Les OGM, entre la « nécessité écologique » et la « nécessité alimentaire » ?
La condamnation récente d’une cinquantaine de faucheurs volontaires de champs d’organismes génétiquement modifiés appelle une constatation : la Justice est censée agir sur la base des lois et des règlements existants, mais elle n’en est pas l’auteur. Les lois sont du ressort des parlementaires ou, parfois, du gouvernement. Ce dernier est l’auteur des décrets, qui doivent se conformer aux lois. C’est pourquoi, à différence de l’affaire d’Outreau, les problèmes que peut soulever l’arrêt de la Cour d’Appel d’Orléans du 27 juin, précédé par celui de la Cour d’Appel de Toulouse du 15 novembre, sont à rechercher dans la gestion politique du pays tout au long de la dernière décennie, et pas au niveau du fonctionnement de la Justice. Il en est de même en ce qui concerne les dérives des institutions scientifiques : le problème est politique, et pas d’une autre nature.
Le 27 juin, la Justice française a condamné en appel l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne Jean-Emile Sanchez et 48 autres faucheurs volontaires, pour avoir participé à des fauchages sur des parcelles de maïs transgénique de Monsanto en 2004. Ils avaient été relaxés en première instance, mais l’ « état de nécessité » admis par le Tribunal correctionnel d’Orléans n’a pas été confirmé par la Cour d’appel de la même ville. France3 a aussitôt fait savoir que l’UIPP (Union des industries de la protection des plantes), le GNIS (Groupement national interprofessionnel des semences et plants), l’AMSOL (association de l’industrie des semences de plantes oléoprotéagineuses) et la SEPROMA (Chambre syndicale des entreprises françaises de semences de maïs) se félicitaient, dans un communiqué, que le « droit à la recherche » ait finalement prévalu. Cette condamnation fait suite à celle de José Bové à quatre mois de prison ferme (et de sept autres militants, à des peines de prison avec sursis) par la Cour d’appel de Toulouse le 15 novembre dernier. A cette occasion l’ « état de nécessité » avait également été plaidé sans succès par les faucheurs d’OGM.
Une site de défense des OGM, portant les sigles GNIS, OLEOSEM, SEPROMA et UIPP, diffuse notamment une brochure signée CFS (Confédération française des semenciers)-GNIS-UIPP, consacrée à « cette nouvelle technologie à fort potentiel d’innovation et de progrès » jugée indispensable « dans un contexte de crise alimentaire ». C’est donc la nécessité supérieure générée par la « crise alimentaire » qui l’aurait emporté sur l’état de nécessité plaidé par les faucheurs volontaires.
Mais a-t-on vraiment besoin des organismes génétiquement modifiés (OGM) pour nourrir la population mondiale ? Dans l’esprit de ceux qui évoquent une telle nécessité, s’agit-il de nourrir ou de nourrir pour pas cher ? Car, à entendre banquiers et industriels, les délocalisations seraient une autre nécessité. « Nécessité » de réaliser un maximum de bénéfices par le recours à la main-d’œuvre la moins chère disponible sur la planète. Tout compte fait, la mondialisation n’est pas autre chose, et les « élites » françaises se sont bien impliquées depuis trois décennies. Toutes les évidences portent à penser que l’on cherche à « optimiser », c’est la différence entre le coût de ce qu’on nous donnera à manger et la valeur de ce qu’on produira. Pour le reste, on a toujours réussi à nourrir la population de la planète sans OGM et les famines ont eu pour origine des dysfonctionnements politiques et sociaux, des guerres, des imprévisions...
Quant aux « précautions » par rapport aux nouvelles technologies, on pourra nous en mettre plein la vue avec des « journées portes ouvertes », mais la vie réelle est infiniment plus compliquée. Par exemple, borné comme je suis, je ne parviens pas à éliminer cette simple objection : quelle précaution absolue peut-il y avoir en matière de pollen, de semences, d’hybridations... alors qu’il est reconnu que les OGM comportent des dangers certains pour l’environnement ? Même dans un « scénario de précaution » théoriquement parfait, qui risquerait de relever de la science-fiction, l’accident, l’erreur humaine, l’imprévu... restent toujours possibles. Et ne nous avait-on pas vendu la « grande sécurité » de l’énergie nucléaire avant l’accident de Tchernobyl ? Avec ce qui m’apparaît comme une circonstance aggravante, dans le cas des OGM. On a beaucoup parlé, écrit, légiféré, menacé, voire même guerroyé... à propos de risques réels ou inventés de prolifération de technologies du nucléaire. Mais la prolifération des OGM est très rapidement devenue un réalité banale.
Les politiques votent et promulguent les lois que les juges sont tenus faire appliquer. La Cour d’appel d’Orléans est donc censée avoir rendu un arrêt conforme à la volonté exprimée par le législateur à travers ses lois et traduite par les différents gouvernements dans des décrets d’application. Par exemple, si le gouvernement déclare avoir pris toutes les dispositions nécessaires en matière de précaution, et qu’il brandit à l’appui de son discours des lois votées par le Parlement ou des décrets pris en Conseil d’Etat, le juge pourra très difficilement émettre un considérant dans le sens opposé. Et si une multinationale plaide s’en être tenue à ces lois et décrets, c’est à celui qui plaide l’état de nécessité de prouver, non seulement le contraire, mais de surcroît l’évidence de conséquences très graves des carences constatées. Ce qui peut s’avérer très difficile. Il reste à voir ce que dira la Cour de cassation si elle est saisie de pourvois contre l’arrêt de la Cour d’appel d’Orléans, ce qui semble être le cas. Mais d’ores et déjà, sur le plan politique, quelques constatations s’imposent. Notamment, tous les ministres concernés, de « droite » , de « gauche » et de « centre », nommés avec l’aval des parlementaires à la suite d’élections tenues en bonne et due forme, ont invariablement été, depuis les années 1990, des défenseurs intransigeants des OGM.
Si l’actuel gouvernement s’exprime très clairement dans son site officiel sur les OGM, avec des communiqués qui ne laissent la place au moindre doute sur ses prises de position, la période Jospin s’est caractérisée par la même politique. Il en fut de même, déjà avant le quinquennat 1997-2002, de l’ensemble des gouvernements précédents.
José Bové avait déjà été condamné en février 1998 pour la destruction d’un stock de semences transgéniques (8 mois de prison avec sursis). Le 13 septembre 2000, il était condamné à trois mois de prison fermes dans l’affaire du McDonald’s de Millau, peine confirmée en appel le 22 mars 2001. Il a été condamné en 2001 à des peines de prison en première instance (15 mars) et en appel (20 décembre), à la suite de plaintes déposées par le CIRAD établissement public à caractère industriel et commercial), deux de ses membres (des thésards) et le procureur de la République. Les faits étaient survenus en 1999 alors que Claude Allègre était ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (il a dû quitter cette fonction en mars 2000).
La même année 2001 de cette condamnation déclenchée par la plainte d’un organisme public, le ministre de la Recherche Roger-Gérard Schwartzenberg faisait diffuser une brochure intitulée : « OGM - Enjeux des recherches » très favorable aux OGM et portant à la fin les sigles du ministère de la Recherche, du CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et de l’IRD (Institut de recherche pour le développement). Le 26 août 2001, dans un communiqué au titre fort parlant : « Réaction aux destructions de parcelles OGM », Roger-Gérard Schwartzenberg déclarera notamment : « Le discours des militants anti-OGM est partiel et fragmentaire quand il fait silence sur les perspectives ouvertes par les cultures transgéniques... On ne peut comprendre le refus de savoir, le refus de l’acquisition des connaissances. Cette attitude anti-rationaliste doit être déplorée... ».
Son prédécesseur Claude Allègre, qui avait été directement concerné par les faits et les plaintes institutionnelles, aura le mérite d’être un peu plus franc lorsque le 15 janvier 2004, dans un article paru dans l’Express intitulé « A quoi sert José Bové ? », il présentera ce dernier comme une sorte d’agent objectif des multinationales américaines face à leurs concurrentes européennes et écrira littéralement : « L’extrémisme de Bové est la meilleure garantie du statu quo. Quant aux OGM, qui sont les gagnants face à lui ? Les multinationales américaines, évidemment. Découragés, les semenciers européens abandonnent les uns après les autres. Aventis, Novartis, maintenant sans doute Bayer. Il reste Limagrain pour le maïs, mais pendant combien de temps encore ? La route est désormais libre devant Monsanto et DuPont de Nemours, les deux semenciers géants américains... en attendant les chinois. Bravo, monsieur Bové, beau travail ! ». Et l’ancien ministre « dégraisseur de mammouths » terminera son article par la question : « Les citoyens aimeraient savoir qui finance M. Bové ». Le grand avantage de la prose de Claude Allègre, c’est qu’en posant brutalement la question de la concurrence entre les multinationales européennes et américaines, il exprime avec une certaine sincérité la contenu réel du fil directeur de la politique de tous les gouvernements français depuis 1995, voire bien avant. La « nécessité alimentaire » a bon dos...
C’est sans doute que les « élites » françaises forment un groupe compact, avec une stratégie globale cohérente sur le plan national mais aussi à l’échelle européenne et internationale. Leur participation à la Trilatérale est permanente depuis les années 1970, « droite », « gauche » et « centre » confondus. Elles sont également très présentes au sein du Groupe de Bilderberg. La France a d’ailleurs été l’un des initiateurs du processus qui a conduit à la mise en place de l’Organisation mondiale du commerce. L’actuel directeur général de l’OMC est un Français, militant de la SFIO dès 1970 et de la section CFDT de l’ENA, sorti deuxième de sa promo et nommé inspecteur des finances en 1975, appelé à d’importantes responsabilités « techniques » sous Giscard avant de devenir, après les élections de 1981, conseiller de Jacques Delors, directeur de son cabinet, directeur adjoint de Pierre Mauroy et l’un des créateurs de la politique dite « d’austérité ». Un parcours qui lui a permis de suivre en 1985 Jacques Delors à Bruxelles pour une « carrière européenne » l’amenant à jouer un rôle de plus en plus important au sein de l’Union européenne, où il a assumé les plus hautes fonctions (commissaire chargé du commerce international depuis septembre 1999, après un « passage » à la direction du Crédit Lyonnais en 1994-99), mais aussi de l’OMC où il a été le « négociateur européen » du Millennium Round avant d’en devenir le directeur général.
Vice-président du Siècle en 1996 comme le directeur de sociétés Jean Dromer et le vice-président du Conseil d’Etat et ancien secrétaire général du gouvernement Renaud Denoix de Saint Marc, alors que Jacques Rigaud présidait cette association, Pascal Lamy est certainement un bon représentant de la pensée et des choix stratégiques des « élites » françaises, toutes tendances politiques confondues. Ce n’est qu’un exemple.
Samedi, peu avant le match de foot France-Brésil, une dépêche AP de 18h28 faisait état de l’interpellation de Pascal Clément dans la Loire par des militants de la Confédération paysanne à propos de poursuites qu’ils considèrent comme relevant de la répression antisyndicale. Le garde des Sceaux leur a répondu, d’après AP : "En alertant l’opinion publique sur les dangers présentés par les OGM, vous nous avez rendu service [...], je vous en remercie. Mais quand les précautions sont prises, il n’est pas acceptable d’empêcher l’expérimentation de ces cultures", et ajouté : "Nous souhaitons des sanctions assez fermes pour montrer qu’il est illégal d’empêcher la production d’OGM dans ce pays." On pourrait s’étonner de voir un ministre adresser des « souhaits » à une Justice réputée indépendante, d’autant plus que cette indépendance a été mille fois invoquée pour limiter la portée et les effets de l’enquête parlementaire sur l’affaire d’Outreau. Mais la réponse du garde des Sceaux est celle qu’aurait pu faire tout autre ministre, et correspond fort exactement au message invariablement délivré par tous les gouvernements de la dernière décennie.
C’est donc sur le terrain politique, et pas judiciaire, qu’il convient de rechercher les origines des problèmes de fond que peut soulever la condamnation récente d’une cinquantaine de faucheurs volontaires.
Avec une autre question en toile de fond : les institutions scientifiques sont-elles bien placées pour se présenter comme des garantes des mesures de précaution ? Les mises en examen intervenues dans l’affaire de l’amiante du campus de Jussieu peuvent jeter un doute sur la capacité de ces entités à garantir la sécurité de leurs propres personnels. Celle de l’ancien directeur du Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), une prestigieuse personnalité du monde universitaire, scientifique et académique, comporte une sévère mise en cause de la transparence institutionnelle. L’accident de Tchernobyl lui-même paraît de nature à soulever de graves interrogations sur la question de la fiabilité des mesures de précaution qu’on nous annonce. L’affaire des résultats falsifiés sur les cellules souches humaines, mais aussi ailleurs, ne saurait en aucun cas ne pas amener le constat de la nécessite impérative d’un réel débat sur le fonctionnement de l’ensemble de cet univers fermé. Et que penser de la débâcle des experts du procès d’Outreau de première instance ? Autant de questions qui concernent et intéressent l’ensemble des citoyens, et sur lesquelles ces derniers ont le droit d’être bien informés, de pouvoir s’exprimer et de recevoir des engagements clairs de la part des politiques. De préférence, avant les élections de 2007.
90 réactions à cet article
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aurelien 3 juillet 2006 13:07Bonjour,
Merci pour cet article très fourni !
La manière dont sont imposés les OGM est totalement anti-démocratique. C’est un fait ! L’opacité industrielle est totale et ce sont les lobbies industriels (qui n’ont rien à voir avec la science) qui se positionnent en écologistes, c’est un comble !
La question des ogm est totalement éludée par les politiciens, dont les seules paroles à propos de ces nouvelles tehcnologies sont qu’il faut avoir confiance au « progrès de la science ». Or dans ce cas, il ne s’agit nullement de science (la technique de la transgénèse est très féconde du point de vue de la recherche fondamentale) mais bien de l’envahissement de l’espace vital par des méthodes de culture et des organismes non maîtrisables, dont l’impact sanitaire, écologique, humain, n’a jamais été étudié !
L’imposition des OGM est un acte d’oppression de la part des dirigeants, à la fois pour les consommateurs (aucune traçabilité sur les produits animaux) et pour les agriculteurs prônant des méthodes écologiques (dont les récoltes sont menaçées de contamination-> voir OGM : le contat accablant de l’Espagne
La stratégie des industriels est de globaliser l’agriculture transgénique à l’ensemble de la planète.
Nous sommes bien en lobbycratie !
article 34 et 35 de la déclaration des droits de l’homme de 1793
Article 34. Il y a oppression contre le corps social lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé.
Article 35. Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
Cordialement
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Aurélien fait son petit marché. Il oublie juste le reste de ce texte.
« Article 17. Nul genre de travail, de culture, de commerce, ne peut être interdit à l’industrie des citoyens. » (c’est moi qui souligne)
Sans parler du reste... En fait, heureusement pour Bové & Co que ce texte ultra-libéral n’a jamais été ratifié par personne, parce que selon l’article 27 il faudrait les mettre à mort, pour avoir usurper la souveraineté (prétendre l’incarner mieux que le gouvernement et violer les article 2, 4, 6, 8, 11, 17, etc. de la déclaration)
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j’aurai aimé comme vous, que la question des OGM soit résolu de façon démocratique..
Cependant, quand on est abreuvé d’aproximations scientifiques a la télévision, quand un journaliste « prouve » quelque chose en étant a la foi juge et parti, quand on met le doigt sur « une etude » controversé en oubliant les dizaines d’autres, quand on ne connais pas comment fonctionne le monde scientifique et ses référence., quand on oublie le principe élémentaire que toute demoonstration doit être répétée pour être validée..
Il est impossible de regler cela de façon démocratique. Car (et c’est triste de le dire) le peuple n’a pas la formation suffisante pour comprendre ce qu’il en est. Seuls les discours populiste seront audible, et c’est exactement ce qui s’est passé.
Les élus qui utilisent les interdictions systématiques jouent sur l’ignorance des gens. Il n’hésitent pas non plus a agir de la meme maniere que le journal de 13H de TF1. Sur le « c’etait mieux avant. ». Sur internet on apelle cela des FUD (Fear, Uncertain & Doubt).
Meme si se poser des questions sur les OGM est totalement justifié. Le foin qu’on en a fait n’a que démontré l’ignorance grandissante des gens dans ce pays. Il est triste également de constater que peu de journalistes sont capable également de sortir de leur formation litteraire, et d’eclairer les gens.
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A Nash 16h44 qui écrit notamment :
« Il est impossible de regler cela de façon démocratique. Car (et c’est triste de le dire) le peuple n’a pas la formation suffisante pour comprendre ce qu’il en est. Seuls les discours populiste seront audible, et c’est exactement ce qui s’est passé. »
Vous prenez les français pour des crétins et vous volez plus haut que votre derrière !
Tout le monde peut comprendre qu’un OGM est capable de s’hybrider avec des variétés naturelles et que la protection totale n’existe pas, dès lors qu’on s’engage dans cette voie. Pour ne pas parler de la prolifération que rappelle l’article.
Le reste appartient au domaine de la politique et c’est du ressort de tous les citoyens.
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aurelien 3 juillet 2006 18:32Bonjour,
Je recommande à tous la lecture de ces documents
Playdoyer en faveur d’un monde soutenable sans modification génétique
par The Independent Science Panel (ISP) ( ISP est un groupement de scientifiques de discplines diverses ; engagés dans la promotion de la science pour le bien public)
apportez cotre soutien à ces scientifiques indépendants en signant ce playdoyer
Page de travail sur les GM :
Bonne soirée à tous
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Quand Bill Gates « lâche » les affaires et s’engage dans l’humanitaire, voilà ce que cela donne :
« The Gates Foundation is donating $25m for research to combat malnutrition using Genetic Engineering. David Fleming, Director of Global Health Strategies at the Gates Foundation said, »Vitamin and mineral deficiencies, which contribute to the deaths of millions of children each year, can be easily prevented by adding just a few key nutrients to staple foods.« We need to put an end to this emerging partnership that will only support Monsanto morally and financially. » releases Novembre 2003 Source ISP
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@par NaSH (IP:xxx.x42.149.214) le 3 juillet 2006 à 16H44 j’aurai aimé comme vous, que la question des OGM soit résolu de façon démocratique..
