : y a-t-il ailleurs que sur la banquise des ours blancs naissant au hasard dans une population d’ours bruns ? ce qui conforterait l’hypothèse d’une pression sélective
"L’ours blanc a-t-il des prédateurs qui auraient décimé localement les
ours bruns (ou simplement les oursons bruns) s’aventurant sur la
banquise ? à part l’homme à qui il dispute ses proies ? ou bien : y
a-t-il ailleurs que sur la banquise des ours blancs naissant au hasard
dans une population d’ours bruns ? ce qui conforterait l’hypothèse d’une
pression sélective ;"
Non, mais on sait que les ours bruns se trouvent dans des zones proches de la banquise, et qu’il suffit qu’un groupe d’entre eux se soit un peu trop éloigné pour que celui ci s’isole du reste de la population.
Au passage, l’ours brun et blanc peuvent se reproduire entre eux...
J’ai également dit que l’ours brun et l’ours blanc pouvaient se reproduire ensemble et donner des petits fertiles (donc pas des « mulets »)
La problématique est la suivante : l’ours blanc devient-il blanc parce qu’il vit sur la banquise ou bien l’inverse, c’est parce qu’il est blanc il vit sur la banquise.
Ce qui quelque part ne pose à l’ours aucun problème métaphysique.
Rien que l’expression paraphrasée « sélection naturelle dynamitée » est une belle ânerie, alors quand je lis « le génome mute »intentionnellement« » (sic)...
Oui bien sûr, le porteur du gène décide de se créer ses propres mutations.
J’espère que ça tient avec des études concrètes une telle affirmation parce que sinon, c’est typiquement le genre d’article qui fera rigoler n’importe quel généticien digne de ce nom
Le titre de l’article est pompeux. Trop de verbiage, trop de vides. L’allusion à Heng et le cancer est plus intéressante. Mais Heng ne sait pas, il « envisage », c’est une « suggestion ». Donc, on est pas plus avancés. Par contre oui, le néodarwinisme est fissuré (je ne parle même pas de Dawkins). Comme la théorie de Darwin en fait, qui est très imparfaite, voire paradoxale à certains moments. Là où Dugué voit un peu plus juste, c’est quand il dit que la théorie de la sélection naturelle va être dépassée. Mais pas dépassée genre « on fait table rase », mais dépassée dans le sens « réutilisée », précisée si l’on veut, par une théorie qui 1. montre les faiblesses de la théorie de départ. et 2. montre qu’il suffit d’un tout petit quelque chose pour voir les choses comme il faut. Et ce petit quelque chose tient en deux mots : dialectique, et élasticité (à la pression de sélection) ...