Tiens revoilà encore un scientiste détraqué à la solde des multinationnales comme Monsanto !
Il vient nous faire la leçon sur les approximations ! Il faudrait la faire aussi aux assurances dont aucune au monde n’assure le risque OGM ! Ce serait pas mal si cette info passait aussi sur la tv caca cola !
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Je sais bien que c’est difficile a entendre, mais il se trouve qu’on est dans une démocratie, et que la démocratie c’est également élire des personne pour réaliser un travail qu’on ne peut faire soit meme.
Il faut parfois faire confiance a des gens qui savent de quoi ils parlent.. On ne va pas demander a son boucher de faire de la carroserie. Mais vous n’etes pas idiots, vous n’allez pas non plus dire amen a un carrosier qui veux vous vendre une voiture.
Je ne dit pas que les décideurs ne doivent pas être des elus. Ce que je dit c’est que dans cette affaire, le peuple n’a pas forcement raison. Et l’histoire nous a montré a plein de reprise, que le peuple peut parfois se tromper.
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Truismes - Mais il n’est pas question de raison mais de DEMO-CRATIE, de choix, de qui veut quoi ! SI l’écrasante majorité NE VEUT pas d’OGM, même pour des raisons qui n’en sont pas (des sentiments, opinions ...) si les principes démocratiques sont respectés cela ne peut être POINT. Or, on est loin du compte ....
Ensuite, personne ne peut soutenir (en y mettant SA RESPONSABILITÉ) que les OGM ne sont pas risqués et dire quels sont les risques (taux d’occurence et amplitude des conséquences). Autrement-dit ceux qui soutiennent le contraire sont des rigolos ou des menteurs. SEULE la population peut déclarer : JE PRENDS les risques suivants - et les avantages suivants .... Toute autre ’personne’ est un potentat un dictateur. De nouveau on est loin du compte !
Dans quelles illusions baigons-nous ?
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Donc si la démocratie c’est l’opinion exprimée par la majorité du peuple, instaurons le service minimum, ou même, rétablissons la peine de mort... Il n’y a qu’a organiser un référendum... sous Napoleon III, cela s’appelait un plébiscite... les vrais hommes politiques ont le courage d’aller à l’encontre de l’opinion majoritaire (cas de Badinter et Mitterand en 81 sur la peine de mort) parce les décisions, toute controversées qu’elle soient, qu’ils prennent ont une réelle vision d’avenir... De Gaulle l’avait fait sur le nucléaire, d’autres le font sur les OGM...
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« ...les institutions scientifiques sont-elles bien placées pour se présenter comme des garantes des mesures de précaution ? »
Mais de quelles institutions scientifiques parle-t-on ?
Y-a-t-il « une seule science » ou différentes instances scientifiques d’envergure, de moyens, de « puissance » différentes et qui pourraient présenter des résultats différents, contradictoires ?
Je me vois contraint de constater qu’il peut exister sur un même sujet « différentes sciences » ou plutôt que l’on sert au public sous l’appellation « science » des conclusions qui n’ont rien de véritablement scientifiques puisqu’elles n’ont pas été soumises à une validation complète « par des pairs ».
Et c’est absolument ce que l’on constate avec les OGM : ce sont des firmes qui réalisent l’essentiel du travail scientifique conduisant à la commercialisation de produits.
Mais la plupart des résultats de ces recherches demeurent confidentiels, secret industriel oblige, ce qui interdit cette validation par les pairs.
Ils ne devraient donc être considérés au mieux que comme « des hypothèses de résultats scientifiques ».
Mais les instances dirigeantes montent au créneau pour appuyer cette science incomplète, ainsi l’attitude du gouvernement français vis à vis de la publication des tests de toxicité sur les OGM (OGM et citoyens).
Mépris d’une science aboutie, de la science donc, et des citoyens de la part d’une « caste » qui fait préférentiellement cause commune avec les puissances d’argent, mais au nom de quel intérêt supérieur ?
On espère que cette « caste » n’agit pas ainsi sur la seule croyance dans le discours des firmes qui annoncent qu’elles sauront fournir des solutions capables de « sauver l’humanité » car il s’agirait d’un manque tout à fait déplorable de vigilance et d’investigations.
Mais alors quelle peut être la nature de cet intérêt supérieur ?
Cela dit le manque de vigilance et d’investigations, de connaissance approfondie du sujet, est aussi commun parmi de très nombreux scientifiques pour certains fort éloignés de la biologie : ce sera typiquement le cas d’Allègre, et il n’est pas le seul, qui soutient l’hypothèse de non dangerosité des OGM.
Dans le même temps des spécialistes de la génétique, des manipulations génétiques, des PGM, nous affirment strictement le contraire.
Si les premiers, tenants de la non-dangerosité, ne nous fournissent aucune preuve de ce qu’ils affirment, les seconds nous en donnent de plus en plus et même lorsqu’ils n’en disposent pas ils émettent des théories et des hypothèses sur le potentiel de dangerosité des PGM et OGM dont personne n’a jamais été capable de prouver qu’elles pouvaient être rejetées.
Ces hypothèses devraient donc être l’objet de recherches, surtout de la part de ceux qui veulent croire à leur nullité car en science ne vaut que la charge de la preuve, recherches qui détermineraient un état fiable des connaissances, aujourd’hui très parcellaire dans ce domaine.
A défaut de ces recherches et des résultats « universellement » reproductibles (validation par les pairs) qu’elles auraient fourni nul ne peut affirmer que ces hypothèses peuvent être négligées.
Mais qui financera ces recherches ?
Ce que je nomme « la cash science », dont la vocation est de produire des dividendes financiers, ne sera pas la source de leur financement dans la mesure où rien nes les y contraint et où ces recherches, coûteuses, amputeraient ses résultats financiers.
OGM, science et « cash-science »
« C’est sans doute que les « élites » françaises forment un groupe compact.... » : oui, des élites réunissant de nombreux politiques et scientifiques dont les principales caractéristiques seraient leur adhésion préférentielle aux puissances d’argent, adhésion qui entraînerait comme une stérilisation intellectuelle vis à vis de tout ce qui pourrait faire obstacle à l’accroissement rapide de ces puissances.
On nommera cela une absence totale d’esprit critique flanquée d’une soumission qui, au gré de quelque « scandale » plus ou moins proche de celui du sang contaminé, pourrait se voir un jour qualifiée de « coupable ».
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La recherche est en cours. Elle est difficile, car des faucheurs mettent à sac le travail de recherche.
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Eh non !
Ces recherches ne portent pas sur les potentiels de dangeroqité des OGM mais sur différents aspects de leur productivité.
Et les recherches ne feraient pas l’objet de telles attaques s’il n’y avait pas déjà eu une vaste dissémination mondiale des OGM, si elles se déroulaient dans des milieux suffisamment confinés pour ne pas risquer de provoquer des disséminations incontrôlées.
Alors il se fait « de la recherche », oui, mais dans quelle voie et avec quel objectif ?
Quelles preuves que ces recherches donnent lieu à de véritables résultats scientifiques validable par des pairs ?
Aucune.
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Trois choses à préciser :
- 1 - « vous » semblez croire à une vérité scientifique ! C’est une attitude de croyance ... parfaitement non scientifique. La science n’est pas une vérité. Sinon cela devient une croyance. La démarche scientifique c’est de ne pas croire, et tenter de (mieux) comprendre ce qu’on observe (qui n’est jamais la réalité mais sa perception événementielle) La science de dit pas n’a jamais dit la vérité, elle énonce des observations, et temte de les interpréter, en se raccochant à des invariants (des règles). Une observation n’est pas une vérité, c’est un fait pris dans un contexte, qui n’a de validité que s’il est reproductible (répétable) dans les mêmes conditions. deux et deux font cinq ! Si, pour les très grandes valeurs de deux. ça c’est des conventions mathématiques - abstraites, pas un fait. Il n’y a pas de vérité, donc pas de certitudes, que des présomptions contextuelles (on énonce : cette règle semble s’appliquer dans telles conditions, si les conditions changent, on ne peux plus dire que les règles seront toujours valables - pour cela il faudrait mieux comprendre, et chercher encore).
- 2 - les scientifiques sont sous la dépendance des donneurs d’ordre. Qui paye la recherche, qui publie les résultats ? Pas des scientifiques (cas des industries : OGM, médicaments, ...) ! Si votre avenir de chercheur dépend du bon vouloir de votre mécène, vous ne pouvez déplaire au mécène. Triste à dire et à constater. Combien d’études ont été arrêtées car le chercheur trouvait qqchose qui déplaisait au financier ? Combien d’études ont été tronquées à la publication par le financier ? La recherche scientifique est quasiment entièrement dépendante de près ou de loin de l’argent, et de plus en plus souvent de l’argent privé. Une nouvelle raison de se méfier des « arguments scientifiques », pas de la science.
- 3 - On ne démontre pas que qqchose n’est pas nuisible en ne montrant que ses avantages. De même on ne rejette pas qqchose sous prétexte qu’il a des inconvénenients. Le seul moyen d’accepter ou rejetter qqchose est d’étudier la chose, pour en connaitre autant que faire se peut les effets : que l’on peut qualifier d’avantages et d’inconvénients (avec mille précautions). Si j’étudie la durée de vie d’une lampe, je l’allume jusqu’à extinction, si je veux étudier l’influence de l’explosion d’une bombe atomique sur la ville de Paris, je ... Si je veux étudier l’influence des OGM dans la nature je ... idem dans tous ces cas, je fais une seule expérience irréversible. Et je me retrouve - sans le faire exprès - sous faux prétexte de science - avec une possible catastrophe...
Dire que je fais de la recherche en disséminant des OGM en plein champ n’est pas une attitude scientifique - car c’est irreversible et ne permet pas la reproductivité (le milieu est définitivement changé donc les expériences suivantes sont autres). Ici la notion de précaution possible est une vaste fumisterie.
Il faut s’y prendre autrement (serres fermées ..). Une fois de plus on est loin du compte.
Rappel de droit élémentaire : la responsabilité de l’industriel (producteur du produit) n’est engagée que si au moment de la production, il est prouvé (*) que le produit est dangereux.
(*) prouvé siginfie qu’une étude a été publiée montrant la chose .. Qui paye la recherche, qui fait la cherche et qui publie les résultats - ni vous ni moi, ni nos impôts (sf très rare cas - labos parfaitement indépendants ??? connais pas) Chercher l’erreur !
merci de votre attention.
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Il faut aussi signaler que malgré leur légalité, les essais d’OGM en plein champ ne sont pas couverts par les assurances, qui considèrent ainsi qu’elles ne connaissent pas l’étendue des risques potentiels. Les OGM partagent cette « inassurabilité » avec une autre industrie, celle du nucléaire.
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Trés bon article . Mais où est la traduction politique d’une telle revendication « d’engagements clairs » avant les élections de 2007.
les Verts ?, Bové ?, Corinne le Page ? sur ces éventualités il y a de multiples autres questions que vous avez d’ailleurs soulevées, ( désobéissance civile, Etat de nécessité, non violence..lobbies, rôle des politiques...)
Oubien au point de vue électoral, attendre les élections européennes aussi, parce que je n’ai pas vu dans l’article, les conséquences et pressions des réglementations européennes sur la législation française.
Que faire ??
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A noter, le PS dans son projet à proposé l’interdiction des cultures OGM en plein champs => 85 % d’accord au dernier vote du projet.
Ne pas oublier de leur faire tenir promesse si jamais un socialiste arrive au pouvoir !!!!
Le combat contre les OGM n’est pas fini mais la legislation obcur et les lobbies ( semencier, agriculteur ( cf agriculture en espagne)) ne renonceront pas facilement à moins d’un accident écologique grave mais dans ce cas là il sera trop tard.
Z
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Sauf que les promesses du PS... D’ailleurs, en matière de recherche c’est Schwartzenberg qui mène la danse parmi les députes de ce parti.
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Comme souvent pour des articles anti-OGM, on retrouve ici l’essentiel des clichés et amalgames qui dénotent à la fois d’une totale absence de culture scientifique et une parfaite mauvaise fois. Il sera donc inutile d’essayer d’argumenter de façon objective et rationnelle avec l’auteur (j’allais dire de façon « scientifique » mais comme les scientifiques sont ici accusés d’être systématiquement des menteurs, sauf bien sûr ceux qui expriment les mêmes idées que l’auteur je m’abstiendrai). Fort heureusement, tous les responsables politiques ne sont pas démagogiques et certains, qui ont un minimum de culture scientifique, défendent des positions rationnelles basées sur les faits.
Je ne rappellerai donc ici qu’une simple vérité : il existe des cultures OGM depuis une vingtaine d’années. Les surfaces cultivées sont considérables aux US, en Chine, en Amérique du sud. En 20 ans, ces cultures n’ont provoqué aucun accident écologique (certaines ont au contraire permis de réduire de façon importante les quantités de pesticides utilisées) ou sanitaire.
En réalité, ces diatribes contre les OGM, alors qu’il y a tant de pratiques agricoles ou industrielles réellement dangereuses, sont aussi rationnelles que si l’on combattait l’utilisation du papier à cigarette dans le domaine du tabagisme :
Bien sûr, on préférerait que ce papier provienne de pâte de bois venant de forêts gérées de façon écologique, dans l’idéal. Mais le plus important dans la cigarette, ce sont bien les ravages sur la santé causés par l’addiction (nicotine) et les cancers qui s’ensuivent (goudrons, benzenes etc...), pas l’effet minime sur l’environnement causé par l’utilisation de papier à cigarette...
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Bof... Pour des clichés et des amalgames, vous êtres le champion ! Au juste, saviez-vous que Voltaire était détenteur d’actions de compagnies esclavagistes ? La belle référence...
Précisément, Voltaire n’a jamais été un scientifique, pas plus qu’un philosophe (au XVIII siècle, tout le monde s’attribuait ce titre...). Ce fut un pamphlétaire à la solde des aristos éclairés et des grands bourgeois. S’il avait vécu à l’époque de la Révolution Française, il aurait eu intérêt à rester à Ferney...
Comme Voltaire, vous n’avancez même pas l’ombre d’un argument scientifique.
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« alors qu’il est reconnu que les OGM comportent des dangers certains pour l’environnement ? » Tout votre article repose sur cette phrase mais ou est la demonstration ??? Si Jospin, Allegre, Schwartzenberg ou Lamy soutiennent les OGM est-ce uniquement pour servir la finance internationale ??? Tout celà me parait bien simpliste !
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Cette question a été discutée mille fois : les OGM peuvent détruire dans la nature les espèces souches originales et créer ainsi des pertes génétiques irréparables. Ils peuvent également être à l’origine d’altérations très graves de l’environnement. Surtout, que leur implantation sur la planète ne fait que commencer.
Je ne dis pas merci aux chercheurs qui travaillent sur ce genre d’engins. Bien sûr qu’ils servent les intérêts des multinationales et des lobbies financiers !
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@jeantho ; Toutes les plantes actuellement cultivées sont issues de sélection génétique considérable par croisement et n’ont rien de semblable aux espèces sauvages originales. Leur patrimoine génétique est généralement abérrant (chromosomes surnuméraires etc...) et fortement appauvri. Dans ce sens, les croisements existants entre variétés cultivées (OGM ou pas) et variétés sauvages ont le même impact environnemental ; Par « chance », toutes ces espèces cultivées sont aussi bien moins stables génétiquement et résistantes que leurs homologues « sauvages ». Ainsi, OGM ou pas, des espèces cultivées laissées sans sélection agronomique pendant un nombre suffisant de générations ont tendance à retourner à l’état sauvage, plus adapté aux conditions naturelles.
L’essentiel pour l’agriculture est ainsi de préserver les variétés sauvages bien plus riches génétiquement (ayant des patrimoines génétiques plus variés) afin de pouvoir trouver dans ces espèces sauvages les caractéristiques (gènes) de resistance aux maladies etc... qui ont été perdues dans les espèces cultivées. Mais le risque que vous mentionez à propos de la « destruction » des espèces sauvages par les OGM est inexistant.
Je renouvelle d’autre part la mention de ce simple fait : les OGM sont cultivées depuis plus de 20 ans sans aucun impact sur l’environnement. On ne peut pas en dire autant des pratiques agricoles désastreuses utilisées par nombre de nos agriculteurs (pesticides appliqués 6-8 fois par saison, culture de maïs fortement irriguées dans des zones insuffisament humides etc...).
Quant à vos acccusations contre les chercheurs qui travaillent sur les OGM, elle ne méritent aucun commentaire.
@Mizo : mon argument scientifique est celui décrit ci-dessus concernant l’absence totale d’impact environnemental des OGM en 20 ans. Je peux vous assurer que l’on se rend compte bien plus rapidemment des effets néfastes de la culture du maïs dans le Poitou...
Je vous recommande d’effectuer quelques lectures sur ce qu’est la science et ses méthodes. Si les faits expérimentaux ne collent pas à l’hypothèse, c’est que celle-ci est inexacte... Vous insistez sur une nocivité des OGM, mais aucun fait ne vient confirmer cette hypothèse. Dans ce cas, le scientifique revoie son hypothèse (ce qui ne l’empêche pas de continuer à tester, au cas où), là où le dogmatique continue à clamer qu’il a raison et que ce sont les faits qui ont tort...
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« absence totale d’impact environnemental en 20 ans »...
On SAIT, justement, le contraire : à savoir, que des mélanges entre les OGM et les espèces sauvages ONT BIEN LIEU.
Ce qui condira à la perte, à terme, des variétés naturelles.
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Les appareils de propagande des établissements scientifiques tournent à fond la caisse avec l’argent de nos impôts pour nous « expliquer » qu’en 20 ans les OGM n’auraient eu aucun impact sur l’environnement. Ils s’emploient, toujours avec notre argent, à embaucher et promouvoir des chercheurs qui « pensent comme il faut »...
Mais cette propagande oublie un « petit détail » : les équilibres écologiques sont le résultats de CENTAINES DE MILLIONS D’ANNEES d’évolution, voire plus. Non seulement c’est un simple mensonge, de prétendre qu’en 20 ans les OGM n’auraient causé aucun ravage dans l’environnement, mais qu’est-ce que ça prouverait ? Serait-ce moins mauvais s’il fallait deux siècles, ou mille ans, au lieu de 20 ans, pour provoquer une catastrophe.
D’ailleurs, la course aux OGM entraîne une augmentation en spirale de leur production, qui fait que le chiffre de 20 ans ne veut rien dire.
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Oui, en fait l’idée de base de la technoscience et des industriels américains est simple et non-scientifique :
Dieu a créé l’homme et la Nature (transgénèse divine), nous, nous créons les plantes que nous voulons pour développer notre agriculture productiviste.
Voilà l’idéologie (inconsciente chez beaucoup ?) qui régit ces travaux et le développement de la biotechnologie !
C’est aberrant et dangereux !
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@Ingrid
Votre argumentation est tout simplement inexacte.
- les équilibres écologiques évoluent très rapidement. Par exemple, l’introduction d’espèces animales ou végétales « exotiques » (c’est à dire étrangère à l’habitat initial) peuvent entraîner des évolutions considérables en quelques années. Les exemples sont très nombreux, les plus célèbres sont biens sûr les introductions de crapauds, tortues ou écrevisses américaines dans nos marais et rivières par exemple, ou de la truite arc-en-ciel, qui provoquent la rapide disparition (en quelques années) des espèces endogènes.
- Bien entendu, il y a eu transmission de caractères génétiques des OGM vers les espèces sauvages là où co-existent des espèces voisines. Cela ne signifie pas pour autant que l’impact est négatif !!!
Les caractères génétiques sont hautement mobiles dans la nature, et il y a constamment échanges de gènes entre espèces voisines (et bien sûr entre espèces sauvages et cultivées). Pour autant, cet échange n’est pas nécessairement nocif. L’essentiel est de préserver la diversité génétique ; pour cela, il faut qu’il y ait suffisamment d’endroits où les espèces sauvages puissent continuer à se développer (d’où l’absolue nécessité de préserver suffisamment de régions non cultivées). Si c’est le cas, les éventuels échanges génétiques ne posent pas de problèmes : les gènes intéressant (c’est à dire induisant un avantage compétitif pour l’organisme) seront conservés et les autres progressivement éliminés. C’est un phénomène naturel et la présence d’OGM ne change rien. Par exemple, la présence d’un gène de résistance à un herbicide (venant d’un OGM), ne présente aucun intérêt compétitif pour une plante sauvage située dans un environnement non cultivé (et donc sans herbicide). La plante n’aura donc que peu d’intérêt à conserver ce matériel génétique supplémentaire (d’autant que les gènes introduits de façon artificielle, que se soit par croisement classiques ou par transgénèse, sont souvent peu stables dans le génome).
Encore une fois, si vous souhaitez protéger l’environnement, il est bien plus important de lutter contre l’utilisation excessive de pesticides et d’engrais, contre la déforestation avancées des forêts tropicales ou contre l’introduction accidentelle ou volontaire d’espèces exogènes que contre les OGM qui, je le répète, n’ont jusqu’ici causé aucun dommage environnemental (dire le contraire est simplement un fantasme, quant au long terme, il est exact que c’est encore difficile à prévoir mais le risque paraît quand même sans aucune mesure avec d’autres pratiques infiniment plus dangereuses).
Je précise que bien qu’étant scientifique, je ne suis en aucune façon liée à des intérêts commerciaux de sociétés agroalimentaires etc... Je suis par contre profondément choqué par ces accusations sans fondement portées contre le milieu de la recherche et les chercheurs. Votre méconnaissance totale du monde scientifique n’excuse pas ces propos déplacés. La recherche procède d’une méthode où les théories doivent être validées par des faits. Elle laisse libre place à l’interprétation mais nécessite une véritable honnêteté intellectuelle. Bien sûr, les chercheurs ne sont jamais tous d’accord entre eux, il existe des zones d’incertitudes qui sont débattues, mais l’immense majorité est de bonne fois (les exceptions sont rares même si elles sont souvent relayées par les media ; à titre d’exemple, il y a eu pendant longtemps quelques chercheurs, rarement spécialistes du domaine et de mauvaise fois, soutenant, malgré les évidences, que le sida n’était pas provoqué par le virus HIV ; les preuves s’accumulant, ceux-ci ont heureusement disparu de la circulation).
Vous pouvez être contre les OGM, pour des raisons philosophiques pourquoi pas, mais le moins que vous deviez aux autres est de respecter leur honnêteté, surtout quand ceux-ci sont, eux, des scientifiques.
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Mais la question n’est pas de dire si la science dit que ceci ou cela, la seule question est : Suis-je d’accord de manger des OGM, directement ou non sachant les conséquences possibles ?
La réponse est non : - les recherches sont faites pour des financiers et non pour la population, pas de confiance possible. - 20 ans de recul (même si était bien étudiés) est simplement ridicule ! - manger des pesticides me déplait souverainement. surtout s’ils sont inconnus de mon organisme, je me suis habitué à un peu de cynaure , etc mais personne ne sait ce qui va se passer dans 100 ou 200 ans ... La thalydomide tue (invalide) encore très bien après 3 générations... - l’usage des OGM est une démarche de production-consommation : puremnent mercanctile, elle sert d’abord les industries. C’est aussi contre cette industrialisation-mercantilisation délirante que je dis non aux OGM. Je ne peux pas faire confiance aux « autorités » pour me dire c’est bien c’est pas bien. l’amiante tue 3000 personnes par an alors que avant son interdiction (hier) le dire était considéré comme un propos de farfelu - pour être poli - - l’avantage inconvénient de produire des OGM n’est pas étudié dans une perspective de vie en société. Mais toujours du pt de vue utilitaire c’est bien car, on a pas vu de risques ... un peu come pour le nucléaire : mais si c’est dangereux : on fera que cela ne tue pas. mais si cela tue, on fera que ça n’arrive pas, mais si cela arrive... on devra ne plus vivre dans cete zone pour un millions d’années - c’est tout ...
On fait la même chose - si on ne voit pas que c’est un risque, alors il n’y a pas de risque - Qui peut dire ou prouver cela personne - jamais. Donc prendre cet argument est simplement captieux.
l’attitude honnête est de de CHERCHER les risques, ce qu’a demandé et pas obtenu la conférence citoyens. L’« ETAT » et ses associés mercantilistes nous mentent qd ils disent que les risques sont maitrisés, et les mesures sont prises.... ce sont des affirmations sans aucunes procédures tangibles associées... crédibles. Rien de transparent d’évaluable par la population - RIEN.
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Il y a une dizaine d’années, un chercheur très intéressé par l’éthique des sciences disait qu’il fallait savoir s’interdire certaines recherches. Notamment, dans le domaine de la Génétique. Je pense qu’il avait raison.
La base sociale de la démocratie réside dans le caractère non héréditaire de l’intelligence. Si jamais ce paramètre en venait à être modifié, la démocratie s’écroulerait.
Depuis la nuit des temps, les classes dominantes ne rèvent que de rendre des qualités comme l’intelligence héréditaires, afin de perpétuer à jamais la domination de leur descendance. Ils en rêvent, comme ils ont cherché à être les plus grands, les plus forts, les plus beaux... Ils en rêvent même beaucoup plus fort.
Mais à ce jour, la réalité scientifique est toute autre : les paramètres de l’intelligence sont difficiles à cerner, et cette qualité n’apparaît pas comme un trait héréditaire.
Que se passerait-il si les chercheurs, qui dans la société actuelle travaillent pour les plus riches et les plus influents, en venaient à trouver le moyen de rendre l’intelligence héréditaire, d’agir génétiquement sur ces paramètres ? Les oligarchies en profiteraient pour instaurer des CASTES GENETIQUES.
D’autres internatutes ont déjà évoqué ce danger pour l’espèce et la société humaines. A mon avis, il est plus réel qu’on ne le pense.
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N’oublions pas, non plus, que la justice la plus proche des institutions est la justice administrative. Elle est beaucoup plus discrète que la justice pénale, mais c’est sans doute par là qu’il faudrait commencer si on veut réformer, par exemple, les institutions scientifiques.
On ne peut pas transformer une institution sans transformer en même temps les entités censées la contrôler. Justice comprise.
Voir, par exemple, ces deux articles d’Isabelle Debergue :
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« Ethique et institutions scientifiques » est le titre d’un rapport (l’un des premiers, et sans doute correspondant à sa seule période vraiment intéressante avant reprise en main) du COMETS, Comité d’Ethique pour les Sciences. Le lien est :
http://www.cnrs.fr/fr/presentation/ethique/comets94/docs/ethique_institutio ns.pdf
Il date de juin 1997, juste après l’affaire de l’ARC.
Mais les avertissements que contenait déjà à l’époque ce rapport n’ont pas empêché la véritable catastrophe que dénoncent la fin du présent article ou encore celui d’Isabelle Debergue :
C’est, sans doute, que prévenir ne suffit pas.
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Nous perdrons encore des parts de marché et notre retard nous condamnera à acheter des produits préparés ailleurs. Bravo à nos valeureux destructeurs.
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hum, qu’est-ce qu’elles importent déjà les usines Cargill à Brest et St-Nazaire ?
Bonne soirée
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« Des produits préparés ailleurs » ?
Pour la France, qui est une puissance alimentaire avec tout le temps des excédents de nourriture ???
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Comment faire pour que les citoyens puissent mieux contrôler ce que font les organismes de recherche ?
Il faudrait des lois permettant un contrôle citoyen plus large et plus rapide. De nos jours, même un simple litige portant sur la communication d’un document peut noyer un justiciable, et c’est vrai pour toutes les administrations. A fortiori pour les universités et les organismes de recherche, qui sont très influents et que l’ordonnancement actuiel rapproche singulièrement de la justice par de nombreuses voies.
Il est intéressant de lire, à ce sujet, l’extrait qui suit de l’article d’Isablle Debergue du 28 juin dernier :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11051
"Pour des raisons évidentes, ce point de vue des justiciables ne saurait coïncider avec celui tacitement exprimé dans le rapport récent de l’Inspection générale des services judiciaires, un service dont le fonctionnement et les approches trouvent à peu près leur équivalent dans la Mission permanente d’inspection des juridictions administratives. Comme le Conseil supérieur des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel (CSTACAA) correspond assez bien à ce que représente, dans le domaine judiciaire, le Conseil supérieur de la magistrature. Avec une différence : les magistrats de l’ordre judiciaire ne revendiquent pas, à ma connaissance, la condition de hauts fonctionnaires et de corps recruté par la voie de l’ENA, comme le fait le Syndicat de la juridiction administrative. Ils n’affichent, non plus, cette qualification dans les prépas des concours, comme on peut le lire dans des plaquettes destinées aux futurs candidats à la fonction de juge administratif. Mais, justement, si on se réclame de la « haute fonction publique », ne devrait-on être encore plus redevable de ses actes ? Paradoxalement, les différences semblent aller dans le sens opposé à cette logique, y compris en ce qui concerne l’évaluation.
Si, dans un avis du 20 mai 2005, le Conseil supérieur de la magistrature se penche sur les questions d’évaluation et envisage même « la généralisation de l’évaluation à certains magistrats actuellement non évalués », la plus haute instance de la juridiction administrative adresse aux citoyens un message très différent. Le site du Conseil d’Etat leur explique, à propos des garanties d’indépendance, que : a) Tout d’abord, la gestion du Conseil d’État et de ses membres est assurée de façon interne... b) Même si les textes ne garantissent pas l’inamovibilité des membres du Conseil, en pratique, cette garantie existe... c) Si l’avancement de grade se fait, en théorie, au choix, il obéit, dans la pratique, strictement à l’ancienneté, ce qui assure aux membres du Conseil d’État une grande indépendance.... Mais le justiciable « de base » peut penser à un autre type de garanties d’indépendance. Par exemple, sur le plan de la séparation des carrières, comme le rapport parlementaire sur l’affaire d’Outreau le recommande pour la juridiction pénale. Un domaine où la juridiction administrative ne connaît aucune réelle incompatibilité.
Pourquoi un élargissement de la responsabilité des juges, uniquement pour la juridiction pénale ? Il en est de même pour l’évaluation, qui au fond en est indissociable. Pourquoi une séparation des carrières seulement pour cette juridiction, et uniquement entre le Siège et le Parquet ? Alors que, par exemple, toutes les administrations, tous les établissements publics sont des justiciables, et pas seulement de la juridiction administrative... De même, ne devrait-on pas séparer les fonctions de garde des Sceaux ou de ministre de la Justice de tout autre mandat ? Et si on reconnaît l’existence de manquements et de violations de règles et de principes de la part des juges, ne devrait-on fournir aux justiciables des moyens de prévention appropriés, notamment dans le domaine de la récusation, qui reste à ce jour un terrain « maudit » ? Autant d’interrogations qui ne sont pas vraiment nouvelles, mais qui embarrassent de nombreux décideurs. Pourtant, s’il faut être conséquent, il ne me semble pas qu’on puisse valablement éluder ces questions auxquelles pense tout justiciable quelque peu renseigné sur la réalité des institutions françaises."
(fin de l’extrait)
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- Création d’un groupe éthique de chercheurs publics et indépendants pour les orientations de la recherche scientifique.
- Promotion de la transdiciplinarité en sciences
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Bonjour,
Article qui fait de très gros amalgames. OGM, Tchernobyl, amiante à Jussieu, etc, tout cela mêlé à la litanie du feuilleton juridique autour des « faucheurs ». La multiplication juxtaposée ne signifie pas réflexion et encore moins démonstration. C’est juste du sophisme et de l’éloquence.
Sur le débat faut-il des OGMs pour nourrir le monde, j’aurais bien aimé trouver des chiffres, au moins des ordres de grandeur, plutôt que des opinions subjectives.
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Regardez les famines en Afrique : d’où viennent-elles ? C’est un continent en guerre interne permanente. Où est le problème de nourriture ? Que les multinationales de puissances comme les Etats-Unis, la France ou la Grande-Bretagne cessent de piller ce continent, et il n’y aura aucun problème de famine !
Et les épouvantables gâchis des guerres US ? Ce qu’on pourrait faire avec de tels moyens... Et les deux siècles de colonialisme, le coup d’état de Djakarta en 1965 manigancé par les « travaillistes » britanniques qui a fait un million de morts, etc...
Quant aux nomenklaturas scientifiques, c’est vrai que toutes ces « sommités » forment des lobbies qui se soutiennent mutuellement. Jusqu’à publier les faux des copains ou monter les opérations les plus incroyables à partir de ces faux. Voir l’article d’Isabelle Debergue :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=9933
Je ne vois pas très bien où sont les amalgames de l’article. Depuis longtemps, on n’a pas affaire à un problème de moyens mais de système social.
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Pour info, je suis aussi scientifique et je cultive des OGM mais en labo !!!! La nature n’est pas une paillasse, nous avons la connaissance et la technique pour modifier mais en a-t-on la nécessité ( oui financière ) et pour quel risque.
Le risque c’est la modification de la nature, à la fois ce que l’on voulait « combattre » et de ce qui ETAIT à coté de ces plants.
L’agriculture est déjà malade de la surproduction, des engrais et pesticides. Alors que la solution peut-être très simple. Moins de production = moins d’engrais = moins de peticide = moins de surproduction = maintient des prix = l’agricuteur peut vivre sans subvention = non innondation des marché étrangers (surtout ceux du sud ) = les paysans étrangers peuvent vivre de leur production = moins d’immigration.
Mais surtout arréter la monoculture qui détruisent les sols.
Cordialement,
Z
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Ce que vous dites, c’est la pub du CIRAD. Mais, si vous êtes chercheur, vous savez pertinemment qu’aucune mesure de précaution, même en laboratoire, n’est absolue. Et qu’en la matière, les organismes de recherche sont tout sauf francs.
Dès lors, je constate qu’on n’a pas besoin des OGM pour être nourris et dans ce cas, comme l’ont déjà dit certains chercheurs des comites d’éthique, on n’est pas obligés de faire toutes les recherches possibles et imaginables. A fortiori, si elles sont DANGEREUSES.
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Bien sur que l’on peut sécurisé en laboratoire mais il faut y mettre les moyens et la VOLONTE (celle des chercheurs). Il peut y avoir des personnes honnetes et sans arrière pensée.Ca existe.
Indépendament de cela les OGM sont aussi un risque allergique faite un peu de recherche sur le net et vous verrez par vous même les dangers mais attention aux intox.
Mais je suis en accord avec le fait que certaines recherche ne devait pas être faite.
« L’important c’est de découvrir pas d’inventer ».
pour info une petite video sur les semenciers :
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L’agriculture n’est pas le domaine du yakafokon. Si elle est dans l’état qui est le sien, c’est qu’il y des raisons.
En agriculture, personne ne peut courir le risque de pénurie, et le stockage n’est jamais fiable. De même les prix de misère sont nécessaire à l’alimentation des masses urbaines. La surproduction est un « bon » moyen de résoudre ces deux difficultés : elle garantit un approvisionnement même en cas de catastrophe (climatique notamment), et elle écrase les prix. Et, de toute façon, les bons prix comme les mauvais ont la même conséquence : stimuler la production. Le système économique (qu’il soit libre ou administré) n’est stable qu’avec des mauvais prix, une surproduction, et des paysans (relativement) misérables.
D’autre part, les importations dans les pays « du sud » sont le résultat d’un fait technique : rapporté au kilo, ça coute beaucoup moins cher de transporter du grain des plaines du Mississipi à Cotonou, que de le faire venir de l’interieur du pays. Or le transport et les traitements coutent plus dans le prix final que la marchandise, qui ne vaut même pas des cacahouètes. Conséquence : contrairement à ce qui semble naturel, les productions indigènes sont condamnées à faire l’appoint, et aussi à subir un prix exogène.
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« Bien sur que l’on peut sécurisé en laboratoire mais il faut y mettre les moyens... »
C’est quoi, sécuriser ? Avec quel taux d’erreur systématiques, quelle probabilité d’imprévus et d’accidents... ?
Le « bien sûr qu’on peut sécuriser » n’est pas digne d’un expérimentateur, dans la science, dans la technologie ou ailleurs...
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Je ne vois pas ce que vient faire tchernobyle et les OGM, surtout si c’est pour en plus dire que tout est trés compliqué, et que donc le risque est normal..
Ces faucheurs se sont comporté comme des fachistes : ils détruisent ce qui leur déplait ; Il est parfaitement juste qu’ils soient condamné, et sérieusement en plus !
Quand au reste de l’article, c’est de la théorie du complot basique, « La France a d’ailleurs été l’un des initiateurs du processus qui a conduit à la mise en place de l’Organisation mondiale du commerce. » Arf ! (le Gatt c’est vachement mieux), même si on accuse pas encore les Juifs, mais ca ne saurait tarder.
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Quant on ne veut pas voir, on ne voit pas... Entre Tchernobyl et les OGM il y a en commun, pour commencer, le mythe des « précautions » prétendument sûres et sérieuses. La dénaturation de la réalité par le lobbying, également, etc...
Mais, matière fascistes, lisez « IBM et l’Holocauste » d’Edwin Black, et vous verrez ce qu’on peut faire avec le « progrès des sciences et des techniques ».
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Il y a des parallèles très intéressants à faire entre le nucléaire et les OGM : l’absence de transparence et les intérêts commerciaux, financiers primant sur l’éthique humaine et environnementale.
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Parfaitement d’accord ... !!!
- Pour rappel ... , « l’Intoxication étatique » conduite au sujet des répercussions en Europe de l’accident nucléaire de Tchernobyl le 26 avril 1986 ..........
- L’Agence Internationale de l’Energie Atomique a rendu public , en avril 2006 , un rapport sur ses conséquences ... , ne tenant aucun compte des effets à long terme de la radioactivité ... , et qui arrête péremptoirement à 59 morts le nombre de victimes de cet accident ... et à 9 le nombre de décès d’enfants dus à un cancer de la tyroïde ... ( alors qu’il y en a quelques 4000 recensés en Biélorussie ... )- Version odieuse et criminelle réduite à néant par le savant biélorusse Youri BANDAJEVSKI , qui a consacré son temps à étudier les mutations résultant de la propagation de petites doses de césium dans l’organisme ( en suivant au quotidien les habitants des zones concernées ) et qui , pour « prix » de son travail ... , a été condamné en 2001 à HUIT ANS de prison ................ , parce qu’il révélait que , contrairement aux mensonges des autorités et des organismes scientifiques officiels ... , cet accident , qui affecte la santé de millions de personnes qui habitent les zones irradiées , avec son cortège de mutation génétique et de malformations induites ... , a provoqué une catastrophe génétique et un processus de mort lente ...
- Constat confirmé par un autre savant , le professeur Vassily NESTERENKO - ex directeur de l’institut de l’énergie atomique - qui , aujourd’hui à la tête d’une organisation indépendante de contrôle de la radioactivité ... , affirme que 9 enfants sur 10 ont un taux trop élevé dans l’organisme .... et que le nombre de maladies et d’anomalies génétiques est en augmentation constante ............................- Le dictateur biélorusse LOUKACHENKO , soutenu par le Kremlin ... , affirmant que les effets de l’irradiation sont en recul ... et incitant les habitants des zones rurales évacuées ... à retourner y vivre et à reprendre l’agriculture ... sur un sol totalement contaminé et très dangereux ......................................
- Alors , Adolphos ... , qui est « fasciste » au final ... ???
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« Ces faucheurs se sont comporté comme des fachistes : ils détruisent ce qui leur déplait »
Et le cultivateur d’OGM qui pollue le champ de son voisin et lui fait perdre son label Bio (et donc aussi une bonne partie de son chiffre d’affaire, en plus de la satisfaction de faire un travail en accord avec son idée du respect de la nature), il mérite pas d’être condamné lui ?
On a déjà eu cette discussion là et vous n’avez toujours pas changé de point de vue tout en n’apportant aucun argument pour le justifier. Vous devez rendre des comptes, à un moment, et ne pas fuir chaque fil de discussion dès que vous y êtes mis à défaut (surtout si c’est pour redire les mêmes conneries plus tard dans un autre fil). La condition de troll vous satisfait-elle vraiment ?
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L société « moderne » a vu, depuis un siècle, des usages du « progrès des sciences » dont on se serait bien passés : les armes chimiques et l’armement en général depuis la première guerre mondiale, l’arme nucléaire depuis la deuxième, la technologie d’IBM mise au service du III Reich pour exterminer six millions de juifs, les armes bactériologiques, l’électronique au service de guerres inégales et meurtrières...
Plus la détérioration de la couche d’ozone par les industriels, que les chercheurs n’ont constaté que lorsque ça allait vraiment très mal !
Ce genre de « progrès des sciences » n’a résolu aucun problème de l’humanité, n’en déplaise aux appareils de propagande des établissements scientiques. Comme les OGM ne résoudront aucun problème alimentaire, alors que la recherche en Génétique présente bien d’autres dangers.
Mais des chercheurs « bien dans la ligne de la maison » voudraient nous vendre les « grandes vertus » des résultats de leurs recherches. C’est de la pub commerciale et politique, si on va au fond des choses, et rien d’autre.
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Le premier problème, c’est le manque total de transparence. Je suis d’accord pour une profonde réforme institutionnelle, y compris de la justice administrative.
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Il faudrait, pour mieux contrôler les institutions scientifiques, les séparer de manière plus nette de celle de la justice, par exemple.
On a vu le naufrage des experts d’Outreau, mais il faut préciser que celui qui se plaignait des « tarifs de femme de ménage » est un professeur d’université en physchopatologie et co-responsable pédagogique d’un important diplôme :
http://www.cesdip.org/article.php3?id_article=77
organisé par le CESDIP (Centre de recherches dépendant à la fois du CNRS et du Ministère de la Justice), avec l’Ecole nationale de la Magistrature et l’Université de Rouen. Ce diplôme est censé former, entre autres, des magistrats et des officiers de la PJ.
Quant au professeur Pierre Pellerin, mis en examen dans l’affaire des retombées radioactives de Tchernobyl, il est professeur émérite à l’Université Paris V où il a enseigné pendant vingt ans :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Pellerin
L’actuel président de la Cour de Cassation a été pendant dix ans professeur associé à cette même université :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Canivet
On trouve également un certain nombre de professeurs associés au sein de la Section du Contentieux du Conseil d’Etat et, dans les tribunaux administratifs et les cours admùinistratives d’appel, les professeurs et maîtres de conférences associés ne manquent pas. Y compris auprès d’établissements privés d’enseignement supérieur. Par exemple :
http://www.capavocat.fr/L-Equipe-Enseignante.html
http://www.capavocat.fr/IMG/pdf/plaquette_CAP-TA.pdf
Une situation qui, sans doute, nécessiterait un audit et une réforme conséquents. Mais le monde politique n’est pas pressé d’y plonger.
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En tant que chercheur, je suis un des rares à ouvertement soutenir depuis des années le combat courageux et légitime des faucheurs volontaires. Ces hommes ont décidés de porter le débat le plus dignement possible alors que les scientifiques sont incapables d’échanger la moindre contradiction sur le sujet. Aussi, les faucheurs que j’admire ont remplacé ce que d’habitude les scientifiques faisaient. Eh oui, quand une technologie apparaissait, il y avait souvent des rixes idéologiques tres utiles entre pro et anti sur le plan sociologique ou humain. Mais sur le sujet des OGM, tout comme sur le sujet des cellules souches on a évité le debat sous peine d’etre placardisés dans les douves ou les oubliettes féroces de la sciences. Ainsi, la lois du Nasdaq ou du CAC40 ont imposé un silence aux scientifiques et aux hommes d’idées qui ont préféré courber l’échine face au rouleau compresseur des semenciers. Le résultat est là... 40000 suicides en Inde, de paysans ruinés par des OGM qui poussent mal et qui conduise à la fin de petites exploitations millénaires. Au mexique, c’est le mais qui créée les conditions de miseres paysannes... En Espagne la pollution est telle que l’agriculture bio est systématiquement contaminée. Aussi, aujourd’hui le bilan des OGM est catastrophique... sauf pour les boursicotteurs verreux qui se remplissent les poches du desespoir agraire.
L’argument alimentaire enfin ne tient pas la route... L’Europe est aujourd’hui en excedent agricole et doit detruire ses récoltes. On pourrait presque nourrir 4 fois plus d’hommes avec ce qui est produit à la seule condition que les américains ne mangent pas comme dix et que l’humanité ne devienne pas obèse... Oui, les OGM sont un exemple ou la Science s’est trompée... Comme Darwin et son évolution... vous vous souvenez : parfois des espèces apparaissent mais elles font fausse-route et s’eteignent... il en va de meme pour les OGM...ce non sens scientifique disparaitra comme certaines curiosités pré-historiques non viables comme les ammonites, les trilobites, les triceratops... tout cela a existe mais a disparu.. Pour les OGM, le chercheur que je suis devient bleme lorsqu’il entend qu’on veut en produire à l’air libre..encore plus lorsqu’on veut produire des medicaments-OGM dans des champs. L’erreur alors devient plus enorme... Il semblerait que tous les cretins centencieux de la planette se soit concerté pour produire du médicament à l’air libre... CHez moi, ma pharmacie est fermée à clef !
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Nous manipulons depuis des années des virus, entendu parler de fuite.
Vous avez déjà vu un accident d’accelérateur à particule.
Oui on peut prendre des précautions pour les recherches, mais contre une attaque nucléaire pas facile de ce prémunir !!!
Il ya quand même plus de risque avec des culture en champs que dans un labo avec 5 sas de décontamination et des systèmes d’échangeur d’air.
« L’agriculture n’est pas le domaine du yakafokon. Si elle est dans l’état qui est le sien, c’est qu’il y des raisons » oui la raison des plus fort retour en 1945, utilisation intensive d’engrais pour soutenir les firmes américains et leurs efforts de guerre.
De plus, je ne parlais pas d’importation de produit mais du fait que nous exportons nos produit dans les pays pauvre où les paysans ne peuvent plus vivre donc emigre vers un nouvel « eldorado ».
Je tiens à preciser que je suis contre les OGM. Mais aussi contre le clonage.
Cependant rien pour l’instant ne prouver que les OGM sont dangereux ( sauf les dossiers classé secret défense ).
pour ce qui est de tchernobyl, j’ai eu un cancer de la tyroïde à 19 ans donc je comprend bien que les douaniers français n’ont pas pu arréter le nuage aux frontières.
Z
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« Il semblerait que tous les cretins centencieux de la planette se soit concerté pour produire du médicament à l’air libre »
j’avais écrit avant de voir le post de Yannick COMENGE, ca resume bien le fond du problème : l’appat du gain par des actionnaires qui ne voit que la rentabilité.
Mais si ca continue c’est l’homme qui va disparaitre car la nature se sera trompé et aura repris ses droits.
ps : 5 extinctions massives d’espéces on déjà eu lieu.
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« Nous manipulons depuis des années des virus, entendu parler de fuite. »
Le saurait-on ? D’autant plus que les virus mutent ! Quant aux accélérateurs de particules, c’est souterrain. il n’y a que des aimants et des faisceaux que la terre arrête. Ce qu’il faudrait voir de plus près, c’est les accidents des personnels. Mais à nouveau, personne ne nous le dira vraiment.
Les institutions scientifiques sont très dicrètes, et celui qui a un accident grave, on cherche à faire en sorte qu’il se tire et la ferme.
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Excellent article ... !!!
- Oui , il est bon de rappeler la « probité des autorités françaises » en la matière ......................- Le Gouvernement français a effectué une démarche à BRUXELLES à fin de restreindre la communication au public des études de risques sanitaires des O.G.M. ............. , selon une note discutée en septembre 2005 au sein de la commission chargée du suivi de la législation des O.G.M. , concernant la directive 2001-18 ( qui exclut le secret industriel lorsqu’il s’agit d’études sur la santé et l’environnement ... ) , la clique politico-affairiste française a demandé que la toxicité ( évaluation des risques d’un O.G.M. pour la Santé humaine ) soit exclue du Domaine public ... , en faisant valoir qu’une telle divulgation peut « ... entacher la confiance de l’opinion publique ... et nuire à la position concurrentielle de l’entreprise ... » ............ , note dénoncée par Corinne LEPAGE - ancien ministre de l’environnement - ........
- Selon communiqué de presse de la Commission Européenne du 15 juillet 2005 ... , l’Etat français se voit remonter les bretelles sur 10 dossiers d’infraction à la législation en matière d’environnement ....
- Pour exemple , le 22 juillet 2005 , le tribunal administratif de Toulouse , en ne prenant en compte que les seules affirmations de l’Administration qui se prévaut d’études sanitaires non communiquées ... , rejette une demande de suspension d’autorisation de mise en culture d’O.G.M. à l’air libre en arguant que ... « la pratique française est acceptable même si elle viole le droit européen ... » ..................................- Enfin , la Cour de Justice de la Communauté Européenne a condamné plusieur fois l’Etat Français pour violation de la réglementation européenne relative au principe de précaution en matière de culture expérimentale d’O.G.M. ..........
- Enfin , des effets secondaires ont été démontrés ... , notamment en AUSTRALIE , où une expérience a été interrompue après 10 ans , sur des mulots nourris avec un petit pois O.G.M. résistant à un insecte ravageur ... , et qui ont systématiquement développé une inflammation aux poumons et une augmentation d’anti corps dans le sérum sanguin ................ , du fait de la modification structurelle de la protéine introduite dans le petit pois ..................
- Pour en savoir plus sur tout ce que ci dessus =
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Pour rappel, voici le communiqué qu’on trouve sur le site du Conseil d’Etat. Ce fut du temps de Jospin, avec Schwartzenberg (après Allègre) à la Recherche et Glavany (après Le Pensec) à l’Agriculture.
http://www.conseil-etat.fr/ce/actual/index_ac_lc0021.shtml
Section du contentieux, 3ème et 8ème sous-sections réunies, sur le rapport de la 3ème sous-section
N°s 194348, 195511, 195576, 195611, 195612 - Séance du 4 octobre 2000, lecture du 22 novembre 2000
ASSOCIATION GREENPEACE FRANCE et autres Communiqué de presse
Tirant les conséquences de l’arrêt du 21 mars 2000 de la Cour de justice des Communautés européennes, le Conseil d’État valide pour l’essentiel l’arrêté du ministre de l’agriculture et de la pêche en date du 5 février 1998 portant inscription au catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées en France et autorisation de la mise en culture de trois variétés de maïs génétiquement modifié, produites par la société Novartis Seeds ; il annule cependant la disposition de cet arrêté limitant à trois ans la durée de leur inscription.
Les autorités françaises avaient été saisies en novembre 1994 par la société Novartis Seeds d’une demande de mise sur le marché de trois variétés de maïs génétiquement modifié. Après instruction, elles avaient transmis cette demande à la Commission des communautés européennes, conformément à la procédure prévue par la directive communautaire du 23 avril 1990 modifiée relative à la dissémination volontaire d’organismes génétiquement modifiés (O.G.M.) dans l’environnement. Après consultation des comités scientifiques placés auprès d’elle, la Commission des communautés européennes avait pris, le 23 janvier 1997, une décision favorable à la mise sur le marché. Au vu de cette décision, le ministre de l’agriculture et de la pêche avait inscrit les trois variétés, par arrêté du 5 février 1998, au catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées en France et ainsi autorisé leur mise en culture. Par le même arrêté, il avait limité à trois ans la durée de cette inscription. Les associations Greenpeace France, Ecoropa France, les Amis de la terre, ainsi que la Confédération paysanne et des particuliers avaient demandé au Conseil d’Etat d’annuler l’arrêté du 5 février 1998, dont la légalité était subordonnée au respect de deux types de réglementations, à savoir celles relatives, d’une part, à l’autorisation de mise en culture d’organismes génétiquement modifiés (O.G.M.) et, d’autre part, à l’inscription au catalogue des variétés cultivées.
Par une première décision, en date du 25 septembre 1998, la Section du contentieux du Conseil d’État avait décidé le sursis à l’exécution de cet arrêté, en attendant de trancher la question de sa légalité. Examinant ensuite l’affaire sous cet angle, la Section avait jugé, dans une seconde décision rendue le 11 décembre 1998, que les requêtes soulevaient une question sérieuse de droit communautaire, qui devait être tranchée à titre préjudiciel par la Cour de justice des Communautés européennes (C.J.C.E.), conformément à l’article 177 du traité de Rome (devenu article 234 CE). La question portait sur l’interprétation de la directive du 23 avril 1990 en ce qu’elle prévoit qu’en cas d’avis favorable de la Commission, “l’autorité compétente ... donne son consentement par écrit à la notification de manière à permettre la mise sur le marché du produit et elle en informe les autres États membres et la Commission” : les autorités nationales étaient-elles à ce stade tenues, compte tenu de la décision favorable de la Commission des communautés européennes, de délivrer le “consentement” écrit permettant la mise sur le marché du produit, ou, comme le suggéraient les requérants, conservaient-elles un pouvoir d’appréciation qui leur aurait permis de ne pas donner ce “consentement” ?
En réponse à la question posée par le Conseil d’Etat, la Cour de justice des communautés européennes a déclaré dans un arrêt du 21 mars 2000 que la directive devait être interprétée en ce sens qu’après “décision favorable” de la Commission des communautés européennes, l’autorité compétente qui a transmis la demande est obligée de délivrer le “consentement écrit” permettant la mise sur le marché du produit. Elle a toutefois précisé que si l’Etat membre concerné dispose entre-temps de nouveaux éléments d’information qui l’amènent à considérer que le produit peut présenter un risque pour la santé humaine et l’environnement, il n’est pas tenu de donner son consentement. Mais il doit alors en informer immédiatement la Commission et les autres Etats membres pour que, dans les délais prescrits par la directive, une décision soit prise en la matière selon la procédure prévue par le droit communautaire. En d’autres termes, l’Etat destinataire est obligé de se conformer à l’avis contraignant de la Commission, sauf s’il estime que sont survenus des éléments nouveaux, soit dans l’intervalle séparant le jour de la saisine de la Commission, qui n’en aurait pas eu connaissance, et le jour où celle-ci formule sa réponse, soit postérieurement à cette réponse.
Tenu de se conformer à l’interprétation donnée par la C.J.C.E., le Conseil d’Etat vient de régler définitivement le litige, par une décision du 22 novembre 2000. Il juge, pour l’essentiel, que, compte tenu de la décision du 23 janvier 1997 de la Commission des communautés européennes favorable à la mise sur le marché des trois variétés de maïs génétiquement modifié produites par la société Novartis Seeds, le gouvernement français était obligé, en l’absence d’éléments nouveaux, de délivrer son “consentement écrit” et que, dans ces conditions, les critiques adressées par les requérants à la régularité de la procédure ayant précédé la transmission du dossier à la Commission des communautés européennes, à les supposer établies, ne pouvaient avoir affecté la légalité de l’arrêté attaqué.
Le Conseil d’Etat s’en serait donc tenu à rejeter la demande d’annulation dont il avait été saisi, si l’un des requérants n’avait curieusement soulevé un autre argument, tiré de ce que l’arrêté attaqué serait illégal au regard de la seconde réglementation à respecter, concernant l’inscription au catalogue des plantes cultivées : non sans quelque paradoxe, il se plaignait de ce que le ministre avait limité à trois ans la durée de l’inscription. Or, ce moyen était fondé : le ministre de l’agriculture et de la pêche ne pouvait, en effet, limiter cette durée sans méconnaître les dispositions de l’article 7 du décret du 18 mai 1981 modifié pris pour l’application de la loi du 1er août 1905 sur la répression des fraudes en ce qui concerne le commerce des semences et plants, prévoyant que l’inscription au catalogue est valable pour une période de dix ans renouvelable par période de cinq ans.
Conformément à une jurisprudence constante, dégagée notamment à propos de l’inscription des produits pharmaceutiques sur la liste des médicaments remboursables par la sécurité sociale, le Conseil d’Etat annule donc l’arrêté attaqué en tant qu’il limite à trois ans la durée de l’inscription au catalogue des trois variétés produites par la société Novartis Seeds, ce qui a pour effet concret de porter à dix ans la durée de l’inscription et de l’autorisation de mise sur le marché décidées en 1998 par le ministre de l’agriculture et de la pêche, par application directe des règles du décret du 18 mai 1981 dans sa rédaction aujourd’hui en vigueur. Résultat paradoxal mais logique : le Conseil d’Etat, saisi de la légalité d’un acte administratif, doit, en effet, examiner l’ensemble des moyens soulevés par la requête et accueillir tout moyen fondé, quand bien même les conséquences liées à ce moyen ne seraient pas celles que souhaitent en réalité les requérants.
Il est essentiel, cependant, de souligner que le Conseil d’Etat a statué sur la légalité de l’arrêté à la date à laquelle il a été pris. Aussi la décision rappelle-t-elle que si des éléments nouveaux le justifient, le ministre peut suspendre ou abroger sa décision d’inscription au catalogue des variétés en cause de maïs génétiquement modifié, sous réserve d’en informer les autorités communautaires.
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Les condamnations de cette époque de José Bové et d’autres militants à des peines de prison ont donc eu lieu avec, outre Allègre et Schwartzenberg à la Recherche, Le Pensec et Glavany à l’Agriculture.
Qu’on s’en souvienne...
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Suite au message d’Antoine d’hier à 22h55, il est intéressant de lire également la décision complète du Conseil d’Etat :
http://www.conseil-etat.fr/ce/jurispd/index_ac_ld0053.shtml
Section du contentieux, 3ème et 8ème sous-sections réunies, sur le rapport de la 3ème sous-section
N°s 194348, 195511, 195576, 195611, 195612 - Séance du 4 octobre 2000, lecture du 22 novembre 2000
ASSOCIATION GREENPEACE FRANCE et autres Texte intégral de la décision
Vu la décision en date du 11 décembre 1998 par laquelle le Conseil d’Etat statuant au contentieux a sursis à statuer sur les requêtes de l’ASSOCIATION GREENPEACE FRANCE, de la CONFEDERATION PAYSANNE, de l’ASSOCIATION ECOROPA FRANCE et de M. VERNET, de l’ASSOCIATION LES AMIS DE LA TERRE et de MM. CABANNE, CARBONNAUX et CASTAING, enregistrées sous les n°s 194348, 195511, 195576, 195611 et 195612, tendant à l’annulation de l’arrêté du 5 février 1998 du ministre de l’agriculture et de la pêche portant modification du catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées en France (semences de maïs), jusqu’à ce que la Cour de justice des communautés européennes se soit prononcée sur la question de savoir si :
1°) Les dispositions de la directive n° 90/220 doivent être interprétées en ce sens que, si après transmission à la Commission des communautés européennes d’une demande de mise sur le marché d’un organisme génétiquement modifié, aucun Etat membre n’a émis d’objection comme il est prévu au 2. de l’article 13 de la directive n° 90/220, ou si la Commission des communautés européennes a pris une « décision favorable » en application du 4 de cet article, l’autorité compétente qui a transmis la demande, après avis favorable, à la Commission est tenue de délivrer le « consentement écrit » permettant la mise sur le marché du produit, ou cette autorité conserve t-elle un pouvoir d’appréciation lui permettant de ne pas donner un tel consentement ;
2°) La décision du 23 février 1997 de la Commission des communautés européennes, aux termes de laquelle « les autorités françaises autorisent la mise sur le marché du produit (...) notifié par Ciba-Geigy Limited » doivent être interprétées comme obligeant le gouvernement français à délivrer son « consentement écrit » ;
Vu les autres pièces des dossiers ; le traité du 25 mars 1957 instituant la Communauté économique européenne ; la directive n° 70/457/CEE du Conseil du 29 septembre 1970 ; la directive n° 90/220 du 23 avril 1990 du Conseil des communautés européennes ; la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 ; la loi n° 92-654 du 13 juillet 1992 ; le décret n° 81-605 du 18 mai 1981, modifié par le décret n° 93-1177 du 18 octobre 1993 ; l’ordonnance n° 45-1708 du 31 juillet 1945, le décret n° 53-934 du 30 septembre 1953 et la loi n° 87-1127 du 31 décembre 1987 ; le décret n° 63-766 du 30 juillet 1963 modifié par le décret n° 97-1177 du 24 décembre 1997 ;
Sur la recevabilité de la requête présentée par MM. CARBONNAUX, CABANNE et CASTAING :
Considérant que MM. CARBONNAUX, CABANNE et CASTAING ne justifient pas d’un intérêt direct, personnel et certain leur donnant qualité pour contester l’arrêté du 5 février 1998 du ministre de l’agriculture et de la pêche ;
Sur les requêtes présentées par l’ASSOCIATION GREENPEACE FRANCE, la CONFEDERATION PAYSANNE, l’ASSOCIATION ECOROPA FRANCE et M. VERNET et l’ASSOCIATION LES AMIS DE LA TERRE :
Considérant qu’en application des dispositions combinées de la loi du 13 juillet 1992 et du décret du 18 mai 1981 modifié par le décret du 18 octobre 1993, qui ont transposé la directive n° 70/457/CEE du Conseil du 29 septembre 1970 concernant le catalogue commun des variétés et espèces de plantes agricoles et la directive n° 90/220/CEE du 23 avril 1990 du Conseil relative à la dissémination volontaire d’organismes génétiquement modifiés dans l’environnement, la mise sur le marché de semences génétiquement modifiées ne peut intervenir que si, en premier lieu, l’administration a délivré, après avoir rendu un avis favorable et obtenu l’approbation des autorités communautaires, le consentement écrit prévu à l’article 13 de la directive n° 90/220/CEE du 23 avril 1990 du Conseil, et si, en second lieu, le ministre de l’agriculture inscrit les variétés en cause au catalogue officiel des variétés et espèces de plantes cultivées visé à l’article 5 du décret du 18 mai 1981 modifié ; que ce décret organise ainsi une procédure d’inscription des variétés au catalogue officiel des espèces et variétés qui est distincte et s’ajoute à la procédure de consentement susanalysée ;
En ce qui concerne la légalité du consentement écrit :
Considérant qu’en réponse à une question préjudicielle posée par le Conseil d’Etat statuant au contentieux, la Cour de justice des communautés européennes a déclaré dans un arrêt du 21 mars 2000 que : 1° La directive n° 90/220/CEE du Conseil susvisée doit être interprétée en ce sens que si, après transmission à la Commission des communautés européennes d’une demande de mise sur le marché d’un organisme génétiquement modifié, la Commission a pris une “décision favorable” en application du paragraphe 4 de l’article 13 de cette directive, l’autorité compétente qui a transmis la demande, avec avis favorable, à la Commission est tenue de délivrer le “consentement écrit” permettant la mise sur le marché du produit ; que, toutefois, si l’Etat membre concerné dispose entre-temps de nouveaux éléments d’information qui l’amènent à considérer que le produit qui a fait l’objet de la notification peut présenter un risque pour la santé humaine et l’environnement, il n’est pas tenu de donner son consentement, à condition qu’il informe immédiatement la Commission et les autres Etats membres pour que, dans le délai prescrit à l’article 16, paragraphe 2, de la directive n° 90/220/CEE du 23 avril 1990 du Conseil, une décision soit prise en la matière selon la procédure prévue à l’article 21 de ladite directive ; 2° Lorsque la juridiction nationale constate que, en raison d’irrégularités dans l’examen de la notification par l’autorité nationale compétente prévu à l’article 12, paragraphe 1 de la directive n° 90/220/CEE du 23 avril 1990 du Conseil, celle-ci n’a pu valablement transmettre le dossier avec avis favorable à la Commission au sens du paragraphe 2 de cette disposition, cette juridiction est tenue de saisir la Cour à titre préjudiciel si elle estime que ces irrégularités sont de nature à affecter la validité de la décision favorable de la Commission, en ordonnant, le cas échéant, le sursis à exécution des mesures d’application de ladite décision jusqu’à ce que la Cour ait statué sur la question d’appréciation de validité ;
Considérant que, dès lors que la Commission des communautés européennes avait pris le 23 janvier 1997 une décision favorable à la mise sur le marché des variétés visées dans l’arrêté attaqué, le gouvernement français, auquel aucun élément nouveau relatif aux risques que représentaient ces variétés n’avait été apporté entre la transmission du dossier aux autorités communautaires et cette décision de la Commission, était, compte tenu de l’interprétation donnée de la directive n° 90/220/CEE du 23 avril 1990 du Conseil par la cour de justice des communautés européennes dans son arrêt susanalysé, tenu de délivrer le consentement écrit prévu au paragraphe 4 de l’article 13 de cette directive ; que par suite, sauf si les irrégularités dont serait entachée la procédure nationale ayant précédé la transmission du dossier à la Commission des communautés européennes sont de nature à affecter la validité de la décision favorable de la Commission et, par voie de conséquence, la légalité du consentement écrit, tous les moyens relatifs à ces irrégularités sont inopérants ; que, de même, les moyens de légalité interne relatifs à l’appréciation des risques que feraient courir ces semences ne peuvent être examinés que s’ils portent sur des éléments nouveaux intervenus entre la décision favorable des autorités communautaires et celle du gouvernement français et sont de nature à remettre en cause l’appréciation à laquelle ces autorités se sont livrées ;
Considérant, en premier lieu, que si le dossier examiné par la commission d’étude de la dissémination des produits issus du génie biomoléculaire ne contenait aucun élément d’évaluation du risque lié à la présence, dans les variétés en cause, d’un gène de résistance à l’ampicilline, il ressort toutefois des pièces du dossier que le risque dont il s’agit a été examiné, avant que la Commission des communautés européennes prenne une décision favorable, par deux comités scientifiques placés auprès de cette autorité qui ont conclu au caractère non significatif de ce risque ; que par suite, et sans qu’il soit besoin en l’état du dossier de saisir la Cour de justice des communautés européennes d’une question préjudicielle en appréciation de validité de la décision du 23 janvier 1997 de la Commission des communautés européennes, l’irrégularité susévoquée ayant entaché la procédure suivie préalablement à la transmission du dossier aux autorités communautaires n’est pas, eu égard à l’interprétation donnée des dispositions de la directive n° 90/220/CEE du 23 avril 1990 du Conseil par la cour de justice des communautés européennes, de nature à affecter la validité de cette décision, ni celle du consentement écrit ; que le moyen tiré de cette irrégularité est, par suite, inopérant ;
Considérant, en deuxième lieu, que la demande déposée par la société Ciba-Geigy visait la mise sur le marché d’organismes génétiquement modifiés et relevait, à ce titre, des dispositions de la loi du 13 juillet 1992 et du décret du 18 mai 1981 modifié transposant la partie C de la directive n° 90/220/CEE du 23 avril 1990 du Conseil ; que, par suite, le moyen tiré de la méconnaissance des règles nationales valant pour la dissémination d’organismes génétiquement modifiés à d’autres fins que leur mise sur le marché, qui transposent les dispositions de la partie B de la directive susmentionnée, est inopérant ;
Considérant, en troisième lieu, que l’article 2 de la Constitution du 4 octobre 1958 dispose que : “La langue de la République est le français” et qu’aux termes de l’article 1er de la loi du 4 août 1994 susvisée : “(...) La langue française est la langue... du travail... et des services publics. (...)” ; qu’aux termes de l’article 6 du décret du 28 novembre 1983, l’administration doit, lorsqu’elle examine une demande, signaler à l’auteur de la demande celles des pièces rédigées dans une autre langue que le français dont elle requiert la traduction ; qu’il résulte de la combinaison de ces dispositions que les pétitionnaires sont tenus d’adresser à l’administration des demandes rédigées en langue française et que s’ils peuvent joindre à ces demandes des pièces rédigées dans une autre langue, l’administration peut exiger la traduction de ces pièces lorsque cela lui est nécessaire pour procéder à un examen éclairé ; qu’il ne ressort pas des pièces du dossier que la rédaction en langue anglaise du dossier présenté à l’appui de la demande de la société Ciba-Geigy aurait, en l’espèce, empêché la commission d’étude de la dissémination des produits issus du génie biomoléculaire et le ministre de procéder à un examen complet et éclairé du dossier ; qu’en tout état de cause, une telle irrégularité ne serait pas de nature à remettre en cause la validité de la décision du 23 juin 1997 de la Commission, dès lors que les autorités et comités scientifiques communautaires ont pu statuer de façon complète et éclairée au vu de pièces rédigées elles-mêmes en langue anglaise ; que, par suite, le moyen tiré de ce que le ministre ne pouvait légalement se prononcer sur la demande de la société Ciba-Geigy appuyée par un dossier rédigé en langue anglaise doit être écarté ;
Considérant, en quatrième lieu, qu’il ressort des pièces du dossier qu’après l’examen de la demande par la commission d’étude de la dissémination des produis issus du génie biomoléculaire lors de la séance du 28 février 1995, les comités scientifiques placés auprès des autorités communautaires ont à leur tour statué sur le dossier soumis par la société pétitionnaire aux autorités nationales après que cette société eut en outre fourni, sur les risques liés au produit, des informations supplémentaires à la Commission des communautés européennes ; que dans ces conditions, et eu égard à l’interprétation des dispositions de la directive n° 90/220/CEE du 23 avril 1990 du Conseil donnée par la Cour de justice des communautés européennes, les irrégularités qui entacheraient la fourniture d’informations par le pétitionnaire aux autorités nationales, la composition et les règles de fonctionnement de la commission d’étude de la dissémination des produits issus du génie biomoléculaire et les conditions dans lesquelles cette commission s’est réunie le 28 février 1995 ne sont pas de nature à affecter l’appréciation portée par les autorités communautaires sur les risques que présentent les semences dont il s’agit ni, par suite, celle de la décision du 23 janvier 1997 de la Commission ; que les moyens tirés de ces illégalités ne peuvent, dès lors, être utilement invoqués ;
Considérant, en cinquième lieu, que le moyen tiré de ce que la procédure suivie pour l’examen du dossier méconnaîtrait le principe de “participation” défini à l’article L. 200-1 du code rural ne peut en tout état de cause, en l’absence de précisions suffisantes, être examiné ;
Considérant, en sixième lieu, que la circonstance, à la supposer établie, que le dossier aurait été adressé à la Commission des communautés européennes avant l’expiration du délai de quatorze jours imparti par l’article 6-1 du décret du 18 mai 1981 au ministre de l’environnement pour faire connaître son avis n’est pas de nature à affecter la validité de la décision du 23 janvier 1997 de la Commission ; que ce moyen est, par suite, inopérant ;
Considérant, en septième lieu, que si l’article 17 de la directive n° 90/220/CEE du 23 avril 1990 du Conseil prévoit que la liste des produits ayant fait l’objet d’un consentement écrit qui est publiée par la Commission des communautés européennes au Journal officiel des Communautés européennes mentionne, pour chacun de ces produits, les usages qui en sont faits, cette disposition ne s’applique pas aux décisions individuelles prises par les autorités communautaires en application de l’article 13 de la directive n° 90/220/CEE du 23 avril 1990 du Conseil sur les demandes d’autorisation de mise sur le marché d’organismes génétiquement modifiés ; que dès lors, et sans qu’il soit besoin de saisir la Cour de justice des communautés européenne d’une question préjudicielle en appréciation de validité, les requérants ne sont pas fondés à soutenir que la Commission des communautés européennes aurait méconnu cette disposition en s’abstenant de mentionner dans la décision du 23 janvier 1997 les usages qui seraient faits des variétés en cause ;
(suite et fin dans la partie II)
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(Suite et fin de l’arrêt du Conseil d’Etat : Section du contentieux, 3ème et 8ème sous-sections réunies, sur le rapport de la 3ème sous-section, N°s 194348, 195511, 195576, 195611, 195612 - Séance du 4 octobre 2000, lecture du 22 novembre 2000, ASSOCIATION GREENPEACE FRANCE et autres)
En ce qui concerne la légalité de l’inscription proprement dite :
Considérant, en premier lieu, que les variétés de semence en cause ne peuvent être regardées comme des produits phytopharmaceutiques ou comme des produits antiparasitaires à usage agricole visés par la loi du 2 novembre 1943 modifiée et le décret du 5 mai 1994 ; que, par suite, le moyen tiré de ce que leur mise sur le marché aurait dû être autorisée conformément aux procédures définies par ces textes est inopérant ;
Considérant, en deuxième lieu, qu’aux termes de l’article 7 du décret du 18 mai 1981 modifié : “L’inscription de chaque variété est prononcée sur proposition du comité technique permanent de la sélection des plantes cultivées par le ministre de l’agriculture” ; que l’article 6 du même décret dispose que les conditions que doivent remplir les variétés de plantes cultivées sont arrêtées par le ministre de l’agriculture sur proposition du comité susmentionné ; qu’aucune de ces dispositions ne confie à ce comité l’examen des conséquences sur l’environnement de la mise en culture de nouvelles variétés ; que par suite, le moyen tiré de ce que ce comité n’aurait pas procédé à un tel examen ne peut être accueilli ;
Considérant, en troisième lieu, que si l’article 12 de la loi du 13 juillet 1992 susvisée renvoie à un décret en Conseil d’Etat la définition des “modalités selon lesquelles l’autorité administrative assure l’information du public sur les effets que la dissémination volontaire peut avoir pour la santé publique et l’environnement”, ces dispositions ne valent que pour la dissémination à des fins autres que la mise sur le marché ; que le moyen tiré de ce que la décision attaquée serait privée de base légale en l’absence du décret d’application ainsi prévu est, par suite, inopérant ;
Considérant, en quatrième lieu, que l’article 19 de la directive n° 90/220/CEE du 23 avril 1990 du Conseil prévoit que l’évaluation des effets prévisibles de la dissémination d’organismes génétiquement modifiés sur la santé et l’environnement ne peut rester confidentielle ; que l’article 21 de la loi du 13 juillet 1992 susvisée dispose : “Ne peuvent être considérées comme confidentielles : (...) 2° Les informations fournies à l’appui d’une demande d’autorisation de mise sur le marché et portant sur : (...) - l’évaluation des effets et des risques pour l’homme et pour l’environnement (...)” ; qu’il ressort du texte même de ces dernières dispositions qu’elles ne sont pas incompatibles avec les dispositions précitées de la directive n° 90/220 ;
Considérant, en cinquième lieu, qu’aux termes de l’article 6 du décret du 18 mai 1981, dans sa rédaction antérieure à l’intervention du décret du 18 octobre 1993 : “Le ministre de l’agriculture arrête, sur proposition du comité technique permanent de la sélection des plantes cultivées, (...) les conditions d’ordre génétique, physiologique, technologique et agronomique que ces variétés doivent remplir pour être inscrites (...)” ; que si le décret du 18 octobre 1993 prévoit que doivent être également définies, dans les arrêtés susmentionnés, des conditions toxicologiques et relatives à l’impact sur l’environnement, l’absence d’arrêté définissant ces nouvelles conditions à la date de la décision attaquée ne faisait pas obstacle à ce que l’administration procédât à l’inscription des variétés dont il s’agit ;
Considérant, en sixième lieu, que si les requérants soutiennent que ces variétés ne respectent pas les conditions de distinction, de stabilité et d’homogénéité auxquelles les variétés inscrites doivent répondre en application des dispositions de l’article 5 du décret du 18 mai 1981 modifié susvisé, ils n’assortissent pas ce moyen des précisions permettant d’en apprécier le bien-fondé ;
Considérant, en septième lieu, que si le règlement n° 1813/97 du 19 septembre 1997 de la Commission des communautés européennes prévoit que l’étiquetage des aliments produits à partir des variétés qui font l’objet de l’arrêté attaqué doit informer le consommateur final de la présence d’un organisme génétiquement modifié, ces dispositions sont applicables aux aliments et non aux semences ; que le moyen tiré de ce que la décision attaquée méconnaîtrait ces dispositions est, par suite, inopérant ;
Considérant, en huitième lieu, qu’il est constant que les autorités communautaires ont examiné les risques liés aux semences en cause après consultation de comités scientifiques placés auprès d’elles et au vu d’un dossier plus complet que celui communiqué au gouvernement français ; qu’il ne ressort pas des pièces du dossier que des éléments nouveaux relatifs aux risques que présentent ces semences soient apparus entre la date de la décision favorable de la Commission des communautés européennes, soit le 23 janvier 1997, et le 5 février 1998, date de la décision attaquée ; que dès lors, eu égard à l’interprétation ci-dessus rappelée, donnée par la cour de justice des communautés européennes des dispositions communautaires applicables, le ministre ne pouvait remettre en cause l’appréciation portée par la Commission des communautés européennes sur ces risques ; que si trois ans se sont écoulés entre la consultation de la commission d’étude de la dissémination des produits issus du génie biomoléculaire et la décision attaquée, le ministre n’était pas tenu de saisir à nouveau cette commission avant de prendre sa décision en l’absence de changement de circonstances de nature à justifier un nouvel examen du dossier ; qu’il suit de là que le moyen tiré de ce que le ministre aurait méconnu le principe de précaution et commis une erreur manifeste dans l’appréciation des risques doit être écarté ;
Considérant, en neuvième lieu, que le moyen tiré de ce que la décision attaquée méconnaîtrait les stipulations des articles 2 et 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales n’est pas assorti des précisions permettant d’en apprécier le bien-fondé ; Mais considérant que l’article 7 du décret du 18 mai 1981 modifié prévoit que : “L’inscription de chaque variété (...) est valable pour une période de dix ans renouvelable (...) par périodes de cinq ans” ; qu’en limitant à trois ans, par l’article 1er de l’arrêté attaqué, la durée de l’inscription des variétés en cause, le ministre de l’agriculture et de la pêche a méconnu ces dispositions ; que ce dernier doit dès lors être annulé en tant qu’il fixe à trois ans la durée de l’inscription à laquelle il procède, sans toutefois que la présente décision fasse obstacle à ce qu’en application des dispositions de l’article 20 de la loi du 13 juillet 1992 et des articles 7 et 7-1 du décret du 18 mai 1981 modifié, qui transposent les dispositions de l’article 15 de la directive n° 70/457/CEE et de l’article 16 de la directive n° 90/220/CEE, le ministre, s’il estime que les conditions de l’inscription ne sont plus remplies ou qu’une nouvelle évaluation le justifie, prononce la suspension ou procède à l’abrogation de cette inscription, sous réserve d’en informer les autorités communautaires afin qu’une décision soit prise conformément aux directives susmentionnées ;
Sur les conclusions tendant à l’application de l’article 75-I de la loi du 10 juillet 1991 :
Considérant qu’il n’y a pas lieu, dans les circonstances de l’espèce, de faire application de ces dispositions et de condamner l’Etat à payer à l’ASSOCIATION GREENPEACE FRANCE, à la CONFEDERATION PAYSANNE, à l’ASSOCIATION ECOROPA, à M. VERNET et à l’ASSOCIATION LES AMIS DE LA TERRE les sommes qu’ils demandent au titre des frais exposés par eux et non compris dans les dépens ;
D E C I D E :
Article 1er : La requête de MM. CARBONNAUX, CABANNE et CASTAING est rejetée.
Article 2 : L’article 1er de l’arrêté du 5 février 1998 du ministre de l’agriculture et de la pêche est annulé en tant qu’il limite à trois ans la durée de l’inscription des variétés qu’il vise au catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées en France.
Article 3 : Le surplus des conclusions des requêtes est rejeté.
Article 4 : La présente décision sera notifiée à l’ASSOCIATION GREENPEACE FRANCE, à la CONFEDERATION PAYSANNE, à l’ASSOCIATION ECOROPA, à M. VERNET, à l’ASSOCIATION LES AMIS DE LA TERRE, à MM. CARBONNAUX, CABANNE et CASTAING et au ministre de l’agriculture et de la pêche.
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Sur Légifrance, pour le même arrêt, on trouve l’entête suivante :
"Conseil d’Etat statuant au contentieux
N° 194348 195511 195576 195611 195612
Publié au Recueil Lebon
3 / 8 SSR
M. Derepas, Rapporteur
M. Touvet, Commissaire du gouvernement
M. Fouquet, Président
SCP Baraduc, Duhamel, SCP Lyon-Caen, Fabiani, Thiriez, Avocat"
(...)
et plus bas :
(...) "Après avoir entendu en audience publique :
- le rapport de M. Derepas, Maître des Requêtes,
- les observations de la SCP Baraduc, Duhamel, avocat de la société Novartis Seeds et de la SCP Lyon-Caen, Fabiani, Thiriez, avocat de la société Monsanto,
- les conclusions de M. Touvet, Commissaire du gouvernement ;..."
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A propos du commissaire du gouvernement, on peut lire :
(Newsletter du 28/02/2001)
Laurent Touvet, directeur général du CSA
Laurent Touvet, trente-neuf ans, est nommé directeur général du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), en remplacement d’Anne Durupty, en poste depuis 1997. Diplomé de HEC et de l’Institut d’études politiques de Paris, il est entré au Conseil d’Etat après sa sortie de l’ENA. Promu en 1993 maître des requêtes au Conseil d’Etat, Laurent Touvet a travaillé principalement sur le droit des collectivités locales, de la fonction publique et celui du droit public économique.
(fin de citation)
Le 10 mai 2004, il sera nommé directeur adjoint du Garde des Sceaux Dominique Perben :
http://www.admi.net/jo/20040511/JUSA0400134A.html
où il restera jusqu’au changement de gouvernement de juin 2005.
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Voir, plus bas, mon commentaire de 23h24. J’ajouterai qu’on peut se poser également des questions sur l’opportunité d’avoir un ordre des avocats au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, ce qui conduit au contrôle de ce genre d’affaires par un nombre très restreint de cabinets.
Les avocats de Monsanto cités plus haut sont les mêmes qui ont défendu le recours des centrales syndicales contre le Contrat Nouvelle Embauche l’année dernière. Ce genre de mélanges sont inévitables dans l’actuel système.
Ne serait-il pas préférable d’ouvrir la voie à une plus grande diversité, par la suppression de l’Ordre des avocats aux Conseils ?
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"Les avocats de Monsanto cités plus haut sont les mêmes qui ont défendu le recours des centrales syndicales contre le Contrat Nouvelle Embauche l’année dernière. Ce genre de mélanges sont inévitables dans l’actuel système.
Ne serait-il pas préférable d’ouvrir la voie à une plus grande diversité, par la suppression de l’Ordre des avocats aux Conseils ?"
Je suis d’accord, car ils ne sont qu’une petite centaine, comme on peut le vérifier sur leur site :
http://www.ordre-avocats-cassation.fr/
et leurs honoraires sont élevés, ce qui ne peut que favoriser ceux qui ont le plus de moyens. Le problème n’est pas vraiment que ces avocats soient chers, mais le monopole qu’ils détiennent et que tous les gouvernements ont cherché à renforcer depuis Jospin.
A présent, un défenseur syndical ne peut même pas présenter un pourvoi de cassation sociale.
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On a donc l’exemple d’un commissaire du gouvernement dans l’affaire des OGM à l’automne 2000 qui en février 2001 devient directeur genéral du CSA, puis directeur adjoint du cabinet de Dominique Perben en 2004 et retourne ensuite au Conseil d’Etat.
Rien d’illégal, mais les citoyens peuvent réfléchir à ce genre de trajectoires dont celle-ci n’est qu’un exemple.
D’ailleurs, l’affaire du Contrat Nouvelle Embauche a été jugée par le Conseil d’Etat en octobre dernier avec un commissaire du gouvernement qui avait été conseiller technique de Jospin, puis directeur du cabinet de Marylise Lebranchu.
La commission d’enquête parlementaire sur Outreau demande la séparation de carrières des magistrats, entre le siège et le parquet. Mais, si on suit le même raisonnement, ne faudrait-il a fortiori l’appliquer de manière très stricte aux carrières des juges administratifs, de façon à empêcher ce genre d’osmoses ?
Voir, entre autres, les articles d’Isabelle Debergue sur ce site :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11051
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=10278
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La différence n’est pas très grande, sur le fond, entre les déclarations pro-OGM de l’actuel gouvernement et celles de Jean Glavany en août 2001 : il faut prendre des précautions mais, dès lors qu’elles sont prises, on a le droit de planter des OGM en plein champ.
Glavany dira, alors que Bové attendait un important jugement en appel :
http://www.lebulletin.com/informations/actualite/article.jsp?content=20010827_actualite_010827o
« La France est un Etat de droit (...) et personne ne peut s’arroger le droit de détruire quelque chose qui ne vous plairait pas », a-t-il souligné sur Europe-1. Les militants de la Confédération paysanne « ne sont pas des justiciers chargés de dire le droit en France ». (dépêche AP)
Pourtant, la même dépêche d’août 2001 soulignait déjà que :
« L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) a récemment confirmé la présence « à une teneur très faible » d’OGM dans les semences conventionnelles en France, tout en estimant qu’il n’y avait pas de « risques pour la santé publique ». »
Rappelons les condamnations de José Bové depuis 1998 et jusqu’en février 2002 (sous Jospin, donc) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/José_Bové
- 18 février 1998 : condamnation à huit mois de prison avec sursis par le Tribunal correctionnel d’Agen pour la destruction d’un stock de semences transgéniques sur un site de Novartis à Nérac dans le Lot-et-Garonne.
- 20 octobre 1998 : le Tribunal de Tahiti le reconnaît coupable d’entrave volontaire à la navigation ou à la circulation d’aéronef. Néanmoins, il est dispensé de peine.
- 27 octobre 1999 : le Tribunal correctionnel de Rodez (Aveyron) le reconnaît coupable, avec 8 membres de la Confédération paysanne, de « violence en réunion ». En mars 1999, ils avaient séquestré trois fonctionnaires de la préfecture. Néanmoins, il est dispensé de peine.
- 13 septembre 2000 : trois mois de prison fermes par le Tribunal correctionnel de Millau pour la destruction du chantier de McDonald’s le 12 août 1999. Le 22 mars 2001, la Cour d’appel de Montpellier confirme la peine, et le condamne à 6 000 francs d’amende (915 euros) pour la brève séquestration des fonctionnaires de la Direction départementale de l’Agriculture de Rodez en mars 1999.
- 20 décembre 2001 : la Cour d’appel de Montpellier condamne José Bové à six mois d’emprisonnement pour destruction de plants de riz transgénique en juin 1999 dans une serre du CIRAD (peu de temps avant qu’il soit planté en Camargue) à Montpellier. En première instance, le 15 mars de la même année, le tribunal correctionnel de Montpellier avait infligé dix mois d’emprisonnement avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve à José Bové.
- 6 février 2002 : la Cour de cassation rejette son pourvoi formé au sujet de sa condamnation à trois mois d’emprisonnement ferme pour les dégradations du McDonald’s de Millau. Elle fait de même à l’encontre de sa condamnation à 915 euros d’amende dans l’affaire de Rodez.
(fin de citation)
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NI ROYAL, NI VILLEPIN,
NI SARKO, NI JOSPIN !
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On pouvait lire dans une dépêche Reuters de dimanche à 18h20, à propos du déplacement de Ségolène Royal à Berlin pour la finale de foot :
http://fr.news.yahoo.com/09072006/290/mondial-segolene-royal-a-berlin-nicolas-sarkozy-a-paris.html
« Je suis invitée par la Ligue et aussi par Dominique Rocheteau, qui a un club de formation dans ma région. J’aurai aussi quelques rencontres sur place et Dominique Rocheteau sera là-bas également », explique Ségolène Royal, citée par le JDD.
Comment un député et président de conseil régional peut-il être invité à Berlin par la Ligue de foot professionnel et par quelqu’un qui « a un club de formation » ?
Il y a là quelque chose que j’aimerais mieux comprendre, matière déontologie et incompatibilités.
Mais, de surcroît, la Ligue de foot professionnel :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ligue_de_Football_Professionnel
est présidée par l’un des trois titulaires de la SCP d’avocats au Conseil d’Etat qui a défendu :
- Monsanto dans l’affaire des OGM en 2000 ;
- des centrales syndicales en 2005 dans celle du Contrat nouvelles embauches.
Il s’agit de Frédéric Thiriez :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Frédéric_Thiriez
Comme on le dit souvent devant ce genre de situations, du moment que ça se fait, c’est que c’est légal. Mais les citoyens auraient sans doute le droit de se voir expliquer de telles choses de plus près, et que des dispositions prévoyant des incomptabilités beaucoup plus strictes soient prises.
Voire également :
http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=sport/20060414.FAP0523.html
Il me semble qu’un débat public et transparent sur les incompatibilités au sein d’institutions et entités diverses ferait le plus grand bien au pays.
Et pourquoi garder un Ordre comme celui des avocats au Conseil d’Etat et à la Cour de Cassation, qui n’en comprend qu’une centaine, si ces avocats ne sont guère soumis à des incompatibilités ? Autant dissoudre cet Ordre, permettre à tous les avocats de plaider en cassation et supprimer l’obligation de ministère d’avocat.
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Le communiqué de presse :
http://www.conseil-etat.fr/ce/actual/index_ac_lc0609.shtml
Communiqué de presse du 28 avril 2006
Le Conseil d’Etat annule deux décisions du ministre de l’agriculture autorisant la société Monsanto à procéder à la dissémination de maïs génétiquement modifié.
Lire la décision
La Fédération des syndicats agricoles MODEF a saisi le Conseil d’Etat de demandes tendant à l’annulation des deux décisions du 1er juin 2004 par lesquelles le ministre de l’agriculture a autorisé la société Monsanto à procéder à la dissémination volontaire de deux variétés de maïs génétiquement modifié.
La requérante soutenait notamment que les autorisations litigieuses avaient été accordées à l’issue d’une procédure irrégulière, la commission du génie bio-moléculaire puis le ministre ayant statué au vu d’un dossier technique incomplet qui ne comportait pas notamment de données suffisantes en ce qui concerne la localisation des opérations de dissémination envisagées.
Le Conseil d’Etat a fait droit à cette argumentation. Il a tout d’abord rappelé que la dissémination volontaire d’organismes génétiquement modifiés est soumise, en vertu de l’article L. 533-3 du code de l’environnement, à une autorisation préalable, délivrée après examen des risques pour la santé publique et pour l’environnement. Il a ensuite relevé que les demandes d’autorisation doivent, conformément aux dispositions du décret du 18 octobre 1993 et de l’arrêté du ministre de l’agriculture du 21 septembre 1994, être accompagnées d’un dossier technique comportant tous les éléments permettant d’évaluer l’impact des essais sur la santé publique et sur l’environnement, et notamment les informations concernant la localisation et l’étendue des sites de dissémination.
Se fondant sur ces dispositions, dont il a souligné la conformité avec la directive communautaire du 1er mars 2001, le Conseil d’Etat a estimé qu’il appartient à la commission du génie bio-moléculaire de se prononcer non seulement sur l’effet de la dissémination sur les plantes sexuellement compatibles, mais aussi sur l’ensemble des éléments déterminants de l’évaluation des risques, ce qui implique nécessairement la connaissance de l’implantation géographique précise de chacun des sites.
Constatant ensuite que le dossier technique soumis à cette commission ne comportait pas d’autre indication, en ce qui concerne la localisation des sites de dissémination, que la liste des « régions envisagées pour la conduite des essais », c’est-à-dire « Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Centre, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine », la Haute Assemblée a jugé ces indications insuffisantes eu égard à l’importance que revêtent, dans la procédure d’examen de la demande d’autorisation, tant les informations relatives à la localisation des sites que l’avis de la commission du génie bio-moléculaire.
Ecartant l’argumentation du ministre, qui précisait qu’avant de prendre les décisions en litige, et alors que la commission avait déjà rendu son avis, il avait fait procéder à une enquête de terrain par ses services après que la société Monsanto lui avait communiqué la liste précise des sites envisagés, le Conseil d’Etat a fait droit aux conclusions de la Fédération des syndicats agricoles MODEF, et annulé les deux autorisations accordées à la société Monsanto.
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La décision :
http://www.conseil-etat.fr/ce/jurispd/index_ac_ld0622.shtml
Section du contentieux sur la rapport de la 3ème sous-section Séance du 24 février 2006 Lecture du 28 avril 2006 N° 274458,274459 FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F.
Texte intégral
Vu, 1°), sous le n° 274458, la requête, enregistrée le 22 novembre 2004 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, présentée pour la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. ; la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. demande au Conseil d’Etat :
1) d’annuler la décision n° 04/003 du 1er juin 2004 par laquelle le ministre de l’agriculture a, à la demande de la société Monsanto Agriculture France SAS, autorisé la dissémination volontaire dans l’environnement de maïs génétiquement modifié, à toute autre fin que la mise sur le marché, dans le cadre d’un programme expérimental de quatre ans pour le développement de lignées et d’hybrides de maïs transgéniques tolérants au glyphosate (événement NK 603) ;
2) de mettre à la charge de l’Etat le versement de la somme de 3 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative ;
Vu, 2°), sous le n° 274459, la requête, enregistrée le 22 novembre 2004 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, présentée pour la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. ; la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. demande au Conseil d’Etat :
1°) d’annuler la décision n° 04/002 du 1er juin 2004 par laquelle le ministre de l’agriculture a, à la demande de la société Monsanto Agriculture France SAS, autorisé la dissémination volontaire dans l’environnement de maïs génétiquement modifié, à toute autre fin que la mise sur le marché, dans le cadre d’un programme expérimental de deux ans pour le développement de lignées et d’hybrides de maïs transgéniques (événement NK 603 x MON 810) ;
2°) de mettre à la charge de l’Etat le versement de la somme de 3 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative ;
la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. soutient que les décisions attaquées ont été prises au vu d’avis insuffisamment motivés de la commission de génie bio-moléculaire ; que le dossier de demande présenté par la société Monsanto Agriculture était irrégulièrement composé aux regard des prescriptions des articles 2 et 3 III du décret du 18 octobre 1993 ; que le délai minimal de saisine prévu par le règlement intérieur de cette commission n’a pas été respecté et que le délai de 60 jours imparti par l’article 3 du décret du 18 octobre 1993 à la commission n’a pas été respecté ; qu’en analysant insuffisamment les risques de dissémination pour la santé publique et l’environnement et en ne prévoyant qu’un minimum de prescriptions afin de limiter ces risques, les décisions attaquées méconnaissent le principe de précaution et les dispositions de l’article L. 533-1 du code de l’environnement et du décret du 18 octobre 1993 ; que la décision attaquée doit être considérée comme dépourvue de base légale en raison de la non conformité de la réglementation nationale avec les objectifs de la directive n° 2001/18/CE non transposée en droit interne ; qu’en particulier, les obligations prévues à l’article 6 de ce texte sur le contenu du dossier à présenter par l’entreprise, à son article 4 sur les mesures d’instruction à mener par les Etats et à ses articles 9 et 25 sur les obligations d’information ne sont pas reprises par la réglementation nationale ; qu’il s’ensuit que les autorisations attaquées ont été délivrées sur le fondement d’une réglementation illégale ; que les prescriptions prévues par l’autorisation sont entachées d’erreur manifeste d’appréciation compte tenu de leur insuffisance ;
Vu les décisions attaquées ;
Vu le mémoire en défense, enregistré le 1er avril 2005, présenté pour la société Monsanto Agriculture France, qui conclut au rejet de la requête et à ce que la somme de 5 000 euros soit mise à la charge de la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. ; la société soutient que les requêtes sont irrecevables faute d’intérêt pour agir du syndicat ; que l’avis de la commission du génie bio-moléculaire est suffisamment motivé ; que la fiche d’information du public satisfait à toutes les exigences de l’article 2 du décret du 18 octobre 1993 ; que contrairement à ce qui est soutenu les articles 9-2 et 25-4 de la directive 2001/18/CE n’imposent pas d’obligation de communication au public d’informations supplémentaires mais se bornent à édicter l’obligation de rendre accessibles certaines informations ; qu’en tout état de cause, les informations visées à l’article 25-4 figuraient bien dans la fiche d’information ; qu’il n’est pas démontré que la commission de génie bio-moléculaire aurait statué dans un délai supérieur à celui prescrit par l’article 3 du décret du 18 octobre 1993 ; qu’en tout état de cause, ce délai n’est pas prescrit à peine de nullité ; que l’édiction d’un tel délai ne relève en tout état de cause pas la compétence de la commission ; que la preuve que la commission aurait été saisie au delà du délai d’un mois prévu par l’article III de son règlement intérieur n’est pas rapportée ; que ce délai n’est pas non plus prescrit à peine de nullité ; que les dossiers de demande d’autorisation pour NK 603 et NK 603 x MON 810 ont été élaborés conformément aux prescriptions du décret du 18 octobre 1993 et de la directive 2001/18/CE ; que, notamment, ces dossiers comportent l’ensemble des rubriques prévues par l’annexe III B de la directive ; que l’autorisation procède en particulier une évaluation insuffisante des effets pour la santé et des risques environnementaux ; que la circonstance que les dispositions législatives et réglementaires seraient incompatibles avec les exigences de la directive sont sans incidence dès lors que les autorisations délivrées l’ont été conformément à la directive n° 2001/18/CE ;
Vu le mémoire en défense, enregistré le 18 avril 2005, présenté par le ministre de l’agriculture et de la pêche, qui conclut au rejet de la requête ; le ministre soutient que le syndicat ne justifie pas d’un intérêt à agir dans la présente instance ; que la commission du génie bio-moléculaire s’est réunie dans une formation régulière ; que son avis est suffisamment motivé ; que le dossier fourni par la société Monsanto est complet et conforme aux exigences législatives et réglementaires ainsi qu’aux objectifs de la directive n° 2001/18/CE ; que le délai de soixante jours entre l’enregistrement de la demande par la commission du génie bio-moléculaire et la transmission de l’avis au ministre prévu par l’article 3 du décret du 18 octobre 1993 a été respecté ; que la commission a disposé d’un délai raisonnable pour étudier le dossier ; que les autorisations attaquées sont fondées sur une analyse précise et complète des risques pour la santé publique et l’environnement prenant en compte les exigences du principe de précaution ; que les mesures prises sont suffisantes pour éviter toute dissémination non intentionnelle des organismes génétiquement modifiés dans l’environnement ; que la non transposition d’une directive n’a pas pour effet de rendre inapplicable toute disposition nationale qui subsisterait dans le champ d’application de cette directive ; que les deux directives ayant les mêmes objectifs ces dispositions qui ne sont pas incompatible avec la directive n° 2001/18/CE continuent à être en vigueur ; qu’en outre les dispositions non transposées ont été directement appliquées pour la délivrance des autorisations attaquées ;
Vu le mémoire en réplique, enregistré le 7 octobre 2005, présenté pour la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. ; le syndicat reprend les conclusions de sa requête et les mêmes moyens ; il soutient en outre qu’il tient son intérêt pour agir de ce que certaines expérimentations se tiennent sur le territoire de plusieurs communes de sa circonscription ; qu’il est compétent en matière de protection de l’environnement et de l’agriculture ; que l’avis de la commission de génie bio-moléculaire est insuffisamment motivé ; qu’il a été rendu au vu d’un dossier incomplet la fiche d’information du public produite en cours d’instance n’indiquant pas le nom des communes sur le territoire desquelles l’OGM sera disséminé, ne respectant pas les prescriptions du décret du 18 octobre 1993 et de la directive du 12 mars 2001 sur les méthodes et plans d’urgence et ne contenant pas en outre l’indication du lieu de dissémination ; que les délais d’examen par la commission de génie bio-moléculaire n’ont pas été respectées ; que la procédure de délivrance des autorisations est irrégulière, le dossier de demande n’étant pas conforme aux dispositions applicables notamment en ce qui concerne le lieu de dissémination envisagée ; que la méconnaissance du principe de précaution résulte de l’insuffisance de l’analyse des risques que présente la dissémination pour la santé publique et l’environnement et de l’insuffisance des prescriptions prévues pour limiter les risques de dissémination ; qu’en particulier, n’est pas abordée la question des risques de contamination vers d’autres espèces sauvages notamment par les abeilles et les rongeurs ainsi que par les bactéries du sol ;
Vu le mémoire en réplique complémentaire, enregistré le 19 octobre 2005, présenté pour la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. ; le syndicat reprend les conclusions de sa requête et les mêmes moyens ;
Vu les mémoires en défense, enregistrés les 28 et 30 novembre 2005, présentés par le ministre de l’agriculture et de la pêche ; le ministre conclut au rejet de la requête ; il soutient que l’avis rendu par la commission de génie bio-moléculaire composée de scientifiques de renom fait référence à un ensemble d’études et de connaissances précises visées par la décision ; qu’une partie du dossier technique remis par le pétitionnaire porte sur le site de dissémination ; que ces informations ont été prises en compte par la commission qui a prescrit des mesures de précaution ; que ces analyses ont vocation à être complétées par une pré-visite sur le terrain des services régionaux de protection des végétaux ; que les délais prescrits ont été respectés par la commission de génie bio-moléculaire ; que les fiches d’information du public sont transmises aux maires au moment de la mise en culture ; que des mesures d’urgence sont effectivement prévues ; que les mesures de surveillance d’éventuels effets non intentionnels relèvent en outre du pouvoir de police des agents des services régionaux de la protection des végétaux ; que la localisation des sites de dissémination était connue du ministre avant la délivrance de l’autorisation par une communication du 19 mars 2004 de la société Monsanto ; que s’agissant des exigences de précaution, le ministère procède préalablement à toute autorisation à une étude sur place destinée à vérifier la compatibilité des essais envisagés avec le contexte local ; qu’il réalise en outre une information des maires qui permet de prendre connaissances d’autres informations locales ; que les essais sur le maïs de la lignée NK 603 et MON 810 ont fait l’objet d’une autorisation de mise sur le marché par la commission européenne ; que la décision trouve sa base légale dans l’article L. 533-3 du code de l’environnement ; que l’absence de transposition d’une directive communautaire n’a pas pour effet de rendre illégale toute disposition législative ou réglementaire nationale qui subsisterait dans le champ d’application de celle-ci ; que, seules, les dispositions contraires aux objectifs de la directive doivent être écartés ; qu’en l’espèce, le caractère incomplet de la transposition est sans effet sur la légalité des mesures nationales ;
(Suit dans IIb)
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(suite et fin de IIa)
Vu le nouveau mémoire en réplique, enregistré le 4 janvier 2006, présenté la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. qui tend aux mêmes fins que la requête ; le syndicat soutient que l’argumentation du ministre relative à la responsabilité de la commission du génie bio-moléculaire et à ses modalités de travail est inopérante contre son moyen tiré de l’insuffisance de motivation de son avis ; que ce défaut de motivation qui concerne l’absence d’indications sur les champs d’implantation et sur leur environnement est certain ; que la nouvelle fiche d’information du public produite par le ministre n’est pas plus conforme que les précédentes à la réglementation nationale et communautaire notamment en ce qui concerne les méthodes et plans de suivi ou de surveillance ; que la circonstances que ces informations seraient disponibles dans le dossier du pétitionnaire est inopérante dés lors qu’elles auraient dû figurer dans la fiche d’information du public qui a seule vocation à être communiquée au public ;
Vu les nouvelles observations, enregistrées le 20 janvier 2006, présentées pour la société Monsanto Agriculture France SAS qui conclut au rejet de la requête ; elle soutient que le moyen tiré de ce que l’avis de la commission de génie bio-moléculaire est insuffisamment motivé est inopérant dès lors que l’article L. 533-3 du code de l’environnement n’exige qu’un examen du risque de dissémination sans lien avec la localisation géographique des sites ; que la fiche d’information jointe au dossier ne constitue qu’un simple modèle destiné à être renseigné à l’occasion de chaque expérimentation ; que le moyen tiré de ce que les délais de consultation de la commission de génie bio-moléculaire n’auraient pas été respectés manque en fait ; que, contrairement à ce qui est soutenu, l’ensemble des risques pour la santé humaine et pour l’environnement a été évalué ;
Vu les autres pièces des dossiers ;
Vu la note en délibéré, enregistrée le 27 février 2006, présentée par le ministre de l’agriculture, et de la pêche ;
Vu la directive 2001/18/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 mars 2001 ;
Vu le code de l’environnement ;
Vu le code rural ;
Vu le décret n° 93-1177 du 18 octobre 1993 ;
Vu l’arrêté du 21 septembre 1994 ;
Vu le code de justice administrative ;
Après avoir entendu en séance publique :
- le rapport de M. Gilles Bardou, Maître des Requêtes,
- les observations de la SCP Nicolaÿ, de Lanouvelle, avocat de la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. et de la SCP Vier, Barthélemy, Matuchansky, avocat de la société Monsanto agriculture France SAS,
- les conclusions de M. François Séners, Commissaire du gouvernement ;
Considérant que la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. demande par deux requêtes distinctes l’annulation des deux décisions du 1er juin 2004 par lesquelles le ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales a autorisé la société Monsanto à procéder à la dissémination volontaire de deux variétés de maïs génétiquement modifié ; qu’il y a lieu, de joindre ces requêtes qui présentent à juger les mêmes questions pour statuer par une seule décision ;
Sur la recevabilité des requêtes :
Considérant que les statuts du syndicat requérant dont le ressort couvre le département des Landes où il n’est pas contesté que se trouvent certains des sites prévus pour la dissémination, et qui s’assigne pour but la défense des intérêts agricoles, lui confèrent un intérêt de nature à lui donner qualité pour demander l’annulation des décisions litigieuses ; que, par suite, les fins de non recevoir opposées par le ministre et par la société Monsanto doivent être écartées ;
Sur les conclusions aux fins d’annulation :
Sans qu’il soit besoin de statuer sur les autres moyens des requêtes :
Considérant qu’à l’appui de ses requêtes la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. soutient que les autorisations litigieuses ont été prises à l’issue d’une procédure irrégulière, la commission du génie bio-moléculaire puis le ministre ayant statué au vu d’un dossier technique incomplet qui ne comportait pas notamment de données suffisantes en ce qui concerne la localisation des opérations de dissémination envisagées ;
Considérant qu’en vertu de l’article L. 531-4 du code de l’environnement la commission d’étude de la dissémination des produits issus du génie bio-moléculaire est chargée d’évaluer les risques liés à la dissémination volontaires d’organismes génétiquement modifiés ; qu’aux termes de l’article L. 533-3 du même code : « Toute dissémination volontaire, ou tout programme coordonné de telles disséminations, est subordonné à une autorisation préalable. / Cette autorisation est délivrée par l’autorité administrative après examen des risques que présente la dissémination pour la santé publique et pour l’environnement... Elle ne vaut que pour l’opération pour laquelle elle a été sollicitée. » ; que le décret du 18 octobre 1993 pris pour l’application de ces dispositions prévoit dans son article 2 : « I. La demande d’autorisation ... est accompagnée d’un dossier technique dont le contenu est fixé par arrêté du ministre chargé de l’agriculture... II. Ce dossier comporte notamment 1° Tous les éléments permettant d’évaluer l’impact des essais sur la santé publique et sur l’environnement. » ; qu’en vertu de l’arrêté du 21 septembre 1994 du ministre de l’agriculture pris pour l’application de ces dispositions et qui reprend d’ailleurs les dispositions de l’article 6 de la directive 2001/18/CE du parlement et du conseil du 1er mars 2001 et celles des points 1 et 2 du paragraphe E de l’annexe III B de cette directive, doivent figurer au dossier les informations concernant les « interactions potentiellement significatives de la plante avec des organismes autres que des plantes dans son écosystème habituel, y compris les informations sur la toxicité pour les hommes, les animaux et les autres organismes », « la possibilité de transfert du matériel génétique des plantes génétiquement modifiées dans d’autres organismes », « les effets toxiques ou nocifs de la modification génétique sur la santé publique et l’environnement », « les mécanismes d’interactions entre la plante génétiquement modifiée et les organismes cibles », « la localisation et l’étendue des sites de dissémination », « la description de l’écosystème du site de dissémination, y compris le climat, la flore et la faune », « la présence d’espèces apparentées sauvage sexuellement compatibles ou d’espèces végétales cultivées sexuellement compatibles », « la proximité de biotopes officiellement reconnus ou de zones protégées susceptibles d’être affectées » ; qu’aux termes du II de l’article 3 de ce même décret du 18 octobre 1993 : « Dès que le dossier de demande d’autorisation est complet, le ministre chargé de l’agriculture... transmet pour avis la demande à la commission d’étude de la dissémination des produits issus du génie bio-moléculaire. » ;
Considérant qu’il ressort des pièces du dossier que, contrairement aux dispositions précitées, le dossier technique présenté à la commission du génie biomoléculaire ne comportait pas d’autre indication, en ce qui concerne la localisation des sites de dissémination, que la liste des « régions envisagées pour la conduite des essais », c’est-à-dire « Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Centre, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine » ; que, contrairement à ce que soutient le ministre, cette commission ne se prononce pas seulement sur l’effet de la dissémination sur les plantes sexuellement compatibles mais sur l’ensemble des éléments déterminants de l’évaluation des risques, ce qui implique nécessairement la connaissance de l’implantation géographique précise de chacun des ces sites ; qu’eu égard à l’importance que revêtent, dans la procédure d’examen de la demande d’autorisation, ces informations et l’avis de la commission du génie bio-moléculaire qui se prononce au vu de ce dossier, cette irrégularité est de nature à vicier les décisions attaquées, nonobstant la circonstance que le ministre, avant de prendre les décisions en litige, et alors que la commission avait déjà rendu son avis, a fait procéder à une enquête de terrain par ses services après que la société Monsanto lui a communiqué la liste précise des sites envisagés ; qu’ainsi la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. est fondée à soutenir que les décisions du 1er juin 2004 ont été prises à l’issue d’une procédure irrégulière et doivent, pour ce motif, être annulées ;
Sur les conclusions tendant à l’application de l’article L. 761-1 du code de justice administrative :
Considérant que les dispositions de cet article font obstacle à ce que soient mises à la charge de la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. qui n’est pas la partie perdante les sommes que demande la société Monsanto au titre des frais exposés par elle et non compris dans les dépens ; qu’il y a lieu, en revanche, dans les circonstances de l’espèce, de mettre à la charge de l’Etat le versement à la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. d’une somme de 3 000 euros au titre des frais qu’elle a exposés devant le Conseil d’Etat ;
D E C I D E :
Article 1er : Les décisions du 1er juin 2004 du ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales autorisant la société Monsanto à procéder à la dissémination de deux variétés de maïs génétiquement modifié sont annulées.
Article 2 : L’Etat versera à la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F. une somme de 3 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
Article 3 : Les conclusions de la société Monsanto Agriculture France SAS tendant à l’application de l’article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.
Article 4 : La présente décision sera notifiée à la FEDERATION DES SYNDICATS AGRICOLES M.O.D.E.F., à la société Monsanto Agriculture France SAS et au ministre de l’agriculture et de la pêche.
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Pour rappel, le ministre ayant accordé ces autorisations était Hervé Gaymard :
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http://www.confederationpaysanne.fr/communique.php3?id_article=910
La Conf’ obtient la première suspension d’autorisation d’essai OGM, au Tribunal administratif de Pau
Suite à la requête de la Confédération Paysanne examinée en audience publique le 7 juillet, le Juge des Référés de Pau a décidé de suspendre la décison du 19 mai 2006 du Ministre de l’agriculture autorisant la société Monsanto à procéder à une dissémination d’OGM en plein champ sur la commune de Mauroux dans le Gers.
Le Juge a estimé que « les essais autorisés (...) sont de nature à porter gravement atteinte aux intérêts des agriculteurs dont les exploitations et les ruches sont situées à proximité des parcelles destinées à l’expérimentation contestée ». Le représentant du Ministre a eu beau prétendre que toutes les précautions avaient été prises, il a semblé découvrir à l’audience la présence à proximité de l’essai de plusieurs exploitations biologiques, dont un apiculteur. Personne n’a cru bon de croire la fable selon laquelle les abeilles se nettoieraient les pattes de toute trace de pollen transgénique dès qu’elles ont franchi les 400 mètres isolant l’essai OGM des cultures de maïs conventionnel ou bio !
La société Monsanto n’a pas jugé utile de se déplacer à l’audience et a laissé les représentants du Ministre défendre ses intérêts. Le Juge a logiquement noté « qu’il ne ressort pas du dossier que la suspension de l’exécution de la décision du 19 mai 2006 menacerait gravement un intérêt public ». La Confédération Paysanne estime quant à elle, que le maïs de Monsanto, produisant un insecticide toxique et pouvant se gaver d’un herbicide toxique sans mourir, représente même un grave danger pour l’intérêt public.
Enfin, parmi les multiples irrégularités relevées par la Confédération Paysanne, le Juge a retenu le « caractère incomplet du dossier de demande d’autorisation et l’insuffisante information, en conséquence, de la commission du génie biomoléculaire, puis du Ministre de l’Agriculture et de la Pêche ».
A l’heure où la Communauté Européenne reconnaît dans un document qu’elle a été obligée de publier [1] que le processus d’évaluation des OGM qu’elle a mis en place est notoirement insuffisant, qu’on ignore encore tout sur les effets à long terme des OGM sur la santé humaine, la biodiversité, les insectes et les organismes du sol, et qu’en conséquence les plantes Bt ne devraient pas être cultivées...
La Confédération Paysanne attend du gouvernement qu’il s’appuie sur le jugement du Tribunal Administratif de Pau pour suspendre tous les essais autorisés et mettre en place un moratoire sur toutes les cultures OGM.
Bagnolet, le 12 juillet
(1) Measures affecting the approval and marketing of biotech products (DS 291, DS 292, DS 293). « Comments by the European Communities on the Scientific and Technical advive to the panel », Genève 28 janvier 2005
Contacts :
Olivier Keller, Secrétaire national, 06 26 45 19 48
Guy Kastler, 04 68 91 28 95
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Globalement, il paraît évident à la lecture des décisions de justice qu’en ce qui concerne les OGM les problèmes trouvent leur origine dans le comportement et les décisions du monde politique, qui comme le rappelle l’article fait les lois et les règlements. Et qui dépose ou encourage les plaintes, d’ailleurs.
La justice n’est, en l’espèce, qu’un exécutant de l’ordonnancement juridique que créent les politiques.
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Quelques idées reçues :
Les OGM sont une necessité pour nourrir la planette... faux, l’agriculture d’aujourd’hui est excedentaire et cela pour longtemps... plus de solidarité permettrait de supprimer la faim dans le monde. D’autre part en Inde, les firmes ont fait pousser des OGM et cela a causé la ruine de milliers de paysans qui ont vu leurs récoltes chutter (on compte 40000 suicides lié à ces méventes OGM dépendantes). Ceci s’est reproduit en Amérique centrale et dans d’autres régions du monde
Les OGM sont sans risques. Scientifiquement, les études aujourd’hui sont dignes de la propagande de l’ex-Union Soviétique. Les travaux scientifiques vont seulement dans le sens de l’évaluation d’une meilleure croissance... les resultats « ennuyeux » sont supprimés des articles.
Les OGM marquent la fin du Bio... en Espagne, on a laissé les OGM pulluler dans la nature... resultat l’ensemble de la culture Bio est fréquemment contaminée...
Les OGM sont un probleme de nature scientifique avant d’etre un probleme politique. Les scienteux qui exigent la production d’OGM sont les cousins de ceux qui voulaient vendre du VIOX, du CELEBREX...
En tant que chercheur, microbiologiste de formation, je ne vois pas la necessite des OGM si ce n’est pour produire des plantes d’ornements fluorescentes. Il n’y a pas d’autres débouchés que celui des fleuristes... Mais là c’est une question de mauvais gout à surmonter !
Pour finir, je soutiens les faucheurs volontaires qui servent une science qui refuse un débat avec la société et un débat entre scientifiques.
Yannick Comenge
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Quelques idées reçues :
Les OGM sont une necessité pour nourrir la planette... faux, l’agriculture d’aujourd’hui est excedentaire et cela pour longtemps... plus de solidarité permettrait de supprimer la faim dans le monde. D’autre part en Inde, les firmes ont fait pousser des OGM et cela a causé la ruine de milliers de paysans qui ont vu leurs récoltes chutter (on compte 40000 suicides lié à ces méventes OGM dépendantes). Ceci s’est reproduit en Amérique centrale et dans d’autres régions du monde
Les OGM sont sans risques. Scientifiquement, les études aujourd’hui sont dignes de la propagande de l’ex-Union Soviétique. Les travaux scientifiques vont seulement dans le sens de l’évaluation d’une meilleure croissance... les resultats « ennuyeux » sont supprimés des articles.
Les OGM marquent la fin du Bio... en Espagne, on a laissé les OGM pulluler dans la nature... resultat l’ensemble de la culture Bio est fréquemment contaminée...
Les OGM sont un probleme de nature scientifique avant d’etre un probleme politique. Les scienteux qui exigent la production d’OGM sont les cousins de ceux qui voulaient vendre du VIOX, du CELEBREX...
En tant que chercheur (plus d’un millier de chercheurs sont de cet avis), je ne vois pas la necessite des OGM si ce n’est pour produire des plantes d’ornements fluorescentes. Il n’y a pas d’autres débouchés que celui des fleuristes... Mais là c’est une question de mauvais gout à surmonter !
Pour finir, je soutiens les faucheurs volontaires qui servent une science qui refuse un débat avec la société et un débat entre scientifiques.
Yannick Comenge
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Voir aussi, sur la question des réseaux d’influence et de l’indépendance de l’Etat et des responsables publics :
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Je suis interloqué par tant d’OBSCURANTISME ! Bientôt on brulera les chercheurs comme Giordano Bruno ? On reniera tous les progrés car on n’y comprends goutte ? Je pense que beaucoup de gens ne comprennent absolument pas de quoi ils parlent ! Ce débat est devenu fantasmagorique ; les anti OGM utilisent des arguments populistes et démagogues ! Mais je dois bien reconnaître que peu d’efforts sont faits pour informer la « population ». De toute facon nous avons acquis 20 ans de retard sur le reste du monde ; de quoi précipiter un peu plus la France dans la décrépitude ou elle se fourre par son immobilisme déplorable. saviez vous que la nature fabrique des « OGM » sans arrêt par l’introduction de séquences d’ADN étrangères depuis des millions d’années ? cela fait partie du processus d’évolution. Je pleure de rire quand les gens pensent que les OGM contiennent du « poison ». J’espère l’introduction d’un débat « sain » mais je ne me fais pas d’illusions.
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« cela fait partie du processus d’évolution »
Le processus d’évolution est le fait que la nature se modifie elle-même pas que l’homme la modifie.
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« beaucoup de gens ne comprennent absolument pas de quoi ils parlent ! [...] peu d’efforts sont faits pour informer la »population".
L’information est une imposture ; il s’agit d’instruire, de répandre des connaissances, et non d’informer superficiellement en encourageant la prétention à croire savoir ...
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« L’information est une imposture ; il s’agit d’instruire, de répandre des connaissances, et non d’informer superficiellement en encourageant la prétention à croire savoir... »
Mais c’est aussi une VERITABLE INFORMATION, ce qui n’existe plus sur les sujets « sensibles ».
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« ... saviez vous que la nature fabrique des »OGM« sans arrêt par l’introduction de séquences d’ADN étrangères depuis des millions d’années ? »
N’importe quoi. Avez-vous vu la version de King Kong des années 1970 ? Le fanatique de Petrox avait trouvé de l’excellent pétrole... pour dans quelques millions d’années !
Les échelles de temps des mutations dans la nature n’ont rien à voir avec l’introduction artificielle d’OGM. C’est une donnée essentielle pour l’équilibre écologique. Vous nous prenez pour des nigauds.
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« Je pense que beaucoup de gens ne comprennent absolument pas de quoi ils parlent ! Ce débat est devenu fantasmagorique ; les anti OGM utilisent des arguments populistes et démagogues ! »
Parce que vous, vous comprenez... Et lorsque vous dites que des mutations provoquées artificiellement, de manière fréquente et répandues à grande échelle, c’est la même chose que des mutations spontanées dans la nature, ce n’est pas de la démagogie, bien sûr !
Il ne faut prendre les citoyens pour des crétins.
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Pour ce qui est de l’intox institutionnelle, lire du même auteur :
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A Flupke (IP:xxx.x31.15.130) le 9 août 2006 à 14H20 :
C’est vous qui faites de l’obscuratisme. Celui que pratiquent au quotidien les chercheurs arrivistes qui sont prêts à faire tout ce que le système leur demande. La société n’a aucun besoin de ce genre de chercheurs, pas plus que de ce genre de « science » faitr pour être utilisée contre la grande majorité de la population.
L’article est factuel et ne pratique aucune démagogie. Il appaorte des informations précises et des arguments. Simplement, science et technologie ne veulent pas forcément dire progrès. Tout dépend des intérêts qu’ils servent.
De nos jours, les hiérarques de la recherche courent après les contrats opaques à fric avec les multinationales, où le « secret industriel » empêche les citoyens de savoir ce qui se trame vraiment. Pour ne pas parler du secret militaire. Et la recherche, dans ces conditions, devient d’autant plus dangereuse qu’à présent elle s’attaque même à la génétique humaine.
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C’est d’autant plus vrai que le secteur privé prend de plus en plus ouvertement le contrôle de la recherche, y compris à façade « publique ».
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D’ailleurs, heureusement qu’on a voté non au Traité Constitutionnel Européen. Là, c’était on ne peut plus clair. A la limite d’un scénario d’Orwell.
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En fait, les risques liés aux OGM ne sont pas clairs. On parle prolifération par exemple... mais en quoi est-ce nuisible ? Existe-t-il des OGM qui ne présentent pas de risques de prolifération ? On parle de danger pour l’homme, mais quel est le danger exact et en quoi et comment un gène modifié dans un aliment serait dangereux pour l’homme ? Quels sont les autres dangers en clair (pas en 100 pages d’analyse scientifique) ? Je n’ai pas d’idée réelle sur la question mais c’est clair que dans un cas comme dans l’autre il y finalement très peu d’informations dans le sens complet et digestible du terme sur le sujet. Perso, depuis que l’on parle du sujet, je n’ai jamais réussi a avoir une idée claire. Même sur les avantages, le débat est flou. Certains présente même des vertus écologiques aux OGM (j’ai entendu parler une fois de plantes résistantes à certains insectes ce qui impliquerait une diminution au recours aux pesticides par exemple), qu’en est-il des applications non alimentaires puisque nombres sous produits non alimentaires proviennent de l’agriculture. Juste histoire de faire le point, car franchement j’y comprends rien...
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